Le 25 février 2015 avec les
médias
MODERATEUR :
Bienvenue sur LiveAtState, la
conférence de presse internationale et interactive du gouvernement des
États-Unis. Nous avons reçu des questions de toute l'Afrique au cours des
semaines passées et si vous n’avez pas encore eu l’opportunité de poser vos
questions, vous pouvez le faire dans le coin inférieur gauche de votre écran.
Si vous avez des problèmes techniques, vous pouvez envoyer vos questions par
email à live@state.gov. Malheureusement, l’interprétation simultanée en
français et en portugais n’est pas disponible, mais nous pourrons vous fournir
une transcription juste après la présentation. J’aimerais accueillir de manière
particulière nos participants de tout le continent africain, en particulier de
nos ambassades d'Angola, du Burkina Faso, du Tchad, de la République
Démocratique du Congo, d'Éthiopie, du Gabon, de Guinée, du Kenya, de
Madagascar, du Sénégal, d’Afrique du sud, du Nigéria et du Togo.
Nous avons avec nous ce soir, pour la sixième
fois sur LiveAtState, une personne qui travaille aux affaires étrangères depuis
32 ans et qui est actuellement secrétaire adjointe aux affaires africaines,
Linda Thomas Griffin. Merci beaucoup d'être présente ce soir.
LINDA
THOMAS GRIFFIN : Merci, je suis
très heureuse d’être présente. Est-ce que je commence ?
MODERATEUR : Oui, allez-y.
LINDA
THOMAS GRIFFIN : Et bien j'aimerais
vous accueillir et vous Michael, étant donné que c'est la sixième fois que je
suis là et c'est la première fois que je suis avec vous. J’aimerais déjà
souhaiter la bienvenue à tous nos collègues qui viennent de toute l'Afrique. Je
suis très heureuse d'être ici avec vous aujourd'hui, et vous savez, c'est une
double opportunité aujourd'hui puisque nous avons le secrétaire adjoint d’État
aux affaires publiques, Doug Frantz, qui sera avec nous tout à l’heure. Nous
avons beaucoup de choses à mentionner aujourd’hui, les élections à venir, le
sommet UA-UE, la sécurité régionale, les difficultés économiques et les
opportunités parce que cette année va représenter beaucoup d'opportunités pour
les peuples, pour les nations d'Afrique, en particulier en ce qui concerne les
élections. De nombreux pays africains vont se rendre aux urnes au cours des
mois à venir, donc il est important de parler du rôle de la presse
internationale, et pour le soutien d’élections dans la paix et dans l’équité.
Ceci d’ailleurs s’applique au monde entier, y compris ici, aux États-Unis. Au
cours du mois dernier, je me suis rendue à Addis en tant qu'observatrice lors
du sommet de l'Union africaine et à Washington nous avons accueilli différents
membres de la société civile et de différents gouvernements dont 13 pays qui
étaient représentés, et d'autres pays du monde entier, et nous avons donc parlé
de la lutte contre l’extrémisme violent. Ces opportunités sont d’excellentes
opportunités pour les États-Unis de renforcer notre partenariat dans ce
domaine. Nous parlons de questions très complexes ici, qu’ ‘il s’agisse de
l’intégration économique, de fournir des opportunités pour les générations à
venir, et pour parler des menaces à la sécurité transnationale. Il n’y a pas
une seule organisation ou une seule nation qui puisse s'attaquer à ces
problèmes seule. Donc notre réponse doit être collective et la meilleure
manière de faire des progrès vers nos buts, c’est de travailler ensemble à des
solutions à long terme. Ceci étant, je vais m’arrêter là et donc je vais
écouter vos questions.
MODERATEUR : Première question du Nigéria. Aboubé demande : quel
est le rôle du gouvernement des États-Unis pour encourager le vote électronique
et pour éliminer la fraude dans le processus électoral en Afrique ?
LINDA THOMAS
GRIFFIN : Excellente question pour commencer.
Comme vous le savez, la promotion d’élections dans la paix, dans la
transparence et l’équité sur le continent africain est une haute priorité pour
les États-Unis. Donc nous avons appuyé le travail de la commission électorale
nationale du Nigéria au fur et à mesure de leur progrès vers un processus
électronique. Nous les aidons en ce sens depuis 1999 et nous allons continuer
de le faire. Il semble qu'actuellement, nous avons 75% des cartes, des bulletins
de vote, pardon, qui sont disponibles et
nous espérons que d’ici le 8 mars d’autres bulletins soient rassemblés, et
d’ailleurs nous encourageons tous ceux qui écoutent actuellement à aller
chercher ces bulletins de vote. Cette élection est une élection cruciale pour
l’Afrique. Nous l’observons de près. Elle aura lieu au 28 mars et je vous y
retrouverai.
MODERATEUR :
Question suivante du Sénégal de la
part de Christine. À l’époque où l’Union africaine s’appuyant sur les
organisations régionales africaines travaillent pour mettre en place une force
d'intervention opérationnelle, quelle doit être l'aide des États-Unis ?
Est-ce que c’est une aide directe, ou est-ce qu’il s’agit d’une aide par le
biais des Nations Unies, surtout en ce qui concerne le maintien de la
paix ?
LINDA THOMAS
GRIFFIN : Excellente question Christine,
d’ailleurs nous travaillons de manière très étroite avec l’Union africaine, au
fur et à mesure qu’ils avancent vers ces efforts de maintien de la paix. Nous
avons travaillé en Somalie avec la MESA, nous
avons travaillé avec l’Union africaine dans le cadre des efforts de
maintien de la paix jusqu’au transfert qui a été fait et nous avons beaucoup
travaillé pour soutenir les efforts contre le Boko Haram. Donc en fait nos
efforts sont multiples. Nous travaillons directement avec l’Union africaine.
Nous travaillons au soutien bilatéral avec des pays qui apportent leur
contribution aux efforts de maintien de la paix. Nous travaillons avec les
Nations unies s’il s’agit d’un groupe de travail de maintien de la paix des
Nations Unies. Donc nous n’avons pas une seule approche, mais ce que j’aimerais
vous dire, c’est que nous soutenons les efforts des pays africains dans le
maintien de la paix. Et l’Afrique est un excellent partenaire au cours de ces
dernières années.
MODERATEUR :
Richard de la RDC. Les mandats de
certains chefs de gouvernement se terminent cette année ou l’année prochaine.
Il y a des politiciens pro-Kabila qui pensent que les États-Unis exercent une
pression un peu trop intense sur Kabila. Pourquoi est-ce que les États-Unis pensent que Kabila doit se retirer
quoi qu’il en coûte ?
LINDA THOMAS
GRIFFIN : Vous savez, ce genre de décision
dépend de la constitution des pays africains. Notre politique est une politique
de soutien aux limites aux mandats et de soutien parce que cela représente en
fait la volonté du peuple africain. Donc nous ne sommes pas en train de mettre
la pression sur M. Kabila, mais nous vous demandons d’honorer votre
constitution, parce que c’est ce que nous disent les peuples d’Afrique, c’est
ce qu’ils désirent, et dans tous les sondages nous voyons que les peuples
africains préfèrent la transition. Encore une fois, il s’agit d’une politique
très large que nous appuyons au niveau mondial, pas seulement en RDC mais dans
le monde entier.
MODERATEUR :
Jean au Gabon. Quel est le soutien
militaire que le gouvernement du Nigéria reçoit des États-Unis dans sa lutte
contre le Boko Haram ? Est-ce que votre gouvernement prévoit d'aider les
pays tels que le Tchad et le Cameroun ? Quelle est l’aide qui leur est
apportée ?
LINDA THOMAS
GRIFFIN : Alors, j’aimerais commencer par
présenter mes condoléances à toutes les personnes qui dans la région ont perdu
des vies. Donc toutes ces personnes qui ont été affectées par le Boko Haram.
Nous travaillons avec le gouvernement du Nigéria depuis plus d’un an, même plus
longtemps que ça dans leur lutte contre le Boko Haram. Nous leur avons fourni de la formation, des
équipements ainsi que des informations par le biais de nos programmes de partage
des informations. Nous sommes très impliqués dans les cellules de fusion
d’informations qui existent et nous travaillons également de manière très
étroite avec les pays voisins et d’ailleurs je loue la décision qui a été prise
lors du sommet de l’Union africaine de soutenir la force de travail dans la
région en termes de la lutte contre le Boko Haram. J’ai rencontré vos présidents. J’ai rencontré
vos ministres des Affaires étrangères qui étaient présents ici l’année
dernière. Nous soutenons le Cameroun dans son travail. D’ailleurs cette semaine
nous avons envoyé de l'équipement et nous sommes en train de considérer
différentes demandes qui nous ont été faites par vos gouvernements, ainsi que
par d'autres gouvernements de la région. Nous souhaitons soutenir leurs efforts
dans la lutte contre la terreur qui est perpétrée par le Boko Haram dans toute
la région. Nous nous engageons à nous assurer que ces efforts réussissent.
MODERATEUR :
Question suivante du Kenya, de
Margaux Kesser, freelancer. Est-ce que vous pourriez nous dire ce qui se passe
en termes d’implication des États-Unis dans le maintien de la paix au Sud
Soudan, dans le processus de paix plutôt.
LINDA THOMAS
GRIFFIN : Alors, j’aimerais dire que les
efforts par le gouvernement Gade et surtout par le ministre de l'Éthiopie pour
trouver une solution à cette situation au Sud Soudan sont louables, et nous
avons travaillé de manière très étroite avec le gouvernement de la région pour
aider à trouver une solution de paix dans la région. Je dois dire que nous
avons été déçus parce qu’actuellement le processus de négociation est en perte
de vitesse. Notre envoyé spécial, l’ambassadeur Don Booth est dans la région et
il travaille en étroite collaboration avec les négociateurs Igades pour les
aider à trouver un moyen de ramener les différentes parties à la négociation à
la table de discussion. Mais je dois dire que leurs agissements nous ont déçus,
en dépit de tous les efforts qui avaient été faits pour essayer de trouver une
solution pour ramener la paix. La guerre au Sud Soudan a un impact énorme sur
les peuples du Sud Soudan. Et les millions de personnes qui ont dû quitter leur
domicile, les réfugiés, sont de plus en plus nombreux et il y a beaucoup de
personnes qui ne sont pas en mesure de cultiver leurs terres ou d'envoyer leurs
enfants à l'école à cause des agissements de certains individus ou de certains
partis qui se disputent au Sud Soudan.
MODERATEUR :
Question suivante de l'Ambassade
d'Angola, Alexander Kosseki, journaliste à TVTPA. Quel est l’engagement des
États-Unis dans la lutte contre l’Ébola ?
LINDA THOMAS
GRIFFIN : Alors merci pour cette question,
parce que cette lutte contre l’Ébola, c’est une lutte qui nécessite tous nos
efforts, et je dois dire que nous sommes très fiers de ce que nous avons réussi
à faire aux États-Unis et lorsque la décision a été prise de déployer des
troupes pour aider dans ces efforts au Libéria, et bien cela vraiment a donné
une impulsion à toute la communauté internationale. Nous avons travaillé de
manière étroite avec d’autres entités, des gouvernements, le gouvernement du
Libéria, les Nations Unie, pour trouver un moyen de mettre un terme à
l'épidémie de l’Ébola en Afrique du Sud. Je suis très heureuse de voir que nous
en sommes à un point où il y a moins de 10 cas, mais il y a encore du travail à
faire puisque ces différents pays doivent en arriver à avoir zéro cas. Et puis
il faut également pouvoir s’assurer qu’il n’y ait pas d’autre épidémie d’Ébola.
Par le biais de l’USA nous avons plus de 10 000 personnes qui sont aidées
financièrement. Le CDC a déployé plus de 200 personnes et nous allons continuer
de travailler dans la région jusqu’à ce que tout soit terminé. Notre engagement
est total et nous ne partirons pas tant que tout n’est pas terminé.
MODERATEUR :
Nicolas Champon de RFI France
demande : Certains observateurs ont dit que la démission de Russ Feingold en tant
qu’envoyé des États-Unis dans la région des Grands Lacs signifiera que la
président de la RDC sera moins sous pression et que la situation sera moins
observée par Washington et que cela aura un impact sur les élections.
LINDA THOMAS
GRIFFIN : Alors j’aimerais commencer par déjà
remercier le sénateur Feingold pour tout son
travail, pour tout ce qu’il a fait pour que nous puissions en arriver au point
où nous sommes actuellement, pressés de trouver une solution dans la région des
grands lacs, et j’aimerais répondre de manière catégorique à votre question.
Notre engagement va se poursuivre. Donc le Sénateur Feingold nous a amenés jusqu’à un certain point, mais
ce qu’il faisait c'était de suivre les instructions du secrétaire, et je suis
toujours engagée, le secrétaire est toujours engagé à trouver une solution pour
faire pression sur les gouvernements dans la région pour que les bonnes
décisions soient prises. Nous allons poursuivre nos efforts en ce sens et bien
sûr nous sommes déçus de ne plus avoir la voix du Sénateur Feingold pour porter
notre message, mais un autre envoyé sera nommé et cette personne continuera de
faire passer le même message et d’agir de la même manière que ce qu’a pu faire
le Sénateur Feingold .
MODERATEUR :
Daniel, d’Angola National Radio, pose
la question suivante : Quel est le point de vue des États-Unis sur la
lutte contre le terrorisme en Afrique ?
LINDA THOMAS
GRIFFIN : Notre engagement est total. Je vous
l’ai dit, nous avons tenu une conférence sur la lutte contre l’extrémisme
violent la semaine dernière et nous avons rassemblé 13 pays africains ainsi que
l’Union africaine ainsi que d’autres pays du monde entier pour justement
discuter de notre partenariat, ensemble, dans la lutte contre le terrorisme,
pas seulement en Afrique mais dans le monde entier. La question de l'Afrique
est une question qui nous préoccupe beaucoup. C'est une priorité pour nous.
Nous travaillons de manière étroite en Somalie avec nos partenaires dans la
lutte contre Al-Shabaab. Nous soutenons le travail en Afrique du Sud dans la
lutte contre le Boko Haram. Nous travaillons avec des partenaires au Mali, au
Niger, en Algérie, en Mauritanie pour lutter contre Al-Qaim et nous allons
continuer d’investir dans le soutien à nos amis et nos partenaires africains
pour nous assurer de mettre un terme à ces attaques terroristes qui ont un
impact négatif sur la croissance, qui ont un impact négatif sur la paix et sur
la sécurité et qui empêchent les jeunes d’atteindre leurs objectifs en termes
d’éducation et de prospérité sur le continent. Notre engagement est très fort,
et encore une fois, c’est un travail que nous ne pouvons pas faire seuls et que
les pays africains ne peuvent pas faire seuls. Nous devons travailler
ensemble.
MODERATEUR :
Théodore de l’Ambassade du Burkina Faso :
Quelle est la vision des États-Unis pour l’Afrique d’ici 2020 ?
LINDA THOMAS
GRIFFIN : Je crois que notre vision est
claire. Notre vision, c'est la vision africaine. C'est une vision de paix.
C'est une vision de sécurité. C'est une vision de prospérité. Et pour y
arriver, nous devons continuer d’être engagés par rapport à la gouvernance,
d’être engagés par rapport à la
transparence, et par rapport à la fin de la corruption afin d'aider à bâtir des
économies en Afrique qui fournissent des emplois qui permettent la prospérité
de tous les peuples africains. C'est un travail difficile, c'est l’adhésion que
nous avons aujourd’hui, et ce n’est pas quelque chose que nous pourrons
accomplir du jour au lendemain. J’espère que d’ici 2020 nous pourrons
revoir cette vision commencer à se développer et à devenir quelque chose de
concret sur le continent africain.
MODERATEUR :
Autre question de notre participant
d’Addis-Abeba. Néo d’Afro FM. Est-ce que les États-Unis sont prêts à aider et à
stabiliser toute instabilité qui pourrait se produire dans les processus
d’élection dans les différents pays d’Afrique ?
LINDA THOMAS
GRIFFIN : Comme vous le savez, en 2015 et en
2016, il y a plus d'une douzaines d'élections qui auront lieu sur le continent
africain, et nous travaillons en étroite collaboration dans les différents pays
où il y a des élections qui auront lieu pour assurer la paix pendant les
élections pour assurer qu'il y a transparence, qu'il y a liberté, et pour que
ces élections reflètent le point de vue des peuples qui se rendront aux urnes.
Il y a dans l'immédiat les élections au Nigéria et nous avons beaucoup
travaillé avec la Commission indépendante sur les élections au Nigéria. Vous
savez peut-être que j’ai parlé au Président Djega la semaine dernière pour
l’encourager dans son travail, afin qu’il poursuive son travail de soutien aux élections
dans le Nigéria. Et c’est quelque chose que nous ferons dans tout le continent.
Nous serons présents dans les différents pays,
par le biais de nos Ambassades, nous serons présents auprès des partis
politiques pour apporter notre soutien, pour fournir l'éducation aux citoyens
qui voteront pendant les élections. Nous serons présents dans tous les cas sans
exception pour nous assurer que tout ce que nous pouvons faire, tout ce qui est
possible soit fait pour donc soutenir la transparence des élections.
MODERATEUR :
Autre question de Kevin Kelly. Est-ce
que les États-Unis reconsidéreront leur avertissement aux voyageurs étant donné
la chute du tourisme dans la région, et est-ce que vous pensez que ce conseil
aux voyageurs a un impact sur le terrorisme, un impact négatif, étant donné la
perte d'emploi dû à la chute du tourisme ?
LINDA THOMAS
GRIFFIN : Alors je vais d’abord répondre à la
dernière partie de votre question. Je ne pense pas, d’ailleurs je vous le dis
de manière catégorique, nos conseils aux voyageurs ne contribuent pas à la
participation des gens au terrorisme. Et nous regrettons tout impact que ces
avertissements peuvent avoir. La solution, c'est la sécurité. La solution,
c'est s'assurer que lorsque des citoyens américains ou des citoyens de
n'importe où dans le monde se rendent dans n’importe quel pays du monde, qu’ils
se sentent en sécurité. Nous avons une responsabilité en tant que gouvernement
des États-Unis, d'avertir nos citoyens et de leur dire que s'il y a des risques
en termes de sécurité dans les pays dans lesquels ils se rendent, c’est quelque
chose de légal, de juridique. Il n'y a pas de compromis possible. Et nous ne
visons pas un pays spécifique. Nous ne visons pas le Kenya. Si vous vous rendez
sur notre site Web, vous verrez que nous avons des conseils aux voyageurs, des
avertissements dans le monde entier. Ceci est important pour que les citoyens
puissent assumer la responsabilité de leur sécurité en sachant ce qui se passe
dans les pays. Encore une fois en termes d'impact, c'est quelque chose qui est
regrettable. Nous souhaitons travailler avec le gouvernement du Kenya pour
aider à améliorer la sécurité sur la cote de manière à ce qu’il n’y ait pas ces
attaques, qu’il n’y ait pas de possibilité que les gens soient en danger lorsqu’ils
se rendent en vacances. Mais tant qu’il existe ce risque, en termes de
sécurité, nous nous devons d’avertir nos citoyens.
MODERATEUR :
Autre question du Kenya de Mohammed
Adou, Ostar Newspaper. Le président Obama a nommé un ambassadeur en Somalie depuis
5 ans. Pourquoi maintenant, l'Ambassade sera basée à Nairobi ? Pourquoi
pas dans un autre pays comme l’Éthiopie, ou Djibouti ?
LINDA THOMAS
GRIFFIN : Alors j’aimerais dire, pourquoi pas,
maintenant ? Il est grand temps, cela fait plus de 20 ans. Donc moi j'ai
été très heureuse hier de voir qu’enfin nous pouvions annoncer cette nouvelle
Ambassade. Ceci est un signe que la situation s’améliore et ceci indique que
nous sommes confiants que le pays est sur la bonne voie. Donc encore une fois,
pour moi c'est quelque chose de positif et donc ma réponse, c'est
"Pourquoi pas?" maintenant. Maintenant, quant à la question du lieu
de l'Ambassade, le Kenya est un lieu facile d'accès pour nous et facile pour
envoyer les gens à partir du Kenya vers la Somalie. J’espère à long terme que
nous allons ouvrir une Ambassade en Somalie et que nous n’aurons plus besoin
d'avoir cette Ambassade en exil. Mais c'est un signe positif. C'est un signe
que nous avançons dans le bon sens, que la Somalie avance dans le bon sens. Bien
sûr, on n'en est pas à une situation positive à 100% et c'est la raison pour
laquelle cette Ambassadeur n'est pas envoyé physiquement en Somalie, mais
l'Ambassadeur se rendra de manière régulière sur place pour entrer en lien avec
le gouvernement et le peuple de manière beaucoup plus régulière.
MODERATEUR :
Encore au Kenya, autre question de
radio Ergo de la part de Mohammed. La corruption force les gens à rejoindre des
gangs. Est-ce qu’on pourrait faire quelque chose par rapport à ça ?
LINDA THOMAS
GRIFFIN : La corruption comme je vous l’ai
déjà dit, c'est un cancer dans toute l'Afrique. Et la corruption a empêché
l'Afrique de réellement avancer dans ce siècle. En termes d'éducation, En
termes d’infrastructures et en termes de croissance. Et il y a beaucoup de
personnes dans tout le continent qui sont affectées par des dizaines de
milliards de dollars qui ont été volés de leur économie. Suite au Sommet
africain, ou plutôt pendant le sommet, il a été annoncé une initiative sur les
finances illicites et nous travaillons avec les pays d'Afrique afin de les
aider à s'occuper de la question de la corruption. Le gouvernement du Sénégal
s'est mis d'accord pour travailler avec nous dans ce domaine et nous
travaillons avec l'UA. Il y a une commission à très haut niveau qui a analysé
ces questions sous la présidence de l'ancien président Mbeki. De toute évidence
cela a un impact très négatif sur l’Afrique. Nous devons tous y travailler.
C’est quelque chose qui doit attirer l’attention des populations, de la presse
également qui doit pouvoir dénoncer ce genre de choses. Mais ce qui est
important, c’est que lorsque les peuples se rendent aux urnes, qu’ils votent
contre la corruption. Qu’ils élisent les politiciens qui ne soutiennent pas la
poursuite de cette corruption dans leurs économies, qui a conduit à d'énormes
problèmes éducatifs. Lorsqu'il n'est plus possible d'obtenir une bonne
éducation, lorsqu'il y a un impact sur l'emploi, nous avons par exemple au sein
de notre programme Diali qu’il y a eu plus de 50 000 jeunes qui se sont
portés candidats, 30 000 cette année. Nous allons bientôt annoncer les 500
jeunes qui vont être sélectionné au sein de cette bourse Mandela pour ce
programme. Nous voyons qu’il y a un nombre incalculable de jeunes qui se
rendent sur le site du programme. Je ne suis pas d’accord pour dire que la
corruption pousse les gens à s’impliquer dans la criminalité. En fait, cela pousse les jeunes à
s’impliquer, à prendre position contre la corruption pour qu’ils puissent
justement s’assurer que cette souffrance dont ils sont victimes ne se poursuive
pas à la génération suivante.
MODERATEUR :
Nous passons à Madagascar et nous
allons parler de la faune et la flore. Jacky demande : il y a des records
en termes de violation par rapport aux exports de faune et de flore, je donne
des exemples, le bois de rose, les tortues, les hippocampes, etc. Qu'est-ce que
vous faites par rapport à ça ?
LINDA THOMAS
GRIFFIN : Encore une fois, lors du sommet de
dirigeants africains, nous avons eu toute une séance sur la faune et la flore,
et la protection de la faune et la flore et nous travaillons étroitement avec
les dirigeants africains dans le cadre de cette initiative pour lutter contre
le trafic. Je sais qu’à Madagascar, il y a eu beaucoup de travail par le biais
du fonds sur le bois de rose, et ils s’assurent de faire tout leur possible
pour mettre un terme à ces trafics. Nous essayons de voir comment mieux
travailler avec d'autres gouvernements tels que le gouvernement de Chine ou
autres afin d'aider les pays africains à traiter ce problème.
MODERATEUR :
Question suivante sur le Sud Soudan
de Kevin Kelly. Est-ce que les États-Unis vont proposer une résolution au
conseil de sécurité des Nations Unies pour un embargo sur les exportations
d’armes ? Quand est-ce que les États-Unis vont mettre en place des mesures
positives contre ceux qui gâchent les cessez le feu et qui empêchent les
progrès vers la paix.
LINDA THOMAS
GRIFFIN : Les Nations Unies en tant
qu’organisation considèrent de manière très intense. Comment mettre en place
des mesures punitives contre le Sud Soudan ? Nous avons déjà puni certains
individus et nous pouvons en punir d’autres qui font obstacle au processus de
paix au Sud Soudan. Nous allons continuer de dialoguer avec les pays voisins du
Sud Soudan pour voir comment eux, également, peuvent participer dans ces
efforts pour faire comprendre à ceux qui sont impliqués dans la guerre qu'il
est inacceptable de continuer d'agir de la sorte. Et nous allons essayer de
nous assurer de les rendre responsables de leurs actions.
MODERATEUR :
Question suivante de Dakar, de
Frankie Tagger de l’AFP. Les États-Unis sont en train de diminuer leurs
opérations militaires dans la lutte contre l’Ébola en Afrique de l’Ouest. Il y
a eu une réussite absolue mais cette relation n’a pas toujours été bonne avec
le Libéria. Je ne sais pas si vous connaissez James Simmons qui parle de
l’histoire du Liberia et des anciens esclaves. Il décrit le Libéria comme
le batard oublié des États-Unis, qui a été négligé par les États-Unis. Comment
est-ce que vous caractériseriez la relation du Libéria et des États-Unis ?
Est-ce que les États-Unis pensent avoir une relation de responsabilité morale
étant donné l’historique de la relation, et est-ce que le pays est considéré
comme lieu stratégique du point de vue militaire ?
LINDA THOMAS
GRIFFIN : Alors je ne sais pas si je vais
pouvoir me souvenir de toutes ces questions, mais j’aimerais commencer par dire
que j’étais ambassadrice pendant quatre ans pratiquement au Libéria et la
présidente Sirleaf est d’ailleurs présente à Washington cette semaine. Nous
aurons une série de réunions avec elle pour réaffirmer notre relation, notre
partenariat avec ce pays. Vous avez tout à fait raison. Les efforts des
États-Unis dans la lutte contre l’Ébola ont connu une excellente réussite. Nous
avions plus de 2 800 troupes qui avaient été déployées en Afrique de
l’Ouest, qui ont accompli leur travail. Nous sommes en phase de transition,
nous ne tournons pas le dos mais nous sommes en phase de transition vers une opération
par des civils, avec un soutien à plus de 10 000 civils qui travaillent
dans la région et nous allons continuer de travailler avec ces pays. Nous ne
pouvons pas changer l’histoire du Libéria, mais nous pouvons changer l’avenir
du Libéria et nous travaillons de manière très étroite avec le gouvernement
pour nous assurer qu’ils restent dans la bonne voie, qu’ils continuent de bâtir
leur démocratie, et de promouvoir des opportunités pour le peuple et je crois
que le peuple du Libéria va continuer de voir le soutien du gouvernement des
États-Unis. Le Liberia a une histoire difficile. Il y a eu plus de 0 ans de
conflit, et suite à ce conflit, ils se sont trouvés confrontés à l'Ébola. Donc
très lentement ils commencent à sortir de cette maladie et nous travaillons
avec eux pour nous assurer d’arriver à aucun cas d’Ébola et commencer à rebâtir
le pays, de manière à ce que le peuple et en particulier les enfants du Liberia
aient un avenir.
MODERATEUR :
Alors Cabré, du Burkina Faso pose la
question suivante : étant donné la situation politique au Burkina Faso,
est-ce que le Burkina Faso est toujours éligible pour un nouveau contact dans
le cadre de l’ACA ?
LINDA THOMAS
GRIFFIN : Nous travaillons avec votre
gouvernement pour nous assurer que le Burkina Faso reste sur la bonne voie. Je
dois louer le gouvernement actuel qui essaie d’organiser des élections de
manière à ce que le Burkina ne soit pas en difficulté dans ce domaine. En ce
qui concerne le NCC, nous allons continuer d'observer ce que fait le Burkina
par rapport aux indicateurs, mais pour l'instant, le pays est sur la bonne
voie, donc nous espérons que ceci se maintiendra.
MODERATEUR :
Nous allons maintenant passer à
l’Afrique du Sud avec une question de Cheroui. Quelle est la mise à jour sur la
loi Ageoua depuis le sommet Afrique/États-Unis d’aout dernier ?
Pensez-vous que la législation sera renouvelée et quand? Et que pouvez-vous
dire sur l’inclusion ou l’exclusion de l’Afrique du Sud après les
préoccupations exprimées par certains sénateurs américains en termes
d'exportation des poulets américains.
LINDA THOMAS
GRIFFIN : Comme vous le savez il y a un énorme
soutien par rapport à cette loi Agoua au Senat et dans la chambre des
représentants. Lorsque la loi a été acceptée, à l'époque, cela a vraiment
représenté un exemple dans notre collaboration avec l'Afrique. Je peux vous
dire que cette loi sera prolongée. Cela dépend de ce qu'il va se passer au
niveau du Sénat et de la chambre des représentants mais nous avons déjà engagé
des discussions avec le gouvernement d'Afrique du sud. En fin d’année dernière,
j’ai discuté avec le ministre du commerce pour donc savoir un peu comment
traiter les préoccupations qui existent dans le marché d’Afrique du Sud. Nous
allons donc continuer en ce sens pour nous occuper des problèmes. Mais pour ce
qui est de la loi, je peux vous dire que vous verrez une loi sortir du congrès
cette année et que la loi sera prolongée.
MODERATEUR :
En Afrique du Sud toujours, une
question de Johannesburg. Quelle est la réaction des États-Unis par rapport aux
revendications d’Al-jazeera comme quoi les États-Unis seraient opposés à la
nomination de Dlamini Zouma en tant que présidente de l’Union africaine.
LINDA THOMAS
GRIFFIN : Je dois vous
dire que c’est ridicule. Nous travaillons de manière très étroite avec l’Union
africaine. Nous ne sommes pas membres de l’organisation, nous ne sélectionnons
pas les responsables, mais nous travaillons avec eux. Et nous travaillons de
manière très étroite avec Dlamini Zouma et avec ce qu’elle fait dans
l’organisation. D’ailleurs notre partenariat n’a fait que croitre dans la
période où elle a été impliquée à ce niveau, donc je ne sais pas du tout d'où
viennent ces allégations mais je peux vous dire de manière catégorique qu'elles
sont fausses.
MODERATEUR :
Ensuite, suivi par rapport à notre
question de tout à l'heure sur la Somalie, de Joe Beattle à l’AFP. Qu’en est-ce
que vous allez ouvrir une Ambassade à Mogadishu ?
LINDA THOMAS
GRIFFIN : J’aimerais bien
pouvoir vous dire quels sont les délais. J’aimerais bien pouvoir vous dire que
demain nous allons ouvrir une Ambassade à Mogadishu mais ce que je peux
vous dire c’est que nous sommes en phase de planification. Cela dépend beaucoup
de la situation en termes de sécurité. Nous voyons que les choses s’améliorent
mais de temps à autre il y a quand même des problèmes. Vous avez entendu le
problème de l’hôtel qui a été attaqué par un Shebab donc je sais que tout est mis en œuvre pour éviter
que ce genre de choses se produise et j’ai espoir que nous allons rouvrir cette
Ambassade dans des délais courts.
MODERATEUR :
Alors, Daniel de Bloomberg. Est-ce
que vous pensez que le Nigéria fait des progrès suffisants contre le Boko Haram
pour que les élections du 28 mars aient lieu et pensez-vous que ces élections
vont donner le ton pour les autres sélections sur le continent africain ?
LINDA THOMAS
GRIFFIN : Le gouvernement
nigérien nous a assuré que les élections auraient lieu le 28 mars et nous
voyons beaucoup de choses qui sont faites par le service de sécurité du Nigéria
en collaboration avec le Cameroun, avec d’autres pays voisins dans la lutte
contre le Boko Haram. Nous allons tous observer ces élections. Évidemment,
cette élection va être une élection clé pour le continent. Le monde observe, le
continent observe, les pays voisin du Nigéria observent et j’espère que ces
élections se passeront de manière transparente, dans la paix et de manière
équitable et j’espère que le résultat de ces élections reflétera la volonté du
peuple du Nigéria. Je me rendrai au Nigéria le 27 mars et il y aura observation
des élections le 28. Comme vous le savez le secrétaire Kerry s’est rendu il y a
quelques semaines au Nigéria et encore une fois, il a exprimé ses préoccupations
par rapport à la violence. Il a rencontré le président Jonathan et le général
Buhary. Il a également discuté avec le président Djegua. Il a rencontré la
presse et il a dit de manière très claire que le Nigéria est un partenaire
stratégique des États-Unis. Nous souhaitons que les élections se passent bien
et nous souhaitons continuer de travailler avec le Nigéria à l’avenir.
MODERATEUR :
Dernière question. Dan Brown. Quelles
ont été vos observations lors du 24e Sommet de l'Union africaine?
LINDA THOMAS GRIFFIN :
Et bien c’était mon troisième sommet
en tant que secrétaire adjointe et j’ai dit à mon personnel que j’avais trouvé
que c’était le meilleur. J’ai participé à 30 réunions bilatérales avec divers
gouvernements. Ce Sommet de l’Union africaine donne l’opportunité d’entrer en
lien avec des dirigeants de tous les continents de manière exceptionnelle. Ce
n’est pas quelque chose que nous pouvons faire à New York. J'ai été extrêmement
satisfaite de la décision qui a été prise par la Commission sur la paix et la
sécurité de soutenir le groupe de travail conjoint multinational pour l’Afrique
de l’Ouest et de pousser le Conseil de sécurité des Nations Unies à prendre
ceci en considération. J’ai été très heureuse lors de la réunion sur l'Ébola
qui a rassemblé tous les pays qui ont soutenus les efforts contre l'Ébola mais
qui ont également souligné le rôle clé qu’a joué l’Union africaine dans le
soutien de la lutte contre l’Ébola. La 24e séance a reconnu le rôle
des femmes dans le développement et c’est quelque chose qui représente une
haute priorité pour le gouvernement des États-Unis. Il est important que les
femmes sur le continent africain soient reconnues pour les contributions
qu’elles apportent au développement de
l’Afrique et la prospérité de l’Afrique à l’avenir. Pour moi, le sommet a été
extrêmement productif et j’attends avec impatience de participer au suivant qui
se déroulera en Afrique du Sud en juin.
MODERATEUR :
Et bien madame la Secrétaire
adjointe, merci beaucoup de nous avoir rejoints aujourd’hui.
LINDA THOMAS
GRIFFIN : Merci beaucoup,
je suis très heureuse d’avoir pu être présente.
MODERATEUR :
Merci à vous d’avoir participé de
différents pays du continent africain. Je vous invite à rester à l’écoute
puisque suite à la press conférence que nous venons d’écouter nous allons en
avoir une autre, de la part de Doug Frantz, Secrétaire adjoint aux Affaires
étrangères qui va parler des élections et de la liberté de la presse. Encore
une fois, je suis désolée que nous n’ayons pas pu avoir d’interprétation
simultanée en français et en portugais, mais nous allons avoir une
transcription qui sera disponible. Je vous encourage à poursuivre la discussion
sur Twitter à StateAfrica et à StateDot. Vous pouvez également nous suivre sur
Facebook à DOS African Affairs. Merci beaucoup de votre participation et restez
à l'écoute pour le Secrétaire adjoint aux Affaires étrangères, Doug France.
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