Goma, 05/05 (ACP).-
Soixante-quatre radios et télévisions opérant en province du Nord-Kivu ne
sont pas en ordre avec les services étatiques et fonctionnent par conséquent
dans l’illégalité, a révélé ce vendredi 3 mai, M ; Eric Kitsa Kalobera,
chef de la division provinciale de l’Information et Presse dans cette
Province. Cette autorité provinciale qui s’exprimait au cours d’une séance de
réflexion et d’échanges à l’occasion de la 20e Journée internationale
de la liberté de la presse organisée dans la salle des réunions du guest
house Tour Effets de Goma. Selon les statistiques fournies par le chef de la
division provinciale de la Communication et Médias au Nord-Kivu au total
quatre-vingt sept (87) radios et télévisions sont opérationnelles dans
cette partie de la RD Congo parmi lesquelles six seulement disposent des
dossiers physiques légaux et régularisés pendant que dix-sept (17) ont des
dossiers en cours de régularisation.
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Le secrétaire général de Jed, Tshivis Tshivuadi |
Un seul organe de la presse écrite
est ordre et un second a un dossier en cours, les autres opérant en toutes
illégalités, ajoute cette source pour laquelle cette situation expose les
organes de presse ainsi que leurs animateurs à beaucoup de risques.
Monsieur Eric Kitsa Kalobera cite entre autres les risques de fragilité devant
la loi des organes non en règles, la difficulté d’accéder aux subventions de
l’Etat mais également l’utilisation de la main dans l’illégalité ; les
journalistes et autres agents ne disposant pas de contrat de travail. Cette
journée de réflexion, commémorée sous le thème « Parler sans crainte :
assurer la liberté d’expression dans les médias », a été une occasion pour le
président de l’Union nationale de la presse au Congo, UNPC/Section Nord-Kivu,
Gabriel Lukeka d’appeler les professionnels des médias à plus de
responsabilité dans la collecte, le traitement et la diffusion de
l’information.
Quarante-un cas d’atteinte à la
liberté de la presse recensés au Nord-Kivu en 2012.
L’observatoire des médias
congolais, OMEC, pour sa part, a recensé quarante-un (41) cas d’atteinte à la
liberté de presse sur l’ensemble de la province du Nord-Kivu au cours de
l’année 2012, la plus part des cas étant tributaires de l’instabilité due aux
rebellions et groupes armés qui sévissent dans cette partie de la République
démocratique du Congo. Selon Benx Mubengwa Katonji, chef de l’antenne
provinciale de l’OMEC au Nord-Kivu qui l’a révélé en marge des
festivités marquant la 20e journée internationale de la liberté de la presse
célébrée à Goma en partenariat avec Reporters sans frontières, les
statistiques actualisées des types d’atteintes à la liberté de presse
se résument en un (01) cas de journaliste incarcéré, douze (12)
interpellations contre journalistes, une agression, douze (12) journaliste
menacés et quinze (15) cas d’entraves à la libre circulation de
l’information.
Nombreux cas de dérapages
constatés dans la pratique du Journalisme étant dus au non respect du code
d’Ethique et de Déontologie des professionnels des médias en RD Congo, l’Omec
en appelle au sens de responsabilité tout en émettant le vœu de voir
l’autorité faciliter l’accès aux sources d’informations. La commémoration de
20e journée de la convention de Windhoek a été une occasion aux journalistes
de la presse tant écrite qu’audio-visuelle de Goma de dresser un état de lieu
général du secteur médiatique. L’exigence de la signature des contrats
de travail pour assurer la stabilité de l’emploi aux journalistes, le
bannissement de la honteuse pratique du coupage, la relation exacte des
faits, la rigueur dans le traitement des nouvelles sont, parmi tant d’autres
les points au tour desquels se sont articulés les échanges en toute
confraternité.
A noter que dans leur message
conjoint, pour cette année 2013, Ban Ki-moon, Secrétaire général des Nations
Unies et Irina Bokova, Directrice générale de l'Unesco, ont rappelé que «la
liberté d'expression, Droit fondamental elle-même, crée également les
conditions nécessaires à la protection et la promotion de tous les autres
droits de la personne humaine. Mais son exercice ne va pas de soi; il
requiert un environnement sûr, propice au dialogue, dans lequel chacun peut
s'exprimer librement et ouvertement sans crainte de représailles ».
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