Le président de la République a signé le samedi
11 avril 2015 l’ordonnance d’investiture du président de la Cour
constitutionnelle. C’est M. Benoit Luamba Bindu qui a été élu par ses pairs. Il
devient ainsi le premier président de cette Cour une semaine après leur
prestation de serment au Palais du peuple en présence de plusieurs
personnalités.
Au paravent, les neuf membres de la Cour
constitutionnelle ont prêté serment une semaine avant de connaitre le nom de la
personne appelée à la diriger. Les membres de la cour constitutionnelle vont
bientôt recevoir les premiers dossiers. La cérémonie de prestation de serment a
eu lieu devant le président Joseph Kabila. Au total, 9 membres composent cette
cour: Eugène Banyaku, Jean-Louis Esambo, Funga Molima, Ivon Kalonda,
Kilomba Ngozi, Benoit Luamba Bindu, Félix Vunduawe te Pemako, Jean-Pierre
Mavungu et Corneille Wasenga.
Quelques réactions
Quelques réactions
Le Vice-premier ministre et ministre des PT et
NTIC, Thomas Luhaka, ex-secrétaire général du Mouvement de libération du Congo,
MLC de Jean-Pierre Bemba, qui a rejoint la Majorité présidentielle, a déclaré
que c’est la Cour constitutionnelle devient un acteur majeur de la vie
politique nationale, il reconnaît notamment de la constitutionnalité des lois
et actes. Rien ne sera plus comme avant, souligne le Vice-premier ministre et
ministre des PT et NTIC, Thomas Luhaka. Car cette Cour est chargée de
stabiliser la démocratie. Il y a des règles du jeu qui sont établies par la
Constitution et il doit y avoir un organe chargé spécifiquement de faire
appliquer ces règles constitutionnelles.
L’ancien secrétaire général du MLC ne pense pas
qu’on puisse s’attendre à des crises institutionnelles puisque le profil des
personnes appelées à présider aux destinées de cette Cour, toutes sont des
personnes expérimentées, chevronnées dans la magistrature ou dans
l’enseignement du droit. Pour lui, avec un peu de bonne volonté, tout devrait
bien se passer. Les arrêts de la Cour constitutionnelle doivent être respectés
par tout le monde et il y a des mécanismes qui sont prévus dans ce sens, a-t-il
conclue.
La solennité qu’on a réservée à cette
installation mérite d’être relevée étant donné que c’est pour la première fois
qu’une Cour constitutionnelle fonctionne dans notre pays, a dit l’élu de Goma,
Konde Vila Kikanda, de l’Alliance pour le renouveau du Congo, ARC, un parti de
la Majorité présidentielle. Il y a eu beaucoup de projets qui n’ont jamais
abouti. Au moins cette fois-ci ça a abouti. Cette Cour va permettre au pays de
dégager un certain nombre de choses surtout sur des questions liées à la
Constitutionnalité des actes à poser pour le futur. « Nous devrions nous
attendre à un nouvel acteur majeur politique puisque la Cour suprême de justice
qui faisait office ne le faisait que par délégation. Or quand on travaille par
délégation, on n’est jamais fortement engagé. L’élu de Goma souhaite que compte
tenu de la composition elle-même, puisque la plupart de ses membres il les
connait, ça va nous permettre certainement de dégager cette fois-ci des solutions
rationnelle et juste.
Me Baudoin Mayo Mambeke, député de l’Union pour
la nation congolaise, UNC, un parti de l’opposition y voit une bonne chose dans
l’installation de cette Cour quoi qu’arrivée très tardivement. Il a fait
observer que la loi organique de cette Cour a pris beaucoup de temps avant
d’être promulguée. Cela traduit probablement le manque de volonté politique de
voir cette institution bien fonctionnée. A son avis, la désignation des membres
de cette Cour a pris également beaucoup de temps pour son installation. Ça
traduit également le manque de volonté politique. « Alors la Cour
s’installe donc dans cette ambiance dans ce manque de volonté politique. Je me
demande si ce n’est pas une hypothèque sur elle qui déjà empeste
l’ambiance », a souligné ce député de l’UNC.
C’est un signal en direction de tous les
Congolais qui sont en droit d’attendre
de la Cour constitutionnelle la régulation juste de la vie
constitutionnelle nationale. « Quoi que cela étant, je crois que nous
pouvons nous réjouir finalement de cette installation et d’apprécier cette Cour
à l’œuvre parce que la Cour suprême de justice faisant office de Cour
constitutionnelle nous a trop déçue. Me Baudoin Mayo a lancé un appel aux
tenants du pouvoir pour que le Conseil d’Etat soit aussi mis en place ainsi que
la Cour de cassation et qu’on oublie cette Cour suprême de justice de triste
mémoire.
Avec cette prestation de serment, la Cour constitutionnelle
est entrée en fonction d’abord sans président. La Cour constitutionnelle
devient ainsi la première instance judiciaire de la RDC détrônant ainsi la Cour
suprême de justice. La Cour Suprême de Justice deviendra alors la Cour de
cassation avec des nouvelles compétences juridictionnelles prévues dans la
constitution. C'est ce que dit Le Bâtonnier Jean-Joseph Mukendi wa Mulumba.
La Cour constitutionnelle est sacrée par
l’article 157 de la Constitution. Les 2/3 de membres de cette Cour doivent être
des juristes provenant de la magistrature, du Barreau ou de l’enseignement
supérieur ou universitaire. Le mandat des membres de la Cour constitutionnelle
est de neuf ans non renouvelable. Cette Cour est renouvelée par tiers tous les
trois ans. Le renouvellement se fait soit par tirage au sort d’un membre par
groupe, entendez le groupe de provenance soit ceux nommés par le président de
la République sur sa propre initiative, soit ceux désignés par le Parlement
réuni en Congrès, soit ceux désignés par le Conseil supérieur de la
magistrature. Le président de la Cour constitutionnelle est élu par ses pairs
pour une durée de trois ans renouvelable une seule fois. Il est par la suite
investi par l’ordonnance du président de la République.
La charge qui incombe à la Cour
constitutionnelle est de contrôler la constitutionnalité des lois et des actes
qui ont force de lois, des lois organiques avant leur promulgation, les
règlements intérieurs des Chambres parlementaires et du Congrès, de la
Commission électorale nationale indépendante ainsi que du Conseil supérieur de
l’audiovisuel et de la communication avant leur mise en application.
La Cour constitutionnelle devient la gardienne
de séparation des pouvoirs. La Constitution a mis en place une organisation
différente du pouvoir judiciaire, en créant deux ordres juridictionnels,
écrivaient les professeurs Pierre Akele Adau et Angélique Sita dans leurs
ouvrages « Des lois indispensables pour l’application de la Constitution
du 18 février 2006. Il s’agit de l’ordre judiciaire comprenant les juridictions
de droit commun et les juridictions militaires, toutes placées sous le contrôle
de la Cour de cassation et de l’ordre administratif formé par une hiérarchie
complète de juridictions à la tête desquelles se trouve le Conseil d’Etat ;
puis la Cour constitutionnelle, juge de la constitutionnalité et juge pénal du
chef de l’Etat et du Premier ministre.
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