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mardi 3 janvier 2012

Compte-rendu de la réunion extraordinaire du conseil des ministres de lundi 2 janvier 2012

Sous la présidence du Premier ministre, Chef du Gouvernement, Adolphe Muzito, il s’est tenu une réunion extraordinaire du Conseil des ministres à la Cité de l’Oua le lundi 2 janvier 2012.

Trois points étaient inscrits à l’ordre du jour, à savoir :

I.                   Points d’informations
II.                Examen d’un dossier
III.             Divers.

I.                   Points d’informations

Au sujet de l’Etat du territoire, le Vice Premier Ministre, Ministre de l’Intérieur et de la Sécurité, a présenté un rapport d’où il ressort une situation sécuritaire relativement calme sur toute l’étendue du territoire national. Parmi les points portés à l’attention du Gouvernement, on peut noter quelques menaces de trouble à l’ordre public et à la sécurité par des partisans d’un candidat malheureux à l’élection présidentielle du 28 novembre 2011. La Police Nationale a été chargée de maintenir et, le cas échéant, rétablir l’ordre public dans le respect des lois et règlements en vigueur. Le Gouvernement constate que les tentatives de déstabilisation du meilleur – et mauvais – perdant n’ont rencontré aucun écho significatif auprès de nos compatriotes. Le Gouvernement confirme le caractère illégal et anticonstitutionnel de l’autoproclamation faite par ce candidat même si pour diverses raisons, des poursuites judiciaires n’ont pas été diligentées jusqu’à ce jour.

Il a fait part d’évasions récurrentes dans des établissements pénitentiaires du pays. La plupart des tentatives d’évasions ont pu être contrées par les forces de sécurité. Le dernier incident en date, le 1er janvier à Bukavu, a coûté la vie à 8 détenus et provoqué 47 blessés à la suite de l’explosion d’une grenade manipulée par les fugitifs. La veille, trois prisonniers impliqués dans le meurtre de l’activiste des droits de l’homme Pascal Kabungulu s’étaient évadés de la même prison en profitant d’une visite d’experts de la Monusco qu’ils avaient sollicité. Des dispositions de sécurité proposées par le Ministre de la Justice et Droits Humains à cet égard ont été approuvées par le Conseil des Ministres qui a appelé les institutions provinciales compétentes à contribuer plus efficacement à la sécurisation des établissements pénitentiaires provinciaux. 
Le désengorgement des prisons congolaises qui hébergent 17.000 pensionnaires pour une capacité de 10.000 prisonniers a fait l’objet des délibérations de l’exécutif national qui a instruit les ministères du budget et des finances à concrétiser le plan d’amélioration des capacités d’accueil de l’administration pénitentiaire dont le Ministre de la Justice organisera bientôt les Etats Généraux.

Le ministre de l’Intérieur a tenu le Conseil informé de l’activisme déstabilisateur des miliciens du Frpi de Cobra Matata dans la chefferie de Walendu Bindi  - Territoire d’Irumu en Ituri - et des Fdlr dans le Sud-Kivu ainsi que de la poursuite des refoulements des ressortissants congolais de l’Angola qui se sont chiffrés à 35.000 expulsés pour toute l’année 2011.

Le Conseil des ministres a été informé de la poursuite par la Céni de la publication des résultats partiels des élections législatives du 28 novembre 2011 pour les centres de compilation  où il ne se pose pas de problèmes, les Clcr à problèmes devant faire l’objet d’une assistance technique d’experts étrangers attendus par la Céni.

Le ministre de la Communication et des Médias a quant à lui présenté au Conseil des ministres un rapport complet sur la mesure conservatoire prise à l’encontre de Rfi pour violation des principes édictés dans le cahier des charges des médias audiovisuels en Rdc et des dispositions pertinentes de la convention liant le gouvernement congolais à la chaîne publique française. Le Conseil des ministres a approuvé ladite mesure conservatoire et instruit le ministre de la Communication de transmettre le dossier Rfi à l’autorité de régulation de la Rdc, le Csac  pour une décision définitive.
Le ministre des Affaires étrangères a édifié le Gouvernement sur l’agression dont le Président du Sénat, M. Léon Kengo Wa Dondo, a été l’objet à Paris, à la Gare du Nord samedi 31 décembre 2011 par un groupe de malfrats récidivistes affiliés à un parti politique dont le leader a perdu à l’élection présidentielle du 28 novembre 2011. Le Président du Sénat a été sauvagement agressé et grièvement blessé devant son épouse et un de ses enfants malade qu’il accompagnait dans la capitale française. Il avait perdu connaissance lorsque des secours étaient parvenus à l’évacuer vers une formation médicale parisienne.
Le Gouvernement condamne cette criminalité récurrente qui est le fait d’acteurs politiques sans foi ni lois qui tentent de la sorte de terroriser non seulement leurs adversaires mais aussi leurs alliés qui exprimeraient des positions plus ou mois nuancées par rapport à leurs ambitions dévorantes. Dans le cas d’espèce, le gang qui s’en est pris à l’Honorable Léon Kengo lui aurait reproché d’avoir maintenu sa candidature à l’élection présidentielle et d’avoir participé à la cérémonie de prestation de serment du Président Joseph Kabila le 20 décembre 2011.
Le Gouvernement a clairement indiqué aux autorités françaises sa ferme volonté de voir les coupables de ces agressions répétées contre les Congolais de toutes conditions à Paris répondre de leurs crimes devant la justice. Il tient à rappeler que la protection de tous les ressortissants congolais se trouvant à l’étranger, y compris les officiels en mission ou en séjour privé incombe au premier chef aux autorités de ce pays ami de la Rdc.

S’agissant des graves dénonciations faites récemment par l’Ong internationale Hrw sur des personnes qui auraient été tuées en date du 26 novembre dernier suite à des tirs attribuées à une unité des Fardc, le Gouvernement informe l’opinion publique que les instances judiciaires congolaises compétentes continuent  d’attendre jusqu’à ce jour les informations détaillées utiles de la part de cette Ong Internationales qui après plusieurs contacts ne s’est pas encore exécuté, rendant ainsi aléatoire la détermination du Gouvernement à faire rendre justice à d’éventuelles victimes.

II.                Examen d’un dossier

Partant du constat que jusqu’à ce jour, le budget de l’Etat pour l’exercice 2012 n’a pas encore été adopté par le parlement, le ministre du Budget a proposé au Conseil des Ministres une procédure pouvant permettre que les recettes courantes et exceptionnelles de l’Etat soient provisoirement perçues sur la base des douzièmes des montants inscrits au budget de l’exercice 2011 et que les crédits budgétaires pour les dépenses publiques soient provisoirement ouverts à concurrence des douzièmes des crédits inscrits au Budget de l’exercice 2011.

Le Conseil des ministres a approuvé la procédure ainsi proposée.

Commencée à 10 heures, la réunion extraordinaire du Conseil des ministres s’est terminée vers 13 heures.

Je vous remercie.

Lambert Mende Omalanga

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