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mercredi 7 septembre 2011

OLPA exige une enquête après l’incendie criminel d’une chaîne de télévision à Kinshasa

Kinshasa, le 6 septembre 2011. Dans une lettre adressée au Premier ministre de la République démocratique du Congo - RDC -, le 6 septembre 2011, l’Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique - OLPA - exige l’institution, dans un délai relativement court, d’une commission d’enquête sérieuse pour rechercher les auteurs et les commanditaires de l’incendie criminel ayant détruit complètement les installations de la Radio Lisanga télévision - RLTV -, une chaîne privée de télévision, émettant à Kinshasa. Ci-dessus la lettre réceptionnée par les services du Premier Ministre.
 
 
Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique
N/Réf : 024/CE/OLPA/11
 
Kinshasa, le 6 septembre 2011
 
   Avec copie pour information : A son Excellence Monsieur le Président de la République à  Kinshasa-Gombe                      
 
 A Son Excellence Monsieur le Premier Ministre à  Kinshasa- Gombe                
 
Concerne : Protestation
 
Excellence, 
 
Le Comité exécutif de l’Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique - OLPA -, une organisation indépendante de défense et de promotion de la liberté de la presse basée à Kinshasa, vient par la présente auprès de votre haute autorité, protester de la façon la plus ferme contre l’incendie des installations de la Radio Lisanga télévision (RLTV), une chaîne privée de télévision proche de l’opposition, émettant à Kinshasa, capitale de la  République démocratique du Congo - RDC -.
 
Pour votre information, le bureau de RLTV situé sur l’avenue Tombalbaye dans la commune de Gombe à Kinshasa, a été incendié et le matériel de la chaîne de télévision complètement détruit. Plusieurs individus non autrement identifiés munis des bidons d’essence et d’autres armes sophistiquées se sont introduits au siège de RLTV par effraction, dans la nuit du 5 au 6 septembre 2011, entre 1 heure et 3 heures.
 
Après avoir immobilisé l’agent commis à la sécurité des installations qu’ils ont maltraité, ces individus ont incendié le matériel de RLTV avant de disparaître dans la nature. Pam’s Bienga, régisseur de RLTV qui s’était enfermé dans un bureau, a eu la vie sauve après avoir trouvé une issue de secours au dessus du bâtiment.
  
Cet incendie intervient après une série d’autres actes répréhensibles particulièrement des menaces de mort à l’endroit de Basile Opongo et d’Eliezer Tambwe, respectivement directeur général de RLTV et animateur de l’émission SET (Soutien à Etienne Tshisekedi), le 5 septembre 2011. Il y a également les agressions physiques de Doudou Musawu et Alfred Kalombo, tous cameramen à RLTV, le 1er septembre 2011 à Kinshasa. Il faut aussi rappeler l’agression brutale de Baby Balukuna, animateur de l’émission SET, le 19 juin 2011. Et enfin, la mesure controversée d’interdiction de diffusion de RLTV et la coupure du signal de cette chaîne, le 9 juillet 2011 par le Gouvernement.
 
Au regard de ce qui précède, il apparaît clairement que l’incendie du siège de RLTV est un acte suffisamment planifié dans l’unique but de réduire ce média au silence. Cet acte constitue donc une atteinte grave à la liberté de la presse garantie par les articles 23 et 24 de la Constitution du 18 février 2006 qui stipule que « Toute personne a droit à la liberté d’expression. Ce droit implique la liberté d’exprimer ses opinions ou ses convictions, notamment par la parole, l’écrit et l’image, sous réserve du respect de la loi, de l’ordre public et des bonnes mœurs ». Et l’article 24 de renchérir : « Toute personne a droit à l’information. La liberté de presse, la liberté d’information et d’émission par la radio et la télévision, la presse écrite ou tout autre moyen de communication sont garanties sous réserve du respect de l’ordre public, de bonnes mœurs et des droits d’autrui… ».
La loi n°96-002 du 22 juin 1996 fixant les modalités d’exercice de la liberté de presse et la loi n°11/001 du 10 janvier 2011 portant composition, attribution et fonctionnement du Conseil supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication, garantissent également la liberté de la presse en RDC. Il en est aussi des instruments juridiques internationaux relatifs aux droits de l’homme ratifiés par la R.D.Congo.
Par voie de conséquence, OLPA vous prie d’instituer, dans un délai relativement court, une commission d’enquête sérieuse pour rechercher les auteurs de cet acte ignoble et de les déferrer devant une juridiction compétente.  OLPA est persuadé que vous ne ménagerez aucun effort pour mettre fin à l’impunité des auteurs des atteintes à la liberté de la presse en RDC.
 
Dans l’espoir d’une suite favorable, nous vous prions d’agréer, Excellence, nos sentiments distingués.
 Pour le Comité exécutif  de l’Observatoire de la Liberté de la Presse en Afrique (OLPA)
 
Joseph-Alain Kabongo,
 
Secrétaire exécutif

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