Une Ong des droits de l’homme invite les autorités
politico-administratives, les entreprises minières, les ONGs, l’opinion
publique tant nationale qu’internationale à faire leurs les conclusions et
recommandations de ce rapport.
Pour l’Action
Contre l’Impunité pour les Droits Humains - Acidh
- l’abondance des ressources naturelles en Rdc et l’absence d’une application
efficace des lois dans ce secteur minier engendrent une dynamique bien
particulière dont il a été démontré à travers cette étude qu’elle contribue
directement à de vastes atteintes aux droits de l’homme notamment à la
méconnaissance des droits reconnus aux communautés locales ou mieux aux
populations affectées par les activités minières des entreprises minières.
Cette
recherche permettra aux acteurs du secteur minier notamment l’Etat congolais et
les entreprises minières y compris les institutions financières internationales
d’avoir une meilleure compréhension sur la participation des communautés
locales de la province du Katanga aux projets miniers à grande échelle qui les
affectent directement par rapport au « principe de consentement
préalable, libre et éclairé ».
Cinq
entreprises ont fait l’objet de l’enquête. Il s’agit de Tenke Fungurume Mining
- Tfm -, Boss Mining, Ruashi Mining, Chemical of Africa et Compagnie Minière du
Sud Katanga - Cmsk -. Ces entreprises ont été sélectionnées
premièrement, sur base des origines de leurs capitaux sociaux,
deuxièmement parce qu’elles sont toutes actuellement au stade de la
production.
L’analyse
des documents et les descentes de terrain, ont permis aux chercheurs de l’Acidh
de dégager trois tendances suivantes : la première concerne, l’entreprise
qui a eu effectivement à consulter les communautés, cas de Tfm mais que cette
consultation était entachée d’irrégularités.
La
deuxième porte sur les entreprises minières, qui affirment avoir consulté les
communautés locales, mais que ces dernières nient l’organisation des consultations dans leur contrée, cas de Boss Mining,
Chemaf et Ruashi Mining ; et enfin, la dernière catégorie, concerne
l’entreprise qui n’avait pas organisé les consultations d’après les communautés
et la vérification faite sur terrain par l’Acidh, tel est le cas de Cmsk.
Par
rapport aux impacts négatifs des projets miniers sur les communautés locales,
ils sont catégorisés en trois. La première concerne les entreprises qui
ont procédé à la délocalisation des communautés locales. Il s’agit de Tfm qui,
pour construire son usine, a délocalisé plusieurs centaines de familles ;
La
deuxième catégorie porte sur la spoliation des terres arables ; dans
celle-ci - catégorie - on trouve les entreprises minières Tfm, Chemaf, Boss
Mining, Cmsk et Ruashi Mining. Il ressort de manière générale, que toutes
les compensations réalisées au profit des communautés locales n’ont pas
été juste et équitables même si certaines entreprises estiment avoir
respecté la législation congolaise qui fixe le prix de la compensation à 150 %;
La
troisième catégorie met en exergue les entreprises qui sont accusées de polluer
l’environnement - l’eau des rivières, l’air et les champs -. C’est le cas de
Boss Mining, Chemaf et Ruashi Mining.
Boss
Mining a, en 2005, suite aux déversements des acides dans les rivières Luita et
Kibembe, les poissons ont été retrouvés morts. Ce qui serait aujourd’hui à la
base de l’extinction des poissons et autres espèces aquatiques et végétales.
L’usine de Chemaf dégage une fumée vers les heures du soir qui sèche toutes
plantes et qui nuit à la respiration des habitants.
Ruashi
Mining a quant à elle, a déversé, en septembre 2009, des eaux acidifiées
sur le terrain marécageux du quartier Luano sur lequel plusieurs personnes y
cultivent et avaient endommagé des produits agricoles. A ce jour, ces
déversements ont des conséquences sur la production de ces communautés
car la terre est devenue stérile. S’agissant
des conflits entre entreprises minières et communautés locales, deux cas
sont soulevés, concernant Tfm et Cmsk.
Quant
aux programmes sociaux de développement mis su pied par les entreprises, il est
difficile pour les communautés locales vivant autour de ces 5 entreprises d’en
avoir une idée exacte parce que, pour l’entreprise qui a procédé aux
consultations, il n’y a eu ni de séances de restitution qui auraient pu
permettre aux communautés de savoir lesquels de leurs désidératas avaient
été retenus, ni encore un chronogramme clair de mise en exécution des projets
sociaux. Par ailleurs, pour les entreprises n’ayant pas procédé aux
consultations, rien n’a été fait. Toutefois, le présent rapport souligne,
certains actes de bienfaisance réalisés par les entreprises au profit de
communautés locales.
Cette étude, qui porte sur 5 entreprises
minières, constitue un échantillonnage de la manière dont l’exploitation
minière affecte les communautés locales et renseigne que de manière générale
ces dernières ne sont pas effectivement associées lors de la prise des
décisions qui ont des effets sur elles. C’est ainsi qu’elle conclue en
affirmant que « le principe de consentement préalable, libre et
éclairé » n’est pas respecté en Rdc.
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