En visite de travail au
Bas-Congo, les habitants de la cité de Tshela se sont ligués samedi 8 janvier
2011 comme un seul pour exiger du ministre de la Justice le départ de leur
juridiction du procureur de Tshela, M. Léon Kahindo. Il lui est reproché d’envoyer
les justiciables sans raison valable en prison-arrestations arbitraires. En
plus, les justiciables ont dénoncé les frais exorbitants qu’ils payent comme
frais de justice ou des amendes.
Devant la tribune officielle où
se trouvait le procureur incriminé, des manifestants portaient une banderole où
il était écrit « Tshela demande le départ du procureur Léon
Kahindo ». Pendant que le ministre parlait de la tolérance zéro, un jeune
courageux a demandé la parole au ministre qui la lui a accordée.
« Nous sommes contents de
votre passage dans la cité de Tshela. Vous êtes ministre de tous les Congolais
même si vous êtes ressortissant de Tshela. Nous avons beaucoup de
préoccupations à vous soumettre. Nous vivons à Tshela comme si nous sommes dans
un autre pays. Nous entendons parler de « Tolérance zéro ». Moi qui
vous parle, j’étais devant la Cour d’Appel pour un dossier. Nous avons constaté
une personne a étét condamnée à 15 ans de prison sans preuve ( la population
acclame) et la personne qui l’a traduite en justice n’a pas été identifiée.
Mais j’ai payé l’argent au président du Tribunal de Grande Instance et à ses
deux juges pour m’accorder la liberté provisoire. Par après, on me dira que ce
n’est plus l’argent pour la liberté provisoire mais cet argent servait à mon
acquittement ».
Pour sauver le procureur de
cette humiliation, le ministre tentait de l’interrompre et l’orateur s’excuse
auprès de celui qui a en charge la justice nationale pour poursuivre son
raisonnement. « On m’a donné une punition que j’ai désapprouvée. Vous
allez vous entretenir avec des notables. C’est moi qui parle mais c’est la voix
de la population toute entière. Votre procureur… ( le ministre tente de nouveau
de l’interrompre et son interlocuteur insiste M. le ministre vous êtes venu pour
nous et laissez-moi parler ». La population applaudie…
« Excellence, vous êtes
venu nous voir. Notre procureur, toute la population qui est présente sur ce
lieu a écrit sur la banderole qui est postée devant vous. La population dit son
ras-le-bol de toutes les tracasseries judiciaires dont elle est victime dans ce
district. C’est vous qui nous envoyez les gens de cet acabit. Nous voulons
voter Joseph Kabila comme chef de l’Etat cette fois-ci à 100 pour cent. Mais
nous avons des chefs qui arrivent dans ce coin pour tracasser la population
locale. Les habitants sont à l’aise de leur présence ».
« Nous vous demandons en
profitant de votre présence de prendre des dispositions. Écouter les
déclarations des notables, de la jeunesse et toutes les autres catégories.
Après les avoir écoutés (applaudissements…) ne dites pas que je rentre d’abord
et vous oubliez tous les problèmes que nous venions de porter à votre
connaissance. Ca ne serait pas bon. Notre souhait est que notre territoire soit
un territoire de la paix, qu’il ne soit pas mal côté. Prenez des dispositions
en écoutant toutes les couches de la population sur le comportement du
procureur de la République… (Applaudissements nourris).
Lorsqu’un chef arrive et après
avoir écouté la population, il prend la décision.
Le ministre reprend la parole
qu’il venait de céder auparavant à ce jeune homme. « J’ai reçu votre
message cinq sur cinq ». (Applaudissements...)
Quelques jours après le passage
du ministre de la Justice dans la cité de Tshela, le président de la société
civile, le Révérend Rock Ngoma a révélé que le procureur avait été rappelé à
Matadi et a regagné son poste d’attache à Tshela moins d’une semaine après le
passage du ministre de la Justice dans cette contrée du pays. Les justiciables
de Tshela continue à observer les gestes et les faits de ce procureur. Car ils
savent que lorsqu’une personne blessée dans son amour propre dans des pareilles
circonstances, les réactions ne peuvent qu’être négatives. Le mariage entre
population de Tshela et son procureur est sur le point de divorce.
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