Après plus de trois ans et huit mois de mon mandat en Rdc,
l’Ambassadeur de Chine en Rdc, M Wu Zexian quitte la Rdc ce week-end la Rdc.
Son successeur est un jeune diplomate de 46 ans qui doit rejoindre son poste d’attache
dans les tout prochains jours à Kinshasa. L’ancien Ambassadeur s’est beaucoup
investi dans le cadre de conception et de l’élaboration du contrat chinois avec
la Rdc. Il est satisfait de son mandat plus de trois ans après.
Le diplomate chinois a déclaré que le pays a beaucoup évolué.
D’abord sur le plan sécuritaire, lorsqu’il est arrivé à Kinshasa au début de
l’année 2007, la situation n’était pas encore très stable. Mais rapidement, le
pays a retrouvé la stabilité et surtout à l’Est du pays où les autorités
congolaises ont résolu certains problèmes de fonds. « Aujourd’hui, on
constate qu’il y a encore beaucoup de problèmes. A mon avis, le fonds de ce
conflit a quand même changé. Cela veut dire qu’il y a plus de facilité pour
gérer la situation », a-t-il dit.
Sur le plan économique, il a noté beaucoup de signes
d’activités qui sont visibles avec des chantiers qui ont été ouverts à travers
le pays qui donnent l’espoir à la population. D’ailleurs, ajoute-t-il,
« les entreprises chinoises sont présentes et de notre côté, nous avons
essayé de contribuer à cette reconstruction. Du côté de l’ambassade, nous avons
poussé deux volets de coopération ».
Le premier volet, c’est l’aide au développement. « Nous
avons dans ce cadre réalisé pas mal de projets durant mon mandat, y compris les
écoles, des tronçons de route, les fibres optiques », a confié M. Wu
Zexian. Avec l’aide au développement accordé annuellement, d’autres projets
vont certainement continuer. Il a indiqué que les parties chinoise et congolaise
sont en train d’envisager de réaliser le réseau de télécommunication des fibres
optiques qui pourrait partir de Kinshasa vers la frontière zambienne.
Sur le plan de la coopération à caractère commercial, la
Chine a poussé les entreprises chinoises à travailler activement avec leurs
partenaires congolais. Dans ce domaine, le projet le plus important est celui
qui est appelé communément « contrat
chinois ». En fait c’est une coopération de grande envergure qui va
durer pour 22 ans. Tous les projets qui sont prévus dans ce contrat avancent
très bien dans les conditions fixées par toutes les parties.
Il a relevé que des projets d’infrastructures qui ont été
choisis comme la première tranche de cette coopération, du moins la plupart
d’entre eux sont dans la phase terminale. Bien sûr après le premier lot de
projets, il y a des projets qui ont été choisis dans le deuxième lot qui
avancent aussi très bien et certains sont déjà dans la phase terminale.
Il a mentionné que d’autres projets sont attendus pour le
troisième et le quatrième lots. Il est confiant que son successeur qui est un
jeune diplomate de 46 ans, connaisseur de la Rdc, va continuer les efforts pour
pousser d’aller de l’avantavec cette coopération sino-congolaise. « Il fera
certainement mieux que moi puisqu’il est jeune. Il est beaucoup plus dynamique
que moi. De toute façon, dès que je rentre en Chine je veux le voir pour
qu’il se familiarise tout de suite avec le nouveau dossier de coopération, bien
sûr il connaît le pays mais pas tous les dossiers mais je veux l’aider à se
familiariser avec tous les dossiers de coopération pour qu’il puisse continuer
à faire des efforts en faveur de l’avancement de tous les projets de
coopération entre la Chine et la Rdc ».
Climat de coopération
des affaires entre la Chine et la Rdc
Ce climat a été un travail de longue haleine, minutieusement
discuté entre les partenaires de deux pays parce que les gens font allusion au
« fameux contrat chinois ».
C’est cette coopération qui a nécessité le plus de travail de coopération. Pour
le projet de l’aide au développement, c’est plus simple puisqu’il suffit de
signer un accord gouvernemental pour que la Chine envoie une entreprise pour
réaliser les travaux demandés. L’entreprise est payée par l’Etat chinois et
c’est très simple. Par contre, pour la coopération à caractère commercial, dès
le début « nous avons dit il faut qu’elle soit basée sur le principe
d’égalité, de respect mutuel et d’avantages réciproques. Du coup, pour négocier
les conditions commerciales il faut tenir compte de certains principes, veiller
à ce que chaque détail soit clair et précis pour éviter l’équivoque. Ca
pourrait être inconfortable pour les partenaires de deux côtés.
Grand souvenir de la
Rdc
C’est un pays formidable, merveilleux et béni par le ciel. M.
Wu Zexian s‘est refusé de donner de conseil aux dirigeants congolais. Il
souhaite tout simplement voir le pays devenir rapidement prosper, développer,
moderne, dynamique. Son vœu est de voir rapidement le peuple congolais trouver
son bonheur parce que pour un pays qui dispose autant des conditions
favorables, autant d’atouts et autant des potentialités pour le développement,
il est paradoxal de le voir aujourd’hui avec moins d’industries. « On
importe beaucoup de choses de l’extérieur, ce qui n’est pas normal. Il faut
développer l’industrie, attirer des investissements de l’extérieur mais aussi
il faut encourager les investissements domestiques. L’agriculture est également
à développer », s’est-il exclamé. La Rdc a la même superficie cultivable
que la Chine et n’a que 80 millions d’habitants. La Chine en a un milliard
trois cent millions. Donc, si le pays importe de quoi manger, ce n’est pas
normal. C’est vraiment paradoxal. Il faut que tous les Congolais sachent qu’ils
ont une potentialité qui est énorme et il faut savoir l’exploiter.
En revenant sur le « contrat chinois »,
l’ex-Ambassadeur de la Chine a déclaré que ce contrat est basé sur un principe
qui vise à faire investir par des partenaires chinois sur deux fronts. D’un
côté, il y a des infrastructures pour lesquelles plusieurs centaines de
millions de dollars ont déjà été investis. De l’autre, c’est pour investir dans
l’exploitation de la mine. Les parties ont d’abord fait des études de
préfaisabilité. Après ces études, elles ont eu à signer l’ensemble des accords
commerciaux pour cette coopération et toute de suite « nous avons commencé
les études de faisabilité et la différence entre les études de préfaisabilité
est que les premières consistent à jeter les bases de cette coopération. Les
deuxièmes sont plus techniques ».
C’est simplement pour concevoir cette mine qui, en ce moment,
est beau lac avec un réservoir d’eau énorme. Il faut d’abord pomper de l’eau et
ensuite creuser des souterrains et la construire enfin. Cela nécessite un
travail technique énorme. Les études de faisabilité visent à faire la
conception de cette mine et sont déjà terminées depuis fin juillet. Ce n’est
qu’après que la partie chinoise va se lancer dans l’exploitation de cette mine.
« Et nous pensons que dans quelques années cette mine pourra produire. A
ce moment là, elle aura générée tous les financements pour recouvrir non
seulement des investissements d’infrastructures qui sont en cours de
réalisation depuis le début de cette coopération, mais aussi des futurs projets
de coopération de construction d’infrastructures. C’est ça l’idée directrice de
cette coopération. Donc, tout ce passe bien ».
Présence des Chinois en
Rdc
Il y a deux catégories de Chinois. La première est envoyée
par les entreprises chinoises qui les emploient. Ce sont des Chinois qui
travaillent dans certains chantiers à travers le pays. La deuxième catégorie
est arrivée à titre individuel. Et ces Chinois se retrouvent partout à travers
le monde. Ils ne sont pas uniquement en Rdc mais partout à travers le monde et
même dans les coins les plus reculés. Ils sont présents à titre individuel et
ne sont pas tenus à se présenter à l’Ambassade. C’est pour cela que nous les
connaissons très mal, a souligné M.Wu Zexian. Il a rencontré récemment un
Chinois de cette catégorie, un petit entrepreneur dans un restaurant chinois.
Il a une usine de fabrication des chaussures à Kinshasa et emploie environ deux
cent personnes. Elles sont en majorité sont des Congolais. « J’ignorais
qu’il avait ce genre d’initiatives privées. Cet entrepreneur chinois a fait
venir des gens de son village en Rdc. Ces gens ne travaillent pas dans son
entreprise mais se sont lancés dans le commerce et d’autres activités.
M. Wu Zexian a conclu que les moyens manquent pour les
identifier tous au niveau de l’Ambassade. Tout ressortissant chinois où qu’il
soit se doit de respecter les lois et les réglementations des pays qui
l’accueillent. S’il enfreigne la loi de son pays d’accueille, il doit être
sanctionné et il lui appartient de porter sa responsabilité
individuelle.
Le 9 novembre 2010
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