Brazzaville, Congo, 9 mars 2015 - Abritant le deuxième massif forestier du
monde qu’est le bassin du Congo, l’Afrique centrale devra tirer profit des
opportunités qu'offre l'industrie forestière pour la transformation des
économies de la sous-région. Pour ce faire, les pays de la zone devront évoluer
progressivement vers la transformation poussée des produits forestiers,
notamment en s’engageant dans des activités de deuxième et troisième
transformation desdits produits. C’est là, la recommandation principale des
travaux de la 31ème session du Comité Intergouvernemental d'Experts (CIE)
de l’Afrique centrale qui s'est achevée ce soir, à Brazzaville, en République
du Congo.
Conviés
à la session par la Commission Economique des Nations Unies pour l'Afrique
(CEA) en collaboration avec le Gouvernement congolais, les experts ont longuement
examiné les défis auxquels les pays de la sous-région sont confrontés dans leur
effort pour faire du secteur forestier une véritable source d’industrialisation
et de diversification de leurs exportations.
Pour
Monsieur Léon Raphaël Mokoko, Ministre Délégué du Plan et de l’Intégration de
la République du Congo, le développement de l'industrie forestière pour la
transformation structurelle des économies d’Afrique Centrale
viendrait corriger l’état de vulnérabilité des économies de la sous-région aux
chocs exogènes liés aux fluctuations du marché des matières premières.
Selon
les experts, même si le taux de transformation de ces matières premières, en
l’occurrence les grumes et produits forestiers non ligneux (PFNL) est passé de
42 % au cours de la période 1993-1999 à 54 % au cours de celle allant de 2005 à
2008 dans la sous-région, les acteurs du secteur se sont focalisé
principalement sur la « première transformation » qui se limite au sciage,
suivi du déroulage du bois après la récolte. Ce niveau de transformation est
peu bénéfique pour les économies concernées en comparaison avec les avantages à
obtenir de deuxième et troisième transformations, qui comprennent des
activités plus porteuses de valeurs ajoutée et de création d’emplois telles que
la production des contreplaqués (deuxième transformation), des portes, des
meubles et des parquets (troisième transformation).
C’est
pourquoi les experts proposent aux Etats, acteurs économiques et partenaires au
développement de la sous-région, de créer les conditions pour développer une
véritable industrie de transformation au moyen d’investissements dans les
équipements, la formation approfondie dans les métiers du secteur,
l’identification des nouvelles pistes de financement et le versement de leurs
contributions au Fonds pour l'Economie Verte en Afrique Centrale (FEVAC). Ils
ont aussi recommandé que des efforts soient faits pour rendre le marché
intérieur du secteur forestier plus attractif en préservant la paix et en
développant des infrastructures, notamment celles de transport. Enfin, ils
ont prôné le renforcement de la présence des acteurs locaux sur les
marchés d’exportation par leur engagement dans la chaîne des valeurs mondiales
des produits forestiers et l’élimination des obstacles tarifaires et non
tarifaires au commerce sous-régional des produits forestiers.
Rappel sur le CIE
Le Comité
Intergouvernemental d'Experts (CIE) est l'instance statutaire de supervision de
chaque bureau sous-régional de la CEA. Il a été établi par l'Assemblée Générale
de l’ONU en tant qu'organe subsidiaire de la Conférence des Ministres africains
des Finances, de la Planification et du Développement Economique. Son mandat
est de délibérer sur les questions de développements actuels et émergents au
niveau sous-régional et de faire des recommandations pour la coordination et
l'harmonisation des politiques socio-économiques entre les Etats membres.
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