Par
Stephen Kaufman | Rédacteur | 15 septembre 2011
Le
secrétaire d'État adjoint aux affaires du Proche-Orient et de l'Afrique du
Nord, M. Jeffrey Feltman s'est rendu à Tripoli le 14 septembre et s'est
entretenu avec des dirigeants libyens.
Washington - Selon
le principal diplomate des États-Unis pour le Moyen-Orient, les divers groupes
libyens qui se sont opposés en commun au régime Kadhafi ont entrepris de
discuter pacifiquement de leurs divergences de vues et attendent avec
impatience la tenue d'élections nationales tandis que le pays poursuit sa
transition après le règne de 42 ans de Mouammar Kadhafi.
S'exprimant le 24
septembre lors d'une téléconférence de presse, le secrétaire d'État adjoint aux
affaires du Proche-Orient et de l'Afrique du Nord, Jeffrey Feltman, a déclaré
que les groupes rebelles « avaient rallié leurs forces dans un but unique,
celui de se débarrasser du dirigeant Kadhafi pour offrir un autre avenir au
pays ». Mais il a aussi reconnu l'existence de divisions entre eux en matière
de géographie et de positions politiques, et dans la manière dont ils
envisagent l'avenir.
M. Feltman a tenu
ces propos à son retour de Tripoli où il a rencontré un grand nombre de
Libyens, notamment le chef du Conseil national de transition - CNT -Moustapha
Abdeljalil et le premier ministre Mahmoud Jibril, ainsi que des représentants
de la société civile et du personnel soignant.
Il a expliqué que
personne ne savait où se trouvait Mouammar Kadhafi ni de combien d'argent il
disposait, mais que les Libyens, dans ses conversations informelles,
n'accordaient plus d'importance à l'ancien dirigeant. Les Libyens sont allés de
l'avant, a dit M. Feltman, et M. Kadhafi « fait déjà partie du passé ».
La population
libyenne cherche maintenant « à trouver le meilleur moyen d'avancer vers
l'avenir », a ajouté M. Feltman, et à son départ de Tripoli, il avait trouvé «
plutôt encourageante la manière dont les Libyens avaient commencé à régler
leurs désaccords ».
Le secrétaire
d'État adjoint a indiqué qu'il y avait « un vaste sentiment de soutien au
plan-cadre proposé par le Conseil national de transition, qui représente une
sorte de consolidation à l'heure actuelle, menant à la tenue d'élections dans
environ huit mois ».
En acceptant ce
plan-cadre, les Libyens savent « qu'ils seront en mesure d'exprimer leurs
différents points de vue politiques aux urnes et qu'ils auront le temps de s'y
préparer », a noté M. Feltman.
« J'ai quitté
aujourd'hui avec le sentiment réel que la question de l'Orient contre
l'Occident, la question d'islamistes contre non-islamistes, la question de
Tripoli contre le reste du pays, se discutent (...) d'une façon positive plutôt
que craintive », a souligné M. Feltman.
Le débat politique
auquel participent les Libyens, « s'éloigne, à l'heure actuelle, de l'espèce de
crainte que certains avaient » quant à la direction que prendrait la révolution
contre le dirigeant Kadhafi, pour se focaliser sur la manière de centraliser
l'infrastructure de commandement du pays et les combattants, et aussi de mettre
en place « un système participatif pour la période intérimaire » qui permettra
de résoudre les différends aux urnes.
« Il s'agit d'un
débat réellement différent de celui d'il y a quelques semaines », a dit M.
Feltman.
On a l'impression
« que les Libyens pourront résoudre les différentes positions qui les séparent
de manière pacifique et non avec des combats de rue », a-t-il ajouté.
M. Feltman a dit
avoir transmis aux dirigeants libyens le désir du gouvernement Obama d'établir
« de vastes relations » avec la nouvelle Libye qui seront « fondées sur le
respect mutuel et les intérêts communs ».
Il a aussi indiqué
que les États-Unis souhaitaient voir les déclarations positives du CNT sur les
droits de l'homme, notamment les droits des minorités et des femmes, se
traduire « en actions concrètes sur le terrain », y compris en permettant aux
femmes de jouer un rôle de direction dans la Libye post-Kadhafi.
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