Kinshasa, le 6
septembre 2011. Dans une lettre adressée au Premier ministre de la République
démocratique du Congo - RDC -, le 6 septembre 2011, l’Observatoire de la Liberté
de la Presse en Afrique - OLPA - exige l’institution, dans un délai relativement
court, d’une commission d’enquête sérieuse pour rechercher les auteurs et les
commanditaires de l’incendie criminel ayant détruit complètement les
installations de la Radio Lisanga télévision - RLTV -, une chaîne privée de
télévision, émettant à Kinshasa. Ci-dessus la lettre réceptionnée par les
services du Premier Ministre.
Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique
N/Réf : 024/CE/OLPA/11
Kinshasa, le 6 septembre 2011
Avec copie pour information : A
son Excellence Monsieur le Président de la République à Kinshasa-Gombe
A Son Excellence Monsieur le Premier Ministre à Kinshasa- Gombe
Concerne : Protestation
Excellence,
Le Comité
exécutif de l’Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique - OLPA -, une
organisation indépendante de défense et de promotion de la liberté de la presse
basée à Kinshasa, vient par la présente auprès de votre haute autorité,
protester de la façon la plus ferme contre l’incendie des installations de la
Radio Lisanga télévision (RLTV), une chaîne privée de télévision proche de
l’opposition, émettant à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo - RDC -.
Pour votre
information, le bureau de RLTV situé sur l’avenue Tombalbaye dans la commune de
Gombe à Kinshasa, a été incendié et le matériel de la chaîne de télévision
complètement détruit. Plusieurs individus non autrement identifiés munis des
bidons d’essence et d’autres armes sophistiquées se sont introduits au siège de
RLTV par effraction, dans la nuit du 5 au 6 septembre 2011, entre 1 heure et 3
heures.
Après avoir
immobilisé l’agent commis à la sécurité des installations qu’ils ont maltraité,
ces individus ont incendié le matériel de RLTV avant de disparaître dans la
nature. Pam’s Bienga, régisseur de RLTV qui s’était enfermé dans un bureau, a
eu la vie sauve après avoir trouvé une issue de secours au dessus du bâtiment.
Cet incendie
intervient après une série d’autres actes répréhensibles particulièrement des
menaces de mort à l’endroit de Basile Opongo et d’Eliezer Tambwe,
respectivement directeur général de RLTV et animateur de l’émission SET
(Soutien à Etienne Tshisekedi), le 5 septembre 2011. Il y a également les agressions
physiques de Doudou Musawu et Alfred Kalombo, tous cameramen à RLTV, le 1er
septembre 2011 à Kinshasa. Il faut aussi rappeler l’agression brutale de Baby
Balukuna, animateur de l’émission SET, le 19 juin 2011. Et enfin, la mesure
controversée d’interdiction de diffusion de RLTV et la coupure du signal de
cette chaîne, le 9 juillet 2011 par le Gouvernement.
Au regard de
ce qui précède, il apparaît clairement que l’incendie du siège de RLTV est un
acte suffisamment planifié dans l’unique but de réduire ce média au silence.
Cet acte constitue donc une atteinte grave à la liberté de la presse garantie
par les articles 23 et 24 de la Constitution du 18 février 2006 qui stipule que
« Toute personne a droit à la liberté d’expression. Ce droit implique la
liberté d’exprimer ses opinions ou ses convictions, notamment par la parole,
l’écrit et l’image, sous réserve du respect de la loi, de l’ordre public et des
bonnes mœurs ». Et l’article 24 de renchérir : « Toute
personne a droit à l’information. La liberté de presse, la liberté
d’information et d’émission par la radio et la télévision, la presse écrite ou
tout autre moyen de communication sont garanties sous réserve du respect de
l’ordre public, de bonnes mœurs et des droits d’autrui… ».
La loi
n°96-002 du 22 juin 1996 fixant les modalités d’exercice de la liberté de
presse et la loi n°11/001 du 10 janvier 2011 portant composition, attribution
et fonctionnement du Conseil supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication,
garantissent également la liberté de la presse en RDC. Il en est aussi des instruments
juridiques internationaux relatifs aux droits de l’homme ratifiés par la R.D.Congo.
Par voie de
conséquence, OLPA vous prie d’instituer, dans un délai relativement court, une
commission d’enquête sérieuse pour rechercher les auteurs de cet acte ignoble
et de les déferrer devant une juridiction compétente. OLPA est persuadé que vous ne ménagerez aucun
effort pour mettre fin à l’impunité des auteurs des atteintes à la liberté de
la presse en RDC.
Dans l’espoir
d’une suite favorable, nous vous prions d’agréer, Excellence, nos sentiments
distingués.
Pour le Comité exécutif de l’Observatoire de la Liberté de la Presse
en Afrique (OLPA)
Joseph-Alain
Kabongo,
Secrétaire
exécutif
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