Monsieur le ministre Bonjour !
Bonjour !
Nous sommes à 48 heures de la
publication des résultats provisoires de la présidentielle. Quelle est la
situation sécuritaire actuellement dans le pays et particulièrement à
Kinshasa ?
La
situation est calme selon le tour quotidien que nous faisons en ma qualité de
membre du comité intergouvernemental de sécurisation du processus électoral.
Nous n’avons enregistré aucun désordre notable, sinon de petits attroupements
jugés suspects par les autorités de police qui en ont dispersé quelques uns à
Kinshasa et à Lubumbashi. Pour le reste, les gens vaquent normalement à leurs
occupations.
Il y a une attitude de prudence qu’observent les gens suite à des
propos de menace assez irresponsables que certains acteurs ont tenus. Et donc,
les gens ont peur. Nous condamnons le fait que des politiciens qui sollicitent
un mandat du peuple se permettent de terroriser ce même peuple dans la
perspective d’une réponse populaire qui ne leur est pas favorable. Ce n’est pas
démocratique, nous rejetons cela. Nous demandons à la population de vaquer
normalement à ses occupations jusqu’à ce que l’administration électorale nous
indique les résultats qui viennent du fonds du scrutin ou de l’isoloir.
Comment expliquez-vous cette
psychose observée chez les habitants. Cette situation n’est-elle pas créée par
le gouvernement lui-même en déployant des policiers à travers la ville ?
Non,
je pense que le déploiement des forces de police est un exercice tout à fait
normal dans un Etat démocratique. Lorsque des inciviques menacent la sécurité
publique. Le déploiement des forces de police répond à une demande de
sécurisation amplifiée qui vient de la population. Nous n’allons pas
stigmatiser un groupe par rapport à un autre. Il y a eu des propos
irresponsables de toute part. Le rôle du gouvernement et de celui des forces de
sécurité est de sécuriser tous les citoyens contre quiconque essaie de mettre
en danger l’ordre public et la sécurité. C’est à cela que la police a été
commise. Elle s’acquitte très bien cette tâche. Dans tous les cas,
jusqu’aujourd’hui dans les évaluations que le comité de sécurisation du
processus électoral du gouvernement fait avec ses partenaires de la communauté
internationale - Monusco, Police européenne, Police de l’Union africaine, Police
des Nations unies - nous constatons un comportement tout à fait flatteur de la
part de la police qui, jusqu’ici a été à la hauteur de sa tâche.
Lambert Mende, ministre de la Communication et Médias |
Le secrétaire général s’est plaint
de la violence dont sont victimes ses membres. Lorsque ce parti de la majorité
présidentielle adopte un tel comportement, c’est qu’à même flagrant puisque
c’est le parti au pouvoir. En se plaignant qu’en serait alors pour les membres
de l’opposition ?
Ces
plaintes du Pprd rendent d’autant plus crédibles les initiatives du gouvernement
d’accroitre les interventions de la sécurisation et de la police nationale. Si le
Pprd qui est au pouvoir peut être agressé de la façon dont nous l’avons vu
parce que ce n’est pas en l’air qu’il se plaint. Il y a eu des agressions
contre le Pprd, il y a eu des agressions contre le Palu et des gens sont morts.
Cela veut dire que personne n’est à l’abri parce que des malfaiteurs essayent
de déstabiliser l’ensemble de la société. Il n’y a personne qui est épargnée
par ces violences. Donc, le seul instrument qu’un gouvernement responsable
détient pour faire fasse à des telles situations, c’est la police. C’est
pourquoi la police est déployée. Vous avez la réponse à la question que vous
avez soulevée du pourquoi du déploiement aussi massif des forces de police.
C’est parce qu’il y a des menaces contre la sécurité qui sont aussi massives
que le déploiement qui a été fait est proportionné à la menace de perturbation
de la sécurité et de l’ordre public.
On accuse l’Udps d’être à la base
de la violence qui connait le pays. Peut-on dire aussi que l’assassinat du
député provincial Mlc Marius Gangale est le fait de l’opposition ou de
l’Udps ?
Je
ne sais pas puisque vous dites « on » et il faut dire à
« on » de justifier ce que les « on » ont dit. Moi je ne
suis pas « on » mais je parle au nom du gouvernement. Vous ne m’avez
entendu citer aucun parti politique. Au contraire, je viens de vous dire que de
toute part il y a des menaces contre la sécurité. De toute part, il y a eu des
agressions signalées. La seule autorité capable d’identifier les auteurs de
telles menaces ou de telles agressions, c’est l’autorité judiciaire. Je n’ai
pas à vous dire qui fait cela et qui ne fait pas cela. Nous nous voulons
sécuriser, nous voulons prévenir, nous voulons empêcher et nous voulons arrêter
ceux qui le font. Et c’est ce que la police est occupée à faire. Nous n’avons
pas stigmatisé quelqu’un et nous n’avons stigmatisé personne. Donc, ce n’est
pas auprès de moi porte-parole du gouvernement que vous aurez des réponses sur
l’identification de ceux qui sont à la base de la violence, sur les
condamnations qu’il faut leur appliquer. Ça c’est un travail qui est laissé aux
instances judiciaires. Je n’ai rien à dire ni pour infirmer ni pour confirmer
ce qu’ »on » dit. Moi je ne suis pas « on ». Quiconque les
Congolais va trouver le gouvernement congolais sur sa route qu’il soit de la
majorité ou de l’opposition. Je n’ai cité personne.
Comment expliquez-vous la présence
des militaires aux alentours de la résidence de M. Etienne Tshisekedi à
Limete ?
Il
y a des policiers qui sont habillés en tenue sombre de la police. Je n’ai pas
vu de militaires. Ce n’est pas parce que vous n’avez jamais vu un certain type
de la police que vous allez immédiatement dire qu’il s’agit des militaires. Il
n’y a aucun militaire qui est requis. La police mène bien son action et n’a pas
très besoin d’être secourue jusque-là par l’armée. C’est la police elle-même
qui demande au gouvernement que l’armée puisse suppléer à une défaillance de la
police. Or, jusqu’à maintenant la police s’acquitte très bien de sa tâche de
sécurisation de maintien et de rétablissement de l’ordre public. Il n’y a aucun
besoin de faire appel à l’armée. On n’a même pas songé à faire appel à l’armée.
Personne n’a demandé cela au gouvernement et il n’y a pas de militaires
déployés près de certaines résidences autres que les palais de la République.
Il y a une institution dans l’armée, la garde républicaine qui est chargée de
la protection des palais de la République – les bureaux du président de la
République, certaines institutions comme la Rtnc -, c’est connu et ça s’arrête
là. Il n’y a pas de militaires qui soient impliqués dans les tâches de maintien
ou de rétablissement de l’ordre. C’est complètement faux. Il n’y a que des gens
qui veulent détruire la réputation de l’armée comme ces amis de Human Rigth
Watch qui sont bien à peine de fournir la preuve à la justice sur l’implication
de la Garde républicaine dans je ne sais quels assassinats sans cadavre sans
deuil, sans enterrement qui racontent ces histoires-là. L’armée n’est pas
impliquée et je le dis en parfaite connaissance de cause.
Le ministre de la Communication et des Médias |
Human Rigth Watch n’a-t-il pas
raison puisqu’une vidéo circule dans laquelle on aperçoit des militaires de la
Garde républicaine en train de tirer sur des personnes. Cette vidéo n’est-elle
pas une preuve ?
Vous
vous avez vu une vidéo avec des éléments de la Garde républicaine tirant sur la
population ou bien la Garde républicaine tirant. Parce que tirez sur la
population et tirez c’est deux choses différentes. Hrw avoue qu’il n’était même
pas sur le lieu. Hrw avoue piteusement qu’on lui a rapporté des informations.
Alors qu’il nous faut trouver des gens qui ont vécu des événements. La Garde
républicaine, a elle-même rapporté à la police avoir été ploquée sur sa route
vers l’aéroport de N’djili vers son casernement par une foule en colère. Elle
n’a pas eu d’autre recours que de tirer en l’air pour disperser cette foule.
C’est une technique connue même des forces de police. Après avoir tiré en
l’air, cette foule s’est dispersée et la Garde républicaine est passée. Après
avoir fait ce rapport à la police, celle-ci a dépêché des enquêteurs.
Vérification faite, il n’y a eu ni blessé ni mort. Hrw s’est emparé de
l’affaire 48 heures. Que tout le monde ait fait des enquêtes et des constats
pour salir la Garde républicaine. C’est comme un objectif de logique pour Hrw.
Salir ce gouvernement et pour se substituer à lui. On connait la guerre
idéologique. Qu’est-ce qu’il faut que les Ong dirigent ce pays ou ce pays peut
être dirigé par des gens parce que ce sont des gens qui sont élus par la
population. C’est la guerre entre Kabila et ses Ong-là. Vous le savez vous-même
et il ne faut pas faire semblant. Personne n’a vu ces morts, personne n’a vu un
deuil, personne n’a demandé un permis d’enterrer quelqu’un dans ces
communes-là. Nous avons demandé au dénonciateur Hrw de nous donner les éléments !
Ca fait cinq jours que Hrw comparait devant le parquet général de la
République. Ca fait cinq jours que le Parquet général de la République attend
en vain qu’on lui cite un seul nom d’un témoin, un seul nom d’un mort, un seul
nom d’une famille éprouvée ! Si Hrw détient les preuves pour qu’il ne les
donne pas à la justice.
Pour conclure cette interview, que
direz-vous à la population qui a peur de sortir pour vaquer paisiblement à ses
occupations quotidiennes ?
Ca
dépend à quoi la population a peur. Si elle a peur de ces politiciens qui
brillent par un déficit de citoyenneté jusqu’à menacer leurs propres citoyens,
menacer ceux dont ils prétendent faire le bonheur. Lorsqu’ils disent aux gens
de voter, c’est la perspective de faire le bonheur que voilà uniquement qu’ils
pensent qu’ils ont perdu et qu’ils veulent brûler cette population. Si de
ceux-là qu’ils ont peur nous leur disons que on les a maitrisés. Et on va les
maitriser. Le gouvernement et les forces de sécurité ne donneront aucune chance
à quelqu’un qui vient menacer la sécurité et l’intégrité physique de quelques
Congolais que ce soit à quelque bord politique qu’il appartienne. Mettons-nous
bien d’accord là-dessus. S’ils ont peur du déploiement de la police parce qu’il
y a des gens qui craignent effectivement qu’il y a trop d’uniforme. Nous
voulons leur rassurer que ces policiers sont là pour eux. Ils sont à leur
disposition et pour venir à leur secours. Dès qu’une menace éclate, il y a un
comportement quelconque de la part de ces policiers qui seraient douteux par
rapport à cette mission, nous les incitons à s’adresser à travers les
différents numéros de téléphones qui ont été mis à disposition, nous les
incitons à s’adresser à l’Auditorat militaire qui entretient les permanences
pour suivre le comportement de ces éléments de maintien d’ordre que nous avons
déployé. Donc, toutes les hypothèses sont prévues pour sécuriser les
populations. Elles peuvent vaquer calmement à leurs occupations. Il y a la
paix, la sécurité. Le gouvernement est là pour les sécuriser, la police est là
pour les aider à vaquer à leurs occupations malgré le noir des uns, de certains
politiciens qui brillent par un déficit de citoyenneté et de civisme.
Merci beaucoup merci Monsieur le
ministre.
C’est
moi qui vous remercie.
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