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dimanche 26 mai 2013

Nord-Kivu : Un groupe terroriste signalé dans la vallée de la Semiliki


Mesdames et Messieurs de la Presse, Bonjour et Merci d’avoir répondu à notre invitation.
Nous avons souhaité vous entretenir ce jour, pour tenter d’honorer notre promesse tenue en décembre dernier, selon laquelle nous devrions nous efforcer, à la limite de nos moyens,  de venir vers vous en vue de partager sur l’évolution de la situation à l’Est, particulièrement du Nord-Kivu.
Notre Coordination a jugé opportun, au regard du contexte de l’heure, nous envoyer ici enfin de fixer l’opinion sur certains aspects de l’actualité à la une dans notre Province.


Le Président de la Société civile du Nord-Kivu

Avant tout, permettez-moi de commencer, par vous présenter les salutations de mon Collègue, Cher THOMAS D’AQUIN MUITI, Président de notre Coordination, qui devrait être avec nous.  Il n’est pas venu avec nous, pour que nous ne fassions pas l’impression de fuir le M23 en abandonnant nos compatriotes, sur la ligne de front. M. THOMAS et toute l’équipe de la Coordination Provinciale de la Société Civile du Nord-Kivu  sont tout à fait de cœur avec nous. Merci d’accueillir leurs salutations amicales et fraternelles.

 Nous avons préféré axer notre entretien avec la presse sur trois points à savoir:
-Notre Message de remerciement et de reconnaissance au Gouvernement, par rapport au contexte du moment;
- Un aperçu sur la Situation Sécuritaire qui prévaut en ces jours au Nord-Kivu ; et,
- La lecture de la Société Civile du Nord-Kivu sur la visite de BAN KI-MOON.

I.                   DES REMERCIEMENTS AU GOUVERNEMENT CENTRAL :

La Société Civile du Nord-Kivu nous a chargé de venir présenter ses remerciements au Gouvernement Congolais pour deux gestes :

1)      La réplique appropriée à la provocation des rebelles du M23 : La frappe des FARDC ayant mis en déroute l’ennemi a prouvé cette fois que nos le Gouvernement a été comme jamais au par-avant à nos coté dans les moments difficiles. Les militaires aguerris de l’armée loyaliste nous ont confirmé avoir reçu l’ordre ferme d’imposer la puissance de feu aux agresseurs ; ce qui manquait, il y a quelques mois. Il n’y a plus eu de commandement infiltré  et le résultat sur terrain a honoré la République ;

2)      L’interpellation, la suspension, voire l’arrestation ici à Kinshasa de certains Officiers traitres ayant servi d’infiltrés pour le compte des étrangers au sein des FARDC, faisant l’image de notre armée la plus faible du monde. Aujourd’hui, on commence à voir que notre armée peut aussi surprendre les forces étrangères.
Les Forces vives du Nord-Kivu encouragent le Gouvernement à rester sur cette lancée, à demeurer constamment prudent et attentif, en vue de mériter toujours le soutien et la confiance du peuple, surtout que l’épisode n’est pas encore terminé.
Nous comptons parvenir formellement ce message de Nord-Kivutiens aux autorités Gouvernementale de ce pays.
 
II.                DE LA  SITUATION SECURITAIRE AU NORD-KIVU

Au niveau de la Société Civile du Nord-Kivu, tout en étant sereins et prudents, nous réalisons que la situation sécuritaire au tour de GOMA reste encore tendue et imprévisible. Cela en dépit d’une calmie relative qui s’observe sur la ligne de front. La Province traverse, sur le plan sécuritaire, des menaces de divers ordres.

A coté de la menace du M23 toujours perceptible sur la Ville de GOMA  (1), il y a aussi émergence d’un mouvement terroriste en Territoire de BENI (2).
 
1)      Des menaces sur la Ville de GOMA :

Tel que nous ne cessions de le soutenir, les récentes attaques contre les positions des FARDC ont été minutieusement préparées par le M23 et le régime de KAGAME. Nous en avions d’ailleurs alerté toutes les Autorités, la MONUSCO et la CIRGL sur ce qui était entrain de s’organiser. Vous (les journalistes) pouvez être nos témoins.
Le vice-président et porte-parole de la Société civile du Nord-Kivu, Me Omar Kavota
Les attaques déclenchées depuis la localité de MUTAHO, à environs 13km de GOMA, à partir de 4 h de lundi 20 mai 2013,  puis celles de BUJOGA (14 km) le matin mardi comme de mercredi suivants ont connu la participation en hommes, en armes et munitions des militaires rwandais de la RDF. Notre Coordination dispose des preuves irréfutables quant à ce. Nous pouvons citer :

-          La  traversée par la frontière de GASIZI de 4 Bataillons de la RDF coordonnées par le Colonel BINGIRA (officier régulier de la RDF) pour combattre au coté du M23 en Groupement de KIBUMBA (Territoire de NYIRAGONGO). Le mardi 21 mai, en pleine journée, plus de 300 militaires ont franchi vers 11h la frontière, marchant en pieds dans toute localité de KINGARAMBE (en Groupement de KIBUMBA) pour atteindre le marché des légumes (KUMBOGA) de KIBUMBA d’où ils ont été évacués en véhicules jusqu'à la ligne de front.
Quant au déploiement de 4 Bataillons : Si le 1er Bn était basé à KANZANZA (laves), le 2e était à KANYANJA (celui-ci était commis au lancement des bombes sur les positions FARDC, voire sur les civils de MUGUNGA et de NDOSHO pour semer panique, demoralisation et déstabilisation) ; le 3e Bn éparpillé dans le parc avait pour mission de surveiller tout éventuel mouvement des FDLR et enfin, le 4e était orienté vers MUJA pour tenter un débordement par le Parc, en vue de couper la route GOMA-SAKE au niveau de MUGUNGA.

-          La dotation du M23 par le Rwanda de 2 chars de combats, qui sont jusqu’ici visibles au niveau de 3 Antennes, à KIBATI ;
-          La mort sur la ligne de front (le mercredi 22 mai) de deux officiers-RDF, un Commandant Bataillon et un Commandant Compagnie, dont le corps ont été acheminés immédiatement au RWANDA.
En ces jours de trêve unilatéralement décrétée par le M23, ce mouvement qui était déjà en déroute se reconstitue par de nouveaux renforts de l’armée Rwandaises. C’est pourquoi nous en attirons encore l’attention des Autorités Politiques et militaires pour qu’on ne soit pas distrait. Si on s’en dort, l’ennemi peut toujours surprendre. Nous avons des informations qu’il s’apprête à recommencer, si pas ce dimanche, alors d’ici lundi.
Aussi, nous avons des informations selon lesquelles, vendredi dernier (vers 5h), 2 Camions et 5 Jeeps pleins de militaires-RDF ont de nouveau traversé par BUGINA, entre KARISIMBI et VISOKE (avant d’atteindre KIBUMBA) et d’autres sont entrés  la nuit de vendredi à ce samedi 25 mai 2013, pour venir en appui au M23.
Par ailleurs, certaines sources nous ont  dit ce matin qu’une certaine infiltration des agresseurs du M23 serait observée sur la Colline de KABATI, sur la route SAKE-KITCHANGA. Les assaillants se seraient faufilés en passant par le parc, en ce moment de trêve. C’est pour quoi nous avons dit que l’épisode n’était pas terminé.

L’ennemi utilisant plusieurs stratagèmes pour tromper certains naïfs, nous devons rester vigilants et avertis : vous verrez que lorsqu’il est inefficace sur le champ de bataille, il recourt à l’instrumentalisation de certains fils et filles de communautés pour crier haine ethnique et détourner l’attention des uns et des autres (Cas de ce qui s’est produit jeudi et vendredi derniers au Sud-Kivu).
Il tente toujours de répéter bêtement l’histoire : rappelez-vous de la machination qu’il avait faite à GATUMBA (lors du Gouvernement 1+4) ou encore de ce qu’il a tenté faire récemment à KITSCHANGA infiltrant certains militaires du 812e Régiment du Colonel MUDAHUNGA. Bref, il n’invente plus rien et ses méthodes sont connues. Les Patriotes Congolais doivent ouvrir les yeux et ne plus se laisser faire.

Nous ne saurons finir ce point sans mentionner que certains Elus Nationaux comme provinciaux, jouent à la fois double jeux pour trahir la nation. S’ils ne cessent pas leur démarche de caméléon, nous nous obligerons de venir les démasquer. Ils sont cités notamment : dans l’armement de l’ennemi, la distribution des armes aux jeunes ou aux membres de leurs communautés pour venir se cacher dans les hémicycles.
Il y a peu, des caches d’armes ont été découvertes  à NGUNGU, à MWESO et on apprend que certains civils ont célébré la distribution des armes à KAZINGA (dans le Territoire de MASISI) ; quand nous suivons de prêt la situation, les fournisseurs de ces marchandises dangereuses figurent parmi certains Députés du Nord-Kivu qui vivent paisiblement ici à KINSHASA ou à GOMA. Chers Elus, il est temps qu’on bâtisse ensemble et ce, sans hypocrisie.
Le Président de l’Assemblée Nationale devait être attentif à ces plaintes.

2)      De l’émergence d’un mouvement terroriste en Territoire de Beni :

Ce mouvement aussi dangereux que le M23, se construit progressivement sous l’étiquète « ADF/NALU ».
C’est en réalité un réseau terroriste mettant en contribution des Ougandais, Soudanais, Somaliens, Libyens, Ethiopiens, Kenya, Tanzaniens, Rwandais, Burundais, Pakistanais, Indiens,…bref de gens de divers horizons, des intégristes connectés au grands réseaux terroristes africains et asiatiques.
Cachés dans la vallée de SEMULIKI, ces terroristes recrutent de jeunes musulmans à travers l’extérieur ou les autres provinces du pays (comme missionnaires dans des mosquées), trompant qu’ils vont leur faciliter des études dans des Etats islamiques développés.
Cette méthode ne donnant plus suffisamment grand nombre d’un coup, ils se voient dans l’obligation de kidnapper ou d’enlever des civils qu’ils détiennent en otages, pour une vie terroriste. Une fois dans leurs bases (NADUI, TSUTSUBO,…) en plein parc de Virunga, entre les Collectivités de BENI-MBAU et WATALINGA, les victimes sont soumises aux formations de diverses natures. Les premières étapes commencent généralement par l’apprentissage accéléré de l’arabe, l’idéologie musulmane intégriste, la formation militaire ou l’espionnage et enfin,…, imaginons.
Un danger pouvant déstabiliser l’Afrique, le Monde couve en Territoire de Beni.

Certes que d’aucuns d’entre vous se posent  la question : où amène-t-on les civils enlevés en Collectivités de BENI-MBAU, de RWENZORI ou de WATALINGA? Voilà la réponse. C’est-à-dire, la bonne majorité de ces compatriotes sont conduites dans des bases terroristes en émergence dans le Territoire de Beni.
Aujourd’hui, environs 500 civils sont enlevés en Secteur de Beni-Mbau. Notre Structure a formellement documenté 300cas. Les derniers cas en date remontent de la nuit de mercredi à jeudi 23mai courant (entre 20 et 22h), lorsque 15 civils dont 3femmes et 8filles mineurs ont été enlevés au Quartier KITAHURA, en pleine Agglomération de MBAU (Chef-lieu du Secteur de BENI-MBAU), à moins de 100 mètres du Camp militaire, sous le regard impuissant des FARDC. (Nous estimons que le Gouvernement, la hiérarchie militaire poursuivra le commandant Bataillon de MBAU pour sa passivité et son abstention coupable).

III.             NOTRE LECTURE SUR LA VISITE DE BAN KI-MOON :

Nous estimons que la visite du Secrétaire Général des Nations-Unis est un réconfort et un espoir vers la paix.  BAN KI-MOON a été lui-même le Grand Témoins des souffrances infligées injustement aux Congolais par le RWANDA et l’OUGANDA à travers le M23.

Il a réalisé que ces deux Etats voisins signataires de l’Accord-cadre dont il est initiateur, jouent au malin et violent de manière flagrante leurs engagements. Ces Etats poursuivent à cœur-joie leurs velléités déstabilisatrices en mettant à mal la paix et la sécurité de l’Est du pays.
Nous avions remis notre remis notre Correspondance au SG.de l’ONU en lui demandant d’aider le peuple congolais à retrouver la paix, à reconstruire leur Etat, à soutenir la reforme de nos forces et services de sécurité.
Nous attendions tout de même voir BAN KI-MOON appuyer sur la gâchette pour que la Brigade d’intervention se mette en œuvre aussitôt. Mais lorsqu’il a annoncé son opérationnalisation pour un ou deux mois, nous étions malheureux. Nous avons  regretté profondément, considérant le contexte du moment, les menaces des agresseurs à s’emparer de GOMA et ses environs.

Quoi qu’il en soit, nous avons toujours encouragé notre Gouvernement à ne compter que sur lui-même et son peuple d’abord avant tout recours extérieur. L’option militaire, à la question du M23 est à privilégier, afin que nos agresseurs apprennent à nous respecter. Nous voudrions bien coopération entre Etats, mais nous pensons que cette coopération ne doit pas reposer sur peur du voisin ; elle doit plutôt se fonder sur l’amour et l’intérêt de vivre ensemble, comme bons voisins.

Si les Nations Unies nous laissent un ou deux mois, il faut qu’elles sentent que nous sommes capables de défier le provocateur.
Nous appelons ainsi tous les patriotes Congolais à soutenir le Gouvernement et, particulièrement les FARDC dans le combat contre les agresseurs. Il est temps que nous puissions aider nos militaires qui sont sur la ligne de front afin qu’ils conservent toujours l’avantage sur l’ennemi et qu’ils fassent la fierté de cette grande nation, jusqu'à libérer la population et le Territoire sous administration criminelle des agresseurs. Oublions sur ce qui nous a séparé avant et protégeons notre nation est en danger !
Mesdames et Messieurs de la Presse, merci pour votre attention soutenue.

Me Omar Kavota, Vice-président et Porte-parole de la Société Civile du Nord-Kivu.

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