Nombreux
sont ceux qui souhaitent que l’Udps d’Etienne Tshisekedi ne puissent pas
boycotter de siéger à l’Assemblée nationale. Car, estiment des Kinois, la
politique de la chaise vide appliquée par ce vieux parti de l’opposition ne lui
a jamais porté du bonheur. Me Serge Mayamba apporte des précisions dans cet
entretien.
Me Serge Mayamba, Bonjour !
Me Serge Mayamba |
Bonjour !
Elu député sur la liste de l’Udps
dans la circonscription électorale de la Tshangu, votre leader Etienne
Tshisekedi déclarait avoir annulé les élections législatives du 28 novembre
2011. Vous considérez-vous élu malgré les contestations ayant entouré ces
élections ?
Je
crois que la réponse ne peut qu’être oui. Ce qui a d’ailleurs justifié la
position de notre président Etienne Tshisekedi du fait que le processus était
entouré non seulement de beaucoup d’irrégularités mais également et surtout de
fraude grave. A cela, il y lieu de dire que l’Udps est un parti qui, à
l’occasion de ce processus ne pouvait qu’avoir un nombre très important d’élus.
Voila pourquoi lorsque vous me posez cette question, je dois vous dire qu’au regard
de ma conviction et de travail vécu sur terrain à partie de récolte des
données, je dois également être fier d’être considéré comme tel parce que cela
est l’expression du travail qui a été fait.
Etienne Tshisekedi a pris seul la
décision d’annuler les législatives ou en concertation avec les membres du
parti et aussi avec les partis politiques ou regroupements politiques qui le
soutiennent.
En
ce qui concerne l’Udps en tant que parti politique, c’est le président qui
l’engage auprès des tiers. Donc, quand il y a cette déclaration il n’y a pas
lieu de faire de commentaires dans le sens de se demander si cela est de son
fait personnel ou cela a été fait concertation avec les autres. Le plus
important est que c’est la voix autorisée comme on dit, la voix qui est la
représentation de toute la structure qu’est l’Udps.
Même si la majorité désapprouve
cette décision ?
Je
crois que lorsqu’on désapprouve il existe des mécanismes auxquels on doit
recourir pour s’exprimer. Mais pour l’instant, je ne pense pas qu’il ait eu
ouvertement les opinions publiquement rendues dans le sens de dire non à ce que
le président a donné comme position. Néanmoins, en tant que parti luttant pour
l’instauration de la démocratie, ses membres disposent de liberté sur les actes
qui se posent au sein du parti. Là le président ne peut empêcher à personne de
le faire parce qu’il le dit lui-même et encourage les débats démocratiques, les
échanges. Il revient à tous ceux qui cherchent à être éclairer sur cette
question de n’ouvrir que des échanges.
L’Udps n’est-elle pas fière d’être
le premier parti politique de l’opposition avec ses 41 députés à l’Assemblée
nationale ?
L’intérêt
pour l’Udps n’est d’avoir tel nombre d’élus. L’intérêt pour l’Udps est de voir
le combat pour l’instauration de la démocratie et de l’Etat de droit avancés.
L’Udps est fière des actes qu’elle pose justement pour faire avancer ce combat
sinon elle va plonger dans des considérations triomphalistes et dans le piège
de l’autosuffisance. Le plus important pour l’Udps n’est pas seulement de
l’intérêt qu’elle tire soi-même de ce qui se passe mais c’est plutôt ce qu’elle
est capable d’offrir au milieu de Congolais qui attendent de ce parti un apport
considérable dans l’évolution de leur situation.
L'élu de l'Udps à Kinshasa |
La politique de la chaise vide
appliquée par l’Udps n’a jamais payé, êtes-vous conscient de ce constat au
niveau de votre parti après l’avoir expérimenté durant la longue
transition qu’a connu le pays ?
Je
peux vous affirmer sans peur d’être contredit que l’Udps n’a jamais appliquée
la politique de la chaise vide. Ce parti a plutôt été toujours victime
d’exclusion. Vous le savez avec moi qu’à l’époque du Maréchal Mobutu déjà,
l’Udps ne jouissait pas de toutes les libertés d’expression et d’action. Il en
était le cas avec Laurent-Désiré Kabila. Il n’y a même pas de commentaire à
faire pour la situation actuelle. Vous voyez par exemple l’état dans lequel
notre président Etienne Tshisekedi qui est dans une situation de résidence
surveillée. Notre parti a mal à faire fonctionner ses structures qui font
toujours l’objet de répression dans le chef des forces du mal. Donc, l’Udps a
fait l’objet d’exclusion et n’a jamais défini en elle une politique de chaise
vide. D’ailleurs lorsqu’on parle de chaise vide, il y a lieu de s’interroger
sur ce que la politique de chaise pleine à apporter aux Congolais parce qu’il y
a des gens qui ont estimé qu’ils devraient remplir toutes les chaises qu’il y
avait. Moi je crois qu’ils se sont limités à ce niveau-là. Qu’ont-ils apporté à
la République. C’est ça la question qu’il y a lieu de se poser.
Enfin, peut-on vous appeler Me
Serge Mayamba ou Honorable Serge Mayamba ?
Je
suis Me Serge Mayamba et en tant qu’avocat de profession, Honorable, ça il faut
encore attendre. Ce n’est pas parce que la Commission électorale indépendante
vous a proclamé que vous devez déjà vous prévaloir de la qualité d’Honorable.
C’est trop incorrect surtout que ces élections ont connu cette frappe du
président Etienne Tshisekedi. Je crois que d’aller dans les considérations
subjectives, il est important à ce que nous puissions attendre le reste qui est
à venir.
Merci beaucoup Me Serge Mayamba.
C’est
moi qui vous remercie.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire