En visite privée à Matadi dans la province du Bas-Congo, Déo Nkusu a été bien acceuilli à la surprise générale. Du coup des sanctions sont tombées contre le maire de la ville portuaire. Le gouverneur Jacques Mbadu a adressé une demande d'explication à JeanèMarc Nzeyidio.
Déo Nkusu, Bonjour
Bonjour.
Vous êtes rentré au Bas-Congo pour
défier Jacques Mbadu ?
Non.
Loin de là et vous savez que je n’ai qu’une seule adresse. C’est celle de
Matadi. Je suis un élu de la ville de Matadi, député provincial. A Kinshasa, je
n’ai qu’une résidence secondaire où mon épouse est en train de terminer sa
spécialisation en chirurgie. J’avais pris trois mois de repos et naturellement
je suis rentré sans fanfare ni trompette dans ma province.
Vous le dites mais on peut préparer
discrètement une activité politique ?
Vous
savez d’ordinaire on met des banderoles pour dire que la population de
Kasangulu reçoit l’ancien gouverneur pour lui souhaiter la bienvenue. Ailleurs,
on fait fabriquer des T-shirts. Ca je ne l’ai pas fait. Je crois que tout le
monde s’en est rendu compte. Les gens m’ont remarqué puisque ça fait huit ans
que j’ai passé au Bas-Congo comme vice-gouverneur et presqu’une année comme
gouverneur intérimaire. Tout ça grâce au président Joseph Kabila à qui je rends
encore hommage.
Avec comme objectif de récupérer le
fauteuil perdu ?
Non,
non, non. Je ne suis pas obsédé par le poste de gouverneur. Vraiment loin delà.
Vous avez eu du mal à quitter
votre province avec plusieurs décisions judiciaires. Aujourd’hui, vous revenez
au Bas-Congo comme si vous tenez toujours au poste de gouverneur ?
La
procédure judiciaire, c’est à fait normal. Quand la Constitution n’est pas
respectée, elle est bafouée mais c’est tout à fait normal. Quand vous regardez
la gestion d’aujourd’hui c’est pareil. Le gouvernement de la province du
Bas-Congo a quinze ministres sinon seize au lieu de dix. C’est inacceptable.
Malheureusement, le ministère a perdu la tutelle sur les institutions
provinciales. Mais je vous dis que ce sont des commissaires généraux qui sont
des ministres déguisés parce qu’ils participent aux conseils de ministres et
ils ont une voix délibérative. Moi je considère que je n’ai pas été seulement
nommé mais aussi j’ai été élu. Et désormais là où moi je veux travailler, dans
ma province en tout cas, nous devons veiller à cette situation que je sois en fonction ou pas.
Nous avons dit que nous allons créer un courant conte les antivaleurs.
Vous voulez nous dire que la
gestion de la province pose problème ?
Et
aujourd’hui, la gestion de la province du Bas-Congo pose problème à tout point
de vue. L’organisation de l’Etat et du gouvernement par exemple, la mise en
place du gouvernement provincial, comment on a traité le personnel... Les gens qui ont
travaillé plus de cinq ans au gouvernorat, certains d’entre eux travaillent avec
des contrats à durée déterminée. On a même licencié le personnel administratif.
Je n’en veux pas aux autorités actuelles de la province mais je dis quand il
faut licencier des gens, mettre fin à leur contrat, il faut respecter les
normes et les règles. Pour le paiement des indemnités, ceux qui ont travaillé
avec nous on les a payés en divisant par deux leurs indemnités que nous avions
décidées. Alors que ceux qui avaient travaillé avec le gouverneur Mbadu en 2000
sont payés comme il l’avait été décidé.
Mais c’est le nouveau gouverneur
qui a décidé pour la première fois d’effectuer une rétrocession jusqu’aux
entités territoriales décentralisées ?
Eh
bien, il le fait aisément grâce au président de la République et au
gouvernement Matata qui, je dois l’avouer ici, nous a payé la rétrocession en
temps réel. Il a aujourd’hui 300.000 dollars américains en plus.
Qu’il pouvait affecter à autre
chose ?
Moi
je commençais par réformer notre régie financière – Régie provinciale d’encadrement des recettes du Bas-Congo - Répère - que vous appelez
à Kinshasa "Dgrk", Direction générale des . Je fais un audit de performance et de gestion parce que le
président nous avons octroyé la taxe sur débarquement. Ce qui a fait nos
finances augmentées de 800.000 dollars américains. D’ailleurs, nous pouvions
même faire plus. Lorsque je suspends le directeur de la Régie financière au
mois de décembre 2012, au mois de janvier 2013, son remplaçant M. Manzonzika
qui était un inspecteur des impôts, j’avais fait déjà nommer comme chargé de
mission dans la même structure à l’époque de Mbuta Mbatshi a produit 500.000 dollars
américains de plus qu’au mois de décembre.
Vous avez déjà rencontré Jacques
Mbadu depuis la remise et reprise ?
Non,
nous n’avons plus encore eu cette occasion là.
Vous vous êtes fâché après votre
défaite pour devenir gouverneur de la province du Bas-Congo ?
Je
vous rappelle seulement qu’en 2006, c’est moi qui avais porté le dossier de
notre candidature mais malheureusement il fut écarté en dernière minute. Mais
je tiens à vous dire simplement que je n’ai pas de rancœur. On a ouvert une
action disciplinaire contre le maire de la ville de Matadi et le numéro un du
protocole et son adjoint sont suspendus, le chef de division aussi de Soneca
est suspendu. Malheureusement parce que le succès qu’a connu mon arrivée dans
la ville de Matadi a beaucoup gêné.
Quelle
est votre vision pour le développement pour la province du Bas-Congo ?
Le
développement de la province du Bas-Congo passe trois éléments simples,
l’agriculture, la transformation des produits agricoles et enfin la création et
le développement des petites et moyennes entreprises. Le développement de notre
pays en général et de notre province en particulier passe par là.
Déo Nkusu, je vous remercie.
C’est
moi qui vous remercie.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire