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lundi 16 mars 2015

Détention d'un diplomate américain à Kinshasa

Le directeur de la division Démocratie, Droits et Gouvernance de l’Agence américaine pour le développement international (USAID), Kevin Sturr, a été détenu par les autorités congolaises avec des journalistes et d’autres personnes ayant participé à une conférence de presse qui s’est tenue à Masina, le dimanche 15 mars 2015.

Bien que l’Ambassade des Etats-Unis à Kinshasa n’a pas encore été officiellement informé de la raison de sa détention, elle tient à souligner que Kevin Sturr participait à une conférence de presse portant sur un événement de la société civile qui a rassemblé des jeunes Congolais et certains jeunes activistes du continent en vue d’un échange d’idées sur l’importance de l’engagement citoyen dans le processus politique. Un concert devait se tenir après la conférence de presse. Cet événement, sponsorisé en partie par le gouvernement des Etats-Unis, est l’une des diverses activités que le gouvernement américain soutient et auxquelles prennent part les jeunes et la société civile, dans le cadre de notre engagement global visant à encourager la prise en compte d’un large éventail d’opinions. Ces groupes de jeunes connus, respectés et non-partisans et les organisateurs des événements de ce week-end comptaient promouvoir la participation de la jeunesse congolaise au processus politique et encourager les jeunes à exprimer leurs points de vue sur les questions qui les concernent. Des membres du gouvernement congolais et des partis de la coalition au pouvoir étaient invités et certains d’entre eux étaient présents lors de cet événement.

JED dénonce un nouveau coup dur porté contre la liberté de l’information à Kinshasa

Journaliste en danger (JED)  et Reporters sans frontières exigent la libération immédiate d'Erick Izami, journaliste d’Antenne A, détenu en toute illégalité depuis plus de 24 heures  par l’Agence Nationale de Renseignement (ANR) pour avoir assisté à une conférence de presse animée par des activistes des droits de l’homme.
Le journaliste de la chaîne privée congolaise a été arrêté par l’Agence Nationale de Renseignement (ANR) le 15 mars 2015 dans l'après-midi alors qu'il couvrait le lancement d'un nouveau groupe de la société civile à Kinshasa. Il est depuis toujours détenu dans les cachots de l'ANR, en toute illégalité.
Trois autres journalistes de la presse internationale, (Federico Scoppa) photographe de l’AFP, une correspondante de la radio-télévision belge (RTBF) et un caméraman de la (BBC) ont également été arrêtés en même temps que le journaliste de la chaîne privée congolaise et amenés dans les locaux de l'ANR où ils ont été détenus plusieurs heures avant d'être relâchés. 
Leurs téléphones leur ont été confisqués
Tous couvraient une réunion d’échange organisée par des activistes congolais, sénégalais et burkinabés des droits de l’homme pour le lancement du groupe Filimbi (Sifflets), sur le thème de « l’engagement citoyen” et les manifestations pacifiques ».
JED et RSF condamnent cette arrestation brutale et l'intrusion des services de renseignement pour empêcher les journalistes de faire leur travail. L’arrestation et la détention des professionnels des médias en plein exercice de leur profession constituent une violation flagrante de la liberté de l’information. Plus encore, empêcher le débat et le dialogue sur  les nouveaux modes d'organisation de la société civile revient à un acte de censure intolérable alors que la RDC devrait se préparer le mieux possible aux échéances démocratiques à venir. Cet acte arbitraire d'autoritarisme témoigne de la crispation et la peur des autorités congolaises devant toute possibilité de débat citoyen.
JED et RSF demandent instamment aux responsables de l’ANR et aux autorités gouvernementales ayant en charge le secteur de la sécurité et les médias de procéder à la mise en libération immédiate et sans conditions du journaliste Erick Izami et de cesser leurs intimidations à l'encontre de la communauté des médias en RDC.
Plusieurs organisateurs du rassemblement ont également été arrêtés. Parmi eux des dizaines de Congolais du nouveau mouvement Filimbi ainsi qu'un représentant du mouvement Balais Citoyen du Burkina Faso, Oscibi Johann,  et Fadel Barro, coordonnateur du mouvement « Y en a Marre » du Sénégal. Ces deux mouvements avaient participé à mettre en œuvre des transitions politiques dans leurs pays.
Interrogé par la BBC au soir des arrestations, Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement a affirmé que les participants arrêtés étaient des « instructeurs militaires qui préparaient une insurrection ».
Au cours des derniers mois, le gouvernement congolais s'est illustré par la censure et les actes d'intimidations à l'encontre des médias.                                       



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