L’officier du ministère public a requis de nouveau des peines complémentaires à l’égard de tous les huit policiers poursuivis pour le double assassinat de Floribert Chebeya et de Fidèle Bazana. C’était à l’audience du 25 avril 2011 à la Prison centrale de Makala où siège en chambre foraine la Cour militaire de Kinshasa-Gombe. Et pourtant cette audience était consacrée aux plaidoiries des avocats de la défense.
Il a avait omis à l’audience du 14 avril des peines complémentaires dont la destitution de l’inspecteur principal Daniel Mukalay wa Mateso, l’inspecteur Georges Kitungwa Amisi, l’inspecteur Christian Ngoy Kenga Kenga, l’inspecteur Paul Mwilambwe, l’inspecteur adjoint Ngoy Mulongoy et le commissaire de police Michel Mwila wa Kubambo. Cela concerne ces officiers de la police. Pour les sous officiers, l’organe poursuivant a dit qu’il plaise à la Cour de prononcer la peine complémentaire de dégradation à l’égard de sous commissaire principal Blaise Mandiangu Buleri et le sous commissaire adjoint Jacques Mugabo.
Quant aux objets saisis, le ministère public s’est prononcé pour que la cour ordonne la restitution à l’Ong la Voix des sans voix pour les droits de l’homme -Vsv- de la voiture Mazda 626 dans laquelle se trouvait le corps sans vie de Floribert Chebeya. Mais aussi qu’elle ordonne la restitution de la jeep Landrover 238 appartenant à la Brigade Canine de la police et enfin d’ordonner la restitution à l’Etat congolais d’effets militaires saisis dans cette affaire.
Il est à noter que la loi prévoit que tout militaire et assimilé -les policiers étant des militaires par assimilation- est d’office renvoyé de l’armée ou de service en cas de condamnation pour vol ou détournement d’effets militaires. Avec ce réquisitoire additif fait par le ministère public, la défense a sollicité une courte remise pour lui permettre de rencontrer le réquisitoire du ministère public et les parties civiles. La défense a estimé vouloir éviter de tomber dans les plaidoiries additives et incomplètes.
Peu après, Me Jean-Marie Kabengela, l’un des avocats des parties civiles est revenu sur l’incident qui avait été soulevé à l’audience du 14 avril relatif à la présence de l’un des fugitifs Paul Mwilambwe à l’Inspecteur général de la Police nationale congolaise. Il aurait été conduit vers l’Auditorat général des Fardc. Il a affirmé qu’il s’y est rendu et il a vu Paul Mwilambwe. Me Kabengela l’a dit avec certitude et ce n’était pas une rumeur.
Par rapport en la jurisprudence en la matière en se référant à l’arrêt Alamba rendu par la Haute cour militaire en octobre 2004, un prévenu qui était en fuite, en pleine instruction, Costa ayant été aperçu à Kinshasa a été appréhendé et traduit directement devant le juge.
Les parties civiles se sont posées la question comment l’Auditeur général audiencier peut-il expliquer le défaut par lui de déférer Paul Mwilambwe devant la cour. « Peut-il confirmer que Mwilambwe que nous avons vu est encore en vie à la date d’aujourd’hui ? Cela nous insécurise nous des parties civiles. Ce sont deux incidents qui nous atteignent dans notre confiance devant votre cour et dans la poursuite de cette affaire », a indiqué Me Kabengela.
Le ministère public a reconnu avoir eu vent de cette rumeur faisant état de la présence du prévenu Paul Mwilambwe à l’Inspection générale de la Police. Il a été instruit par l’Auditeur général de se transporter sur le lieu pour vérifier cette information. En arrivant sur place, l’équipe du parquet militaire n’est pas arrivé à mettre la main sur ce prévenu fugitif.
Le Colonel Eddy Nzabi a déclaré qu’une fois arrêté, le policier Paul Mwilambwe le présentera devant la cour et requérir le rabat du défaut pour redemander de le juger contradictoirement. Une autre rumeur aurait circulée sur la mort de ce policier après qu’il soit arrêté. L’organe poursuivant a souligné qu’il ne dispose pas d’éléments sur cette rumeur. Il a promis de recueillir toutes les informations et les mettre à la disposition de la cour à l’audience de ce jeudi.
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