Le directeur de la division Démocratie, Droits et
Gouvernance de l’Agence américaine pour le développement international (USAID),
Kevin Sturr, a été détenu par les autorités congolaises avec des journalistes
et d’autres personnes ayant participé à une conférence de presse qui s’est
tenue à Masina, le dimanche 15 mars 2015.
Bien que l’Ambassade des Etats-Unis à Kinshasa n’a pas encore
été officiellement informé de la raison de sa détention, elle tient à souligner
que Kevin Sturr participait à une conférence de presse portant sur un événement
de la société civile qui a rassemblé des jeunes Congolais et certains jeunes
activistes du continent en vue d’un échange d’idées sur l’importance de
l’engagement citoyen dans le processus politique. Un concert devait se tenir
après la conférence de presse. Cet événement, sponsorisé en partie par le
gouvernement des Etats-Unis, est l’une des diverses activités que le
gouvernement américain soutient et auxquelles prennent part les jeunes et la
société civile, dans le cadre de notre engagement global visant à encourager la
prise en compte d’un large éventail d’opinions. Ces groupes de jeunes connus,
respectés et non-partisans et les organisateurs des événements de ce week-end
comptaient promouvoir la participation de la jeunesse congolaise au processus
politique et encourager les jeunes à exprimer leurs points de vue sur les
questions qui les concernent. Des membres du gouvernement congolais et des
partis de la coalition au pouvoir étaient invités et certains d’entre eux
étaient présents lors de cet événement.
JED dénonce un nouveau coup dur porté
contre la liberté de l’information à Kinshasa
Journaliste en danger (JED) et
Reporters sans frontières exigent la libération immédiate d'Erick
Izami, journaliste d’Antenne A, détenu en toute
illégalité depuis plus de 24 heures par l’Agence Nationale de
Renseignement (ANR) pour avoir assisté à une conférence de presse animée par
des activistes des droits de l’homme.
Le journaliste de la chaîne privée
congolaise a été arrêté par l’Agence Nationale de Renseignement (ANR) le 15
mars 2015 dans l'après-midi alors qu'il couvrait le lancement d'un nouveau
groupe de la société civile à Kinshasa. Il est depuis toujours détenu dans les
cachots de l'ANR, en toute illégalité.
Trois autres journalistes de la presse
internationale, (Federico Scoppa) photographe de l’AFP, une correspondante de
la radio-télévision belge (RTBF) et un caméraman de la (BBC) ont également été
arrêtés en même temps que le journaliste de la chaîne privée congolaise et
amenés dans les locaux de l'ANR où ils ont été détenus plusieurs heures avant
d'être relâchés.
Leurs téléphones leur
ont été confisqués
Tous couvraient une réunion d’échange
organisée par des activistes congolais, sénégalais et burkinabés des droits de
l’homme pour le lancement du groupe Filimbi (Sifflets), sur le thème de «
l’engagement citoyen” et les manifestations pacifiques ».
JED et RSF condamnent cette arrestation
brutale et l'intrusion des services de renseignement pour empêcher les
journalistes de faire leur travail. L’arrestation et la détention des
professionnels des médias en plein exercice de leur profession constituent une
violation flagrante de la liberté de l’information. Plus encore, empêcher le
débat et le dialogue sur les nouveaux modes d'organisation de la société
civile revient à un acte de censure intolérable alors que la RDC devrait se
préparer le mieux possible aux échéances démocratiques à venir. Cet acte
arbitraire d'autoritarisme témoigne de la crispation et la peur des autorités
congolaises devant toute possibilité de débat citoyen.
JED et RSF demandent instamment aux
responsables de l’ANR et aux autorités gouvernementales ayant en charge le
secteur de la sécurité et les médias de procéder à la mise en libération
immédiate et sans conditions du journaliste Erick Izami et de cesser leurs
intimidations à l'encontre de la communauté des médias en RDC.
Plusieurs organisateurs du rassemblement
ont également été arrêtés. Parmi eux des dizaines de Congolais du nouveau
mouvement Filimbi ainsi qu'un représentant du mouvement Balais Citoyen du
Burkina Faso, Oscibi Johann, et Fadel Barro, coordonnateur du mouvement «
Y en a Marre » du Sénégal. Ces deux mouvements avaient participé à
mettre en œuvre des transitions politiques dans leurs pays.
Interrogé par la BBC au soir des
arrestations, Lambert Mende, le porte-parole du gouvernement a affirmé que les
participants arrêtés étaient des « instructeurs militaires qui
préparaient une insurrection ».
Au cours des derniers mois, le
gouvernement congolais s'est illustré par la censure et les actes
d'intimidations à l'encontre des médias.
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