La
deuxième Enquête Démographique et de Santé en République Démocratique du Congo
(EDS-RDC II) est une enquête par sondage représentative au niveau national.
L’EDS-RDC II fournit des informations dans plusieurs domaines comme la
fécondité, l’activité sexuelle, les préférences en matière de fécondité, la
connaissance et l’utilisation des méthodes de planification familiale. Au cours
de cette enquête, des données ont été collectées sur les pratiques
d’allaitement, l’état nutritionnel des femmes et des enfants de moins de cinq
ans, la mortalité infantile, la mortalité adulte (y compris la mortalité
maternelle) et la santé de la mère et de l’enfant. Cette enquête fournit
également des informations sur la connaissance, les attitudes et les
comportements vis-à-vis du VIH/sida et des infections sexuellement
transmissibles (IST) et l’utilisation des moustiquaires contre le paludisme.
Des tests du VIH, de l’anémie et du paludisme ont également été réalisés
pendant l’enquête. L’EDS-RDC II a été réalisée sur le terrain de novembre 2013
à février 2014. Au cours de l’enquête, 18 827 femmes âgées de 15-49 ans dans
tous les ménages sélectionnés et 8 656 hommes âgés de 15-59 ans dans la moitié
des ménages sélectionnés ont été interviewés avec succès. La quasi-totalité des
informations recueillies sont représentatives au niveau national, au niveau du
milieu de résidence (urbain et rural) et au niveau de chacune des onze
provinces. En outre, pour la plupart des indicateurs de l’EDS-RDC II, les
résultats sont représentatifs au niveau de chacune des vingt-six nouvelles
provinces, chaque nouvelle province étant un domaine d’étude.
Caractéristiques
des Ménages et Des Enquêtés Composition des ménages Un ménage compte, en
moyenne, 5,3 personnes. Dans l’ensemble, 25 % des ménages sont dirigés par une
femme. Plus de la moitié (52 %) de la population des ménages est composée
d’enfants de moins de 15 ans. Caractéristiques de l’habitation Un ménage sur
sept (14 %) disposent d’électricité. Globalement, 49 % des ménages (32 % en
milieu rural et 85 % en milieu urbain) s’approvisionnent en eau de boisson
auprès d’une source améliorée. La moitié des ménages (51 %) doivent consacrer
30 minutes ou plus pour s’approvisionner en eau de boisson. Près de la moitié
des ménages (46 %) disposent de toilettes non améliorées. En milieu rural, 20 %
de ménages n’ont pas de toilettes contre 4 % en milieu urbain. Biens possédés
par les ménages Actuellement, 39 % de ménages possèdent un téléphone portable
et 43 % de ménages possèdent une radio. La possession de biens est plus élevée
en milieu urbain qu’en milieu rural ; par exemple, 44 % des ménages urbains
possèdent une télévision contre seulement 2 % des ménages du milieu rural. Par
contre, la possession de terres agricoles est plus élevée en milieu rural qu’en
milieu urbain (74 % contre 29 %). Niveau d’instruction Les résultats de
l’enquête montrent que 64 % de femmes et 88 % des hommes de 15-49 ans sont
alphabétisés. En République Démocratique du Congo, 15 % des femmes et 4 %
d’hommes âgés de 15-49 ans n’ont aucun niveau d’instruction. À l’opposé, 48 %
de femmes et 74 % d’hommes ont atteint un niveau secondaire ou plus.
Fécondité
et ses Déterminants Niveaux de fécondité
Les
résultats de l’EDS-RDC II montrent qu’une femme a en moyenne 6,6 enfants à la
fin de sa vie féconde. Le nombre moyen d’enfants par femme varie de 5,4 en
milieu urbain à 7,3 en milieu rural. Le nombre moyen d’enfants par femme varie
également de façon importante selon la province, passant d’un minimum de 4,2 à
Kinshasa à un maximum de 8,2 au Kasaï Occidental. La comparaison des résultats
de l’EDS-RDC II avec ceux de l’enquête précédente révèle que le niveau de la
fécondité a légèrement augmenté de 6,3 enfants en 2007 à 6,6 enfants en 2013.
Les niveaux de fécondité varient de manière importante selon le niveau
d’instruction des femmes : 2,9 enfants par femme chez celles ayant atteint le
niveau d’instruction supérieur contre 7,4 enfants par femme chez celles sans instruction.
La fécondité varie aussi selon le niveau de vie du ménage* dans lequel vit la
femme (4,9 enfants par femme pour les femmes appartenant aux ménages du
quintile le plus élevé contre 7,6 pour celles des ménages du quintile le plus
bas). Fécondité des adolescentes En République Démocratique du Congo, la
fécondité des adolescentes est élevée. En effet, 27 % des jeunes filles de
15-19 ans ont déjà commencé leur vie féconde : 21 % sont déjà mères et 6 % sont
actuellement enceintes pour la première fois. La fécondité précoce est presque
trois fois plus élevée parmi les jeunes filles appartenant aux ménages du
quintile le plus bas (42 %) que parmi celles dont le ménage appartient au
quintile le plus élevé (15 %). La fécondité des adolescentes varie selon la
province ; 13 % des jeunes filles à Kinshasa ont déjà commencé leur vie féconde
contre 41 % dans la province Orientale.
Âge
à la première naissance
L’âge
médian à la première naissance est de 19,9 ans chez les femmes âgées de 25-49
ans. Les résultats de l’EDS-RDC II mettent en évidence des écarts selon la province.
L’âge médian à la première naissance pour les femmes vivant au Katanga est de
19,2 ans contre 22,1 ans pour celles vivant à Kinshasa. Âge à la première union
Plus de six femmes sur dix (64 %) et plus de la moitié des hommes de 15-49 ans
(55 %) étaient en union au moment de l’enquête. En République Démocratique du
Congo, les hommes entrent en première union à un âge plus tardif que les femmes
: 37 % des femmes âgées de 20-24 ans étaient en union en atteignant 18 ans
contre 6 % des hommes du même groupe d’âges. Âge aux premiers rapports sexuels
La moitié des femmes de 25-49 ans ont eu leurs premiers rapports sexuels avant
d’atteindre l’âge de 16,8 ans. Pour les hommes de 25-49 ans, l’âge médian aux
premiers rapports sexuels est de 17,6 ans. Les femmes sans niveau d’instruction
ont commencé leur vie sexuelle plus de trois ans plus tôt que celles ayant
atteint un niveau supérieur (16,6 ans contre 20,1 ans). Chez les hommes, il n’y
a pas d’association claire entre le niveau d’instruction et l’âge médian aux
premiers rapports sexuels. Polygamie La polygamie en République Démocratique du
Congo est une pratique qui concerne 22 % de femmes : c’est au Kasaï Oriental et
au Kasaï Occidental (31 % chacune) qu’elle est la plus fréquemment pratiquée.
Nombre idéal d’enfants Les hommes aspirent à une famille d’environ 7 enfants
tandis que les femmes aspirent à une famille d’environ 6 enfants. Pour
l’ensemble des femmes de 15-49 ans, le nombre idéal moyen d’enfants varie selon
le niveau d’instruction : les femmes ayant un niveau d’instruction supérieur
souhaitent avoir une famille de 4,3 enfants contre 7,2 enfants pour celles sans
niveau d’instruction.
Planification
Familiale et Connaissance des méthodes contraceptives
La
grande majorité des femmes (88 %) et des hommes (95 %) ont déclaré connaître au
moins une méthode contraceptive moderne. La méthode la plus connue est le
condom masculin. Utilisation des méthodes contraceptives Malgré ce niveau élevé
de connaissance, seulement 20 % des femmes en union utilisaient une méthode
contraceptive quelconque et 8 % utilisaient une méthode moderne au moment de
l’enquête. Le condom masculin est la méthode la plus utilisé (3 %). La
comparaison avec les résultats des enquêtes précédentes montre que
l’utilisation des méthodes contraceptives n’a pratiquement pas changé depuis
2007. Deux femmes non en union et sexuellement actives sur dix (21 %) utilisent
une méthode contraceptive moderne. Le condom masculin (17 %) est la méthode la
plus utilisée par les femmes non en union et sexuellement actives.
L’utilisation des méthodes contraceptives modernes chez les femmes en union est
plus élevée en milieu urbain (15 %) qu’en milieu rural (5 %). C’est à Kinshasa
que l’utilisation actuelle des méthodes contraceptives modernes est la plus
élevée (19 %) et à l’Équateur, au Katanga et au Kasaï Oriental qu’elle est la
plus faible (4 % chacune). L’utilisation des méthodes contraceptives modernes
varie de manière importante selon le niveau d’instruction : 19 % des femmes
ayant atteint le niveau d’instruction supérieur utilisent une méthode moderne
contre 4 % chez celles sans aucun niveau d’instruction. Sources
d’approvisionnement des méthodes contraceptives La majorité des utilisatrices
d’injectables (64 %) s’adressent auprès du secteur public pour obtenir cette
méthode de contraception. Pour le condom masculin, la plupart des utilisatrices
s’adressent auprès du secteur médical privé (70 %).
Préférences
en matière de fécondité
Plus
d’une femme sur cinq (23 %) a déclaré qu’elle ne désirait plus d’enfant, tandis
que 68 % de femmes ont déclaré en vouloir davantage. Parmi les femmes de 15-49
ans, 45 % voudraient retarder la prochaine naissance de deux ans ou plus,
tandis que 20 % voudraient une autre naissance dans les deux ans. Besoins non
satisfaits en matière de planification familiale Les femmes en union non
utilisatrices de méthodes contraceptives qui ont déclaré ne plus vouloir
d’enfants (elles désirent donc limiter leurs naissances) ou qui ont déclaré
vouloir attendre deux ans ou plus avant la prochaine naissance (elles
souhaitent espacer leurs naissances) sont considérées comme ayant des besoins
non satisfaits en matière de planification familiale (PF). La proportion de
femmes en union ayant des besoins non satisfaits en matière de planification
familiale est estimée à 28 %. Parmi celles-ci, la grande majorité aurait
davantage besoin d’utiliser la contraception pour espacer que pour limiter (21
% contre 7 %). Exposition aux messages sur la planification familiale Durant le
mois ayant précédé l’enquête, 87 % de femmes n’ont reçu aucun message, ni à la
radio, ni à la télévision, ni vu ou lu de messages dans les journaux et
magazines, sur la planification familiale. Par contre, 10 % en ont entendu à la
radio et 5 % en ont vu à la télévision. La grande majorité des femmes non
utilisatrices de contraception (90 %) n’ont pas eu de contact avec des agents
de PF. Seulement 5 % de femmes non utilisatrices de la contraception ont reçu
la visite d’un agent de terrain qui leur a parlé de planification familiale.
Sept pourcent des non utilisatrices ont visité un établissement de santé au
cours des 12 derniers mois et ont discuté de PF contre 31 % qui ont effectué
une visite mais qui n’ont pas discuté de PF. Choix informé de la méthode Les
utilisatrices des méthodes de PF doivent être informées des effets secondaires
ou des problèmes liés à la méthode utilisée et de ce qu’il faut faire en cas
d’effets secondaires. Elles doivent également être informées sur d’autres
méthodes qui peuvent être utilisées. Près de six femmes sur dix (57 %) ont été
informées des effets secondaires ou des problèmes liés à la méthode utilisée et
48 % de femmes ont été informées sur ce qu’il fallait faire en cas d’effets
secondaires. Près d’une femme sur deux (49 %) a été informée de l’existence
d’autres méthodes qui peuvent être utilisées.
Mortalité
des Enfants de Moins de Cinq Ans
Niveau
de la mortalité des enfants
La
mortalité infanto-juvénile est élevée. En effet, durant les cinq dernières
années, sur 1.000 naissances vivantes, 58 meurent avant d’atteindre leur
premier anniversaire (28 entre 0 et 1 mois exact et 30 entre 1 et 12 mois
exacts) et sur 1.000 enfants âgés d’un an, 49 n’atteignent pas leur cinquième
anniversaire. Globalement, le risque de décès entre la naissance et le
cinquième anniversaire est de 104 pour 1.000 naissances vivantes. Le taux de
mortalité infanto-juvénile a baissé depuis 2007, passant de 148 ‰ en 2007 à 104
‰ en 2013.
Les
taux de mortalité infanto-juvénile des dix dernières années varient selon le
milieu de résidence (96 ‰ en milieu urbain contre 118 ‰ en milieu rural) et
selon le niveau d’instruction de la mère (122 ‰ quand la mère n’a aucun niveau
d’instruction contre 93 ‰ quand la mère a atteint un niveau d’instruction
secondaire). Les résultats de l’EDS-RDC II mettent en évidence des écarts
importants entre les provinces. En effet, c’est au Sud-Kivu (139 ‰) que le taux
de mortalité infanto-juvénile est le plus élevé. À l’opposé, c’est au Nord-Kivu
(65 ‰) qu’il est le plus faible.
Mortalité
des enfants et intervalles entre naissances Un espacement des naissances d’au
moins 36 mois réduit le risque de mortalité infanto-juvénile. En République
Démocratique du Congo, le nombre médian de mois depuis la naissance précédente
est de 30,4. Les enfants qui sont nés moins de deux ans après la naissance
précédente présentent les taux de mortalité les plus élevés (162 ‰ contre 64 ‰
pour les enfants qui sont nés quatre ans ou plus après la naissance
précédente). Globalement, 27 % d’enfants sont nés moins de deux ans après la
naissance précédente.
Santé
de la Mère Soins prénatals Pour les naissances survenues dans les cinq années
précédant l’enquête, 88 % des mères ont effectué au moins une visite prénatale
auprès du personnel formé (médecin, infirmier/infirmière, et accoucheuse). Près
de la moitié des mères (48 %) ont effectué au moins les quatre visites
recommandées et pour 17 %, la première visite s’est déroulée à moins de quatre
mois de grossesse. L’efficacité des soins prénatals dépend de la qualité des
services rendus lors des consultations. Pour 66 % des mères, la dernière
naissance a été protégée contre le tétanos néonatal et 63 % des mères ont été
informées des signes de complication de la grossesse. Accouchement Huit
naissances sur dix (80 %) se sont déroulées dans un établissement sanitaire et
pour la même proportion des naissances, l’accouchement a été assisté par du
personnel formé. Les naissances des femmes appartenant aux ménages du quintile
le plus bas (66 %) et celles des femmes au Katanga (64 %) sont celles qui ont
été le moins fréquemment assistées par du personnel formé. Soins postnatals Les
soins postnatals aident à prévenir des complications après l’accouchement. Dans
l’ensemble, 44 % de mères ont reçu des soins postnatals dans les deux jours
consécutifs à l’accouchement et 52 % de mères n’ont pas reçu de soins
postnatals dans les 41 jours après l’accouchement. Mortalité maternelle La
mortalité maternelle est élevée en République Démocratique du Congo. Le rapport
de mortalité maternelle est estimé à 846 décès maternels pour 100 000
naissances vivantes pour la période des sept dernières années.
Santé
de l’Enfant Couverture vaccinale
Dans
l’ensemble, 45 % des enfants de 12-23 mois ont reçu tous les vaccins
recommandés et 6 % n’ont reçu aucun vaccin. Un enfant est considéré comme étant
complètement vacciné lorsqu’il a reçu le BCG, trois doses de pentavalent, trois
doses de vaccin contre la poliomyélite et une dose de vaccin contre la
rougeole. Les résultats montrent que 83 % d’enfants de 12-23 mois ont reçu le
vaccin du BCG, 61 % ont reçu les trois doses de pentavalent, 66 % ont reçu les
trois doses de polio et 72 % ont été vaccinés contre la rougeole. Le taux de
couverture vaccinale varie selon les provinces. La province Orientale détient
le taux de couverture vaccinale le plus faible du pays (30 %). À l’opposé,
c’est au Nord-Kivu (71 %) que l’on observe la proportion la plus élevée
d’enfants vaccinés. Le taux de couverture vaccinale est presque deux fois plus
élevé parmi les enfants appartenant aux ménages du quintile le plus élevé que
parmi ceux appartenant aux ménages du quintile le plus bas (65 % contre 36 %).
Maladies de l’enfance Parmi les enfants de moins de cinq ans, 7 % avaient
présenté des signes d’Infections Respiratoires Aiguës (IRA) au cours des deux
semaines ayant précédé l’enquête. Pour 42 % des enfants ayant présenté des
signes d’IRA, des traitements ou des conseils ont été recherchés dans un
établissement sanitaire ou auprès du personnel de santé. Les résultats de
l’enquête indiquent également que près d’un enfant de moins de cinq ans sur
cinq (17 %) avait eu la diarrhée au cours des deux semaines ayant précédé
l’enquête. Les enfants de 6-11 mois ont été les plus affectés (33 %).
Globalement, 42 % des enfants ayant eu la diarrhée ont bénéficié d’une thérapie
de réhydratation par voie orale (TRO), c’est- à-dire un sachet de SRO ou une
solution maison ; 58 % d’enfants ont bénéficié d’une TRO ou d’une augmentation
des quantités de liquides. Par contre, 15 % d’enfants n’ont reçu aucun
traitement.
Situation
des Enfants et Enregistrement des naissances
Vingt-cinq
pour cent d’enfants de moins de cinq ans a été enregistrés à l’état. C’est au
Nord-Kivu que le taux d’enregistrement des naissances est le plus faible (7 %)
et c’est au Bandundu qu’il est le plus élevé (52 %). Accès à l’instruction Les
résultats de l’EDS-RDC II indiquent que 80 % d’enfants d’âge scolaire du
primaire fréquentent l’école primaire et seulement 43 % d’enfants d’âge
scolaire du secondaire fréquentent l’école secondaire. Les filles fréquentent
l’école primaire un peu moins que les garçons : l’indice de parité entre les
sexes (IPS) au primaire est de 0,97. Au niveau de l’école secondaire, l’IPS est
de 0,75, ce qui montre que les filles fréquentent l’école secondaire moins que
les garçons. De plus, 7 % des enfants de 36-59 mois fréquentent un programme
d’éducation préscolaire. Travail des enfants Plus d’un tiers des enfants de
5-11 ans (34 %) ont travaillé au cours de la semaine ayant précédé l’enquête.
Pour ce groupe d’âges, le travail comprend une activité économique pour au
moins une heure et/ou les travaux domestiques pour 28 heures ou plus durant la
semaine ou le travail dans des conditions dangereuses. Plus de quatre enfants
de 12-14 ans sur dix (43 %) ont travaillé au cours de la semaine ayant précédé
l’enquête, soit une activité économique pour 14 heures ou plus et/ou les
travaux domestiques pour 28 heures ou plus durant la semaine ou le travail dans
des conditions dangereuses. Près de la moitié des enfants de 15-17 ans (49 %)
ont travaillé au cours de la semaine ayant précédé l’enquête, soit une activité
économique pour 43 heures ou plus et/ ou les travaux domestiques pour 43 heures
ou plus durant la semaine ou le travail dans des conditions dangereuses.
Dépenses
de Santé L’EDS-RDC II a collecté des données sur les dépenses de santé des
habitants congolais. Les résultats montrent qu’un habitant dépense, en moyenne,
20 $ (US) annuellement pour les soins ambulatoires et 7 $ annuellement pour les
hospitalisations. Les femmes dépensent en moyenne 31 $ pour les soins
ambulatoires et les hospitalisations contre 24 $ chez les hommes. De plus,
l’EDS-RDC II 2013-2014 permet d’estimer les dépenses de santé annuelles des
ménages congolais. Les résultats montrent qu’un ménage dépense en moyenne 110 $
(US) annuellement pour les soins ambulatoires, 38 $ annuellement pour les
hospitalisations et 58 $ pour d’autres dépenses de santé telles que des
vitamines ou médicaments, des accessoires de santé tels que du sparadrap, un thermomètre,
ou des appareils non prescrits au cours d’une consultation ou hospitalisation.
Au total, un ménage dépense en moyenne 206 $ annuellement. Cette somme est
presque trois fois plus élevée parmi les ménages en milieu urbain que ceux du
milieu rural (376 $ contre 128 $).
Allaitement
et Anémie Allaitement et alimentation de complément
La
quasi-totalité des enfants nés dans les cinq années ayant précédé l’enquête (98
%) ont été allaités. Plus de la moitié (52 %) ont été allaités dans l’heure qui
a suivi la naissance et 11 % ont reçu des aliments avant le début de
l’allaitement. L’OMS et l’UNICEF recommandent que les enfants soient
exclusivement nourris au sein jusqu’à 6 mois. À partir de six mois, tous les
enfants devraient recevoir une alimentation de complément, car à partir de cet
âge, le lait maternel seul n’est plus suffisant pour assurer une croissance
optimale de l’enfant. Cependant, seulement 48 % des enfants de moins de six
mois étaient exclusivement nourris au sein et 79 % des enfants de 6-9 mois
avaient reçu des aliments de complément. Il est recommandé que les enfants de
6-23 mois soient allaités et nourris avec au moins quatre groupes d’aliments
différents et que les enfants allaités soient nourris un nombre minimum de fois
par jour selon leur âge.* Les enfants de 6-23 mois non allaités devraient
consommer du lait ou des produits laitiers chaque jour ainsi que quatre groupes
d’aliments au moins quatre fois par jour. Les résultats indiquent que ces
recommandations n’ont été appliquées que pour 9 % des enfants allaités et 2 %
d’enfants non allaités.
Prévalence
de l’anémie
Au cours de l’EDS-RDC II, un prélèvement de
sang a été effectué dans la moitié des ménages. Les résultats montrent que près
de la moitié des enfants de 6-59 mois (47 %) sont atteints d’anémie, la plupart
sous une forme modérée. C’est au Kasaï Oriental que la proportion d’enfants
anémiés est la plus élevée (60 %) et c’est au Nord-Kivu et au Sud-Kivu qu’elle
est la plus faible (27 % chacune). Parmi les femmes de 15-49 ans, 38 % sont
atteintes d’anémie, la grande majorité sous une forme légère (30 %). La
prévalence de l’anémie varie selon la province, passant d’un minimum de 21 % au
Nord-Kivu à un maximum de 55 % au Bas Congo. Chez les femmes enceintes, la
proportion de celles qui sont anémiées est de 43 %.
État
Nutritionnel des Enfants et des Femmes
État
nutritionnel des enfants Parmi les enfants de moins de cinq ans, 43 % ont une
taille trop petite par rapport à leur âge et accusent donc un retard de
croissance ou souffrent de malnutrition chronique. Dans 23 % des cas, il s’agit
d’un retard de croissance sous la forme sévère. La malnutrition chronique est
plus élevée en milieu rural qu’en milieu urbain (47 % contre 33 %) et au
Sud-Kivu (53 %), au Nord-Kivu (52 %) et au Kasaï Occidental (52 %) que dans les
autres provinces. La prévalence du retard de croissance varie selon le niveau
d’instruction de la mère (51 % des enfants dont la mère est sans aucun niveau
d’instruction contre 13 % des enfants dont la mère a atteint un niveau supérieur).
Parmi les enfants de moins de cinq ans, 8 % souffrent de malnutrition aiguë.
Ils sont trop maigres pour leur taille. Par ailleurs, 23 % des enfants de moins
de cinq ans présentent une insuffisance pondérale.
L’EDS-RDC
II utilise l’indice de masse corporelle (IMC) pour déterminer l’état
nutritionnel des femmes. L’IMC est défini par le poids en kilogrammes divisé
par la taille, en mètre, élevée au carré. Dans l’ensemble, 14 % de femmes ont
un indice de masse corporelle (IMC) inférieur à 18,5 et présentent donc une
déficience énergétique chronique. La surcharge pondérale (IMC supérieur ou égal
à 25) touche 16 % de femmes en âge de procréer. C’est parmi les femmes qui
résident à Kinshasa que cette proportion est la plus élevée (32 %).
Micronutriments Les micronutriments sont les vitamines et les sels minéraux
essentiels pour garantir une bonne santé. La vitamine A, qui prévient la cécité
et les infections, est particulièrement importante pour les enfants, les femmes
enceintes et les jeunes mères. Sept enfants de 6-59 mois sur dix (70 %) avaient
reçu des suppléments de vitamine A au cours des six mois ayant précédé
l’enquête. De plus, 82 % des enfants de 6-23 mois avaient consommé des aliments
riches en vitamine A au cours des dernières 24 heures. En outre, 27 % des mères
ayant eu une naissance au cours des cinq dernières années avaient reçu des
suppléments de vitamine A après l’accouchement. Plus de la moitié des enfants
de 6-23 mois (52 %) ont consommé des aliments riches en fer dans les 24 heures
qui ont précédé l’enquête. Globalement, 16 % des enfants de 6-59 mois avaient
reçu des suppléments de fer au cours des sept jours précédant l’enquête. Il est
recommandé que les femmes enceintes prennent du fer, sous forme de comprimés ou
de sirop, au moins 90 jours pendant la grossesse. Une femme enceinte sur vingt
(5 %) a pris du fer, sous forme de comprimés ou de sirop, au moins 90 jours
durant la grossesse de leur dernière naissance.
Paludisme
Disponibilité des moustiquaires dans les ménages
En
République Démocratique du Congo, 70 % des ménages possèdent au moins une
moustiquaire imprégnée d’insecticide (MII). Les différences entre les provinces
sont importantes. C’est dans la province Orientale que cette proportion est la
plus faible (47 %), contre 88 % au Bandundu. Près de la moitié de la population
de fait des ménages (47 %) ont accès à une MII, c’est-à-dire qu’elle pourrait
dormir sous une MII si chaque MII du ménage était utilisée par deux personnes
au maximum. Utilisation des moustiquaires par les enfants et les femmes
enceintes Dans l’ensemble, 56 % des enfants de moins de cinq ans ont dormi sous
une MII la nuit précédant l’enquête. Ce pourcentage varie d’un minimum de 36 %
dans la province Oriental et au Kasaï Occidental à un maximum de 79 % au
Bandundu. Trois femmes enceintes de 15-49 ans sur cinq (60 %) ont dormi sous
une MII la nuit précédant l’enquête. Utilisation des médicaments antipaludiques
Le paludisme pendant la grossesse peut avoir comme conséquence la naissance
d’enfants de faible poids. Il peut aussi faire courir aux enfants des risques
accrus de décès. Il est donc recommandé que les femmes enceintes reçoivent au
moins deux doses de SP/Fansidar comme traitement préventif intermittent (TPIg).
Les résultats de l’EDS-RDC II indiquent que 33 % des femmes enceintes ayant eu
une naissance vivante au cours des deux années ayant précédé l’enquête ont reçu
de la SP/Fansidar au cours des consultations prénatales et seulement 14 % en
ont reçu deux doses ou plus. Trois enfants de moins de cinq ans sur dix (30 %)
ont eu de la fièvre dans les deux semaines ayant précédé l’enquête. Parmi ces
enfants, des conseils ou un traitement ont été recherchés pour 55 % et 6 % ont
bénéficié d’une combinaison thérapeutique à base d’artémisinine (CTA). Tests du
paludisme Au cours de l’EDS-RDC II, les enfants de 6-59 mois étaient éligibles
pour des tests du paludisme. Plus d’un enfant sur cinq (23 %) a été testé
positif pour la parasitémie palustre selon les résultats des tests
microscopiques des gouttes épaisses. Les enfants de 36-47 mois ont été les plus
affectés (28 %). C’est dans la province Orientale (38 %) et au Maniema (34 %)
que cette proportion est la plus élevée et c’est au Nord-Kivu (5 %) qu’elle est
la plus faible.
Connaissance,
Attitudes et Comportements Vis-à-Vis du VIH/SIDA
En
République Démocratique du Congo, 94 % des femmes et 97 % d’hommes ont entendu
parler du sida. La moitié des femmes (51 %) et 67 % d’hommes savent qu’utiliser
des condoms et limiter les rapports sexuels à un seul partenaire sexuel non
infecté peuvent réduire les risques de contracter le VIH. C’est parmi les
femmes au Kasaï Oriental et les hommes de la province Orientale que le niveau
de connaissance de ces deux moyens de prévention du VIH est le plus faible
(respectivement 39 % et 57 %). Par ailleurs, 26 % de femmes et 23 % d’hommes
savent que le VIH peut être transmis en allaitant et que le risque de
transmission de la mère à l’enfant peut être réduit par la prise de médicaments
spéciaux pendant la grossesse. Partenaires sexuels multiples Au cours des 12
mois ayant précédé l’enquête, 3 % de femmes et 22 % d’hommes de 15-49 ans ont
eu au moins deux partenaires sexuels. Parmi eux, seulement 12 % de femmes et 13
% d’hommes ont déclaré avoir utilisé un condom au cours des derniers rapports
sexuels. Test du VIH Selon l’EDS-RDC II, 8 % de femmes et 7 % d’hommes ont reçu
le résultat du dernier test du VIH qu’ils ont effectué au cours des 12 mois
ayant précédé l’enquête. Cette proportion a presque doublé depuis 2007. Par
contre, près de huit femmes sur dix (78 %) et 84 % d’hommes n’ont jamais
effectué de test du VIH. En outre, 13 % de femmes enceintes ont reçu des
conseils sur le VIH avant le test, ont effectué un test du VIH au cours d’une
visite prénatale et ont reçu le résultat.
Prévalence
du VIH Au cours de l’EDS-RDC II, 18 604 hommes et femmes étaient éligibles pour
le test du VIH. Parmi eux, 96 % des femmes de 15-49 ans et 94 % des hommes de
15-59 ans ont fourni les gouttes de sang qui ont été analysées. Les résultats
indiquent que la prévalence du VIH dans la population âgée de 15-49 ans est
estimée à 1,2 %. La prévalence est de 1,6 % chez les femmes et de 0,6 % chez
les hommes. Le taux d’infection des femmes et des hommes augmente rapidement
avec l’âge pour atteindre un maximum de 2,9 % à 40-44 ans chez les femmes et de
1,2 % chez les hommes de 35-39 et 45-49 ans. La prévalence du VIH dans la
population âgée de 15-49 ans n’a pas changé entre 2007 et 2013. Chez les femmes
de 15-49 ans la prévalence du VIH est restée la même. Chez les hommes, elle est
passée de 0,9 % en 2007 à 0,6 % en 2013, mais ce changement n’est pas
statistiquement significatif. La prévalence du VIH varie selon la province.
C’est au Maniema (4,0 %) que la prévalence est la plus élevée. À l’opposé,
c’est au Bas-Congo (0,2 %) et au Bandundu (0,3 %) qu’elle est la plus faible.
Ces différences ne sont pas statistiquement significatives.
Pouvoir
d’Action des Femmes et Activité économique
Les
résultats de l’EDS-RDC II montrent que 81 % de femmes de 15-49 ans en union avaient
travaillé au cours des 12 derniers mois ayant précédé l’enquête, contre 97 %
d’hommes de 15-49 ans en union. Plus d’un tiers de femmes (37 %) et 48 %
d’hommes ayant travaillé ont été payés exclusivement en espèces. Parmi les
femmes et les hommes en union qui ont travaillé au cours des 12 mois ayant
précédé l’enquête, 4 % n’ont pas été rémunérés pour le travail effectué. En
outre, parmi les femmes en union ayant été rémunérées en argent pour leur
travail, 72 % pensent qu’elles gagnent moins que leur mari/ partenaire.
Participation des femmes dans la prise de décision En République Démocratique
du Congo, six femmes sur dix participent à la décision pour les achats
importants du ménage, 54 % pour les visites à la famille ou aux parents de la
femme, et 46 % pour leurs propres soins de santé. Plus d’un quart de femmes (26
%) ont déclaré qu’elles n’ont participé à aucune des trois décisions
mentionnées ci-dessus.
Violence
Domestique et Violence physique
Plus
de la moitié des femmes (52 %) ont déclaré avoir subi des violences physiques à
un moment quelconque de leur vie depuis l’âge de 15 ans. Plus d’un quart des
femmes (27 %) ont subi des actes de violence au cours des 12 derniers mois.
C’est parmi les femmes vivant au Kasaï Occidental que cette proportion est la
plus élevée (35 %). Violence sexuelle Dans l’ensemble, 27 % de femmes ont subi
des violences sexuelles à un moment quelconque et 16 % au cours des 12 derniers
mois. C’est parmi celles vivant au Kasaï Occidental que cette proportion est la
plus élevée (24 %). Violence conjugale Pour l’ensemble des femmes de 15-49 ans
non célibataires, 57 % ont déclaré avoir subi des violences conjugales
(émotionnelles, physiques ou sexuelles) de la part de leur mari/partenaire
actuel ou le plus récent. C’est au Kasaï Occidental (68 %) que cette proportion
est la plus élevée.
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