Le Tribunal militaire de Garnison de Kinshasa-Gombe a rendu
son jugement jeudi 4 août 2011. Undjani en fuite et son père ont été condamnés
à la peine capitale. Ils devront également payer des dommages et intérêts de
l’ordre de 300 mille dollars américains à Mlle Munguwa Lwakadio et 100 dollars
à M. Benjamin Muwaso, deux de leurs victimes. Cinq prévenus ont été
condamnés à des peines allant de 5 à 10 ans de prison.
Sept personnes acquittées dont le député provincial Oscar
Mulambo. Son avocat s’est dit content de cet acquittement mais regrette plutôt
la condamnation du père d’Undjani. Me Peter Ngomo Milambo a déclaré qu’il est
satisfait par l’acquittement de son client, le député provincial Mlc, Oscar
Mulambo. Lors de l’instruction du dossier, il a été démontré que ce député
n’avait rien avoir avec le feuilleton Enyele.
Par contre, Me Ngomo est déçu de la condamnation d’Ibrahim
Mangbama, le père d’Undjani. Il estime que la motivation du Tribunal ne l’a pas
convaincu. Il a été poursuivi pour avoir enrôlé des enfants dans le mouvement
de son fils. « On cite la personne sans donner d’autres références en
disant qu’un enfant de… ».
Au cours de l’instruction, on a parlé d’un enfant de 14 ans
puis de 15 ans. Le flou est à ce niveau. Quant au viol, la défense a démontré
que la soi-disant victime qui se trouvait dans une pièce où il y avait 28
personnes femmes. Cette affirmation n’est pas logique, a indiqué Me Peter
Ngomo. La victime l’a dit devant le Tribunal mais n’a pas apporté de preuves.
Le Tribunal s’est contenté de cette déclaration, regrette-il.
Le Tribunal n’a pas non plus démontré les actes qu’aurait
commis Ibrahim Mangbama de l’incrimination de mouvement insurrectionnel.
« Tout le monde sait que c’est d’Undjani qu’on parle et non de son père.
Si aujourd’hui le gouvernement congolais ne sait pas mettre la main sur
Undjani, c’est son père qui doit payer à sa place ? », s’est demandé
Me Peter Ngomo.
Le député provincial Mlc, Oscar Mulambo, après avoir passé 16
mois en prison, estime qu’il a été victime d’un coup monté contre lui. Le
ministère public avait requis son acquittement dans ses réquisitions. M.
Mulambo a souligné qu’il n’est pas frustré mais s’est très joyeux après sa
libération.
A son avis, le Tribunal a mené des enquêtes sérieuses sur ce
dossier en établissant qu’il n’a pas commis des faits délictueux. Oscar Mulambo
a été arrêté pendant la plénière et transféré à Kinshasa deux jours après
malgré les protestations de son parti politique.
Il ne regrette pas avoir passé 16 mois en prison et que son
arrestation l’a beaucoup édifié. « En politique, il faut s’attendre à
tout ». Il soutient par ailleurs qu’il y a un coup qui a été monté contre
lui par ses adversaires politiques. Il compte regagner sa circonscription
électorale le plus rapidement possible.
Le député Mulambo compte de représenter aux élections
prochaines dans sa circonscription. Il n’a pas été enrôlé du fait de sa
situation de détenu. Il envisage de mener des démarches au niveau de la
Commission électorale nationale indépendante -Céni- pour obtenir ca carte
d’électeur.
Les prévenus Ibrahim Mangbama et Mangbama Lebese alias
Undajani ont ainsi été reconnus coupables des infractions de participation à un
mouvement insurrectionnel, de crime de guerre et crime contre l’humanité. Le
Tribunal n’a pas retenu des circonstances atténuantes en leur faveur. En
conséquence, il les a condamnés chacun à la peine capitale.
Les autres prévenus, à savoir Calvin Siamu - 5 ans de
prison -, Sebutu Sekula - 10 ans -, Mombonza Liwondo - 5 ans -, Etanda Mbala -
10 ans - et Nagenembo Nyangbaka -10 ans
- ont été reconnus coupables de l’infraction de participation au mouvement
insurrectionnel. Il a été retenu en leur faveur des circonstances atténuantes.
Enfin, les prévenus Nzima Nyainono, Baokolo Mataloktawa,
Mabanga Bambu, Anselme Asewo, Ngwalekwa Yoha, Oscar Mulambo, Laurent Bodekwa
ont été acquittés de l’infraction de participation à un mouvement
insurrectionnel et les a renvoyés de fin de toute poursuite.
L’acquittement de certains prévenus n’a pas plus au ministère
public. L’organe de la loi compte aller en appel contre le jugement rendu par
le tribunal militaire de garnison de Kinshasa-Gombe. Il faut noter que ces
prévenus étaient poursuivis pour participation à un mouvement insurrectionnel,
crime de guerre et crime contre l’humanité. Les personnes condamnées ont fait
l’appel sur le banc.
Rappel des faits
Il résulte des éléments du dossier et de l’instruction qu’un
conflit était né entre deux tributs dans la province de l’Equateur, notamment
les Lobala et Mozaya. A l’origine de ce conflit, ils se disputaient des étangs
poissonneux dont les Lobala s’attribuaient la paternité. Les Mozaya considérés
comme des étrangers mettront sur pied un plan pour empêcher les Lobala de
s’approcher des étangs. C’est le point de départ des affrontements.
Les Mozaya vont par la suite organiser une descente punitive
contre les Lobala. Cette bataille s’était soldée par des pertes en vies
humaines de part et d’autre. Descendues sur le lieu, les forces de l’ordre ne
vont mettre la main que sur les notables Lobala, car ceux des Mozaya ayant
réussi à se sauver.
Mise en péril des institutions nationales
La défense de tous les prévenus a contesté tous les faits
tels que repris dans la décision de renvoi. Elle affirmait que même si
insurrection il y a avait, les institutions du pays n’ont jamais été mises en
péril suite au comportement des prévenus. D’après elle, les éléments
constitutifs ont démontré clairement qu’ils ne sont pas réunis pour parler d’un
mouvement insurrectionnel. Le Tribunal a fait observer que la mise en péril ne
signifie nullement le renversement ou la percuté des institutions. Ainsi, le
système a pu résister aux incursions illégales et illégitimes de prise de
pouvoir ou de mise en péril des institutions.
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