Mesdames et Messieurs de la Presse,
Bonjour et Merci d’avoir répondu à notre invitation.
Nous avons souhaité vous entretenir ce
jour, pour tenter d’honorer notre promesse tenue en décembre dernier, selon
laquelle nous devrions nous efforcer, à la limite de nos moyens, de venir vers vous en vue de partager sur
l’évolution de la situation à l’Est, particulièrement du Nord-Kivu.
Notre Coordination a jugé opportun, au
regard du contexte de l’heure, nous envoyer ici enfin de fixer l’opinion sur
certains aspects de l’actualité à la une dans notre Province.
Le Président de la Société civile du Nord-Kivu |
Avant tout, permettez-moi de commencer,
par vous présenter les salutations de mon Collègue, Cher THOMAS D’AQUIN MUITI,
Président de notre Coordination, qui devrait être avec nous. Il n’est pas venu avec nous, pour que nous ne
fassions pas l’impression de fuir le M23 en abandonnant nos compatriotes, sur
la ligne de front. M. THOMAS et toute l’équipe de la Coordination Provinciale
de la Société Civile du Nord-Kivu sont
tout à fait de cœur avec nous. Merci d’accueillir leurs salutations amicales et
fraternelles.
Nous avons préféré axer notre entretien avec
la presse sur trois points à savoir:
-Notre Message de remerciement et de
reconnaissance au Gouvernement, par rapport au contexte du moment;
- Un aperçu sur la Situation Sécuritaire
qui prévaut en ces jours au Nord-Kivu ; et,
- La lecture de la Société Civile du
Nord-Kivu sur la visite de BAN KI-MOON.
I.
DES
REMERCIEMENTS AU GOUVERNEMENT CENTRAL :
La Société Civile du Nord-Kivu nous a
chargé de venir présenter ses remerciements au Gouvernement Congolais pour deux
gestes :
1)
La réplique appropriée à la provocation
des rebelles du M23 : La frappe des FARDC ayant mis en déroute l’ennemi a
prouvé cette fois que nos le Gouvernement a été comme jamais au par-avant à nos
coté dans les moments difficiles. Les militaires aguerris de l’armée loyaliste
nous ont confirmé avoir reçu l’ordre ferme d’imposer la puissance de feu aux
agresseurs ; ce qui manquait, il y a quelques mois. Il n’y a plus eu de
commandement infiltré et le résultat sur terrain a honoré la République ;
2)
L’interpellation, la suspension, voire
l’arrestation ici à Kinshasa de certains Officiers traitres ayant servi
d’infiltrés pour le compte des étrangers au sein des FARDC, faisant l’image de
notre armée la plus faible du monde. Aujourd’hui, on commence à voir que notre
armée peut aussi surprendre les forces étrangères.
Les Forces vives du Nord-Kivu
encouragent le Gouvernement à rester sur cette lancée, à demeurer constamment
prudent et attentif, en vue de mériter toujours le soutien et la confiance du
peuple, surtout que l’épisode n’est pas encore terminé.
Nous comptons parvenir formellement ce
message de Nord-Kivutiens aux autorités Gouvernementale de ce pays.
II.
DE
LA SITUATION SECURITAIRE AU NORD-KIVU
Au niveau de la Société Civile du
Nord-Kivu, tout en étant sereins et prudents, nous réalisons que la
situation sécuritaire au tour de GOMA reste encore tendue et imprévisible.
Cela en dépit d’une calmie relative qui s’observe sur la ligne de front. La
Province traverse, sur le plan sécuritaire, des menaces de divers ordres.
A coté de la menace du M23 toujours
perceptible sur la Ville de GOMA (1), il
y a aussi émergence d’un mouvement terroriste en Territoire de BENI (2).
1)
Des
menaces sur la Ville de GOMA :
Tel que nous ne cessions de le soutenir,
les récentes attaques contre les positions des FARDC ont été minutieusement
préparées par le M23 et le régime de KAGAME. Nous en avions d’ailleurs alerté
toutes les Autorités, la MONUSCO et la CIRGL sur ce qui était entrain de
s’organiser. Vous (les journalistes) pouvez être nos témoins.
Le vice-président et porte-parole de la Société civile du Nord-Kivu, Me Omar Kavota |
Les attaques déclenchées depuis la
localité de MUTAHO, à environs 13km de GOMA, à partir de 4 h de lundi 20 mai
2013, puis celles de BUJOGA (14 km) le
matin mardi comme de mercredi suivants ont connu la participation en hommes, en
armes et munitions des militaires rwandais de la RDF. Notre Coordination
dispose des preuves irréfutables quant à ce. Nous pouvons citer :
-
La
traversée par la frontière de GASIZI de 4 Bataillons de la RDF
coordonnées par le Colonel BINGIRA (officier régulier de
la RDF) pour combattre au coté du M23 en Groupement de KIBUMBA (Territoire de
NYIRAGONGO). Le mardi 21 mai, en pleine journée, plus de 300 militaires ont
franchi vers 11h la frontière, marchant en pieds dans toute localité de
KINGARAMBE (en Groupement de KIBUMBA) pour atteindre le marché des légumes
(KUMBOGA) de KIBUMBA d’où ils ont été évacués en véhicules jusqu'à la ligne de
front.
Quant
au déploiement de 4 Bataillons : Si le
1er Bn était basé à KANZANZA (laves), le 2e était à KANYANJA (celui-ci était commis au
lancement des bombes sur les positions FARDC, voire sur les civils de MUGUNGA
et de NDOSHO pour semer panique, demoralisation et déstabilisation) ; le 3e Bn éparpillé dans le parc
avait pour mission de surveiller tout éventuel mouvement des FDLR et enfin, le 4e était orienté vers MUJA
pour tenter un débordement par le Parc, en vue de couper la route GOMA-SAKE au
niveau de MUGUNGA.
-
La dotation du M23 par le Rwanda de
2 chars de combats, qui sont jusqu’ici visibles au
niveau de 3 Antennes, à KIBATI ;
-
La mort sur la ligne de front (le
mercredi 22 mai) de deux officiers-RDF, un Commandant
Bataillon et un Commandant Compagnie, dont le corps ont été acheminés
immédiatement au RWANDA.
En ces jours de trêve unilatéralement
décrétée par le M23, ce mouvement qui était déjà en déroute se reconstitue par
de nouveaux renforts de l’armée Rwandaises. C’est pourquoi nous en attirons
encore l’attention des Autorités Politiques et militaires pour qu’on ne soit
pas distrait. Si on s’en dort, l’ennemi peut toujours surprendre. Nous avons
des informations qu’il s’apprête à recommencer, si pas ce dimanche, alors d’ici
lundi.
Aussi, nous avons des informations selon
lesquelles, vendredi dernier (vers 5h), 2 Camions et 5 Jeeps pleins de
militaires-RDF ont de nouveau traversé par BUGINA, entre KARISIMBI et VISOKE
(avant d’atteindre KIBUMBA) et d’autres sont entrés la nuit de vendredi à ce samedi 25 mai 2013,
pour venir en appui au M23.
Par ailleurs, certaines sources nous ont
dit ce matin qu’une certaine infiltration
des agresseurs du M23 serait observée sur la Colline de KABATI, sur la route
SAKE-KITCHANGA. Les assaillants se seraient faufilés en passant par le parc, en
ce moment de trêve. C’est pour quoi nous avons dit que l’épisode n’était pas
terminé.
L’ennemi utilisant plusieurs stratagèmes
pour tromper certains naïfs, nous devons rester vigilants et avertis : vous verrez que lorsqu’il est inefficace sur
le champ de bataille, il recourt à l’instrumentalisation de certains fils et
filles de communautés pour crier haine ethnique et détourner l’attention des
uns et des autres (Cas de ce qui s’est produit jeudi et vendredi derniers au
Sud-Kivu).
Il tente toujours de répéter bêtement
l’histoire : rappelez-vous de la machination qu’il avait faite à GATUMBA (lors
du Gouvernement 1+4) ou encore de ce qu’il a tenté faire récemment à KITSCHANGA
infiltrant certains militaires du 812e Régiment du Colonel
MUDAHUNGA. Bref, il n’invente plus rien et ses méthodes sont connues. Les
Patriotes Congolais doivent ouvrir les yeux et ne plus se laisser faire.
Nous ne saurons finir ce point sans
mentionner que certains Elus Nationaux comme provinciaux, jouent à la fois
double jeux pour trahir la nation. S’ils ne cessent pas leur démarche
de caméléon, nous nous obligerons de venir les démasquer. Ils sont cités
notamment : dans l’armement de l’ennemi, la distribution des armes aux
jeunes ou aux membres de leurs communautés pour venir se cacher dans les
hémicycles.
Il y a peu, des caches d’armes ont été
découvertes à NGUNGU, à MWESO et on
apprend que certains civils ont célébré la distribution des armes à KAZINGA
(dans le Territoire de MASISI) ; quand nous suivons de prêt la situation,
les fournisseurs de ces marchandises dangereuses figurent parmi certains Députés
du Nord-Kivu qui vivent paisiblement ici à KINSHASA ou à GOMA. Chers
Elus, il est temps qu’on bâtisse ensemble et ce, sans hypocrisie.
Le Président de l’Assemblée Nationale
devait être attentif à ces plaintes.
2)
De
l’émergence d’un mouvement terroriste en Territoire de Beni :
Ce mouvement aussi dangereux que le M23,
se construit progressivement sous l’étiquète « ADF/NALU ».
C’est en réalité un réseau terroriste
mettant en contribution des Ougandais, Soudanais, Somaliens, Libyens,
Ethiopiens, Kenya, Tanzaniens, Rwandais, Burundais, Pakistanais, Indiens,…bref
de gens de divers horizons, des intégristes connectés au grands réseaux
terroristes africains et asiatiques.
Cachés dans la vallée de SEMULIKI, ces
terroristes recrutent de jeunes musulmans à travers l’extérieur ou les autres
provinces du pays (comme missionnaires dans des mosquées), trompant
qu’ils vont leur faciliter des études dans des Etats islamiques développés.
Cette méthode ne donnant plus suffisamment
grand nombre d’un coup, ils se voient dans l’obligation de kidnapper
ou d’enlever des civils qu’ils détiennent en otages, pour une vie terroriste.
Une fois dans leurs bases (NADUI, TSUTSUBO,…) en plein parc de Virunga, entre
les Collectivités de BENI-MBAU et WATALINGA, les victimes sont soumises aux
formations de diverses natures. Les
premières étapes commencent généralement par l’apprentissage accéléré de
l’arabe, l’idéologie musulmane intégriste, la formation militaire ou
l’espionnage et enfin,…, imaginons.
Un danger pouvant déstabiliser
l’Afrique, le Monde couve en Territoire de Beni.
Certes que d’aucuns d’entre vous se
posent la question : où
amène-t-on les civils enlevés en Collectivités de BENI-MBAU, de RWENZORI ou de
WATALINGA? Voilà la réponse. C’est-à-dire, la bonne majorité de ces
compatriotes sont conduites dans des bases terroristes en émergence dans le
Territoire de Beni.
Aujourd’hui, environs 500 civils sont enlevés
en Secteur de Beni-Mbau. Notre Structure a formellement documenté
300cas. Les derniers cas en date remontent de la nuit de mercredi à jeudi 23mai
courant (entre 20 et 22h), lorsque 15 civils dont 3femmes et 8filles mineurs
ont été enlevés au Quartier KITAHURA, en pleine Agglomération de MBAU
(Chef-lieu du Secteur de BENI-MBAU), à moins de 100 mètres du Camp militaire,
sous le regard impuissant des FARDC. (Nous estimons que le Gouvernement, la
hiérarchie militaire poursuivra le commandant Bataillon de MBAU pour sa
passivité et son abstention coupable).
III.
NOTRE
LECTURE SUR LA VISITE DE BAN KI-MOON :
Nous estimons que la visite du Secrétaire Général
des Nations-Unis est un réconfort et un espoir vers la paix. BAN KI-MOON a été lui-même le Grand Témoins
des souffrances infligées injustement aux Congolais par le RWANDA et l’OUGANDA
à travers le M23.
Il a réalisé que ces deux Etats voisins
signataires de l’Accord-cadre dont il est initiateur, jouent au malin et
violent de manière flagrante leurs engagements. Ces Etats poursuivent à
cœur-joie leurs velléités déstabilisatrices en mettant à mal la paix et la
sécurité de l’Est du pays.
Nous avions remis notre remis notre
Correspondance au SG.de l’ONU en lui demandant d’aider le peuple congolais à
retrouver la paix, à reconstruire leur Etat, à soutenir la reforme de nos
forces et services de sécurité.
Nous attendions tout de même voir
BAN KI-MOON appuyer sur la gâchette pour que la Brigade d’intervention se mette
en œuvre aussitôt. Mais lorsqu’il a annoncé son
opérationnalisation pour un ou deux mois, nous étions malheureux. Nous avons regretté profondément, considérant le
contexte du moment, les menaces des agresseurs à s’emparer de GOMA et ses
environs.
Quoi qu’il en soit, nous avons
toujours encouragé notre Gouvernement à ne compter que sur lui-même et son
peuple d’abord avant tout recours extérieur. L’option militaire,
à la question du M23 est à privilégier, afin que nos agresseurs apprennent à
nous respecter. Nous voudrions bien coopération entre Etats, mais nous pensons
que cette coopération ne doit pas reposer sur peur du voisin ; elle doit
plutôt se fonder sur l’amour et l’intérêt de vivre ensemble, comme bons
voisins.
Si les Nations Unies nous laissent un ou
deux mois, il faut qu’elles sentent que nous sommes capables de défier le
provocateur.
Nous
appelons ainsi tous les patriotes Congolais à soutenir le Gouvernement et,
particulièrement les FARDC dans le combat contre les
agresseurs. Il est temps que nous puissions aider nos militaires qui sont sur
la ligne de front afin qu’ils conservent toujours l’avantage sur l’ennemi et
qu’ils fassent la fierté de cette grande nation, jusqu'à libérer la population
et le Territoire sous administration criminelle des agresseurs. Oublions sur ce
qui nous a séparé avant et protégeons notre nation est en danger !
Mesdames et Messieurs de la Presse,
merci pour votre attention soutenue.
Me
Omar Kavota, Vice-président et Porte-parole de la Société Civile du Nord-Kivu.
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