Kinshasa, 15 juillet 2013 : Le
Coordonnateur de l’action humanitaire en République Démocratique du Congo, M.
Moustapha Soumaré, s’est dit ce lundi 15 juillet très préoccupé par la
dégradation de la situation sécuritaire ces derniers jours au Nord-Kivu suite à
la reprise des affrontements entre l’armée nationale et les groupes armés,
notamment à Mutaho, à la périphérie de la ville de Goma et à Kamango, dans le
Territoire de Beni.
« Cette récurrence des combats à
proximité des zones habitées pose un sérieux problème de protection pour des
milliers de personnes et risque d’avoir de graves conséquences humanitaires. J’en
appelle à toutes les parties au conflit à prendre toutes les dispositions
nécessaires pour épargner les populations civiles de tout aléa de protection
conformément au Droit international humanitaire et aux principes de Droit de l’Homme»,
a dit M. Soumaré.
Depuis plusieurs mois, la population du
Nord-Kivu subit les affres des conflits armés qui sévissent dans la région. Au
mois de mai, des tirs d’obus lors des combats entre l’armée et les M-23 dans la
même zone de Mutaho avaient touché un des quartiers de Goma et un camp de
déplacés, occasionnant le décès de quatre personnes et poussant quelque 4.000
personnes à fuir leur domicile. Cette fois ci, les mouvements des personnes
restent encore limités étant donné que de nombreuses personnes qui se sont
déplacées de la zone n’y sont pas encore retournées.
Par ailleurs, des affrontements qui
opposent depuis quelques jours l’armée congolaise aux miliciens ADF/NALU à
Kamango, dans le Territoire de Beni, a poussé la population à fuir. Selon le
HCR, plus de 66.000 personnes ont trouvé refuge en Ouganda ces trois derniers
jours. L’accès humanitaire à la zone de Kamango est très limité à cause de l’insécurité.
« Les parties au conflit doivent
également s’assurer que les acteurs humanitaires ont un accès sans entrave aux
populations qui sont dans le besoin, où qu’elles se trouvent », a dit M.
Soumaré.
La communauté humanitaire qui se
mobilise pour répondre aux conséquences de cette énième crise, demande
également que toutes les atteintes à la protection des civils, en particulier
celles portées à la vie et à la dignité des personnes, ne restent pas impunies.
A travers le Nord-Kivu, les agences
humanitaires bravent des conditions sécuritaires précaires pour apporter l’assistance
à des centaines de milliers de personnes vulnérables dont les déplacés
internes. La province abrite environ 967.000 personnes déplacées internes, plus
du tiers des 2,6 millions de la population déplacée nationale.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire