C’est
un rapport sur la liberté de la presse en RDC que La Référence Plus publie en
exclusivité. Le travail de monitoring, mieux ce travail de fourmi est l’œuvre
de Freedom for journalist, FFJ, une organisation rd-congolaise de défense et de
promotion de la liberté de la presse. Le rapport s’étend du janvier à décembre
2011 et recense, pour l’essentiel, tous les cas d’atteinte à la liberté de la
presse. Au total, révèle le rapport, 42 cas d’atteinte au droit d’informer ont
été répertoriés et repartis par typologie par province.
« C’est
une preuve que nous surveillons, minute par minute, seconde par seconde, le
comportement des médias et des acteurs des médias dans le pays », a
déclaré Godé Kalonji, chef de département chargé des Alertes.
En
attendant la présentation officielle dudit rapport, La Référence Plus met à la
disposition de ses fidèles et nombreux lecteurs, ce précieux document. In
extenso.
JOURNALISTES/PROFESSIONNELS
DES MEDIAS ASSASSINES
Kambale Musonia
(32 ans), journaliste à Radio communautaire de Lubero Sud (RCLS), émettant
à Kirumba, cité située à 200 kms au nord de Goma, chef-lieu de la province du
Nord-Kivu à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) a été assassiné,
le 21 juin 2011 dans la soirée, par des hommes armés qui ont tiré à bout
portant sur lui, non loin de son domicile. Les assaillants n’ont emporté aucun
objet du journaliste ni pillé le quartier comme ils opèrent habituellement dans
cette cité. Cet acte criminel a eu lieu au moment où le journaliste regagnait
son domicile en provenance de sa rédaction.L’assassinat du journaliste de RCLS
est intervenu quelques jours seulement après que ce dernier eut animé une émission
à téléphone ouvert au cours de laquelle il recevait Marcel Tengeza, leader de
la société civile locale. Au cours de cette émission, les auditeurs de RCLS
dénonçaient la montée du banditisme à Kirumba et dans ses environs avec la
bénédiction des forces de l’ordre. Le journaliste a été inhumé à Butembo, le 22 juin 2011.
KAZADI Ilunga Hardy (23 ans), reporter caméraman à Radio-télévision Mosaïque, émettant à Likasi, ville située à 120 kilomètres de Lubumbashi, chef-lieu de la province du Katanga, au sud de la République démocratique du Congo a été tué dans la soirée du 12 mars 2011 par un élément de la Police nationale congolaise ( PNC/Likasi ), alors qu’il était en compagnie d’une amie, non loin du bâtiment administratif de la commune de Kikula dans la cité de Likasi. L’individu habillé en tenue de la PNC a interpellé brièvement le jeune caméraman, lui exigeant un pourboire. Après que ce dernier eut rétorqué qu’il ne détenait pas de la monnaie par dévers lui, le policier a chargé son arme et a tiré à bout portant sur le reporter caméraman qui tentait de fuir le danger. Kazadi Ilunga a été mortellement atteint par deux balles au dos et au ventre et est décédé.
Hardy
Kazadi Ilunga participait activement à la réalisation du journal télévisé de la
Radio-télévision Mosaïque, en effectuant plusieurs reportages sur l’actualité
dans la cité de Likasi.
JOURNALISTES
EN PRISON
PALATA
PATRICK, journaliste à la station provinciale de Canal
Congo Télévision ( CCTV, pro-opposition ), une chaîne de télévision
privée émettant à Matadi, chef-lieu de la province du Bas-Congo, à l’ouest de
la République démocratique du Congo a été interpellé, le 6 janvier 2011, par
l’Agence Nationale de Renseignements ( ANR/Matadi ) et la Direction Générale des
Renseignements et des Services Spéciaux de la Police Nationale Congolaise
( DGRS ). C’était au moment où le journaliste répondait à une invitation du
cabinet du Gouverneur de la province du Bas-Congo. L’ANR/Matadi et la DGRS
accusent le journaliste de connivence avec le général Faustin Munene, ancien
chef d’Etat-major de la Force aérienne de l’armée congolaise (Forces armées de
la RD Congo, FARDC). Le général Faustin Munene qui a été arrêté le 17 janvier
2011 à Pointe noire au Congo-Brazzaville est recherché par les autorités de la
RD Congo qui le soupçonnent d’avoir tenté de créer un nouveau mouvement rebelle
à l’Ouest du Congo. L’ANR et la DGRS reprochent également au journaliste
d’avoir apporté une aide indispensable aux éléments des ex-Forces armées
zaïroises ( ex-FAZ ) qui auraient été appréhendés dans le territoire de Tshela
dans le Bas-Congo. Après une semaine de détention au cachot de la DGRS, le
journaliste a été transféré à la prison centrale de Matadi, le 14 janvier 2011,
et son dossier a été confié au Parquet militaire.
JOURNALISTES
INCARCERES
KIAKU
SYLVANIE, éditrice du journal La Percée, un
hebdomadaire paraissant à Kinshasa, capitale de la République démocratique du
Congo ( RDC ) est entrée en clandestinité, le 25 mai 2011, après qu’un inspecteur
de police judiciaire du Parquet général de la République ( PGR ) l’eut informée
qu’elle allait être convoquée incessamment par un magistrat. Craignant d’être
arrêtée, la journaliste s’est abritée. L’annonce d’une nouvelle convocation de
la journaliste intervient 47 jours après l’interpellation de la journaliste par
le Parquet de grande instance de Kinshasa Kalamu. Une interpellation
consécutive à la publication par le journal la Percée dans son édition du 28
mars 2011 d’un article intitulé : «Elections
2011, le ministre Luzolo Bambi, un danger potentiel pour le président Joseph
Kabila ».
Cet article dénonçait la recrudescence des
actes de vandalisme à Kinshasa par les bandes des jeunes sportifs communément
appelés «Kuluna». Sylvanie Kiaku a été arrêtée, le 8 avril 2011, après avoir
été convoquée par le Parquet de grande instance de Kinshasa-Kalamu. Elle a
passé 24 heures au cachot du parquet en compagnie de son bébé. Elle a été
libérée, le 9 avril 2011. Luzolo Bambi, Ministre de la Justice et des droits
humains, s’est entretenu, le 25 mai 2011, avec des éditeurs des journaux de
Kinshasa et il a assuré qu’il n’avait déposé aucune plainte contre l’éditrice
du journal La Percée.
SHEHEMAHAMBA
Robert, journaliste à Radio Mitumba, émettant à
Uvira, à 120 kilomètres de Bukavu, chef-lieu de la province du Sud-Kivu, à
l’Est de la République démocratique du Congo ( RDC ) été détenu par l'Agence
nationale des renseignements (ANR/Uvira), depuis une semaine dans des
conditions inhumaines avant d’être transféré, le 24 décembre 2010, à Bukavu où
il est resté en détention jusqu’au 27 décembre 2010. Il était accusé d’avoir
organisé une émission très critique sur le discours du Chef de l’Etat Joseph
Kabila du 8 décembre 2010.
JOURNALISTES
INTERPELLES
CLAUDE
EZIMUNGU, reporter cameraman à Afrika TV, une chaîne
privée de télévision émettant à Kinshasa, capitale de la République
démocratique du Congo (RDC) a été interpellé, le 26 juillet 2011, par des
éléments de la Police nationale congolaise (PNC) sur le boulevard du 30 juin au
centre-ville de Kinshasa. C’était au moment où il filmait une intervention de
la police dispersant violemment un rassemblement des syndicalistes exerçant le
petit commerce à Kinshasa. Il a été conduit au sous-commissariat de police de
l’immeuble Regina dans la commune de Gombe, sa caméra a été confisquée. Les
agents de police ont visionné les images prises par le journaliste d’Afrika Tv,
et ils ont contraint ce dernier à les effacer. Le journaliste n’a recouvré sa
liberté qu’après avoir écrasé les images et après avoir payé une somme de 3500
francs congolais, l’équivalent de 4 dollars Us. Et la caméra lui a été
restituée.
KAYIBUNDA Dominique, directeur de programme de Radio Mont Carmel Télévision (RMCT), une chaîne de télévision émettant à
Mbujimayi (capitale du Kasaï Oriental, Centre de la RDCongo), le lundi 19
septembre 2011, au service de renseignements de la Police nationale congolaise
(PNC).
Selon Kayibunda entendu par un
officier de police judiciaire (OPJ) et qui a joint le correspondant local de
FFJ, Il serait reproché à RMCT de diffusion des films estampillés «enfants non
admis » en pleine journée.
« Mais en
réalité, le problème n'était pas là, il semblerait que le responsable de la
presse militaire de la 5ème Région n'est pas content que la RMC-TV ait donné une tranche d'émission
aux FARDC par le biais d'un lieutenant qui est son second. Et entre eux deux,
le courant ne passe pas. La goutte qui a fait déborder le vase serait un spot
de campagne d'évangélisation réalisé avec ce second qui est journaliste
militaire. Quand l'élément est passé sur les antennes TV, cela n'a pas contenté
son titulaire qui se serait plaint auprès de la hiérarchie. Le lieutenant Mbuyi
Tshibuabua, le journaliste en question de qui
nous tenons ces informations, vit actuellement en clandestinité», a
déclaré Kayibunda à FFJ.
MUKEBAYI
NKOSO Mike, directeur de publication de Congo
News, un bi-hebdomadaire paraissant à Kinshasa, capitale de la
République démocratique du Congo (RDC) a été convoqué puis entendu, le 11 juin
2011, par une Commission d’enquête parlementaire constituée le 10 juin 2011
pour faire la lumière sur la fuite d’informations relatives à la publication
d’une liste des parlementaires de l’Assemblée nationale qui ne participent plus
aux séances plénières du Parlement. Cette audition intervient après la publication
par le bi-hebdomadaire dans son édition n°388 du 10 juin 2011, d’un article
intitulé : « Boshab Voici la liste qu’il cache aux députés ». Dans cet article,
le journal a publié une liste des députés dits « absentéistes » et le relevé
des présences. Emery Okundji, président de la Commission d’enquête
parlementaire et d’autres membres de l’Assemblée ont tenté de faire pression
sur le journaliste pour qu’il révèle la source ayant fourni la liste des
députés, en lui faisant croire qu’il aurait commis une infraction. Le
journaliste Mike Mukebayi a, en revanche, refusé catégoriquement de révéler sa
source.
BITANGILAYI
Serge, journaliste et chef des programmes à Radio
Mont Carmel Télévision (RMC TV), une chaîne de télévision
confessionnelle émettant à Mbuji-Mayi, chef-lieu de la province du Kasaï
Oriental, (Centre de la République démocratique du Congo) a été interpellé, le
4 juin 2011, par l’Agence nationale des renseignements (ANR/Mbuji-Mayi) alors
qu’il répondait à une invitation. Le journaliste a été soumis à un interrogatoire
serré par le directeur provincial de l’ANR, tout furieux, qui l’accusait
d’avoir diffusé, le 3 juin 2011 à 20 heures (heure locale), les images
relatives à l’inscription sur la liste électorale de l’opposant Etienne
Tshisekedi, président de l’Union pour la démocratie et le progrès social
(UDPS), principal parti de l’opposition. L’opposant s’est enrôlé à Limete à
l’Est de Kinshasa, le 14 mai 2011. Il envisage également se présenter à la
présidentielle du 28 novembre 2011. L’ANR reproche également au journaliste de
n’avoir pas respecté une instruction des autorités provinciales interdisant la
diffusion des informations et des images sur Etienne Tshisekedi dans les médias
des provinces. Le journaliste a été ensuite entendu sur procès-verbal par le
Chef de sous-division de l’ANR. Il a été libéré après trois heures
d’interrogatoire, et ses effets confisqués ont été restitués.
KALUMBA
JOSE et ILANGA RIVA, respectivement journaliste et cameraman à Africa
Tv, une chaîne privée de télévision émettant à Kinshasa, capitale de la
République démocratique du Congo (RDC) ont été interpellés, le 10 mai 2011, par
des agents de police du Commissariat de la Police nationale congolaise (PNC) de
la commune de Ngaba, au Sud-Est de Kinshasa. C’était au moment où les
journalistes effectuaient un reportage sur les coupures intempestives et
régulières du courant électrique dans cette partie de la ville. Les agents de
police ont intimé l’ordre aux journalistes d’exhiber une autorisation de
l’autorité municipale pour effectuer un reportage dans la commune de Ngaba.
Conduits au Commissariat de police de Ngaba, ils ont été entendus sur
procès-verbal. Le bourgmestre de la commune de Ngaba est intervenu pour exiger
leur libération, rappelant aux journalistes de ne critiquer que le Gouvernement
central et la Société nationale d’électricité (Snel) car l’administration
communale de Ngaba n’a rien à avoir avec la distribution de l’énergie
électrique.
KALOMBO
Franklin-Eclair,
correspondant à la chaîne publique Radiotélévision nationale Congolaise
(RTNC) à Tshikapa, ville diamantifère située à 265 Kms de Kananga, chef-lieu de
la province du Kasaï occidental, au centre de la République démocratique du
Congo (RDC) a été convoqué par un magistrat du Parquet secondaire de Tshikapa,
le 5 mai 2011, en début d’après-midi. Ce dernier cherchait à connaître les
sources d’informations du journaliste après la diffusion, le 3 mai 2011, par la
RTNC/Kinshasa, d’un reportage réalisé par le journaliste sur le naufrage
survenu, le 2 mai 2011, sur la rivière Kasaï, non loin de Tshikapa. Le
correspondant de la RTNC avait avancé un bilan de 80 personnes portées
disparues sur les 300 passagers qui avaient pris place à bord de l’embarcation.
Le magistrat du Parquet secondaire de Tshikapa voulait connaître les sources
qui ont permis au journaliste d’obtenir ce bilan. Ce dernier a opposé un refus
catégorique de révéler ses sources. Face au refus, le magistrat a demandé au
journaliste de s’en aller après s’être référé à sa hiérarchie.
MADIANGU
FEZA et NAWEZI Rolly, respectivement
journaliste et cameraman à la chaîne privée de télévision Couleurs TV, émettant à
Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo ont été interpellés,
le 14 janvier 2011, par les agents commis à la sécurité du patrimoine de
l’Office national des transports (Onatra) au chantier naval dans la commune de
Gombe (Centre-ville de Kinshasa). C’était au moment où ils effectuaient un
reportage sur une réunion des syndicalistes de cette entreprise d’Etat. Les
agents de la sécurité de l’Onatra ont tenté de disperser les participants à la
réunion syndicale, avant de s’en prendre aux journalistes qui se trouvaient sur
le lieu.
Feza
Madiangu et Rolly Nawezi qui n’ont pas réussi à quitter le chantier naval de
l’Onatra, à cet instant, ont été roués des coups avant d’être détenus au Bureau
central d’investigations (BCI) de l’Onatra. Le caméraman Rolly Nawezi a été
blessé au genou alors que sa caméra a été gravement endommagée. Après
l’intervention de la Police nationale congolaise (PNC) sur le lieu, les deux
journalistes ont été conduits au Parquet de grande instance de Kinshasa-Gombe,
où ils ont été soumis à un interrogatoire par un magistrat. Ce dernier a accusé
les journalistes de «circulation illicite au Chantier naval de l’Onatra». Après
l’audition, les journalistes ont été libérés tard dans la soirée.
KAPUYA Sylvain, journaliste à
Le
Potentiel, un quotidien paraissant à Kinshasa, capitale de la
République démocratique du Congo (RDC),
a été entendu le mercredi 14 septembre 2011 devant le tribunal de paix
de Gombe, à Kinshasa dans une affaire qui l’oppose à Silvère Boswa, ancien
secrétaire général du Parti communiste congolais (PCCO, majorité
présidentielle). Boswa reproche au journaliste d’avoir écrit un article
intitulé «Le PCCO exclut son secrétaire général», paru dans Le
Potentiel n°5185 du 25 mars 2011. Kapuya avait soutenu devant FFJ qu’il
rapportait la déclaration du parti faite le 20 mars 2011 au cours d’un point de
presse tenu par Marcello Kalonji, membre du Comité central du Pcco.
FFJ rappelle
qu’à la suite de cette action en diffamation intentée par Boswa,
l’Administrateur-directeur général du Potentiel qui est en même temps
journaliste, Freddy Mulumba a, solidairement, été
condamné par défaut à 30 jours de prison ferme et au paiement de 5.000 dollars
américains de dommages-intérêts par le même Tribunal. Le jugement est intervenu
le 6 juin 2011. Le journaliste a fait opposition du jugement, le 6 juillet
2011.
Freddy Mulumba qui se trouvait en
voyage à l’ouverture du dossier en justice avait, avant son déplacement,
proposé à Boswa d’accepter un débat contradictoire sur Télé 7, une chaîne de
télévision du groupe de presse Le Potentiel émettant à Kinshasa, avec ceux qui
l’ont exclu en vue de présenter les moyens de sa défense. Selon Kapuya, Boswa
n’avait daigné accepter la proposition de M. Mulumba, ni d’adresser un droit de
réponse au journal contre l’article mis en cause. Kapuya a, en outre, déclaré à
FFJ que depuis lors, il reçoit au téléphone d’incessantes menaces de mort en
lien avec cette affaire en provenance d’un numéro masqué.
FFJ avait souhaité que la procédure judiciaire ainsi
ouverte se déroule en toute équité et que le principe universel de droit, à
savoir le contradictoire, avec son corolaire qui est le droit de la défense,
soit préservé.
JOURNALISTES
MENACES OU HARCELES
Freddy
MULUMBA KABUAYI, administrateur-directeur général et
journaliste au quotidien Le Potentiel et de la chaîne privée
de télévision Télé 7 , paraissant et émettant respectivement à Kinshasa, capitale
de la République démocratique du Congo (RDC) a été condamné par contumace à 30
jours de prison ferme et au paiement de 5.000 dollars américains de
dommages-intérêts par le Tribunal de paix de Kinshasa-Gombe. Le jugement est
intervenu, le 6 juin 2011, à la suite d’une action en diffamation intentée par
Sylvère Boswa Isekombe, secrétaire général du Parti communiste congolais
(PCCO). Le journaliste a fait opposition du jugement, le 6 juillet 2011, et le
tribunal a promis de rouvrir les débats dans les prochaines semaines. Les
poursuites judiciaires contre le journaliste et le groupe de presse le
Potentiel sont consécutives à la publication, de l’article «Le PCCO exclut son secrétaire général» paru
dans son édition n°5185 du 25 mars 2011.
KALAMUENA Paulin Claude, journaliste à Radio Lisanga émettant de Mbujimayi
(capitale de la province du Kasaï-oriental, centre de la RDC), propriété de
Roger Lumbala, opposant au régime du Président Kabila a été l’objet des menaces
de mort reçues à son téléphone le lundi 29 août 2011. Selon les informations
recueillies par le correspondant local de FFJ, Kalamuena a reçu ces menaces
émanant d’une personne non autrement identifiée après une édition du journal
vespéral de 21 heures (heure locale). Le coup de téléphone lui reproche d’avoir
fait passer sur les antennes les propos d'un opposant. FFJ rappelle que les
menaces contre Kalamuena interviennent après celles, d’une autre ampleur,
proférées à l’endroit de Billy Lutumba, correspondant local de Radio Okapi
(station de radio parrainée par l’ONU) dans la même période.
KABANGU
Jean-Michel, journaliste à Radio
catholique fraternité Buena Muntu (RCF), émettant à Mbuji-Mayi,
capitale de la province du Kasaï-oriental (Centre de la RD Congo) a été l’objet
d’appels menaçants à son téléphone.
«J’ai reçu mercredi 07 septembre 2011 à 20h17’, un
message de quelqu’un que je ne connais pas mais qui me menace en disant qu’il
me connaît et qu’il me cherchera», a témoigné Kabangu au correspondant local de
FFJ. En tshiluba, la langue locale, le message reçu lui reproche d’avoir, dans
son journal parlé de mercredi 07 septembre 2011, fait état de l’incendie des
véhicules lors d’une marche organisée par l’opposition quelques jours
auparavant devant le siège de la Commission électorale nationale indépendante
(Céni) à Kinshasa, la capitale.
Kabangu a, en
outre, ajouté qu’il serait également pris à partie à cause de son émission
intitulée «Dietu», une tranche radiodiffusée d’appel au réveil de conscience
qu’il anime et qui avait mis l’accent, lors de sa dernière édition, sur la
violence devenue monnaie courante en ce période de précampagne électorale.
Kabangu a déclaré avoir été conseillé d’adresser une plainte aux autorités
compétentes locales contre inconnu pour «menaces de mort».
CANAL NUMERIQUE TELEVISION (CNTV), une chaîne de télévision privée émettant à
Kinshasa, capitale de la RD Congo et appartenant à Alexis Mutanda, haut cadre à
l’Union pour la démocratie et le progrès social (Udps, principal parti de
l’opposition) a fait, en date du 06 septembre 2011, l’objet des menaces
d’attaques. Selon M. Mutanda qui a pu joindre FFJ, les menaces proférées par
téléphone par des personnes inconnues contre CNTV affirment l’imminence d’une
attaque visant l’émetteur positionné à Binza-Pigeon (Ouest de Kinshasa) et
l’administration basée au centre-ville. «Elles
m’ont dit qu’on se prépare, l’incendie peut intervenir à tout moment, si pas ce
soir (Ndlr : soir du mercredi 07 septembre 2011), soit ça peut être
demain», a déclaré M. Mutanda à FFJ. Dans une lettre destinée au gouverneur de
la ville de Kinshasa dont copie a été déposée à FFJ, M. Mutanda demande plus de
sécurité en faveur des « biens et des personnes travaillant au sein de cette
entreprise… ».
FFJ rappelle
que ces menaces sont intervenues après un passage à tabac dont a été victime,
vendredi 02 septembre 2011, Katambwa Mike, journaliste à CNTV à qui ses
bourreaux avaient reproché d’avoir souvent fait l’apologie, dans ses revues de
presse, de M. Tshisekedi, opposant au régime du président Kabila et candidat à
l’élection présidentielle de novembre 2011. Ces menaces ont été prises au
sérieux puisqu’elles intervenaient après le plasticage, mardi 06 septembre
2011, des installations de Radiotélévision Lisanga (RLTV), une chaîne de
télévision pro-opposition basée à Kinshasa.
KAHOZI
Lucien, journaliste indépendant et accompagnateur
du cinéaste belge Thierry Michel, dans la province du Katanga (Sud-Est de la
RDC) avait reçu des menaces de mort, mi septembre 2011, provenant d’une
personne anonyme. Le journaliste a déclaré n’avoir pas compris ce qu’on lui
reproche.
JOURNALISTES
AGRESSES, MALTRAITES OU TORTURES
LUTUNDA Franck, NYEMBO Christian, NYEMBWE Junior et
MBWEYA Gédéon, tous journalistes à
Radiotélévision
Jua, une chaîne de télévision émettant à Lubumbashi, capitale de la
province du Katanga (Sud de la RDC) et appartenant à Jean-Claude Muyamo, membre
de la Majorité présidentielle ont été agressés, le 15 juin 2011, par des
partisans de Moïse Katumbi, gouverneur de province, lui aussi membre influent
du régime. Les jeunes gens munis d’arme blanche venus en représailles ont
détruit le matériel de la télévision avant de s’en prendre aux journalistes
trouvés sur les lieux. Ils s’en sont tirés avec des blessures.
KATSHOKO GUYLAIN, journaliste à CANAL NUMERIQUE TELEVISION (CNTV), une
chaîne de télévision privée émettant à Kinshasa, et appartenant à Mutanda,
membre de l’opposition politique, a été agressé le samedi 24 novembre 2011
alors qu’il couvrait le retour, dans la capitale, de Tshisekedi, opposant et
candidat à l’élection présidentielle de 2011.
Selon
Katshoko qui a pu joindre FFJ, tout son matériel de travail, comprenant une
caméra, un micro et autres accessoires de reportage lui ont été arrachés.
NADIA
Michel, reporter cameraman à Mwangaza, une chaîne de
télévision émettant à Lubumbashi capitale
de la province du Katanga (Sud de la RDC) a été agressé, mi septembre 2011, et son
matériel confisqué par des personnes non autrement identifiées. Le preneur de
vue n’a su expliquer la raison de l’agression qui l’a visé. Il s’en est tiré
avec des douleurs sur le corps.
KITENGE
André, journaliste à l'antenne provinciale de Radio
Okapi (station de radio parrainée par l’Onu et la Fondation suisse
hirondelle) à Kisangani, chef-lieu de la
province Orientale, au nord-Est de la République démocratique du Congo a été la
cible des projectiles lancées par des supporters en furie lors d'une fin
mouvementée d'un match de football entre deux clubs rivaux de la ville de
Kisangani (Tout Solide Malekesa et l'Association sportive Nika), le dimanche 30
janvier 2011, au stade Lumumba. Le journaliste a été atteint au nez par des
projectiles, au moment où il effectuait un reportage sur la rencontre entre le
TS Malekesa et l'AS Nika, et il s'en est sorti avec un nez ensanglanté, avant
d'obtenir les premiers soins de secours dans un centre médical.
KINKENDU John, cameraman à France Télévisions (AITV), a été copieusement tabassé, le 29
septembre 2011, par des jeunes de « ligue du PPRD», une branche au sein du
parti présidentiel lors d’une manifestation organisée par l’Union pour la
démocratie et le progrès social (UDPS, opposition) à Kinshasa, capitale de la
RD Congo. Kinkendu a été pris à parti par les jeunes du parti du président
Kabila qui l’ont frappé avant de lui confisquer son matériel, retrouvé plus
tard au siège du parti, totalement endommagé.
MANUANA
KAMAYI AIGLE, reporter cameraman à la chaîne privée de
télévision Molière TV, émettant à Kinshasa, capitale de la République
démocratique du Congo (RDC), a été pris à partie par plusieurs éléments de la
Police nationale congolaise (PNC), au moment où il tentait de filmer un
accident de circulation survenu à la 12ème rue Limete, à l’est de Kinshasa, le
19 avril 2011. Après s’être rendu compte du fait que le journaliste travaillait
pour Molière TV, les policiers ont débarqué de la jeep communément appelée «
Tolérance zéro » et s’en sont pris violemment au reporter cameraman,
confisquant son matériel de travail et tous ses effets. Le journaliste s’en est
sorti avec une légère blessure à la jambe gauche et d’intenses douleurs au
niveau de la poitrine. Ses vêtements ont été déchirés et il a été brutalement
embarqué dans la jeep de la police puis conduit au bureau de la PNC/district de
la Tshangu au quartier 1 dans la commune de N’Djili. C’est grâce à
l’intervention d’un officier supérieur de la PNC/Tshangu que le reporter
caméraman a pu recouvrer sa liberté. Sa caméra et son téléphone portable lui
ont été restitués, alors que d’autres effets avaient disparus.
KALUME Freddy et KALUKANGY Berthier, respectivement cameraman et journaliste à la
Radio-télévision Lubumbashi Jua (RTLJ), une chaîne privée de radio et de
télévision émettant à Lubumbashi, chef-lieu de la province du Katanga, au
Sud-est de la République démocratique du Congo (RDC) ont été agressés par
plusieurs militants du parti présidentiel PPRD (Parti du peuple pour la
reconstruction et la démocratie), le 7 novembre 2011, non loin de la cathédrale
St Pierre & Paul de Lubumbashi. C’était au moment où les journalistes
tentaient d’effectuer un reportage sur les affrontements entre les militants du
PPRD et ceux de l’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social)
d’Etienne Tshisekedi, candidat à la présidentielle du 28 novembre 2011.
Kalukangy a réussi à s’échapper, alors que Kalume a été soumis à une bastonnade
après que sa camera eut été confisquée par ses agresseurs. Ses vêtements ont
été déchirés, ses effets personnels confisqués et il a été conduit urgemment
dans un centre hospitalier de Lubumbashi pour des soins appropriés.
SUMAILI
Freddy, reporter cameraman à la chaîne privée de
télévision Canal Kin Télévision (CKTV), émettant à Kinshasa, capitale de
la République démocratique du Congo (RDC), une propriété de l’ancien
Vice-président de la République, Jean-Pierre Bemba Gombo, président du
Mouvement de libération du Congo (MLC, opposition) a été sauvagement agressé,
le 14 juin 2011, dans la commune de Bandalungwa, à l’ouest de Kinshasa, par un
groupe d’individus munis d’arme blanche. L’agression a eu lieu au moment où le
reporter caméraman prenait des images du siège de MLC à Bandalungwa et tentait
d’interviewer les dirigeants du parti. Le professionnel des médias s’en est
sorti avec l’œil gauche tuméfié et d’intenses douleurs sur tout le corps. Cette
agression intervient quelques jours seulement après l’escalade verbale dans les
médias de Kinshasa entre les partisans du parti MLC et ceux du parti
présidentiel PPRD (Parti du Peuple pour la reconstruction et la démocratie).
Les uns accusant les autres de vouloir déstabiliser telle ou telle autre
formation politique avant les élections.
BALUKUNA
BABY, journaliste à la Radio Lisanga télévision
(RLTV), une chaîne privée de télévision émettant à Kinshasa, capitale de la
République démocratique du Congo (RDC) a été agressé, le 19 juin 2011, dans la
soirée par un groupe d’individus non autrement identifié munis d’armes blanches
dans l’enceinte de RLTV dans la commune de Gombe, au centre-ville de Kinshasa.
L’agression est intervenue quelques instants seulement après la fin de la
présentation de l’émission Soutien à Etienne Tshisekedi (SET), une tranche
télévisée qui appuie M. Tshisekedi, chef de file de l’opposition congolaise et
président de l’Union pour la démocratie et le progrès social (Udps, principale
formation politique de l’opposition). Les assaillants se sont introduits au
siège de RLTV après avoir piégé le journaliste à l’aide d’un appel téléphonique
anonyme. Ils l’ont battu et blessé au dos avant de confisquer son pa passeport.
SHAKO
MARCEL, reporter photographe à LE PHARE, un quotidien
paraissant à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC) a
été violemment agressé par un agent en tenue civile commis à la sécurité des
bureaux de la Commission électorale nationale indépendante (CENI), le 4 juillet
2011. C’était au moment où le reporter photographe effectuait un reportage sur
un rassemblement de protestation organisé par les militants de l’Union pour la
démocratie et le progrès social, (UDPS, principal parti de l’opposition) devant
le siège de la CENI, au centre-ville de Kinshasa.Le reporter photographe dont
le matériel de travail a été sérieusement endommagé, s’en est sorti avec
plusieurs lésions corporelles au niveau de la poitrine et des douleurs intenses
à la jambe gauche.
BELLY
PAMBU PAKA, journaliste et directeur de publication de L’ETENDAD
DES REVELATEURS, un hebdomadaire paraissant à Matadi, chef-lieu de la
province du Bas-Congo, à l’ouest de la République démocratique du Congo (RDC)
avait été l’objet d’une agression le 1er aout 2011. Il a reçu un
projectile en plein visage et il s’est évanoui sur place. C’était au moment où
il effectuait un reportage, au cimetière de Kinkanda dans la commune de Matadi.
Plusieurs journalistes de Matadi s’étaient rendus au cimetière de Kinkanda pour
effectuer des reportages sur l’entretien et l’assainissement des cimetières
lors de la journée du 1er août dédiée officiellement aux morts. Des bandes des
jeunes ont envahi le cimetière munis d’arme blanche pour protester contre les
constructions anarchiques dans le cimetière. Blessé grièvement au nez et ayant
perdu connaissance, Belly Pambu Paka a été évacué à l’hôpital où il a été admis
aux soins d’urgence pendant 48 heures.
KATAMBWA Mike, journaliste à Canal numérique télévision (CNTV), une chaîne de télévision
privée émettant à Kinshasa, capitale de la RD Congo et appartenant à Alexis
Mutanda, un haut responsable de l’Union pour la démocratie et le progrès social
(UDPS, principale formation politique de l’opposition) a été agressé le 02
septembre 2011. Selon Katambwa que FFJ a pu joindre, l’agression est survenue à
6h15 (heure locale) vers l’UPN (Ouest) alors qu’il se dirigeait vers le
rond-point Victoire (coin mouvementé du Centre de la capitale) en vue de
s’approvisionner en journaux pour sa revue de presse quotidienne. Alors qu’il
s’apprêtait à monter dans un taxi-bus, le journaliste a été pris à parti par un
groupe de jeunes gens aux gros biceps que la victime et des témoins ont
identifiés comme partisans du Parti du peuple pour la reconstruction et la
démocratie (PPRD, parti du Président Kabila), du fait du port, pour certains,
des T-shirts aux couleurs du parti présidentiel.
Ils ont reproché au journaliste qu’ils se sont mis à
tabasser d’avoir souvent fait l’ «apologie des journaux d’opposition» lors
de ses revues de presse et «avec un accent sur la marche de l’UDPS» organisée
le jeudi 1er septembre 2011 qui exigeait à la commission électorale
nationale indépendante (Ceni), l’accès au serveur central du fichier électoral.
« Ils m’ont interpellé et frappé à
coups de poing, je me suis renversé à terre et m’ont dit je crois qu’en faisant
la revue de presse pro-opposition, le vieux passera à l’élection
présidentielle. Je m’en suis tiré avec des lésions sur le corps et je ne sais
plus marcher convenablement», a déclaré Katambwa à FFJ.
FFJ rappelle
que cette agression intervient vingt-quatre heures après une répression
policière à grande échelle dont ont été l’objet des journalistes et des
cameramen qui couvraient la marche de l’opposition avec en tête l’UDPS devant
le siège de la Ceni à Gombe (Centre-ville).
ENTRAVES
A LA LIBRE CIRCULATION DE L’INFORMATION
RADIO
COMMUNAUTAIRE RUBI, émettant à Buta, une ville située à 325 Kms
de Kisangani, chef lieu de la province Orientale au Nord-Est de la République
démocratique du Congo (RDC) a été réduite au silence, le 10 avril 2011, sur
décision de Floribert Kateka, président de la société civile de Buta. Ce
dernier reproche aux responsables de la radio d’avoir diffusé largement en
retard son appel à la population pour exiger le départ du Commissaire de
district du Bas-Uélé, M. Ignace Manyiki. Radio Rubi est gérée par la société
civile de Buta qui lui a assigné entre autres missions de promouvoir les
organisations de la société civile et sensibiliser la population locale sur ses
droits civiques.
La
Colombe, un quotidien
paraissant à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo a été
suspendu de publication pour une durée de sept jours.
Selon les informations parvenues à FFJ, le Conseil
supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC), instance de
régulation des médias reproche à La Colombe d’avoir publié un article
« injurieux et diffamant portant atteinte à la dignité humaine » paru
dans l’édition n°46 du 21 nombre 2011 sous le titre : « Vital
Kamerhe : des affaires louches dignes de vrais scandales ».
Dans cet article, le journal affirmait que
« alors qu’il était la deuxième personnalité du pays, il a été
officiellement mis en cause par son deuxième vice-président qui l’accusait de
« sortir » pour parler de façon vulgaire, avec sa femme. Il en
est de même du texto envoyé à une femme d’un membre de la famille politique, texto
qui a été à la base d’un divorce. Tout Kinshasa en parle mais Vital Kamerhe
passe son chemin, comme si Bérégovoy n’avait jamais existé (…) ».
LUSHIMA
NDJATE, animateur de Tôt
Gaieté, une tranche matinale diffusée sur la Radio télévision nationale
congolaise (RTNC, média public), a été suspendu
pour 15 jours sur tous les médias opérant sur le territoire de la
République démocratique du Congo (RDC).
Selon les informations parvenues à l’organisation Freedom
for journalist (FFJ), le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la
communication (CSAC), instance de régulation des médias au pays reproche à
l’animateur de faire montre de manque de retenue dans la relation des faits
lors de sa tranche animée le samedi 26 novembre 2011.
Lushima est à sa deuxième suspension pour les mêmes
motifs.
LE
PHARE, un quotidien
paraissant à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo a été
suspendu pour une durée de dix jours.
Le Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la
communication (CSAC, instance publique de régulation des médias dans le pays) a
reproché au journal des « accusations sans preuves, grossissement des
faits et présentation sans retenue des faits de nature à mettre en danger les
intérêts vitaux de l’Etat » pour avoir publié, dans son édition du jeudi
17 novembre 2011, un article dans lequel il accuse la Commission électorale
nationale indépendante (CENI) d’avoir occasionné l’entrée, sur le territoire
congolais, des bulletins de vote déjà cochés en faveur de certains candidats à
l’élection présidentielle de 2011.
TSHISUNGU
Nick, animateur de l’émission sportive « Butoke
pa Manaya » diffusée par Full contact Radio (FCR), une
station privée de radio, émettant à Kananga, chef-lieu de la province du Kasaï
Occidental, au centre de la République démocratique du Congo (RDC) a été frappé
d’interdiction d’accès au Stade des jeunes de Katoka de Kananga, et d’effectuer
des reportages sur les activités de l’Entente urbaine de football de Kananga
(Eufkana), depuis le 1er juin 2011. Une interdiction qui intervient après la
diffusion, le 27 mai 2011, de l’émission « Butoke pa Manaya». Au cours de cette
émission, le journaliste déplorait le détournement des recettes des rencontres
sportives et la paupérisation des joueurs. L’Eufkana a adressé, le 30 juin
2011, une lettre au journaliste pour lui signifier qu’à cause de ses injures à
l’endroit des dirigeants de l’Eufkana et sa tentative de vouloir inciter la
population à la haine, il était interdit d’accès au stade des jeunes de Katoka
et de couvrir les activités de l’Entente urbaine de football de Kananga. La
lettre a été signée par le président de l’Eufkana, Me Jean-Robert Lufuluabo et
par le secrétaire exécutif, Dieudonné Tshimanga. Ce dernier a expliqué que la
mesure pourrait durer deux à trois semaines, à condition que le journaliste
change d’attitude.
Les
installations de Radio Lisanga télévision (Rltv), une chaîne de télévision privée émettant à Kinshasa,
capitale de la RD Congo et fichée pro-opposition ont été l’objet d’un incendie
d’origine vraisemblablement criminelle le 06 septembre 2011. Selon les
informations obtenues sur place par une mission d’enquête du département
d’Alertes de FFJ, le plasticage a eu lieu à 2 heures 30’ (heure locale).
Le gardien de nuit à RLTV, Blanchard Situmona interrogé par FFJ a témoigné
avoir vu, vers 2 heures, des jeunes en masse, portant des bidons au contenu suspect
et des gourdins et se diriger vers l’entrée principale de la télévision.
Nez à nez, ils l’ont contraint d’ouvrir le portail. « Quand j’ai ouvert,
ils se sont mis à me frapper durement et j’ai fui au fond de la parcelle
puis j’ai crié au secours. Le policier qui assure la sécurité dans le voisinage
est venu mais c’était tard. Parce qu’entretemps, ils avaient déjà mis le feu et
la flamme sortait de toutes parts de l’immeuble », a ajouté situmona.
FFJ
a constaté que tout le matériel de la télévision a totalement été consumé. Un
véhiculé garé dans l’enceinte a lui été aussi endommagé par le feu. Sur place
FFJ a vu un bidon de couleur jaune contenant de l’essence et des diodes déjà
utilisées sur le parvis de la rédaction. Un commandant de la police à la tête
d’un peloton dépêché sur place pour sécuriser les lieux après l’incendie a
déclaré à FFJ qu’il a eu le temps d’alerter la brigade anti-incendie qui est
arrivé sur les lieux du sinistre à 3 heures 40’ et a réussi à atteindre le feu
qui avait déjà tout consumé. Pam’s Bienga, régisseur d’antenne présent cette
nuit-là a déclaré à FFJ qu’il a pu se sauver de la flamme après avoir forcé un
vieux split pour s’effrayer une issue de sortie. Situmona, lui, s’est tiré avec
des lésions sur les jambes. L’animateur de l’émission SET (Soutien à Etienne
Tshisekedi), une tranche diffusée sur RLTV et qui fait apologie de l’opposant
candidat président de la république à l’élection de novembre 2011, Eliezer
Tambwe a témoigné à FFJ qu’ils étaient déjà l’objet des menaces anonymes et
avaient déjà prévenu la hiérarchie de la Police.
Il
a soutenu, en outre, que le lundi 05 septembre à 15 heures, soit quelques
heures avant le plasticage, Ndeko Basile, Directeur général de RLTV avait été
invité par André Kimbuta, gouverneur de la ville de Kinshasa et président de
l’Interfédéral du PPRD, (parti au pouvoir), pour lui montrer l’ampleur d’un
incendie survenu au siège du parti à Matonge (un quartier populaire de
Kinshasa, Centre) qu’il a imputé aux militants de l’Udps (opposition) qui
accompagnaient Tshisekedi à la Commission électorale pour le dépôt de sa
candidature. Tambwe a soutenu que Ndeko Basile a été sur place pris à partie
par Claude Mashala et M. Mirindi, des autres responsables du parti du président
Kabila le menaçant des actes des représailles visant la chaîne de télévision.
Selon Tambwe, le même jour à 21 heures, Kimbuta rappelle Ndeko au téléphone et
l’invite dans le voisinage de RLTV, restaurant Chrismaella pour lui présenter
des excuses pour des menaces lui proférées auparavant par Mashala.
Le 09 juillet 2011, RLTV avait déjà vu son signal coupé. Un communiqué relatif à la mesure
d’interdiction a été lu, dans la soirée du même jour, sur les antennes de la
Radio-télévision nationale congolaise, (RTNC, média d’Etat) alors que le signal
de RLTV a été coupé plusieurs heures plutôt. Le ministre Mende a rendu public
un arrêté ministériel n°037 portant interdiction de diffusion des programmes de
Radio Lisanga Télévision sur toute l’étendue de la République démocratique du
Congo. Le ministre a accusé RLTV de faire l’apologie de la violence,
d’incitation à la haine et de vouloir compromettre le processus électoral à
cause de la diffusion quotidienne d’une émission intitulée «SET» (Soutien à
Etienne Tshisekedi). Cette interdiction est intervenue 20 jours après
l’agression brutale de Baby Balukuna, journaliste et présentateur de l’émission
« SET », une tranche télévisée de soutien à l’opposant Tshisekedi.
Il
a été agressé, le 19 juin 2011, dans la soirée par un groupe d’individus non
autrement identifié munis d’armes blanches dans l’enceinte de RLTV dans la
commune de Gombe, au centre-ville de Kinshasa. Et aucune n’enquête n’a eu lieu
pour élucider les circonstances de cette agression ni en déterminer les
auteurs. RLTV a repris ses émissions le 15 juillet 2011 après avoir été
suspendues depuis le 09 juillet 2011.
Après
une rencontre de concertation avec les responsables de la RLTV, le 15 juillet
2011, à Kinshasa, Lambert Mende, ministre de la Communication et des médias, a
pris une nouvelle mesure de levée de l’interdiction qui frappait RLTV. Mende
reprochait à RLTV de faire l’apologie de la violence et de vouloir compromettre
le processus électoral à cause de la diffusion quotidienne d’une émission
intitulée « SET » (Soutien à Etienne Tshisekedi), un opposant au régime de
Kinshasa et candidat à l’élection présidentielle de 2011.
Le Conseil
supérieur de l'audiovisuel et de la communication (CSAC, instance publique de régulation des médias) avait
suspendu le 08 novembre 2011, Radio
Lisanga Télévision (RLTV), une chaîne de télévision pro-opposition émettant
à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC). La décision
du CSAC faisait suite à celle du ministre de la communication et des médias,
Lambert prise le 06 novembre 2011 portant coupure du signal de RLTV. Il est
reproché à cette chaîne de télévision privée d'avoir diffusé, en boucle, au
cours de «SET» (Soutien à Etienne Tshisekedi), une tranche de soutien à
l'opposant, un entretien téléphonique qu'il a donné à partir de la République
Sud Africaine d'où il s’autoproclamait président de la République et lançait un
ultimatum de 48 heures au gouvernement en vue de libérer des militants de
l’opposition mis en prison. Selon Eliezer Tambwe, animateur de l’émission SET
qui a contacté FFJ, entre les 6 et 7 novembre, il a reçu des appels
téléphoniques anonymes le menaçant de représailles et de mort. Le journaliste
est, depuis, entré en clandestinité.
MEDIAS
OBJETS DE PRESSIONS JUDICIAIRES, ADMINISTRATIVES ET ECONOMIQUES
RADIO
COMMUNAUTAIRE NTEMO, émettant à Mbanza Ngungu, une cité située à
200 kms de la ville de Matadi, chef-lieu de la province du Bas-Congo, à l’Ouest
de la République démocratique du Congo (RDC) été fermée, le 2 juin 2011, et ses
bureaux scellés par la Direction Générale des Impôts (DGI/Bas-Congo) pour
non-paiement d’impôts évalués à 927.332 Francs congolais (soit 900 dollars
américains). Elle a été autorisée à reprendre ses émissions, le 25 juin 2011,
sur instruction d’Antoine Mabanza, commissaire de district des Cataractes qui a
été saisi quelques jours plutôt par les forces vives de Mbanza Ngungu sur
l’organisation d’un rassemblement pour protester contre la fermeture de cette
radio.
Le gouvernement provincial du
Kasaï-Occidental (centre de la RD Congo) a suspendu, le 18 juillet 2011, les
émissions de RADIO CANAL 13, une
station privée de radio émettant à Kananga, chef-lieu de la province du Kasaï
occidental au centre de la République démocratique du Congo (RDC) et propriété
de l’ancien gouverneur du Kasaï occidental Trésor Kapuku, a été fermée et ses
bureaux scellés par la Direction provinciale de la DGRAD/Kasaï occidental
(Direction générale des recettes administratives, domaniales et de
participation) pour non-paiement des taxes et de la redevance d’exploitation de
la radio de l’ordre de 54.900 dollars américains. Depuis cette date, la radio a
cessé toutes ses émissions, et la DGRAD subordonne toute reprise au paiement de
la redevance, sous prétexte que cette station de radio n’a payé aucune taxe depuis
deux ans.
Congo Media Channel télévision (CMC TV), une
station privée de télévision émettant à Kinshasa, capitale de la
République démocratique du Congo (RDC) a, le 24 àctobre 2011, fait l’objet de
déguerpissement de son siège de la commune de Gombe (Centre) à 8 heures
locales, par plus de vingt éléments de la Police nationale congolaise (PNC).
CMC TV, propriété de M. Kudura Kasongo, ancien porte-parole du président
Kabila, actuellement proche de l’opposition. Selon une équipe de FFJ dépêchée
sur place, des policiers lourdement
armés qui avaient pris d’assaut les locaux de la télévision interdisaient toute
entrée et sortie aux journalistes et professionnels des médias trouvés sur le
lieu. Les agents de la Police nationale congolaise se sont mis à jeter dans la
rue le matériel de travail et autre meubles de la chaîne de télévision sous
prétexte que le nouveau bailleur de la concession ne voulait plus des
locataires.
FFJ a cependant constaté que le
déguerpissement était sélectif car plusieurs colocataires n’ont pas été
inquiétés. CMC TV a continué à diffuser ses émissions pendant la journée du 24
octobre 2011, bien que ses programmes ont, quelques fois, été perturbés.
CMC TV s’est, depuis, montré critique à l’endroit du président Kabila,
candidat à sa propre succession à l’élection de 28 novembre 2011. FFJ a appris
qu’en date du 6 septembre 2011 aux environs de 22 heures, quatre hommes armés
ont tenté de saboter le même bureau après avoir passé à tabac la sentinelle de
CMC TV.
Radio
Fondation Thérèse Lukenge Kapuibwe (RFTLK), Radio communautaire de Kapolowe
(RCK), Radio Rocher du Salut (RRS), Radio Télé Jedidja (RTJ), Radio Plein
évangile et Radio communautaire Tujenge Kabambare (RCTK), émettant à Kambove, territoire situé à 22 kilomètres de
Likasi, deuxième ville de la province du Katanga (Sud-Est) et une autre à
Kabambare, RCTK), territoire situé à 500 km de la ville de Kindu, capitale de
la province du Maniema (Est) ont été suspendues d’émettre.
Selon les informations parvenues à FFJ confirmées par des
médias, il est reproché aux cinq premières radios le non paiement de la somme
de 15 mille dollars américains pour obtenir la déclaration préalable
d’autorisation d’exploitation. Tandis que le reproche fait à RCTK n’a pas été
communiqué.
Radio Lisanga
Télévision (RLTV), une chaîne
de télévision émettant à Kinshasa, capitale de la RD Congo a cessé d’émettre le
mercredi le 23 novembre 2011.
Son signal a été coupé tandis l’auteur de la décision n’a
pas été formellement identifié.
Selon les informations parvenues à FFJ, la décision
serait venue du ministre de la communication et des médias qui aurait
désapprouvé les propos tenus dans l’émission « 11 buts na filet »,
une tranche télévisée qui la propagande électorale de Etienne Tshisekedi,
opposant au régime et candidat à l’élection présidentielle de 28 novembre 2011.
Tableau 1 : Synthèse des violations de la liberté de
la presse en RD Congo
N°
|
Typologie des violations
|
Nombre
|
1
|
Journalistes/professionnels des médias assassinés
|
2
|
2.
|
Journaliste/professionnel des médias porté disparu
|
0
|
3.
|
Journalistes en prison
au moment de la publication du présent rapport
|
1
|
|
Journalistes incarcérés
|
2
|
5.
|
Journalistes interpellés
|
7
|
6.
|
Journalistes agressés, maltraités ou torturés
|
15
|
7.
|
Journalistes/médias menacés ou harcelés
|
5
|
8.
|
Pressions administratives, économiques ou judiciaires
|
8
|
9.
|
Entraves à la libre circulation de l’information
|
6
|
TOTAL
|
42
|
Tableau
2 : Synthèse des violations par Province
N°
|
PROVINCES
|
KINSHASA
|
BAS-CONGO
|
BANDUNDU
|
KASAI-OCCIDENTAL
|
KASAI-ORIENTAL
|
KATANGA
|
SUD-KIVU
|
NORD-KIVU
|
PROVINCE ORIENTALE
|
EQUATEUR
|
MANIEMA
|
1.
|
journalistes assassinés
|
|
|
|
|
|
1
|
|
1
|
|
|
|
2.
|
Journalistes en prison
|
|
1
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
3.
|
journalistes incarcérés
|
1
|
|
|
|
|
|
1
|
|
|
|
|
4.
|
Journalistes interpellés
|
5
|
|
|
|
2
|
|
|
|
|
|
|
5.
|
Journalistes menacés
|
2
|
|
|
|
2
|
1
|
|
|
|
|
|
6.
|
Journalistes agressés, torturés
|
6
|
1
|
|
|
|
7
|
|
|
1
|
|
|
7.
|
Pressions judiciaires…
|
1
|
1
|
|
1
|
|
7
|
|
|
|
|
1
|
8.
|
Entraves à la libre information
|
2
|
|
|
1
|
|
1
|
|
|
1
|
|
|
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