« … Les
magistrats ont eux aussi vu leur salaire augmenter. De 704 dollars en 2008, il
est monté de 1.414 dollars en en 2007, puis à 1.450 dollars en 2008, avant
d’atteindre 1.600 dollars en 2009 ». Ce bout de phrase du discours du
chef de l’Etat Joseph Kabila tenu le mercredi 14 septembre 2011 dans sa ferme
de Kingakati a provoqué un tollé et une friction au sein des syndicats des magistrats.
Depuis que de magistrats ont lancé leur grève, chaque membre du camp
présidentiel tente de l’interpréter à sa façon, en parlant même d’une
récupération politique de la part de l’opposition.
Assemblée générale du Synamac |
Non
contents d’avoir obtenu une réponse satisfaisante, les magistrats réunis au
sein du Syndicat national autonome des magistrats du Congo - Synamac - ont
décidé lundi 19 septembre 2011 au cours d’une assemblée générale de radicaliser
la grève. Ils ont même rejeté la proposition faite par leur comité d’observer
un service minimum.
« Nous
nous disons que le chef de l’Etat a dit la vérité. Ce n’est pas à ce niveau de
responsabilité que nous pourrions penser un seul instant que le président de la
République peut s’égarer dans ses dires. Nous disons qu’il a dit la vérité et
voilà pourquoi les magistrats de manière spontanée ont décidé d’arrêter le
travail pour que nous puissions savoir comment fonctionner réellement les
institutions avec le concours du chef de l’Etat qui nous aidera à obtenir les
rémunérations tant vantées et aussi à voir plus clair dans le fonctionnement de
nos services financiers », a déclaré Nsambay Mutenda Lukusa, le président
du Synamac.
Si
le président est arrivé à dire cela, c’est que le mal est profond, a-t-il
ajouté. Les magistrats entendent connaitre des ministres, qui des conseillers…
ont dû tremper dans cette magouille et ils osent penser qu’il s’agit d’un
détournement. C’est pourquoi, l’assemblée générale du Synamac a décidé
d’entamer depuis le vendredi 16 septembre une grève illimitée.
La
fin de cette grève devra être conditionnée au premier paiement des salaires
vantés par le chef de l’Etat mais ils ont promis de continuer à poursuivre les
négociations avec le banc gouvernemental. A ce jour, un magistrat débutant
touche autour de 450.000 Fc. Le président en disant qu’un magistrat a 1.600
dollars américains de salaire, c’est que le malaise est total. Il faut que le
chef de l’Etat nous fasse justice et qu’il cherche à savoir qui dans son entourage
s’occupe de cette magouille, a indiqué le président du Synamac.
Si
les magistrats eux-mêmes tels qu’ils sont placés dans les cours et tribunaux
n’arrivent pas à le faire, ils peuvent plutôt qu’il y a une défaillance quelque
part. Un président de la République ne peut pas mentir puisqu’il a dit dans son
discours qu’il est un homme de parole.
Il
se pose également un problème d’effectif dans le corps de magistrats qui
devient de plus en plus récurent. Le Synamac invite les institutions qui gèrent
la République à auditer le service de paie des magistrats. « On ne peut pas se réveiller un matin et
dire nous sommes 4.000, après 3.800 et après 6.800. Il y a un problème à ce
niveau », a-t-il fait observer.
Il
est grand temps que les institutions de la République fonctionnent correctement
et ils en appellent au président de la République, le régulateur du bon
fonctionnement des institutions que soit audité le service de paie du ministère
du Budget ainsi que celui de paie du Conseil supérieur de la magistrature.
Il
y a un service administratif qui gère les magistrats bien que ceux-ci soient mêlés
à la gestion qui ne remonte pas à une année, bien plus à plusieurs années. Pour
connaitre le nombre de magistrats actifs et passifs, cette opération n’est pas
compliquée à mener, ont déclaré les magistrats. Au niveau de Synamac, il a été
imaginé un mécanisme de paiement des magistrats par le système bancaire. De
cette manière, la magouille qui s’opère des comptables sera éradiquée.
Le
syndicat Justice indépendante - Jusi - par la bouche de son porte-parole, M.
Thomas Utshudi, a dit que ses membres n’iront pas en grève. Car, tout a été
discuté lors des négociations avec un acquis de la somme de 1.600 dollars. Le
chef de l’Etat leur a fait parvenir un message qu’il demeurait le premier
syndicaliste des magistrats. Compte tenu de certaines contraintes, les
négociateurs se sont convenus d’un paiement progressif et de la mise en place
d’une commission pour aborder d’autres questions périphériques en rapport avec
le paiement progressif.
Le
porte-parole de Jusi a mis en garde toute organisation syndicale qui se
livrerait par un jeu de récupération d’un malaise qui a régnait ces derniers
jours dans les cours et tribunaux. Pour lui, ce malaise n’a plus droit de citer
dès lors que les magistrats ont discuté à un haut très niveau de l’Etat. En
signant le communiqué final au terme de ces négociations lundi, M. Utshudi a
déclaré que cette déclaration engage tous les syndicats et a exhorté d’autres
syndicats à se comporter en responsables. Il a ajouté que tous les magistrats
doivent se présenter à leur lieu de travail.
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