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jeudi 21 avril 2011

Province du Bas-Congo, la population locale exige le départ du procureur de Tshela dans le Bas-fleuve

En visite de travail au Bas-Congo, les habitants de la cité de Tshela se sont ligués samedi 8 janvier 2011 comme un seul pour exiger du ministre de la Justice et des Droits humains le départ de leur juridiction du procureur de Tshela, M. Léon Kahindo. Il lui est reproché d’envoyer les justiciables sans raison valable en prison et des arrestations arbitraires. En plus, les justiciables ont dénoncé les frais exorbitants qu’ils payent comme frais de justice ou des amendes.
Devant la tribune officielle où se trouvait le procureur incriminé, des manifestants portaient une banderole où il était écrit « Tshela demande le départ du procureur Léon Kahindo ». Pendant que le ministre parlait de la tolérance zéro, un jeune courageux a demandé la parole au ministre qui la lui a accordée.
« Nous sommes contents de votre passage dans la cité de Tshela. Vous êtes ministre de tous les Congolais même si vous êtes ressortissant de Tshela. Nous avons beaucoup de préoccupations à vous soumettre. Nous vivons à Tshela comme si nous sommes dans un autre pays. Nous entendons parler de « Tolérance zéro ». Moi qui vous parle, j’étais devant la Cour d’Appel pour un dossier. Nous avons constaté qu'une personne a été condamnée à 15 ans de prison sans preuve… et la personne qui l’a traduite en justice n’a pas été identifiée. Mais j’ai payé l’argent au président du Tribunal de Grande Instance et à ses deux juges pour m’accorder la liberté provisoire. Par après, on me dira que ce n’est plus l’argent pour la liberté provisoire mais cet argent servait à mon acquittement ».
Pour sauver le procureur de cette humiliation, le ministre tentait de l’interrompre et l’orateur s’excuse auprès de celui qui a en charge la justice nationale pour poursuivre son raisonnement. « On m’a donné une punition que j’ai désapprouvée. Vous allez vous entretenir avec des notables. C’est moi qui parle mais c’est la voix de la population toute entière. Votre procureur… ( le ministre tentait de nouveau de l’interrompre et son interlocuteur insiste M. le ministre vous êtes venu pour nous et laissez-moi parler ». La population applaudie…
Le ministre de la Justice Luzolo Bambi
« Excellence, vous êtes venu nous voir. Notre procureur, toute la population qui est présente sur ce lieu a écrit sur la banderole qui est postée devant vous. La population dit son ras-le-bol de toutes les tracasseries judiciaires dont elle est victime dans ce district. C’est vous qui nous envoyez les gens de cet acabit. Nous voulons voter pour Joseph Kabila comme chef de l’Etat cette fois-ci à 100 pour cent. Mais nous avons des chefs qui arrivent dans ce coin pour tracasser la population locale. Les habitants sont mal à l’aise de leur présence ».
« Nous vous demandons en profitant de votre présence de prendre des dispositions. Écouter les déclarations des notables, de la jeunesse et toutes les autres catégories. Après les avoir écoutés (applaudissements…) ne dites pas que je rentre d’abord et vous oubliez tous les problèmes que nous venions de porter à votre connaissance. Ca ne serait pas bon. Notre souhait est que notre territoire soit un territoire de la paix, qu’il ne soit pas mal côté. Prenez des dispositions en écoutant toutes les couches de la population sur le comportement du procureur de la République… (Applaudissements nourris).
Lorsqu’un chef arrive et après avoir écouté la population, il prend la décision.
Le ministre reprend la parole qu’il venait de céder auparavant à ce jeune homme. « J’ai reçu votre message cinq sur cinq ». (Applaudissements...)
Quelques jours après le passage du ministre de la Justice dans la cité de Tshela, le président de la société civile, le Révérend Rock Ngoma a révélé que le procureur avait été rappelé à Matadi et a regagné son poste d’attache à Tshela moins d’une semaine après le passage du ministre de la Justice dans cette contrée du pays. Les justiciables de Tshela continue à observer les gestes et les faits de ce procureur. Car ils savent que lorsqu’une personne blessée dans son amour propre dans des pareilles circonstances, les réactions ne peuvent qu’être négatives. Le mariage entre population de Tshela et son procureur est sur le point de divorce.

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