Kinshasa, le 30 juillet 2013
Lettre ouverte à Monsieur KATUMBI CHAPWE MOISE
Gouverneur de la province du Katanga
République démocratique du Congo
Objet : Votre implication pour faire cesser des
arrestations et agressions arbitraires contre les journalistes évoluant dans
votre juridiction.
Monsieur le
Gouverneur,
Freedom for
journalist (FFJ), organisation de défense et de promotion de la
liberté des médias est régulièrement saisi des cas d’arrestations et
d’agressions injustifiées des journalistes évoluant dans la province du
Katanga.
Ces comportements répréhensibles sont le fait des citoyens revêtus de la puissance publique qui, malheureusement, en abusent pour régler des comptes aux professionnels des médias sous prétexte d’assurer l’ordre public.
Pour votre gouverne, FFJ vous rappelle l’arrestation,
samedi 13 juillet 2013, de Simplexe Musangu, journaliste et Directeur de Radio
Télévision ya Lisano, un média émettant à Kolwezi, ville localisée à environ
300 km de Lubumbashi, capitale de la province.
Musangu a été arrêté par sur réquisition du
parquet près le tribunal de grande instance de la ville, tandis que le
personnel de Radio Télé ya Lisano, accusé d’«incitation à la désobéissance
civile » par les autorités locales a été interdit d’accès.
Musangu a été transféré, lundi 15 juillet 2013, dans
une prison locale tandis que Stéphane Kasongo, journaliste dans un média local,
opposé à l’arrestation de son confrère, a été mis aux arrêts sur ordre du même
parquet. Ce média avait été reproche d’avoir donné la parole, vendredi 12
juillet 2013, à des membres de « Bakata katanga », un mouvement
sécessionniste très actif dans la région.
Mais des sources locales avaient rapporté à FFJ que
les assaillants avaient plutôt utilisé la force en brutalisant le personnel de
ce média pour passer leur message.
Le deuxième cas, encore déplorable, est celui John
Mwamba et Françoise Lumbu, respectivement journalistes à la Radio Télévision
Palmier (RTP) et à la Radio Télévision Manika (RTMA), deux médias de
Kolwezi, même ville où deux autres journalistes sont visés par la justice.
Ces deux journalistes ont été agressés par des
policiers, vendredi 26 juillet 2013, alors qu’ils prenaient les images sur une
famille, victime d’un déguerpissement. Les professionnels des médias ont été
sauvagement tabassés et leur matériel de travail confisqué. Si Mwamba s’en est
tiré avec une blessure sur le corps, sa consœur a eu d’atroces douleurs au bas
ventre, les contraignant ainsi à consulter des médecins spécialistes.
Monsieur le gouverneur,
Vous vous rendez, sans doute, compte que les
journalistes arrêtés, les deux autres agressés, ont été victimes dans le cadre
strict de leur travail et devraient, par conséquent, être plutôt protégés
conformément à la loi fixant les modalités de l’exercice de la liberté de la
presse en vigueur en République démocratique du Congo.
FFJ se souvient que dans ses rapports périodiques, la
province du Katanga a été la zone la moins prédatrice des droits des
journalistes mais l’organisation, au regard du regain d’atteintes à la liberté
de la presse, émet de sérieuses criantes que l’année 2013, soit liberticide
pour les journalistes évoluant sous votre juridiction.
Eu égard à ce qui précède, FFJ vous prie de prendre de
mesures nécessaires en vue d’assurer la protection des journalistes et de
sanctionner les agents de la Police nationale, auteurs des coups et blessures
contre les journalistes en plein exercice de leur métier.
Agréez Monsieur le gouverneur, l’expression de notre
sentiment de regret.
Pour le Comité exécutif de Freedom for
journalist, FFJ
Désiré-Israël Kazadi
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