L’Association Africaine de défense
des Droits de l’Homme, Asadho, exprime sa vive inquiétude face aux actes de
nature à restreindre l’espace d’expression démocratique que pose le
Gouvernement Congolais en violation de la Constitution et des lois de la
République Démocratique du Congo depuis le lancement du processus électoral.
En effet, il devient de plus en plus
difficile pour les partis politiques de l’opposition, les églises et les
organisations de défense des droits de l’Homme de jouir de la liberté
d’expression.
Depuis le lancement du processus
électoral, l’Asadho relève que :
- Les médias
publics, la Radio Télévision Nationale Congolaise (Rntc) en tête, sont au
service de la pensée unique. Seules les personnes qui soutiennent le
Gouvernement peuvent s’y exprimer. Tous ceux qui tiennent un discours contraire
à celui du Gouvernement y sont insultés et vilipendés ;
- Les
opposants politiques sont privés des médias qui leur permettent de donner leur
point de vue sur la marche de la nation. Les radios et télévisions
indépendantes ou proches de l’opposition sont suspendus ou ont vu
leur signal coupé sans raison ;
- Le Signal de
la Radio France International a déjà été interrompu plusieurs fois pour avoir
fait passer les interventions de certains leaders de l’opposition.
- Toutes les
marches pacifiques organisées par les partis politiques de l’opposition ou par
d’autres forces sociales pour exiger le respect des lois et ou dénoncer
les abus du Gouvernement sont violemment réprimées ;
- La marche
pacifique du 16 février 2012 organisée par l’Apostolat des Laïcs Catholiques
Congolais pour commémorer les massacres des chrétiens de 1992, réclamer
la justice, la vérité des urnes et exiger la démission du Bureau de la
Commission Electorale Nationale Indépendante a été violemment réprimée
- Monsieur Etienne Tshisekedi,
Président National de l’Union Pour la Démocratie et le Progrès Social, est
placé en résidence surveillée sans qu’aucune décision administrative ou
judiciaire n’ait été prise contre lui.
Pour l’Asadho, ces actes constituent
des atteintes graves à la liberté d’expression et de manifestation pacifique
garantie par les lois de la République Démocratique du Congo.
Face à cette restriction d’espace
démocratique, l’Asadho craint que certaines personnes qui seraient mal
intentionnées recourent à des moyens illégaux pour faire entendre leur voix sur
la marche du pays. Ainsi, elle recommande :
Au Gouvernement de la
République :
- d’ouvrir les médias publics (Rtnc) à toutes les forces
politiques et aux organisations des droits de l’Homme ;
- de faire lever
toutes les mesures de suspension ou de coupure de signal prises illégalement
par le ministre Lambert Mende contre certaines chaines de télévision ;
- de faire
poursuivre en justice tous les policiers qui ont attaqué les paroisses
catholiques en date du 16 février 2012 ;
Au Conseil Supérieur de
l’Audiovisuel et de la Communication (Csac) :
- de suspendre
l’émission « Animation pour la Paix » qui est organisée sur la Rtnc
et de sanctionner Monsieur Lushima Diate pour attaques et insultes contre
tous les congolais qui ne partagent pas le point de vue du Gouvernement Congolais.
A la Communauté internationale :
- de faire
pression sur le Gouvernement congolais pour qu’il respecte ses
engagements internationaux relatifs aux droits civils et politiques.
Fait à Kinshasa, le 17 février 2012
Asadho
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire