« Les agents de services de renseignement exercent aux différents ports pour nous rançonner », déclare avec amertume M. Didier Mukoma. Il est le Président des transporteurs fluviaux au niveau de la Fédération des Entreprises du Congo -FEC-. Les bateaux en destination de Kisangani doivent obligatoirement accoster au Port de Mbandaka.
M. Munoka se plaint la mort dans l’arme en ces termes : « si mon bateau est en destination de Kisangani, je ne vois pas pourquoi il accosterait à Mbandaka ». Depuis plusieurs mois, le Commissaire Fluvial de Mbandaka, de concert avec les agents de Forces Navales, du Bureau 2, de la Police Nationale , de la DGM , de l’ANR, … ont constitué un « comité d’enquête et de sécurité ». Ce comité délivre des « papiers » à tous les armateurs.
Dès qu’un bateau arrive à Mbandaka, ce comité envoie les agents de la Force Navale avec des canons rapides pour l’obliger à accoster. M. Didier Mukoma ajoute que ces agents procèdent à cette étape à fouiller le bateau. « Si vous donnez de l’argent, ils vous laissent continuer votre chemin. Au cas contraire, ils font traîner le bateau. Après la fouille, les membres de l’équipage sont contraints de passer dans chaque bureau dont le dernier est celui du Commissaire Fluvial de Mbandaka.
Au mois d’avril dernier, le Président des Transporteurs Fluviaux de la Fec a instruit l’un de ses agents à Mbandaka de faire part de ces tracasseries fluviales dont sont victimes les armateurs au Gouverneur de la Province de l’Equateur. Le Gouverneur de la Province de l’Equateur M. José Makila avait même avait même rappelé à l’ordre le Commissaire Fluvial. A la surprise générale des armateurs, un bateau a été bloqué et son Commandant mis au cachot pour l’intimider. Son employeur a dû débourser plus de 250 dollars américains pour obtenir sa libération.
Irm, une Ong américaine a organisé diverses activités pour mettre un terme aux tracasseries fluviales. « Je suis le premier à entre en contact avec cette Ong. Pour le moment, l’Irm est beaucoup plus plongé dans d’autres préoccupations que de s’occuper des tracasseries sur les fleuves », a soutenu M. Didier Mukoma.
Les armateurs accélèrent des contacts avec les autorités à Mbandaka en vue de trouver des solutions à ce problème. Et à Kinshasa, ils sont en contact permanent avec le Ministère des Transports et Voies de communications. Le Ministère envisage d’organiser une table ronde dans les touts prochains jours. Tous les services du ministère seront impliqués pour trouver une solution définitive à ce problème.
Et pourtant, le Chef de l’Etat Joseph Kabila a signé en date du 28 mars 2002 un Décret portant désignation des services et organismes publics habilités à exercer aux frontières nationales. Selon ce Décret, seuls l’Office des Douanes et Accises -Ofida- pour les formalités de dédouanement des marchandises à l’importation et à l’exportation ; l’Office Congolais de Contrôle -Occ- pour le contrôle, au lieu d’embarquement et de débarquement, de la qualité et des prix des marchandises et produits exportés et importés ; la Direction Générale des Migrations pour les mouvements des personnes physiques à l’arrivée et au départ et enfin le service de l’hygiène publique pour les contrôles sanitaires sont habilités à exercer aux frontières, dans le circuit de circulation des personnes et des marchandises.
A ce jour, les armateurs ont relevé qu’il existe au moins 18 services qui constituent un frein au développement du secteur économique sur le Fleuve Congo.
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