L’Ambassadeur
de France en Rdc, M. Luc Hallade et le Vice-premier ministre de l’Intérieur et
de la Sécurité ont signé le 24 septembre 2011 à Kinshasa une convention de
financement au profit de la Police nationale congolaise dans la cadre d’un
fonds de solidarité prioritaire d’appui à la lutte contre la criminalité
organisée et les trafics transfrontaliers.
La
France comme les autres partenaires de la Rdc accompagne le processus électoral
qui permettra d’enraciner la démocratie dans ce grand pays, qui se reconstruit
après de nombreuses années de crise et de guerre, a dit M. Hallade. Elle
souhaite ainsi assoir la stabilité régionale, condition nécessaire de
développement. Cette stabilité et développement nécessite la mise en place d’un État de droit devra assurer aux citoyens et comme aux investisseurs d’exercer
leurs activités dans un cadre sécurisé et apaisé.
C’est
pourquoi parmi d’autres secteurs de coopération, la France souhaite accompagner
la réforme engagée de la police nationale congolaise telle que prévue par la
loi promulguée du 11 août 2011. La police nationale congolaise ainsi organisée
doit être à même d’assurer la sécurité des citoyens, l’ordre public et de
combattre les différentes formes de criminalité.
Après
avoir contribué à mettre en place un laboratoire de police scientifique et
technique, l’école de formation des officiers de police judiciaire et avoir
formé et équipé deux bataillons de la Police d’intervention rapide - PIR -, la
France a signé le 17 août 2011 une nouvelle convention de financement destinée
à lutter contre la criminalité organisée et les trafics transfrontaliers.
Ce
projet sera mis en œuvre le commandant de police, Thierry Artiaga sous
l’autorité du commandant de la Police nationale congolaise et du Vice-premier ministre
de l’Intérieur et de la sécurité, comprend deux composantes essentielles.
La
première est la lutte contre la criminalité organisée et de créer des
structures d’enquêtes au sein de la Direction générale de la police judiciaire
de la Police nationale congolaise. Elle prévoit la création de quatre offices
centraux destinés à lutter contre les différentes formes de criminalité. Le
premier créé sera destiné à lutter contre les infractions violentes et devra
être chargé de lutter contre les atteintes aux personnes les plus graves,
telles que l’homicide, les vols à main armée, les enlèvements, le phénomène
Kuluna…
Viendra
ensuite la création d’un office central chargé de la lutte contre les
stupéfiants, d’un office chargé de lutter contre la délinquance économique et
financière et enfin le quatrième office chargé de lutter contre les atteintes
sexuelles et d’assurer la protection des mineurs.
La
seconde composante de ce projet concerne la lutte contre les trafics
transfrontaliers. Elle se décline en deux volets. D’abord création d’une unité
cynophile spécialisée dans la recherche d’explosifs et de stupéfiants destinée
à l’Aéroport International de N’djili pour détecter toute substance explosive
et également pour lutter contre le trafic des stupéfiants qui pourrait
transiter ou tenter de le faire par cet aéroport.
Cette
unité pourrait également intervenir pour sécuriser les événements importants.
L’Ambassadeur de France a fait référence au prochain sommet de la Francophonie
qui se tiendra à Kinshasa en 2012. Le deuxième volet est la création d’une
unité fluviale dotée de deux embarcations destinées à établir une présence
opérationnelle des forces de sécurité sur le fleuve Congo à Kinshasa.
Cette
unité sera chargée de prévenir et de réprimer le trafic sous toute forme qui
utilise le fleuve. Elle aura également la tâche de porter secours aux naufragés
de ce fleuve puissant qui est le théâtre d’un nombre important d’accidents
maritimes qui entraînent à chaque fois, un nombre toute fois important des
victimes.
Ce
projet témoigne de l’engagement de la France aux côtés de la Rdc pour la
construction d’un Etat de droit. Le diplomate français espère qu’au terme de
son exécution prévue sur trois ans, la Police nationale congolaise sera
davantage armée pour remplir les missions qui lui sont confiées par la
puissance publique et notamment celle de protéger les citoyens et l’Etat contre
toutes les formes de criminalité organisée.
M.
Luc Hallade ne doute pas d’un seul instant que les actuelles autorités et
celles qui seront issues des prochains scrutins auraient à cœur de veiller à ce
que les engagements pris par le gouvernement soient suivis d’effet. La réussite
des actions que la France mène dépend avant tout d’une volonté et d’une
impulsion politique pour une planification de soutiens qui sont apportés à la
Rdc par ses partenaires. Il a souhaité que très prochainement que se tienne la
première réunion du comité de pilotage de ce projet qui permettra de définir le
calendrier des actions à mener et de lancer les premières activités.
Pour
le vice-premier ministre de l’Intérieur de la sécurité, M. Adolphe Lumanu, la
paix, la sécurité et surtout la démocratie conduisent au développement. Dans
quelques semaines, la Rdc va renouveler ses institutions démocratiques par les
urnes. Si en 2006 chaque leader politique de la composante du 1+4 avait
derrière lui un groupe armé, le pays n’avait pas le contrôle ou le monopole de
la force. Ce qui n’est plus le cas en 2011.
A
ce jour, le gouvernement a devant lui des foules qui veulent manifester et qui
ne sont pas armées. Il lui importe de les encadrer. La police a un défi à
relever, à travers elle le ministère de l’Intérieur et de la sécurité, sa
formation pour qu’elle devienne effectivement professionnelle. Elle doit
surtout œuvrer dans le respect des droits de l’homme.
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