- Part
mondiale des IDE en hausse, mais baisse du nombre de projets en 2012
- Croissance
africaine prévue à 4 % en 2013 et 4,6 % en 2014
Johannesburg,
Afrique du Sud, 6 mai 2013 - La part africaine des
investissements directs à l’étranger (IDE) mondiaux a augmenté au cours des
cinq dernières années, reflétant l’intérêt croissant des investisseurs
étrangers, selon la troisième étude Africa Attractiveness Survey d’Ernst &
Young, parue le 7 mai 2013.
Ce
rapport associe une analyse des investissements internationaux en Afrique au
cours des cinq dernières années à une enquête menée en 2013 auprès de plus de
500 chefs d’entreprises à propos de leur opinion sur le potentiel du marché
africain. Les dernières données montrent que malgré une baisse du nombre de
projets, de 867 en 2011 à 764 en 2012 (ce qui correspond à la tendance
mondiale), ce nombre reste nettement supérieur à ceux qui ont précédé le pic de
2008. La part mondiale des IDE dans le continent est également passée de 3,2 %
en 2007 à 5,6 % en 2012.
Mark
Otty, Managing Partner EMEIA chez Ernst & Young, commente : « Un processus
de démocratisation qui s’enracine dans la plus grande partie du continent ; des
améliorations constantes à l’environnement commerciale, une croissance
exponentielle du commerce et de l’investissement ainsi que des améliorations
substantielles dans la qualité de la vie humaine ont offert une plateforme à la
croissance économique qu’un grand nombre d’économies africaines ont connu au
cours de la dernière décennie. »
Malgré
l’impact de la situation économique mondiale actuelle, la taille de l’économie
africaine a plus que triplé depuis 2000. Les perspectives semblent aussi
positives, avec la région dans sa globalité qui devrait connaître une
croissance de 4 % en 2013 et de 4,6 % en 2014. Plusieurs économies africaines
devraient conserver certaines des croissances les plus rapides au monde dans un
avenir proche.
86
% des répondants qui ont une présence établie sur le continent pensent que
l’attractivité de l’Afrique en tant que lieu pour faire des affaires continuera
à augmenter. Ils ont classé l’Afrique seconde destination d’investissement la
plus attractive après l’Asie.
Des investissements croissants des
marchés émergents
L’investissement des pays développés dans
des projets d’IDE a chuté de 20 %. Bien que les projets d’IDE du Royaume-Uni
aient augmenté (de 9 % par année), ceux des États-Unis et de la France (les
deux autres grands marchés développés investisseurs en Afrique) ont
considérablement diminué. En revanche, l’investissement des marchés émergents
en Afrique a encore augmenté en 2012, poursuivant la tendance des trois
dernières années.
Depuis
2007, les projets d’IDE des marchés émergents en Afrique ont augmenté à un taux
cumulé conséquent de plus de 21 %. En comparaison, l’investissement des marchés
développés n’a augmenté que de 8 %. Les plus grands contributeurs des marchés
émergents sont l’Inde (237), l’Afrique du Sud (235), les EAU (210), la Chine
(152), le Kenya (113), le Nigeria (78), l’Arabie Saoudite (56) et la Corée du
Sud (57), tous classés parmi les 20 plus grands investisseurs sur cette
période.
L’investissement
intra-africain a été particulièrement impressionnant pendant cette même
période, avec un taux de croissance cumulé de 33 %. L’Afrique du Sud a été en
première ligne de la croissance du commerce intra-africain et des
investissements accrus des marchés émergents (le plus grand investisseur en
projets d’IDE hors d’Afrique du Sud). Le Kenya et le Nigeria ont également
fortement investi mais on prévoit que d’autres, à l’instar de l’Angola, avec un
fonds souverain de 5 milliards de dollars, deviendront des investisseurs de
plus en plus présents sur le continent au cours des prochaines années.
Ajen
Sita, Managing Partner Afrique chez Ernst & Young, explique : « Il y a une
confiance et un optimisme croissant chez les Africains eux-mêmes au sujet des
progrès et de l’avenir du continent. »
Un
important changement s’est également produit dans l’investissement sur le
continent ces dernières années, tant en termes de marchés de destination que de
secteurs. Tandis que l’investissement en Afrique du Nord a largement stagné,
les projets d’IDE en Afrique sub-saharienne ont augmenté à un taux de
croissance cumulé de 22 % depuis 2007. Parmi les pays « stars » attirant un
nombre croissant de projets, on compte le Ghana, le Nigeria, le Kenya, la
Tanzanie, la Zambie, le Mozambique, l’île Maurice et l’Afrique du Sud.
Perception
contre réalité
Notre
édition 2013 d’Africa Attractiveness Survey montre des progrès en termes de
perception des investisseurs depuis la première édition de 2011. La majorité
des répondants a une vision positive des progrès réalisés et des perspectives
pour l’Afrique. L’Afrique a également gagné du terrain par rapport aux autres
régions du monde. En 2011, l’Afrique était seulement classée au-dessus de
deux autres régions, tandis que cette année, elle surclasse cinq autres régions
(les anciens États soviétiques, l’Europe de l’Est, l’Europe de l’Ouest, le
Moyen-Orient et l’Amérique centrale).
Cependant,
il reste toujours un fossé de perceptions entre les répondants qui opèrent déjà
en Afrique et ceux qui n’ont pas encore investi dans le continent. Ceux qui ont
une activité établie en Afrique sont extrêmement positifs. Ils comprennent les
risques opérationnels réels plutôt que ceux perçus, connaissent les progrès
réalisés et voient les opportunités de croissance future. 86 % de ces
chefs d’entreprise pensent que l’attractivité de l’Afrique en tant que lieu où
faire des affaires continuera à augmenter, et ils classent l’Afrique seconde
destination d’investissement la plus attractive au monde après l’Asie.
En
revanche, ceux qui ne sont pas présents en Afrique sont bien plus négatifs en
ce qui concerne les progrès et les prospects de l’Afrique. Seuls 47 % de ces
répondants pensent que l’attractivité de l’Afrique augmentera dans les trois
prochaines années, et ils classent l’Afrique destination d’investissement la
moins attractive au monde.
Les
deux défis fondamentaux qui existent pour ceux qui sont déjà présents ou qui
cherchent à investir en Afrique sont les infrastructures de transport et de
logistique, ainsi que la corruption et les pots-de-vin. Toutefois, des mesures
sont prises sur ces deux plans pour dissiper les craintes des investisseurs.
Les manques d’infrastructures,
particulièrement en matière de logistique et d’électricité, sont constamment
cités comme plus gros problèmes par ceux qui font des affaires en Afrique. Au
niveau macro-économique également, la croissance africaine sera forcément
limitée tant que le déficit d’infrastructure ne sera pas comblé. Le côté positif
de ce problème, cependant, est qu’une croissance forte a lieu malgré ces
contraintes infrastructurelles. Cela augure un potentiel pour non seulement
maintenir, mais accélérer la croissance lorsque ce manque sera réduit. Nos
analyses indiquent qu’en 2012 il y avait plus de 800 projets d’infrastructure
actifs dans différents secteurs en Afrique, avec une valeur combinée dépassant
les 700 milliards de dollars. La grande majorité des projets d’infrastructure
sont liés à l’électricité (37 %) et aux transports (41 %).
S’éloigner des industries extractives
En
raison de la nature volatile des prix des matières premières, une
sur-dépendance à quelques secteurs clés soulève des questions sur la
pérennisation de la croissance. Malgré les perceptions contraires, moins d’un
tiers de la croissance africaine provient de ressources naturelles.
La
tendance à la diversification se poursuit, avec une emphase toujours plus
grande sur les services, la fabrication et les activités liées aux
infrastructures. En 2007, les industries extractives représentaient 8 % des
projets d’IDE et 26 % des capitaux investis en Afrique ; en 2012, elles
représentaient 2 % des projets et 12 % du capital. En comparaison, les services
comptaient pour 70 % des projets en 2012 (contre 45 % en 2007), et les
activités de fabrication comptaient pour 43 % du capital investi en 2012
(contre 22 % en 2007).
Le
secteur minier et des métaux est toujours perçu par les répondants à l’enquête
comme celui présentant le plus grand potentiel de croissance en Afrique, mais
le nombre de répondants qui pensent cela (26 %) a diminué, puisqu’il était de
38 % en 2012 et de 44 % en 2011. En revanche, l’intérêt pour les projets
d’infrastructure en Afrique augmente nettement, avec 21 % des répondants les
identifiant comme un secteur de croissance contre 14 % l’année dernière et
seulement 4 % en 2011. Les autres secteurs où un changement notable s’est
produit sont les technologies de l’information et de la communication (14
%, contre 8 % l’année dernière), les services financiers (13 %, contre 6 % l’an
dernier), et l’éducation (qui est partie de pratiquement rien pour arriver à 10
% cette année).
M.
Otty commente : « Ces perceptions changeantes de l’attractivité relative des
secteurs en Afrique reflètent l‘évolution des fondamentaux de nombreuses
économies africaines : la diversification à la fois des sources de croissance
(par exemple, la contribution croissante des services et une classe de
consommateurs croissante), et des IDE entrant dans ces économies. »
L’Afrique du Sud plus attractive pour
les investisseurs étrangers, suivie par d’autres pays en grande forme
La grande majorité des répondants considère
l’Afrique du Sud comme le pays africain le plus attractif pour faire des
affaires : 41 % de tous les répondants ont placé l’Afrique du Sud en première
place, et 61 % dans leur top 3. Les principales raisons de la popularité de
l’Afrique du Sud semblent être ses infrastructures relativement bien
développées, un environnement politique stable et un marché intérieur
relativement important. Les pays suivants en ordre de popularité sont le Maroc
(20 % le plaçant dans leur top 3, et 8 % en première place), le Nigeria
(également 20 % dans le top 3, et 6 % à la première place), l’Égypte (15 % dans
le top 3 et 5 % en première place) et le Kenya (15 % dans les trois premiers et
4 % à la première place). En général, ces classements correspondent aux centres
régionaux émergents pour les affaires dans différentes régions d’Afrique.
Se tourner vers l’avenir
M. Sita conclut : « Avec un contexte de
plus en plus solide de réformes économiques, politiques et sociales, associés à
des taux de croissance résilients, nous sommes convaincus que le continent dans
son ensemble est sur une trajectoire de croissance durable. Cette direction,
plutôt que la destination actuelle, est ce qui compte le plus.
Une masse cruciale d’économies africaines
continuera ce parcours. Malgré le fait qu’il y aura forcément des obstacles sur
la route, il est fort probable que plusieurs de ces économies suivront le même
développement que certains des marchés asiatiques et autres marchés à
croissance rapide au cours des 30 dernières années. D’ici les années 2040, nous
sommes sûrs que des pays tels que le Nigeria, le Ghana, l’Angola, l’Égypte, l’Éthiopie
et l’Afrique du Sud seront considérés comme des moteurs de croissance de
l’économie mondiale. »
À
propos d’Ernst & Young
Ernst
& Young est un des leaders mondiaux des services d’assurance, de
fiscalité, de transaction et de conseil. Dans le monde entier, nos 167 000
professionnels sont unis par des valeurs partagées et un engagement sans faille
à la qualité. Nous faisons une différence en aidant notre personnel, nos
clients et les communautés plus larges à réaliser leur potentiel.
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