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lundi 27 août 2012

Les médias publics face au devoir de neutralité


L’Observatoire des Médias Congolais, OMEC, a organisé le vendredi 24 août 2012, dans la Salle de Conférence VIP de la Paroisse Notre Dame de Fatima, avec l’appui de l’OSISA (Open Society Initiative for Southern Africa), une matinée déontologique sur le thème : « Les Médias Publics face au devoir de neutralité ».
Etaient conviés à ces assises, outre les responsables de ces médias publics, en l’occurrence le professeur Jean-Marie Vianney Longonya Okungu, Directeur Général de l’Agence Congolaise de Presse (ACP) des représentants de la majorité, de l’opposition et de la société civile.
Quatre temps forts ont marqué cette activité. Il s’est agi  en premier du mot de bienvenue du Président de l’OMEC rendu par le Pr Bernard Munsoko, Secrétaire Exécutif et membre du Conseil Exécutif de l’OMEC ; du représentant résident de l’OSISA immédiatement suivi de l’ouverture officielle de la manifestation par le Représentant du ministère des Médias chargé des relations avec le Parlement et de l’Initiation à la nouvelle citoyenneté. 
S’en est suivie la présentation du Rapport Consolidé de monitoring sur les médias publics par M. Stanis Nkundiye ; après quoi il a été procédé à l’analyse critique du Rapport consolidé par les représentants de la majorité, de l’opposition et de la société civile qui ont défendu chacun un point de vue… Au paravent, la parole a été donnée aux responsables des médias publics pour livrer leur appréciation du Rapport Consolidé. Un débat général a marqué les échanges fructueux et enrichissants entre participants ; à l’issue desquelles d’importantes recommandations ont été adoptées.
Après son mot de bienvenue, le Secrétaire Exécutif a relevé les motifs ayant prévalu à l’organisation de cette matinée déontologique, précisant qu’il s’agissait de réfléchir autour d’un thème de brûlante actualité, à savoir : Les médias publics face au devoir de neutralité ». Question de savoir si la RTNC et l’ACP sont réellement ouvertes à tous les courants d’idées et d’opinions, si les partis politiques et la société civile sollicitent suffisamment les espaces leur aménagés par le législateur dans les médias publics.
Il a souhaité que les représentants de différents segments de la société congolaise puissent se parler franchement, dans le souci de construire une société congolaise ouverte à tous les courants d’idées et d’opinions. Le besoin d’accès libre de nos compatriotes aux médias publics est si fort qu’il n’autorise pas de verser ici dans des quelles autour du sexe des anges, a-t-il insisté. Le Représentant de OSISA et chargé des programmes, M. Nick Elebe a dit que c’était un honneur pour son organisation de participer et de soutenir cette matinée de réflexion. OSISA travaille déjà dans dix pays pour une société ouverte. Avoir accès à une information équitable est un élément fondamental pour le développement de l’homme. Il a souligné l’importance de cet exercice et il a émis le vœu que les résolutions sorties de cette matinée aideront tout le monde à aller de l’avant.
Le Représentant du ministère des Médias, chargé des relations avec le Parlement et de l’Initiation à la nouvelle Citoyenneté a, au nom des autorités du Ministère empêchées, déclaré ouverts les travaux de la matinée déontologique.
Après une brève pause, il a été procédé à la présentation du Rapport thématique consolidé par M. Stanis Nkundiye, membre du Comité Exécutif de l’OMEC.
D’entrée en matinée, il a rappelé le thème général de la matinée avant de préciser que les médias publics concernés sont la RTNC et l’ACP ; et que la période de monitoring est allée du 30 mars au 17 mai 2012, soit 7 rapports produits.
Il a noté que l’objectif du monitoring thématique consistait à savoir à qui les médias publics donnent la parole ? A quelle catégorie des citoyens ils s’intéressent ? L’OMEC voulait aussi obtenir des informations sur la manière dont les médias publics mettent en œuvre les prescrits de la loi 96/002 du 22 juin 1996 portant modalité d’exercice de la liberté de la presse en RDCongo notamment en ses articles 36 et 33 dont il a donné la quintessence.
Le président du syndicat des magistrats M. Nsambayi Mutenda Lukusa s’est félicité des observations de l’OMEC qu’il a qualifiées de pertinente et objectives. Toutefois, il a remis en cause les différents questionnements ressortis dans le Rapport consolidé. Pour lui les deux médias publics obéiraient à l’orientation politique du Gouvernement. Il a épinglé son cas personnel pour avoir été expulsé du plateau de la RTNC. Il estime que les médias publics sont au service du peuple et par conséquent doivent fournir un effort pour rester dans la droite ligne de leurs obligations.
Quant au responsable de la Nouvelle Société Civile Congolaise, NSCC, l’objectivité et l’indépendance n’existent dans les médias publics. Il y aurait des pesanteurs politiques qui  se posent dans les médias publics au point les désorienter les populations. Il s’agit là d’un crime. Et de se demander qu’est-ce qu’on doit faire pour que les médias publics soient effectivement au service de la population. Le secrétaire général de l’UDPS, M. Mavungu a d’emblée félicité le travail abattu par l’OMEC. « Un travail professionnel ». Quant  aux raisons à la base de la non exploitation des informations des partis politiques, elles ne sont à chercher nulle part car, les gens qui nous dirigent cachent les choses a-t-il dit. Mais en termes en journalisme le travail doit se faire avec professionnalisme et par conséquent nous devons toujours lutter pour s’entendre à de résultat escompté. La Représentante de l’Union Nationale Congolaise a adressée des félicitations aux membres de l’OMEC et a suggéré la constitution d’un Comité de suivi mais fustigé par contre la poursuite des programmes de danses et autres loisirs à la télévision nationale. Pour elle, c’est télé 7 qui mérite. Ce sont des vrais patriotes. Mme Solange Alisi de l’Alliance des Forces Démocratiques pour le Congo, le travail de l’OMEC est professionnel. « Maintenant que le Rapport est là, il est important qu’on exploite les mobiles qui sont à la base des faits relevés et qu’on voit comment y remédier.
M. Fidèle Musangu, Membre d’une ONG internationale des défenses des droits de l’homme est revenu sur  l’incident survenu lors de la matinée politique d’un parti politique retransmise en direct à la RTNC pour dire que l’OMEC a failli à sa mission pour n’avoir pas dénoncé cette dérive. Il déplore que seul le Directeur Général de la RTNC ait été sanctionné alors que des professionnels responsables soient restés impunis. Stanis Nkundiye a réagis à cette prise de position estimant que le travail de l’OMEC n’est qu’une matière mise à la portée de chercheurs pour que des études approfondis soient faites afin d’en tiré les attenants et aboutissants.    
Epinglé dans le Rapport consolidé, le Directeur général de l’ACP, Pr Jean-Marie Vianney Longonya Okungu a commencé par remercier l’OMEC pour l’avoir placé l’ACP devant un miroir d’autant plus que l’observatoire reste un laboratoire d’étude important. Pour lui, il ne fallait pas que des représentants de différents partis politiques boudent cette rencontre. Il a évoqué certaines conditions qui ne facilitent pas l’ACP d’avoir accès à toutes les sources d’informations avant d’estimer que l’OMEC avait intérêt à enseigner les uns et les autres .Cependant, il a émis des réserves quant au bienfondé des statistiques présentées dans le rapport qui devraient être nuancées. Contrairement à certaines opinions, l’ACP n’est pas considérée par les politiques avant d’évoquer la situation de précarité que vit l’ACP : pas de véhicules pour la mobilité des journalistes, pourtant c’est un média public au point d’être devenue, pour lui, Agence Congolaise des pauvres qui vit dans le noir, coupée d’électricité par la SNEL…Quant à une hypothétique orientation politique, il n’en est pas question. L’ACP est libre, va vers la concurrence et le professionnalisme, s’est-il exclamé. Le Pr Longonya a, en fin de compte, salué le travail de l’OMEC qui a permis à l’ACP  de prendre connaissance des statistiques qui vont faire l’objet d’un débat interne. Bref, en dépit des conditions difficiles, l’ACP fait le maximum pour être ouverte à tous les courants n’en déplaise  aux acteurs politiques qui préfèrent la publicité, en passant à la télévision, à la radio.
Le représentant du Ministère a tenu à préciser que toutes les émissions sont ouvertes à toutes les tendances. Dans sa brève intervention, le Pr. Munsoko a expliqué qu’à l’OMEC nous défendons les principes mais non des individus ou des institutions que s’agissant du travail abattu, il ne s’agit pas de celui de M. Nkundiye mais du travail du Conseil Exécutif.




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