Pierre
Sosthène Kambidi, journaliste et rédacteur en chef à la Radio
Télévision Chrétienne (RTC), une station confessionnelle émettant à Kananga,
Chef-lieu de la province du Kasaï Occidental (centre de la RDC), a été
interpellé, mardi 28 août 2012, aux environs de 10 heures locales par un
groupe d’hommes présentés comme des éléments de l’Agence Nationale des
Renseignements (ANR) roulant à bord d’une jeep aux vitres fumées. Le
journaliste aurait été conduit dans les locaux de ce service de sécurité où
aucun contact n’a pu être établi pour connaître le motif de cette arrestation.
Contacté
par JED, M. Charles Boniface Bayakwabo, Directeur de
la RTC a confirmé l’arrestation de Kambidi ainsi que les menaces
qui pèsent également sur Patrick Bianyaka, journaliste de la même
station. « C’est depuis bientôt deux semaines que mes deux
collaborateurs sont inquiétés au téléphone, et Sosthène vient
d’être arrêté sans raison valable », a-t-il dit.
Selon
des informations parvenues à JED, Pierre Sosthène Kambidi et Patrick
Bianyaka, tous deux journalistes de la Radio Télévision Chrétienne
(RTC), recevaient, depuis vendredi 17 août 2012, des messages de
menaces de mort proférées au téléphone à partir du numéro 082 425 91 77.
Il leur était reproché d’avoir diffusé une information relative à la création,
au Kasaï, d’un mouvement armé, avec à sa tête le colonel John Tshibangu.
Dans
son journal parlé en français diffusé le jeudi 16 août 2012 à 13 heures, RTC avait
diffusé un extrait d’une interview accordée par le colonel John
Tshibangu à la Radio Okapi et au cours de laquelle il avait annoncé la création
d’un mouvement armé dénommé « Mouvement pour la revendication de la vérité
des urnes ».
Au
cours du journal incriminé, la parole était donnée à M. Valentin Mubake, cadre
de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS, parti d’opposition),
qui, réagissant à la défection de cet ancien colonel des Forces armées de la
RDC (Fardc), avait déclaré : « C’est
le début de la fin du régime illégal du président Kabila ». Dans les
messages tombés dans les appareils des journalistes, il leur était demandé
clairement de préparer leurs cercueils.
JED exprime sa profonde inquiétude sur la sécurité physique de ces deux
journalistes et exige la libération immédiate de Sosthène Kambidi au cas où son
arrestation était liée à son travail de journaliste.
JED
rappelle que Kambidi est le deuxième journaliste arrêté dans cette affaire
après Fortunat Kasongo de la Radio Télévision Autonome du Sud-Kasaï (RTAS)
arrêté depuis le mardi 14 août 2012, à Miabi dans le Kasai Oriental par les
mêmes services de sécurité et transféré, depuis, à Kinshasa.
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