Selon le quotidien La Prospérité paraissant à
Kinshasa, le Bureau national du Calcc a organisé du 24 au 25 décembre 2011 à
Kinshasa une session d’évaluation de la situation post-électorale afin
d’envisager des pistes d’action dans la crise qui se profile à l’horizon. Après
avoir écouté le Secrétaire Général de l’Udps, Me Jacquemain Shabani et un haut
cadre du Pprd, Me Jean Mbuyu, les participants à la session ont fait le constat
d’une impasse dans le discours de deux tendances.
Pour l’Udps, il n’y aura pas d’autre solution que
la reconnaissance de la victoire de M. Etienne Tshisekedi par M. Joseph Kabila
qui doit se démettre. Pour le Pprd, il n’existe pas de crise, Joseph Kabila a
été élu régulièrement. Le Pprd reconnaît les irrégularités qui ne sont pas de
nature à modifier l’ordre d’arrivée des candidats. Le dialogue pour une
solution politique recherchée par certains ne peut s’inscrire que dans le cadre
des institutions, notamment après la publication des résultats des
législatives. Il serait possible de former un gouvernement intégrant
l’opposition.
C’est le sens de l’ouverture dont le Président
Kabila a parlé dans son discours d’investiture. Notre avis Le spectacle des
résultats des législatives a mis en lumière les pratiques qui ont marqué ce
scrutin. Les irrégularités, du reste reconnues par la Céni, le Président de la
République et le Gouvernement, jettent le discrédit non seulement sur le
scrutin et sur le pouvoir qui en est issu mais aussi sur la Nation. On a beau
dire qu’il n’existe pas d’élection parfaite, rien n’y fait. En plus, la Rdc, la
vocation d’une nation n’est pas de s’aligner derrière la médiocrité. Le destin
de notre cher, beau et grand pays est d’être le leader de l’Afrique. Nous avons
pour vocation d’être le meilleur. C’est à nous de montrer le bel exemple sur le
continent car tout ce qui se fait en Rdc en bien comme en mal a des
répercussions partout en Afrique en commençant par les pays limitrophes. Sur le
plan interne, un chef de l’Etat mal élu aura du mal à mobiliser les forces
vives de la Nation et les énergies du peuple. A coup sûr, il sera l’objet d’un
incessant chantage qui lui volera le temps de se consacrer en toute quiétude
aux affaires nationales.
Et si par malheur, l’Assemblée nationale est
constituée en majorité des personnes qui y arrivent par des voies illicites; à
moins d’un miracle, il ne sera pas possible au gouvernement qui sortira d’une
telle assemblée de s’occuper vraiment de la gestion du pays. Face à ces
dangers, le Bureau National du CALCC aurait souhaité que toutes les forces
politiques et diplomatiques se concentrent à rechercher à rétablir la vérité
des urnes. Que ce soit Kabila qui ait gagné, qu’il gagne honnêtement. Si c’est
Tshisekedi, qu’il gagne honnêtement. Mais, est-il possible de retrouver, à ce
jour, les bulletins de vote et les procès-verbaux affichés le soir du scrutin ? Sans ces
documents, la vérité des urnes ne sera jamais connue. Que faire alors ?
Propositions Pour garantir la paix et la cohésion nationale, le Bureau National
du Calcc propose 1’organisation d’un second tour de l’élection présidentielle.
Ce scrutin doit être fortement encadré par la Communauté internationale. Les
bulletins de vote pour ce second tour doivent être imprimés ici à Kinshasa sous
la surveillance d’un comité mixte. 2. le dessaisissement et la démission du
Bureau de la Céni 3. l’annulation des résultats des élections législatives sur
toute l’étendue de la République 4. l’organisation, au courant d’une même
semaine, de nouvelles élections législatives, des provinciales, municipales et
locales. Ces propositions sortent du cadre constitutionnel.
A situation exceptionnelle, il faut de solution
exceptionnelle. S’il faille convoquer une session extraordinaire du Parlement
sortant pour légaliser cette démarche, cela vaut la peine puisqu’il s’agit de
préserver la paix, la cohésion, l’unité et la souveraineté nationales. Notre
pays, voué à assumer le leadership d’un monde nouveau, cherche à poser les
bases de la gestion de l’Etat qui devra donner l’impulsion à l’éclosion et à
l’épanouissement du génie du peuple. Sans un Etat solide, il est impossible que
la nation congolaise assume son destin. Or, la solidité de l’Etat commence par
l’adhésion, la confiance que le peuple doit avoir sur les institutions et sur
les animateurs de ces institutions. Si dès le départ cette confiance est
ruinée, on pourra tout faire, la nation ne se redressera pas. Dans la phase
actuelle de l’édification de notre Etat, nous n’avons pas le droit à l’erreur.
Nous ne pouvons pas poser une mine sur la fondation de l’édifice.
Fait à Kinshasa, le 27 décembre 2011
Pour le Bureau national du Calcc
Elias Karokoli Vice-président
source: journal la prospérité
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire