Fortunat
Kasongo, promoteur de la
Radio Télévision Autonome du Sud
Kasaï (RTAS), une station communautaire émettant à Miabi, un
territoire situé à 30 kms de Mbuji-Mayi, chef-lieu de la province du Kasaï
Oriental, arrêté mardi 14 août 2012 par un groupe d’éléments
des Forces armées et de la Police, et gardé au secret pendant 48 heures, a été
présenté, jeudi 16 août 2012 dans la matinée, à la presse par M. Alphonse Ngoy
Kasanji, gouverneur de la province du Kasaï- Oriental. Officiellement, le
journaliste est poursuivi pour avoir « collaboré » avec un
colonel qui a fait défection des Forces Armées de la RDC, a annoncé le
gouverneur.
Selon les
informations parvenues à Journaliste en danger (JED), Kasongo aurait reçu à son
domicile, lundi 13 août 2012, le colonel Tshibangu de la quatrième région
militaire de Kananga, chef-lieu de la province du Kasaï Occidental, recherché
par la hiérarchie militaire pour avoir fait défection des rangs des
Forces Armées de la RDC (FARDC). Séance tenante, le journaliste a reconnu avoir
reçu l’ancien officier des FARDC sur demande de M. Roger Lumbala, député
national, siégeant sur les bancs de l’opposition. Le journaliste sera traduit en
justice pour instruction du
dossier. Journaliste en danger (JED) est
profondément préoccupée par des informations faisant état de
l’arrestation d’un journaliste et la mise à sac de sa radio à Miabi, un
territoire situé à 30 kms de Mbuji-Mayi, chef-lieu de la province du Kasaï
Oriental , par des éléments des Forces Armées de la RDC et de
la police nationale congolaise.
Selon les témoignages recueillis par
JED, Fortunat Kasongo, promoteur
de la Radio Télévision Autonome du
Sud Kasaï (RTAS), une station communautaire émettant à Miabi, a été
arrêté, mardi 14 août 2012 vers 16 heures locales, à Tshilundu, une localité du
territoire de Miabi, par un groupe d’éléments des FARDC et de la police.
Kasongo a été embarqué dans une jeep
et conduit, manu militari, le lendemain mercredi 15 août 2012, à Mbuji-Mayi où
il est détenu dans un endroit tenu secret. Les mêmes sources ont rapporté à JED
qu’au passage, en route vers Mbuji-Mayi, les agents de l’ordre ont procédé au
saccage de sa rédaction avant de le contraindre à signer un document
reconnaissant avoir publié une information portant atteinte au chef de l’Etat,
Joseph Kabila.
Contacté par JED, Placide Lufuluabo,
directeur de la RTAS, a confirmé que les agents des FARDC et de la police ont,
à leur passage à Miabi, pillé les installations de leur média et emporté
certains matériels, notamment le mixeur et l’émetteur de la radio. « Nous n’avons pas des émissions à
caractère politique sur la grille des programmes. Nous prenons en relais les
journaux parlés de RFI », a ajouté Lufuluabo.
Joint à son tour, Marcel Madimba,
administrateur du territoire intérimaire de Miabi, a confirmé l’arrestation de
Fortunat Kasongo en refusant de se prononcer sur le pillage de la RTAS. « C’est
un dossier sensible qui se trouve au service de sécurité provinciale pour
instruction », a-t-il déclaré.
Hyppolite Mutombo, Ministre
provincial de l’Intérieur ayant en charge les médias, a dit à JED que Fortunat
Kasongo n’a pas été arrêté en sa qualité de journaliste. « Je ne peux
pas vous dire le motif officiel de son arrestation puisque l’instruction est
sécrète. Kasongo n’a qu’à chercher un avocat pour savoir pourquoi il est aux
arrêts. Les FARDC ne peuvent piller une radio que si elle existe. Nous n’avons
aucun document juridique de cette radio », a conclu le ministre
provincial.
Sans entrer dans le fond de ce
dossier, JED exige des autorités provinciales du Kasaï- Oriental le motif
officiel de l’arrestation du journaliste et d’ouvrir une enquête sur l’attaque
et le pillage de sa radio par des éléments des forces de sécurité en violation
de toutes les lois du pays en matière de protection des hommes et de leurs
biens.
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