A
la suite des affrontements entre le mouvement rebelle du M23 et l’armée congolaise,
à la fin du mois de mai, environ 5.000 personnes ont trouvé refuge dans le stade
de Sotraki. MSF a mis en place une clinique mobile afin d’apporter des soins
médicaux dans ce site de transit situé à une dizaine de kilomètres de Goma,
chef-lieu de la province du Nord Kivu, en République démocratique du Congo
(RDC). Dans les camps de Bulengo et Mugunga III, les équipes MSF poursuivent
leurs activités en centre de santé et ont repris les consultations, après une
interruption de 24h pour raisons de sécurité.
Cependant,
la situation sécuritaire reste volatile et les besoins humanitaires importants.
Le camp de transit de Sotraki Lors des affrontements qui ont éclaté la semaine du 20 mai, près de 5.000 personnes ont fui leurs villages situés sur la ligne de front. Après plusieurs nuits passées dans des écoles et des paroisses autour de Goma, ces personnes déplacées ont été regroupées dans le stade de Sotraki, afin de faciliter l’acheminement d’une aide humanitaire.
Le camp de transit de Sotraki Lors des affrontements qui ont éclaté la semaine du 20 mai, près de 5.000 personnes ont fui leurs villages situés sur la ligne de front. Après plusieurs nuits passées dans des écoles et des paroisses autour de Goma, ces personnes déplacées ont été regroupées dans le stade de Sotraki, afin de faciliter l’acheminement d’une aide humanitaire.
«
Les bombes tombaient sur les maisons… Ma maison a été détruite, je n’ai rien pu
prendre du tout », témoigne Gertrude, arrivée sur le site avec ses cinq enfants
et ses 10 petits-enfants. Certains déplacés ont pu emporter à la hâte quelques
effets personnels, des casseroles ou des vêtements, mais la plupart ont fui
durant la nuit dans l’urgence. Un grand nombre d’entre eux
se plaignent de la faim : ils affirment n’avoir pas mangé depuis plusieurs jours. Certaines familles ont été séparées lorsqu’elles ont pris la fuite. Pour beaucoup des déplacés, cette fuite n’est pas la première. La plupart ont également fui durant les affrontements de novembre 2012. Certains se souviennent également de 2008.
se plaignent de la faim : ils affirment n’avoir pas mangé depuis plusieurs jours. Certaines familles ont été séparées lorsqu’elles ont pris la fuite. Pour beaucoup des déplacés, cette fuite n’est pas la première. La plupart ont également fui durant les affrontements de novembre 2012. Certains se souviennent également de 2008.
Dès
l’arrivée des déplacés, MSF a mis en place une clinique mobile, qui consulte
chaque jour plus d’une centaine de personnes. Les pathologies les plus
fréquentes sont les diarrhées et les infections respiratoires. « Un quart des
pathologies soignées lors des consultations sont des diarrhées, principalement
chez les enfants de moins de cinq ans », explique Carolina López, coordinatrice
d’urgence de MSF. « 35 % des patients viennent pour des infections respiratoires
aiguës qui touchent autant les adultes que les enfants. Beaucoup de ces
pathologies sont dues aux nuits passées à la belle étoile. La promiscuité, la
saleté, la poussière... tout cela favorise les maladies ».
Par
ailleurs, l’équipe MSF essaye de prévenir l’apparition du choléra. « Il y a
déjà des patients atteints de choléra dans d’autres camps autour de Goma, il
faut absolument éviter que la maladie ne se propage ». MSF a d’ailleurs
installé depuis plusieurs mois un centre de traitement du choléra dans le
centre de santé de Buhimba.
Une
situation humanitaire toujours critique Dans le camp de Bulengo, les activités
médicales ont repris leur cours. L’équipe MSF travaille à la fois sur les soins
de santé primaire, la
vaccination et la santé maternelle. Sur ce site ouvert depuis le mois de novembre 2012, les besoins humanitaires ne manquent pas. Ce camp étant considéré comme un site spontané et non un camp officiel, il bénéficie seulement d’une aide ponctuelle de la part des acteurs humanitaires et la sécurité est peu assurée autour du camp. Depuis novembre 2012, une seule
distribution de biens de première nécessité y a été effectuée. « On a surtout besoin de bâches. Certaines personnes en avaient reçu mais c’était il y a longtemps et elles sont toutes déchirées », poursuit Sifa, qui réside dans le camp.
vaccination et la santé maternelle. Sur ce site ouvert depuis le mois de novembre 2012, les besoins humanitaires ne manquent pas. Ce camp étant considéré comme un site spontané et non un camp officiel, il bénéficie seulement d’une aide ponctuelle de la part des acteurs humanitaires et la sécurité est peu assurée autour du camp. Depuis novembre 2012, une seule
distribution de biens de première nécessité y a été effectuée. « On a surtout besoin de bâches. Certaines personnes en avaient reçu mais c’était il y a longtemps et elles sont toutes déchirées », poursuit Sifa, qui réside dans le camp.
Un
retour au calme relatif
Depuis
les affrontements qui ont eu lieu à quelques kilomètres, sur l’axe Sake-Goma,
les familles s’inquiètent de la présence d’hommes en uniforme dans les bois
environnants. « On ne peut plus aller chercher des fagots dans la forêt, parce
qu’on risque d’être violées, alors on doit vendre le maïs pour acheter des
braises pour cuisiner », affirme Sifa.
Les
violences sexuelles sont en effet régulières dans le camp de Bulengo où 114
viols ont été rapportés depuis début décembre 2012. C’est également le cas à
Mugunga III où les équipes ont effectué 530 consultations suite à des violences
sexuelles entre décembre 2012 et avril 2013. Les équipes médicales ont par
ailleurs constaté une augmentation massive des violences sexuelles juste après
les récents affrontements de mai Les viols ont habituellement lieu à
l’extérieur des camps, à quelques pas de la ligne de front, mais se produisent
aussi, et de plus en plus fréquemment, à l’intérieur même des sites.
Par
ailleurs, le banditisme est fréquent à proximité des camps. Récemment, une
femme et son bébé ont été grièvement blessés dans un acte de banditisme à
quelques centaines de mètres de l’entrée de Bulengo. « Nous prenons en charge
les femmes victimes de viol et les personnes blessées dans les attaques »,
explique Carolina López, « mais la situation reste vraiment tendue et nous
sommes très préoccupés par les conditions dans laquelle les déplacés vivent.
Ils ont réellement besoin d’aide », conclut-elle.
Dans
la province du Nord-Kivu, MSF procure des soins de santé primaire et secondaire.
Aux alentours de Goma, MSF travaille dans les camps de Bulengo et Mugunga III
ainsi que, depuis fin mai, sur le site du stade de Sotraki. Dans le reste de la
province, l’organisation appuie les hôpitaux de référence de Mweso, Pinga,
Masisi, Rutshuru, Walikale et Kitchanga, travaille au sein de centres de santé
et mène des cliniques mobiles.
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