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vendredi 5 avril 2013

Affaire Yangambi : une plainte déposée contre un général magistrat militaire pour torture



Cette plainte a été déposée contre les personnes suivantes
1. MUKUNTU KIYANA Tim (dont le nom principal est également, sur certains documents officiels, orthographié MUKUNTO), Général de Brigade, Premier avocat général des forces Armées (toujours en fonction), magistrat du « ministère public » et, tout à la fois, en tant que président de la commission mixte sécuritaire (à la composition et aux attributions « peu claires » voire “illégales”), auteur de la réquisition d'information auprès de la Direction des Renseignements Généraux et des Services spéciaux (DRGS) de la Police Nationale Congolaise (PNC) concernant l’affaire Yangambi et, à ce titre, commanditaire de l'arrestation arbitraire, des actes de torture, et des auditions menées concomitamment aux actes de torture; ancien Président de la tristement célèbre « Cour d'ordre militaire », le général Mukuntu est, par ailleurs, connu pour ses injonctions comminatoires adressées aux magistrats militaires (dont il peut promouvoir ou casser la carrière) ; il est, en outre, suspecté d'avoir « bloqué » l'arrêt de la Cour Suprême de Justice (CSJ) portant cassation de l'arrêt rendu par la Haute Cour Militaire (HCM) dès lors que le troisième moyen de la requête en cassation introduite contre l'arrêt de la HCM reprochait à ladite cour d'avoir fait foi à des actes de poursuite litigieux « alors que ceux-ci ont été posés par un magistrat qui n'a pas prêté serment et partant sans qualité », à savoir le général Mukuntu lui-même;

2. MUKALAY WA MATESO Daniel, Colonel, Inspecteur principal de la Police Nationale congolaise, directeur-adjoint chargé des OPS à la DGRS ; principal auteur du “complot policier” ayant conduit à l’arrestation, à l’emprisonnement et à la condamnation de Firmin Yangambi, d’Eric Kikunda et de Benjamin Olangi; responsable direct des faits de tortures commis sous ses ordres par ses collaborateurs; ayant ordonné à Georgette Nsengambo de rédiger des faux pour “régulariser la procédure” et couvrir les actes de torture perpétrés sur les personnes interrogées; connu également pour son implication dans l'affaire dite des « officiers de l'Equateur » et dans l'assassinat de Floribert Chebeya et actuellement détenu à la prison de Makala ;

3. NGOY KENGA KENGA Christian, Major, Inspecteur de la Police nationale congolaise, commandant du bataillon SIMBA de la Police d'Intervention Rapide (PIR); adjoint du colonel Mukalay et exécutant direct des actes reprochables qui sont imputable à celui-ci ; connu pour son implication dans l'assassinat de Floribert Chebeya et actuellement en fuite ;

4. ZELWA KATANGA DJADJIDJA, Colonel, Commandant du bataillon PM de la Ville de Kinshasa, responsable de l’arrestation et de la détention arbitraires d’Eric Kikunda et Benjamin Olangi et des premiers actes de torture commis avant le transfert des personnes arrêtées dans les locaux de Kin-Mazière (coups, morsures, simulacre d’enterrement, simulacre d’exécution par les armes, etc);
5. NSENGAMBO BEMBANDA Georgette, Commissaire principal de police et officier de police judiciaire (cette qualité lui étant, par ailleurs, contestée), auteur de faux “pour besoin de régularisation de la procédure” dans le cadre de l'affaire Yangambi et ayant, sur ordre du colonel Mukalay, recueilli et consigné des aveux dont la HCM elle-même (arrêt rendu en appel) a estimé qu’ils avaient été “obtenus par la torture”

Ces agents publics - fonctionnaires de police, membres des forces armées, juristes et magistrats - se sont illustrés par des agissements portent gravement atteinte à la sécurité des personnes et de leurs biens et aux droits de la personne humaine : atteintes à la liberté d'opinion et à la liberté d'expression, arrestations arbitraires, usage de la torture (coups, morsures, simulacre d'enterrement et d'exécution, écrasement des testicules, etc ; auditions menées concomitamment à des actes de torture dans les locaux de Kin-Mazière), « coalitions d'agents publics » consistant à monter des complots policiers et/ou judiciaires contre des personnes considérées comme opposantes, « associations de malfaiteurs » visant à attenter aux droits et aux propriétés des personnes, atteintes au droit à un procès équitable, déni de justice, voire recours à des « lettres de cachet ».

Les actions de ces agents publics, ayant agi « en marge” ou, plus exactement “en dehors” de la loi , contrarient gravement les efforts que le peuple congolais entreprend en vue du redressement économique du pays et du mieux-être de sa population. Ils jettent, en effet, le discrédit sur l'Etat, nuisent à la réputation de la RDC à l'étranger (et, partant, font ce qu'on appelle « le jeu de l'ennemi »), trahissent et détruisent les valeurs humanistes dont se réclament le peuple congolais (lire à ce propos, notamment, dans Le Potentiel du 1er avril 2013, la lettre ouverte, adressée par le sénateur Modeste Mutinga au Président de la République, concernant « la justice, valeur d'humanité et grandeur des Nations » ) et empêchent le pays des Paul Panda Farnana, Simon Kimbangu, Patrice-Emery Lumumba, Denis Mukwege et de tant d'autres congolais « intègres et vertueux » de devenir un véritable Etat de droit ou, comme le demande Modeste Mutinga, dans l'article cité ci-dessus,
« un Etat et une société bâtis sur le sens et le respect des normes, de la loi, du droit, de la justice et de l'équité en tant que valeurs d'humanité et conditions de la grandeur de tout peuple et de toute la nation »
.
Sans doute, y a-t-il lieu d'informer l'importante communauté congolaise à l'étranger (dont, d'ailleurs, certains membres pourraient témoigner personnellement des "complots policiers », des « complots judiciaires" et des "actes de tortures" dont ils ont, eux-mêmes, été victimes en RDC avant de parvenir à se réfugier à l'étranger) et, particulièrement, la communauté des Belges d'origine congolaise, de cette initiative courageuse d'Eric Kikunda et de son conseil, Me Georges-Henri Beauthier, et de les remercier au nom de toutes les personnes maltraitées, humiliées et torturées qui se retrouvent "jetées aux oubliettes" à la prison de Makala ou dans d'autres centres de détention de la RDC après avoir été arrêtées, jugées et condamnées injustement du fait des agissements coupables de CERTAINS agents publics ayant agi sciemment et délibérément en dehors de la loi.

Fraternellement et à se revoir très bientôt
Kinshasa, le mercredi 3 avril 2013
Didier de Lannoy
PS : copie de ce courriel (cci) est adressé à différentes autres personnes intéressées (ou qui pourraient l’être)

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