Radio Soleil, une station
communautaire émettant à Butembo, une ville située à 350 kms de Goma, chef-lieu
de la province du Nord-Kivu (Est de la RDC), a été suspendue à titre
conservatoire jusqu’à nouvel ordre, samedi 4 août 2012, par M. Sikuly’Uvasaka
Makala, maire de Butembo pour avoir diffusé « un écho sonore d’un
élément du Mouvement du 23 mars (M23), M. Vianney Kazarama en violation du
communiqué du Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC),
interdisant toutes les chaînes des radios de la RDC à faire intervenir les
auditeurs par téléphone dans les émissions sur la situation de l’Est ».
Selon les informations parvenues à
Journaliste en danger (JED), Papy Siméon, journaliste de la Radio
Soleil, a diffusé, samedi 4 août 2012, une interview téléphonique de M. Vianney
Kazarama, porte-parole des mutins du M23, qui s’affrontent depuis quelques mois
avec l’armée régulière à l’Est de la RDC, qui aurait demandé à la population
de « se désolidariser » avec les éléments des FARDC.
« Cet entretien est de nature à
semer la confusion au sein de la population et considéré comme une campagne de
dénigrement du gouvernement de la RDC et des Forces Armées de la RDC devant le
public et de démoralisation des troupes loyalistes ; ce qui constitue une
infraction d’atteinte à la sécurité de l’Etat », peut-on lire dans l’arrêté portant
suspension des activités de ce média. Quant à Papy Siméon, il lui est
interdit d’accéder à toutes les radios de Butembo.
Interrogé par JED, Kennedy Muhindo,
directeur de la Radio Soleil, a déclaré que son média a accordé la parole
aux colonels Ngeleka et Vianney Kazarama, respectivement porte-parole des
Forces Armées de la RDC et des mutins du M23 dans le but d’équilibrer
l’information relative à l’attaque, vendredi 3 août 2012, de Kasindi et
Lubiriya, deux localités de la province du Nord-Kivu. « Nous avons
diffusé les deux sons de cloche selon les normes professionnelles. Les
auditeurs ont droit de connaitre la branche armée qui a attaqué les deux
localités. Il n’y a aucune loi en vigueur en RDC qui interdit aux journalistes
ou aux médias d’accorder la parole aux mutins », a-t-il ajouté.
Pour rappel, la Radio Liberté/ Butembo
a été fermée, pour trois mois, depuis mai 2012, par le maire de la ville de
Butembo à la suite de la diffusion des déclarations d’un responsable d’une
milice armée.
OLPA demande au CSAC d’ordonner
la réouverture de la radio Soleil FM à Butembo
Kinshasa, le 7 août 2012. Dans
une lettre adressée au Président du Conseil supérieur de l’Audiovisuel et de la
Communication (CSAC), le Comité exécutif de l’Observatoire de la Liberté de la
Presse en Afrique (OLPA) proteste contre la fermeture de la radio Soleil FM,
une station communautaire émettant à Butembo, à 340 kms de Goma, chef-lieu de
la province du Nord Kivu, à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).
Radio Soleil FM a été suspendue à titre
conservatoire jusqu’à nouvel ordre, le 4 août 2012, par M. Théodore Sikuli
Uvasaka Makala, maire de la ville de Butembo sur instigation du président du
CSAC à Kinshasa. Le maire de Butembo accuse la station d’atteinte à la sécurité
de l’Etat pour avoir diffusé, le 4 août 2012 sur ses antennes, au cours du
journal parlé, une interview téléphonique du « colonel »
Vianney Kazarama, porte-parole du Mouvement du 23 mars (M23), un mouvement rebelle
qui s’affronte avec les Forces armées de la République démocratique du Congo
(FARDC) dans l’Est du pays depuis quelques mois.
Papy Siméon, journaliste présentateur du journal
parlé du 4 août 2012 a diffusé des informations relatives à l’attaque des cités
de Kasindi et Lubiriya (Nord Kivu), le 3 août 2012, par des éléments non
identifiés. C’est alors qu’il contactera le porte-parole du M23 qui niera le
fait que les assaillants de Kasindi et Lubiriya ne sont pas des membres de son
mouvement, appelant au même moment la population à se désolidariser des forces
régulières. Le Colonel Ngeleka, porte-parole des FARDC à l’Est du Congo,
contacté au même moment s’est réservé d’identifier les assaillants. Le
journaliste Papy Siméon est aussi interdit d’accès toutes les radios de la
ville de Butembo
OLPA constate que cette mesure, même sur
instigation du président du CSAC, a été prise en violation flagrante de la
Constitution, de la loi n°96/002 du 22 juin 1996 fixant les modalités
d’exercice de la liberté de presse et de la loi n°11/001 du 10 janvier 2011
portant composition, attribution et fonctionnement du Conseil Supérieur de
l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC). Elle viole donc la liberté de la
presse garantie par la législation congolaise et les instruments juridiques
internationaux.
Par voie de conséquence, OLPA demande au président
du CSAC d’ordonner la reprise immédiate et sans condition des émissions de la
radio Soleil FM de Butembo.
ci-
dessous la lettre adressée au Président du CSAC
N/Réf :
014/CE/JAKM/12
Kinshasa,
le 7 août 2012
A
Monsieur le Président du Conseil supérieur de l’Audiovisuel et de la
Communication (CSAC)
à Kinshasa-Gombe
Monsieur l’Abbé Président,
Objet : Protestation
Le Comité exécutif de
l’Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique (OLPA), une organisation
indépendante qui surveille l’exercice de la liberté de la presse en République
démocratique du Congo, vient par la présente auprès de votre haute
personnalité, protester contre la fermeture de la radio Soleil FM, une station
communautaire émettant à Butembo, ville située à 340 kms de Goma, chef-lieu de
la province du Nord Kivu, à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC).
D’après les
informations parvenues à l’Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique,
Radio Soleil FM a été suspendue à titre conservatoire jusqu’à nouvel ordre, le
4 août 2012, par M. Théodore Sikuli Uvasaka Makala, maire de la ville de
Butembo. Il accuse la station d’avoir diffusé le même jour sur ses
antennes, au cours du journal parlé, une interview téléphonique du
« colonel » Vianney Kazarama, porte-parole du Mouvement du 23 mars
(M23), un mouvement rebelle qui s’affronte avec les Forces armées de la
République démocratique du Congo (FARDC) dans l’Est du pays depuis quelques
mois.
Papy Siméon, journaliste
présentateur du journal parlé du 4 août 2012 a diffusé des informations
relatives à l’attaque des cités de Kasindi et Lubiriya (Nord Kivu), le 3 août
2012, par des éléments non identifiés. C’est alors qu’il contactera le
porte-parole du M23 qui niera le fait que les assaillants de Kasindi et
Lubiriya ne sont pas des membres de son mouvement, appelant au même moment la
population à se désolidariser des forces régulières. Le Colonel Ngeleka,
porte-parole des FARDC à l’Est du Congo, contacté au même moment s’est réservé
d’identifier les assaillants.
Dans son arrêté
n°3072/VB/16/K66/2012 du 4 août 2012, le maire de Butembo indique que cet
entretien est de nature à semer la confusion au sein de la population et
considéré comme une campagne de dénigrement du gouvernement de la RDC et des
FARDC devant le public, et de démoralisation des troupes loyalistes ; ce
qui constitue une infraction d’atteinte à la sécurité de l’Etat. Radio
Soleil FM est donc suspendue à titre conservatoire jusqu’à nouvel ordre. Le
journaliste Papy Siméon est aussi interdit d’accès toutes les radios de la
ville de Butembo.
Monsieur l’Abbé Président,
Le Maire de la ville de Butembo a
indiqué à l’Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique (OLPA) que c’est
sur votre instigation que l’arrêté n°3072/VB/16/K66/2012 a été rendu public,
car une directive de CSAC interdit à toutes les chaînes de radio et de
télévision de la RD Congo de faire intervenir les auditeurs par téléphone dans
les émissions sur la situation de l’Est.
Au regard de ce qui précède, OLPA
constate que cette mesure, même sur votre instigation, a été prise en violation
flagrante de la Constitution, de la loi n°96/002 du 22 juin 1996 fixant les
modalités d’exercice de la liberté de presse et de la loi n°11/001 du 10
janvier 2011 portant composition, attribution et fonctionnement du Conseil
Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC). Elle viole donc la
liberté de la presse garantie par la législation congolaise et les instruments
juridiques internationaux.
OLPA reste donc très attentif à
l’examen du recours introduit par Radio Soleil FM auprès du maire de la ville
de Butembo, lequel a été soumis par ce dernier à votre souveraine appréciation.
OLPA demeure persuadé que vous ne
ménagerez aucun effort pour favoriser l’exercice de la liberté de la presse sur
toute l’étendue de la République démocratique du Congo, et que vous ordonnerez
la reprise immédiate et sans condition des émissions de la radio Soleil FM de
Butembo. Ce dont il vous remercie d’avance.
Veuillez
agréer, Monsieur l’Abbé Président, nos sentiments distingués.
Pour le
Comité exécutif
Joseph-Alain Kabongo,
Secrétaire exécutif
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