Kinshasa-Paris, le 23 avril 2013 – L’Association
congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ) est très préoccupée par le climat
de persécution dont sont victimes le député Eugène Diomi Ndongala, président du
parti Démocratie Chrétienne (DC), et 12 défenseurs des droits de l’homme de
Bandundu.
Le député Eugène Diomi Ndongala est poursuivi pour
« viol et entretien d’un mouvement insurrectionnel dénommé imperium ».
Le 8 avril 2013, il a été nuitamment enlevé par la police, conduite par le
colonel Kanyama, détenu d’abord dans un lieu secret, et le lendemain conduit au
Parquet général de la République (PGR) où il sera finalement informé de
l’existence d’un mandat d’arrêt émis contre lui depuis le 18 janvier 2013.
Cette arrestation arbitraire est équivaut à un
enlèvement non du fait qu’elle a été effectuée la nuit, soit aux environs de
22h 30, à l’aide de violence et sans mandat, mais surtout en absence, dans le
dossier au Parquet général de la République, d’un quelconque mandat de
comparution préalable.
Le 16 avril 2013, la Cour Suprême de Justice, statuant
sur la validité de sa détention, a rendu une ordonnance l’assignant en
résidence surveillée.
L’ACAJ rappelle que cet enlèvement intervient après
plusieurs autres actes irréguliers posés contre lui tant par le PGR que la
police tels que : l’occupation du siège de son parti politique Démocratie
Chrétienne (DC) sans motif valable; la perquisition sans mandat et pillage de
ses biens s’y trouvant; l’ouverture des poursuites pénales contre lui sans
l’autorisation préalable de l’Assemblée nationale; la violation de son droit à
la présomption d’innocence par le PGR en tenant une conférence de presse au
cours de laquelle il avait allégué des accusations contredisant celles
contenues dans son propre réquisitoire daté 19 juillet 2013 adressé à
l’Assemblée Nationale.
Le Colonel Kanyama au milieu |
Le 18 janvier 2013, son Attaché de presse, M.Verdict Nkoba
Mituntia, ainsi que 3 militants de la plate-forme politique Majorité
Présidentielle Populaire (MPP) : M. Stallone Katumba Mumpoy, Katumba
François, Kabungana Marie-Josée, ont été enlevés nuitamment de leurs domiciles
et conduits vers une destination inconnue par des agents de sécurité. Ils n’ont
réapparu en public que lors de leur présentation, par le Ministre de
l’intérieur, à la presse comme faisant partie d’un « groupe », que le
député Diomi Ndongala aurait entretenu, pour renverser le régime en place.
Ces personnes suspectées de vouloir tuer Kabila |
Eugène Diomi Ndongala |
Aussi, l’ACAJ dénonce la condamnation de 12 défenseurs
des droits de l’homme de Bandundu, intervenue à l’issue d’un procès injuste et
inéquitable depuis le premier jusqu’au deuxième degré.
Elle relève que tant dans le cas du député Diomi
Ndongala que celui de 12 défenseurs des droits de l’homme de Bandundu, la
justice a été instrumentalisée par le Gouvernement.
Elle dénonce cet état de chose et recommande à la
justice de garantir les droits et libertés fondamentaux de citoyens, et au
Gouvernement de faire libérer le député Diomi Ndongala, son attaché de presse,
les membres de son parti DC et les 12 défenseurs des droits de l’homme.
Fait à Kinshasa, le 23 avril 2013
ACAJ
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