République Démocratique du Congo (RDC), Kinshasa, le 31 mai 2013 – Le Ministre de la santé de la République Démocratique du Congo, Dr Félix
Kabange Numbi Mukwampa, a procédé ce jour à Kinshasa, au lancement d’une approche
globale de santé, visant à sauver 430.000 vies d’enfants de 0 à 5 ans et 7.900
vies de mères d’ici fin 2015.
La cérémonie de ce jour s’inscrit
dans le cadre du mouvement mondial « Une promesse renouvelée », qui avait
rassemblé à Washington, en juin 2012, les ministres de la santé de 49 pays en
vue d’accélérer la réduction de la mortalité des enfants et des mères
(Objectifs du Millénaire 4 et 5). Initié par l’Agence Américaine pour le
Développement International (USAID), l'Appel à l’Action lance au monde le défi
de réduire la mortalité infantile à moins de 20 pour 1.000 naissances dans
chaque pays avant 2035. Atteindre cet objectif historique permettrait de sauver
45 millions de vies supplémentaires avant 2035, rapprochant ainsi le monde de
l’objectif ultime de prévention de la mortalité infantile.
« Le gouvernement de la
République Démocratique du Congo s’engage à mettre tout en œuvre pour réduire
la mortalité des femmes et des enfants ; conduire les interventions nécessaires
pour que les services de santé offrent à la population des soins de qualité;
coordonner les efforts en synergie avec ses partenaires pour mieux renforcer le
système de santé et assurer la survie des femmes et des enfants », a souligné
le Dr Félix Kabange Numbi Mukwampa, Ministre de la santé.
Lors de la cérémonie de
lancement, Madame Geeta Rao Gupta, Directrice générale adjointe de l’UNICEF, a
insisté sur le lien direct entre le droit à la vie de chaque mère, chaque
enfant et le progrès d’un pays. « Ce n'est pas un rêve d'imaginer que la
réduction de la mortalité infanto-juvénile en RDC soit ramenée au niveau de
celle des pays plus riches. L'engagement mondial est renouvelé, les partenaires
en RDC sont mobilisés. Grâce à la créativité et à une volonté politique
nationale fortes, tous les enfants et leurs mamans, même ceux des zones les
plus reculées peuvent avoir accès aux interventions permettant de vaincre les
principales causes de mortalité ».
« L'USAID, ainsi que l’ensemble
des bailleurs de fonds sont pleinement engagés et travaillent en étroite
collaboration avec le gouvernement congolais pour mettre fin aux décès
maternels et infantiles évitables. Nous devons voir chaque mort d'un enfant
congolais non seulement comme une tragédie pour une famille, mais aussi une
tragédie pour la nation », a déclaré Dr Diana B. Putman, Directrice de
l’USAID/RDC. « Grâce aux interventions déjà menées dans les zones de santé
appuyées, l’USAID contribue de manière substantielle à la réduction de la
mortalité maternelle et infanto-juvénile en RDC », a ajouté Dr Putman.
Sur la même lancée, M. Chris
Pycroft, Chef de Mission de DFID a déclaré : « Ce n'est plus acceptable qu’une
Congolaise meure soit au cours de la grossesse, lors de l'accouchement, ou en
sort avec une complication. DFID mettra en œuvre tous les moyens nécessaires
pour assurer une issue favorable de la grossesse qui aboutisse à la naissance
d'un enfant sain et exempt de toute tare physique ou psychologique ».
L'Ambassadeur, Chef de Délégation
de l'Union européenne M. Jean Michel Dumond qui a annoncé une nouvelle
contribution de l'Union européenne en appui au cadre d'accélération du progrès
vers les OMD 4 et 5 de 40 millions d’euros, s'est aussi réjoui du lancement de
la nouvelle approche globale santé. M Dumond souligne le partenariat de longue
date entre l'Union européenne et le Ministère de la Santé Publique de la RDC,
ainsi qu'avec l'UNICEF, partenaire de ce nouveau projet OMD. « Notre engagement
renouvelé dans le domaine de la santé pour l'avancement vers les OMD 4 et 5 en
est seulement un exemple", a-t-il précisé, avant d’ajouter que « que tout
homme, femme ou enfant de la RDC, sans exception doit bénéficier de l'accès aux
services de santé et médicaments de qualité ».
Selon Hadia Samaha, responsable
du projet PARSS : "La Banque mondiale applaudit cette initiative du
gouvernement qui donnera un élan nouveau à la réduction de la mortalité et
morbidité maternelles et infanto juvénile (objectifs 4 et 5 des objectifs du
millénaire). En particulier, il est essentiel que tous les enfants de moins de
5 ans aient accès à des soins de base de qualité (préventifs et curatifs), que
les femmes en âge de procréer et les femmes enceintes puissent bénéficier des
soins de santé liés à la reproduction. Un élément très important de cette
initiative est la facilité à l'accès financier des familles pauvres aux
services de santé de qualité. Finalement, l 'amélioration de la gestion des
zones de santé nécessitera une coordination accrue entre les agences
internationales et les services gouvernementaux de façon à accroître la
couverture sanitaire du pays de la manière la plus efficiente possible ».
L’approche « Naître – Grandir –
Progresser » coûtera, 1,1 milliard de dollars américains. Elle consiste à
améliorer l’accès aux soins de santé des femmes enceintes et des enfants de
moins de 5 ans, grâce à la mise à disposition des médicaments et des matériels
médicaux ainsi qu’à la subvention des soins. Pour la mise en œuvre, six
stratégies ont été définies dont : i) Couverture universelle des soins ciblant
les populations vulnérables (femmes enceintes et enfants de moins de 5 ans) à
travers la mise à disposition des kits familiaux et des coupons ; ii) Appui à
la continuité des soins au niveau périphérique y compris aux structures de
référence ; iii) Amélioration de la gouvernance et gestion des zones de santé ;
iv) Renforcement des ressources humaines (prestataires des formations
sanitaires : motivation du personnel, qualité de formation) ; v) Communication
pour le développement ; et vi) Engagement communautaire.
Signalons que la RDC est le
troisième pays au monde qui contribue le plus à la mortalité globale des
enfants de moins de 5 ans après l’Inde et le Nigeria. Selon l’enquête MICS 3 de
2010, 1 enfant sur 6 meurt avant l’âge de 5 ans en RDC, ce qui correspond à un
total d’environ 465.000 enfants qui perdent la vie chaque année. La tendance
s’est améliorée depuis 2001, lorsqu’un enfant sur 5 n’atteignait son cinquième
anniversaire. (Source : MICS 2). La plupart de ces décès sont dus à des
maladies évitables par des mesures simples et peu coûteuses, notamment le
paludisme, la pneumonie, la diarrhée et des maladies survenant chez les
nouveau-nés (infections, asphyxies, hypothermie). Bien qu’en régression dans le
pays depuis 2001, la mortalité maternelle reste aussi préoccupante. Toutes les
30 minutes, au moins une femme meurt en couches en RDC. Chaque année, environ
15.000 femmes meurent en donnant la vie.
Mobilisés pour l’action et réunis
dans le but de vaincre la mortalité des enfants et des mères, de nombreuses personnalités
du gouvernement et des partenaires au développement ont rehaussé de leur
présence la cérémonie de ce jour.
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