Mesdames et Messieurs les Membres du Gouvernement
Mesdames et Messieurs les Chefs de Missions Diplomatiques
Distingués invités
Chers amis
Pam et moi avons l’honneur de vous recevoir ce
soir, à l’occasion de la célébration du 237ème
anniversaire de l’indépendance des Etats-Unis d’Amérique. J’exprime ici ma
gratitude envers lesnombreuxmembres de l’équipe de l’Ambassade qui ont
contribué à l’organiser.
Nous vivons actuellement une époque d’un grand partenariat
entre les Etats-Unis et l’Afrique. Comme le Président Obama l’a déclaré au
cours de sa récente visite en Afrique du Sud : (et je cite) « Nous
dépassons le stade de la fourniture d’assistance ou d’aide étrangère pour
établir un nouveau modèle de partenariat entre l’Amérique et l’Afrique – un
partenariat entre égaux qui est axé sur votre capacité à résoudre les problèmes
et votre capacité de croissance. Nos efforts portent sur trois domaines qui
façonnent nos vies : l’égalité des chances, la démocratie et la paix. »(fin
de citation)
Le partenariat dont le président Obama a parlé
concerne en premier lieu les Etats-Unis et la RDC.
A titre d’exemple de nos
excellentes relations, je note que nous célébrons aussi le 10ème
anniversaire du Plan présidentiel d'aide d'urgence à la lutte
contre le sida, PEPFARen
sigle.Comme autre
exemple de notre partenariat, j’ai le plaisir d’annoncer qu’une nouvelle
Chambre de Commerce Américaine vient d’être reconnue officiellement en RDC.
Comme beaucoup
d’entre vous le savez- déjà, Pam et moi célébrons ce soir notre dernière fête
du 4 juillet au Congo. En fait, la Maison Blanche a récemment annoncé que le Président Obama a
nommé M. James C. Swan comme prochain ambassadeur près la RDC. Cette nomination
a été envoyée au Senat.
Puisque je suis arrivé
au terme de mon mandat, cette
occasion invite donc à la réflexion. En tant qu’ambassadeur, j’ai eu la chance
de parcourir ce pays et de constater de visu ce que les Etats-Unis font, en
partenariat avec les Congolais, pour aider le gouvernement à mettre le Congo
sur la voie de la sécurité, du développement et de la prospérité. On pourrait
avoir parfois l’impression que les Etats-Unis ne sont actifs qu’à Kinshasa –
mais, comme l’illustre le diaporama qui vous a accueilli ce soir, ce n’est bien
entendu pas le cas.
La chance de rencontrer le peuple congolais et de
collaborer avec les personnes qui le gouvernent m’a laissé certaines
impressions concernant cette nation – la plus forte d’entre elles étant
peut-être son potentiel énorme. Je n’oublierai jamais mon premier voyage au
Nord Kivu, au cours duquel j’ai été fort impressionné par les riches terres
agricoles et les pâturages que nous avons traversés en faisant l’aller-retour
Goma-Masisi en voiture. J’ai été également impressionné par les richesses
minérales dont le sous-sol regorge. J’ai visité un certain nombre de mines, particulièrement au Katanga. Ceci m’a
aidé à comprendre combien votre pays bénéficiera davantage de son « riche
sous-sol », étant donné que le gouvernement continue de promouvoir
l’utilisation d’un meilleur matérielélectrique et un climat d’affaires qui
encourage de nouveaux investissements et qui favorise le travail des compagnies
étrangères qui opèrent déjà en RDC.
Pourtant, les mineraiset les autres richesses
naturelles contrastent avec les souffrances humaines qui sont malheureusement
trop fréquentes à travers ce pays. Cette « contradiction congolaise »
n’a jamais été aussi flagrante qu’au cours du voyage que j’ai effectué à
Mbuji-Mayi. L’espace d’une après-midi, j’ai visité à la fois ce qui est
peut-être l’une des mines de diamants les plus riches du monde et un hôpital
situé dans la région, où j’ai rendu visite à des enfants malnutris. Les
richesses naturelles incroyables de ce pays n’auront, au bout du compte, une
signification que si elles sont utilisées pour améliorer le bien-être du peuple
congolais – parce qu‘en fin de compte, le capital humain du Congo est bien plus
important que quelque ressource économique que ce soit.
Au cours de mon mandat ici, j’ai rencontré un grand
nombre de Congolais qui m’ont impressionné par leur enthousiasme, leur
dynamisme et leur dévouement envers ce pays. Ces gens sont l’avenir, la vraie
richesse du Congo – que ce soient les enseignants qui attendent d’avoir accès à
des centres de ressources destinés à former les professeurs, financés par les
Etats-Unis à Mbandaka et à Kisangani, ou le personnel de santé dans les régions
rurales du Bas-Congo, qui est resté debout pendant des heures dans une chaleur
étouffante pour exécuter des tests de dépistage du VIH/SIDA.
J’ai été surtout impressionné par certaines des
femmes que j’ai rencontrées. La Sœur Justine du Collège Anna Fiorelli situé ici
à Kinshasa me vient, par exemple, immédiatement à l’esprit. Elle a reçu une
petite subvention de l’Ambassade pour acheter une nouvelle toiture, afin
d’améliorer le climat d’apprentissage de plus de 500 élèves à cette école. En
moins de trois mois, elle est parvenue à convaincre le fournisseur de réduire
les prix et de livrer les matériaux gratuitement, à organiser les parents de la
communauté à prendre part au travail de construction, et, en fin de compte, à faire
placer de nouveaux toits sur les classes concernées. Nous avons aussi l’exemple
du récipiendaire du prix Femme de Courage 2013 :Madame Solange Lusiku.
Elle a fait montre de courage en tant que journaliste dans une région du pays
ravagée par la guerre. Elle exemplifie
le dévouement de beaucoup de journalistes courageux dans ce pays.
Il reste cependant d’énormes défis à relever, en
dépit des promesses que renferme le Congo. Au cours de la dernière année
seulement, les actions méprisables du M23 et des autres groupes armés ont considérablemententravé
les progrès du pays et le programme du gouvernement. Les Etats-Unis appellent
le M23, les FDLR, les ADF-NALU et la myriade d’autres groupes armés qui minent ce
grand pays à déposer les armes de manière permanente et à mettre un terme aux
hostilités. Nous exhortons, par ailleurs, tous ceux qui fournissent un appui
externe à ces groupes armés à mettre fin à ce soutien. Nous soutenons fermement
les efforts de la RDC visant à tenir pour responsables de leurs actes les
auteurs des violations des droits de l’homme.
Par ailleurs, nous continuons à encourager le gouvernementà reformer le
secteur de la sécurité et à réaffirmer son engagement de servir et de protéger
les citoyens congolais où qu’ils se trouvent.
J’aimerais aussi souligner que, pendant mon mandat,
les Etats-Unis ont été très fiers de soutenir les braves hommes et femmes de la
MONUSCO qui risquent leurs vies chaque jour pour protéger le peuple congolais.
Mes observations et conclusions n’ont rien
d’exceptionnel. Je suis certain que vous
avez tous entendu une version de ce discours auparavant, louant le potentiel
illimité de ce pays, tout en soulignant les défis qui subsistent. Par
conséquent, à l’heure où je m’apprête à quitter le Congo, je me pose une
dernière question : comment pouvons-nous changer ce récit ? Que pouvons-nous faire pour que mon successeur
ne prononce pas un discours semblable à la fin de son mandat ?
Nous voyons déjà des signes prometteurs. A mon avis, nous nous tenons à un croisement cléde
l’histoire de cette région.L’Accord-cadre des Nations Unies pour la Paix, la Sécurité
et la Coopérationreprésente l’engagement renouvelé de trouver une paix véritable
et durable dans les Grands Lacs et de
conduire l’Est du Congo dans la lumière qui lui fait cruellement défaut. C’est
une occasion formidable, et j’encourage le peuple et le gouvernement congolais à
la saisir. Comme vous le savez, les
Etats-Unis ont nommé l’ex sénateur Russell Feingold en tant que représentant
spécial chargé d’aider les parties concernées à progresser vers la paix et la
sécurité dans la région des Grands Lacs.
En outre, une nouvelle commission électorale a été mise sur pied et le dialogue
national vient d’être lancé. Le ministère de la défense
a publié son plan de restructuration et de réforme des FARDC, au moment même où
le ministère de l’intérieur a élaboré un programme de cinq ans pour la réforme
de la police. Et ce pays, qui avait autrefois un des taux d’inflation les plus
élevés du monde, se targue à présent d’avoir un des taux les plus bas du
continent africain. Ces réalisations particulières constituent un commencement,
le fondement pour un changement de plus grande envergure. J’aimerais toutefois
être clair à ce sujet : un seul facteur déterminera si ces réformes et
d’autres reformes deviendront une réalité durable – la volonté du peuple et du
gouvernement congolais.
Ceci me
pousse à formuler une phrase que j’ai beaucoup utilisée au cours de mon mandat
– et je vais la répéter pour la dernière fois ce soir : les Etats-Unis ne
sont pas ici pouraccomplir des choses POUR le peuple congolais. Nous sommes ici
pour accomplir des choses AVEC vous. En d’autres termes, il s’agit d’un
partenariat dans lequel les Etats-Unis soutiennent les initiatives du
gouvernement et du peuple congolais visant à améliorer leur pays et leurs vies.
Parce que, au bout du compte, nous partageons tous le même objectif : voir
la RDC devenir la puissance démocratique, transparente et économique qu’elle
est appelée à être et, je le crois sincèrement, qu’elle le deviendra. Je vous
encourage tous à faire en sorte que les reformes que vous avez initiées
comptent réellement. Rendez-les vives et durables. Ne nous attendez pas. Inciter-nous
plutôt à vous suivre.
Je vous
remercie.
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