En République démocratique du Congo, il se passe des
choses les plus invraisemblables. C’est connu de tous. Mais ce que le premier
président de la Cour suprême de justice et le procureur général de la
République ont fait faire au Président de la République dépasse tout
entendement.
C’est simplement loufoque (passez-nous l’expression).
Kitoko Kimpele et Kabange Numbi ont soumis un mort à la nomination. Et Joseph
Kabila a signé l’ordonnance présidentielle sans que ses services ne s’en
rendent compte. Ordonnance qui porte affectation du juge Mbongo Matadi
-matricule D000583-au tribunal de grande instance de la Gombe alors que
l’individu est décédé depuis début décembre dernier, selon le rapport du
médecin légiste répertorié dans les archives du Palais de la justice.
Des magistrats congolais devant la Primature |
Le corps de Mbongo avait dû être transféré de Matadi à
Kinshasa pour des funérailles officielles auxquelles ont pris part bien de
juges et de procureurs. Juges et procureurs qui parlent désormais de leurs corps
de métier comme un “véritable foutoir”. Ici, rien n’est contrôlé, rien n’est
administré. Pour s’en convaincre, il n’y qu’à éplucher les dernières
nominations dans la magistrature. Que des irrégularités. Par exemple, le cas
Sadila Badianga.
Ce juge -matricule D001426- a été nommé président du
tribunal de paix de Katakokombe mais il se retrouve juge du tribunal de grande
instance à la Gombe, selon les affectations de Kitoko. Si la justice en est
arrivée là, des magistrats scandalisés de la nomination d’un cadavre le lient
au clientélisme attribuée à Kitoko. Déjà au lendemain de sa nomination, le
premier des juges s’est empressé de réunir ses frères rega du Maniema à
Bandalungwa sous les couleurs de l’association Lusu Panzu.
A l’occasion, la consigne a été passée de promouvoir
les siens. D’où la mise en place subséquente de la SODIMA -Solidarité pour la
défense des intérêts des magistrats- caricaturée sous l’appellation Solidarité
pour la défense des intérêts du Maniema. La présidence de l’organisation a été
confiée à un originaire du Maniema, Kinonge Kinene, un juge poursuivi et
acquitté dans la plus grande confusion pour viol de mineure. Son adjoint, un
Rega également. Pour donner l’illusion d’une représentation nationale, le
Kasaïen Bakenga Nvita a été porté au poste de secrétaire général mais sans
aucun pouvoir réel.
Et la machine s’est mise à tourner. Premier acte
d’importance de Kitoko aussitôt installé: la nomination d’un parent comme
président du tribunal de commerce de Lubumbashi. Les dernières nominations lui
ont permis de placer d’autres, notamment Amisi Ngumbi promu président du
tribunal de grande instance de Kalamu, Makunzu bombardé à la tête du tribunal
de grande instance de Likasi, ainsi que Lubanda…
La SODIMA a trahi elle-même sa connivence avec la
hiérarchie. Plutôt que de se taire, elle a répliqué aux critiques pourtant
objectives de l’Intersyndicale sur les dernières nominations dans la
magistrature. Dans sa prise de position, nulle part elle ne rencontre les faits
dénoncés.
Elle ne se contente que des attaques. En fait, la
SODIMA est la moins représentative des syndicats de magistrats. Elle n’a même
pas de personnalité juridique puisque jamais agréée. La seule fois qu’elle a
tenté d’entreprendre une initiative au profit des magistrats, c’était au
restaurant Delice pour un projet assurance-santé.
Il n’y avait pas eu du monde au point que la ministre
de Justice a dû partir avant l’inauguration, fulminant contre ses services de
ne plus l’associer aux activités de ce syndicat.
PAUL MULAND
PAUL MULAND
In Congo News
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