Le
Réseau National des ONGs des Droits de l’Homme de la République Démocratique du
Congo, RENADHOC en sigle, demeure profondément préoccupé par l’absence
des politiques et stratégies pour la gestion durable des préoccupations
contemporaines et vitales de la population Congolaise.
Le
RENADHOC, se félicite de la célébration chaque 11 Juillet de l’année, de la Journée
mondiale de la population, une journée instituée en 1989 par le Conseil d’Administration
du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD). Cette
journée, issue de la Journée des cinq milliards1, célébrée le 11 juillet 1987,
a pour objet de rappeler l’attention des dirigeants publics sur l’urgence et l’importance
des questions des populations, notamment dans le cadre des plans et programmes
généraux de développement et surtout sur la nécessité d’y trouver des solutions
durables.
Le
RENADHOC se réjouit encore davantage que cette année, la Journée mondiale de la
population soit consacrée à une problématique qui se pose avec acuité dans le
monde et de manière particulière en République Démocratique du Congo, notamment
la grossesse des adolescentes.
Considéré
depuis toujours comme un sujet tabou, la fécondité des jeunes constitue aujourd’hui
une problématique majeure. Ainsi que l’a indiqué le Secrétaire Général de l’ONU
dans son message dédié à la Journée, ce sujet sensible exige l’attention de la
Communauté Internationale. D’autant que les adolescentes qui deviennent mères,
dont on estime le nombre à 16 millions chaque année, sont beaucoup trop
nombreuses à ne jamais avoir eu l’occasion de planifier leur grossesse. Les
complications qui surviennent pendant la grossesse ou à l’accouchement
entraînent souvent de graves handicaps, tels que la fistule obstétricale, et
sont aussi la principale cause de décès de ces jeunes femmes vulnérables. Par
ailleurs, il arrive très souvent que les avortements non médicalisés les
fassent tomber malades, les blessent ou les tuent !
En
République Démocratique du Congo, la situation de grossesse des adolescentes
est particulièrement alarmante du fait de l’absence d’une politique nationale d’encadrement
des jeunes filles, qui sont pour la plupart d’entre elles, abandonnées à leur
triste sort.
(1)
Cette date a été choisie pour
commémorer le jour où la population mondiale a atteint 5 milliards de
personnes,
Quant
aux parents, eux-mêmes paupérisés à outrance à la suite de la mauvaise gouvernance
du pays, sont incapables de jouer véritablement leur rôle et d’assumer comme il
se doit leur responsabilité. Cela a pour conséquence, un nombre très élevé des
jeunes filles non scolarisées et beaucoup d’autres vivent dans la rue où elles
sont exposées à la prostitution et sont victimes des viols et des violences de
toute nature. La plupart d’entre elles se retrouvent avec des grossesses non
désirées et non suivies médicalement, qui débouchent souvent
sur
des avortements dangereux pour leur santé et même provoquent de décès inopinés.
Ainsi,
en cette Journée mondiale de la population, le RENADHOC2 rappelle à l’intention
de l’opinion publique que « Chaque femme et chaque fille est un être humain
unique et précieux qui a droit à jouir de chances égales et des droits de la
personne universellement reconnus, où qu'elle soit née et où qu'elle vive ». La
Constitution de la République Démocratique du Congo stipule à cet effet, en son
article 42, que : « Les pouvoirs publics ont l’obligation de protéger la
jeunesse contre toute atteinte à sa santé, à son éducation et à
son
développement intégral ».
C’est
pour cette raison que le RENADHOC invite le Gouvernement de la République
Démocratique du Congo à prendre des mesures utiles et nécessaires pour garantir
davantage aux jeunes filles congolaises l’accès à l’enseignement primaire et
leur permettre de recevoir une instruction de qualité tout au long de leur
adolescence. D’autant plus que lorsqu’une jeune fille est instruite, il y a
plus de chances qu’elle se marie plus tard, qu’elle attende d’être prête pour
faire des enfants, que ses enfants soient en meilleure santé et qu’elle gagne
mieux sa vie.
Des
efforts doivent également être consentis pour dispenser à toutes les adolescentes
une éducation sexuelle complète, adaptée à leur âge et à leur culture. Cette
éducation est particulièrement importante pour donner aux jeunes femmes les
moyens de décider si et quand elles veulent devenir mères. Le Gouvernement de
la RDC doit, par ailleurs, assurer aux jeunes adolescentes une gamme des
services de santé nécessaires en matière de procréation et de sexualité, de la
planification familiale à la prévention et au traitement des maladies sexuellement
transmissibles, dont le VIH. Et enfin, garantir aux femmes et aux jeunes filles
l’accès aux services de santé maternelle dont elles ont besoin.
(2)
Principale plate-forme nationale
regroupant 750 ONGs des Droits de l’homme de la République Démocratique du Congo,
oeuvrant sur l’ensemble du territoire national depuis août 2000 par le
truchement de 11 Réseaux provinciaux des ONG des droits de l’homme (REPRODHOC),
avec pour mandat : de lutter contre l’impunité ; de faire le
monitoring
national de la situation globale des Droits de l’Homme en RDC ; de faire
le
plaidoyer national, régional et international sur la situation des droits de l’homme
en RDC
; Et de promouvoir l’Etat de droit et de la bonne gouvernance en République
Démocratique du Congo.
Comme
le Secrétaire Général des Nations Unies, le RENADHOC reste convaincu que si «
Nous consacrons de l’attention et des ressources à l’éducation, à la
santé et au bien-être des adolescentes, ces agents du changement seront encore
mieux armés pour faire évoluer la société dans le bon sens pour les générations
à venir. En cette Journée mondiale de la population, engageons-nous à aider les
adolescentes à réaliser leur potentiel et à contribuer à notre avenir commun ».
Le
RENADHOC profite de cette occasion pour rappeler au Gouvernement de la
République Démocratique du Congo les autres problèmes contemporains afférents à
la gestion durable de la Population Congolaise, à savoir :
1°
Invitons
le Gouvernement de la République à prendre toutes les dispositions qui s’impose
pour procéder à l’identification nationale de la Population. L’Existence d’un
Etat Fort en RDC en dépend. Il est inconcevable que la Nationalité Congolaise
continue à être bradée à souhait suite notamment à la porosité des frontières,
aux déficits criant dans la gestion des mouvements migratoires et aux guerres d’agression
imposées à la RDC depuis 20 ans ;
2°
Invitons
le Gouvernement de la République à procéder au recensement général régulier de
la Population Congolaise, territoire par territoire, commune par commune,
province par province, sexe par sexe, âge par âge, par nationalité, par ethnie,
par langue, … pour que les différents programmes de développement humain, économique
et social du pays tiennent compte de différentes tendances démographiques, du
taux de croissance, de la pyramide
des
âges, de la natalité, de la mortalité, ainsi que des migrations ;
3°
Invitons
le Gouvernement de la République à intérioriser les problèmes vitaux actuels de
la population congolaise dont notamment : L’alimentation, l’accès à l’eau
potable, l’accès à l’énergie électrique, l’analphabétisme, la scolarisation des
enfants, l’accès à l’enseignement supérieur et universitaire de qualité, le transport
public en commun, l’informatisation des mouvements migratoires, les déplacements
internes et les besoins sociaux de base. Il est inacceptable qu’une population
potentiellement autosuffisante en tout manque tout.
Nous
restons saisis de la question.
Fait
à Kinshasa, le 11 juillet 2013
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