La
société Startimes a été rattrapée par la patrouille. C’est le ministre des
Postes, Télécommunications et Nouvelles Technologies de l’Information et de la
Communication qui l’a annoncé lors d’une conférence de presse ce mercredi
avant-midi dans son Cabinet de l’avenue de la Démocratie, ex- Huileries dans la
commune de la Gombe à Kinshasa.
Tryphon Kin-Kiey Mulumba se fonde sur un
courrier du Premier ministre daté du 1er septembre 2014. Le Chef du
Gouvernement dit prendre acte de l’instruction du patron des PTNTIC du 08
juillet 2014, dans laquelle ce dernier demandait à l’ARPTC de retirer le titre
d’exploitation de l’opérateur chinois.
Ne disposant pas d’une autorisation en
bonne et due forme du Collège de l’ARPTC, n’ayant jamais obtenu l’approbation
du Ministère des PTNTIC et utilisant des fréquences qui ne lui appartiennent
pas – alors que ces dernières sont attribuées à titre personnel et ne sont pas
cessibles - Startimes est accusé d’opérer dans l’illégalité la plus totale.
Un comportement que récuse évidemment le Cabinet des PTNTIC, pour lequel le
climat des affaires et la bonne gouvernance ne sont pas synonymes de non
respect des lois de la République.
Kin-Kiey Mulumba qui entend faire
respecter le principe de l’autorité de l’Etat a déjà saisi, dès ce mercredi,
ses collègues de l’Intérieur et de la Justice pour la bonne exécution de
l’instruction du Premier Ministre.
Déclaration du Ministre des PT et NTIC
sur le dossier STARTIMES
Mesdames
et Messieurs de la presse
Par
sa lettre n° CAB/PM/CNTIC/PCK/2014/014155 de ce lundi 1er septembre
2014, dont l’objet ne prête à aucune confusion, à savoir, «retrait du titre
d’exploitation de STARTIMES », Son Excellence Monsieur le Premier
Ministre, Chef du Gouvernement, écrit en termes non équivoques, je cite: «Je
prends acte de votre instruction à l’ARPTC, demandant le retrait du titre
d’exploitation octroyé à STARTIMES non conforme aux lois et textes
réglementaires en vigueur», fin de citation.
Ce
courrier est adressé au Ministre en charge des Télécommunications avec
ampliation à toutes les autorités de l’Etat requises en l’espèce.
A
dater donc de ce jour, faisant suite à mon annonce du 8 juillet 2014,
l’entreprise chinoise STARTIMES qui cannibalisait des fréquences qui ne lui
appartenait pas et sans payer aucun franc à l’Etat, cesse toute activité sur
tout le territoire de la République.
A
ce jour, STARTIMES qui opérait dans la plus totalité illégalité - et dans la
plus totale clandestinité, puisque répertorié nulle part et prétendait faire de
la TNT sans la faire ou de la télédistribution sans être connu par mes services
- bénéficiait hélas! de certaines complicités.
J’ai
demandé ce jour par courrier aux Services de l’Etat à l’échelle nationale et
provinciale, de tirer toutes les conséquences en appliquant la loi dans toute
sa rigueur à l’égard de cette firme et à cette firme de retirer toutes ses
annonces publicitaires mensongères qui
abusent la population au risque d’aggraver pénalement son cas.
Si
par impossible elle persiste, elle deviendrait parfaitement hors-la-loi et je
serais amené dans cette hypothèse de requérir la force publique en vue de lui
faire entendre le droit.
J’entends,
est-il besoin de le rappeler, faire entendre l’autorité de l’Etat dans toute sa
rigueur dans ce secteur stratégique des Télécommunications, levier d’émergence
économique par excellence où des actes illicites et des réseaux mafieux sont
légion.
Ce
faisant, le Ministre que je suis, fait application de l’article 6 point (e) de
la loi cadre n° 013/2002 du 16 octobre 2002 sur les Télécommunications qui
dispose, je cite: «Sans préjudice d’autres textes législatifs et
réglementaires, le Ministre ayant les Télécommunications dans ses attributions,
a pour mission et attributions d’assurer
la surveillance générale et la police du secteur en collaboration avec les
ministères et services de l’Etat ayant en charge la Justice, l’Intérieur, la
Défense nationale et la Sécurité, conformément aux lois et règlements en
vigueur».
Comment
Mesdames et Messieurs, en sommes-nous arrivés à débusquer le lièvre?
1.
En septembre 2013, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication
(CSAC) attire l’attention du Ministère des Postes, Télécommunications et
Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication sur un dossier
portant «contrôle de conformité du CSAC» s’agissant de la Société STARTIMES».
2.
Le plus simple examen du dossier sur la base des textes régissant le Secteur
révèle les éléments ci-après:
2.1.
L’article 25 de la Loi cadre 013/2002 du 16 octobre 2002 sur les
télécommunications en République Démocratique du Congo stipule que
«l’Autorisation et les cahiers des charges qui lui sont annexés, sont délivrés
par l’Autorité de Régulation, après approbation du Ministre» ayant les
Télécommunications en charge.
2.2.
L’article 17 alinéa 3 de la même Loi précise que «les décisions du Collège de
l’Autorité sont prises à la majorité des voix des membres présents. En cas
d’égalité des voix, celle du Président est prépondérante».
2.3.
L’article 42 alinéa 1er de cette Loi cadre poursuit : «Les
licences de concession des services publics des télécommunications et les
autorisations délivrées en application de la présente loi ont un caractère
personnel et ne sont pas cessibles». J’insiste «personnel et non
cessible».
Face
à ces dispositions pertinentes de la loi de la République, quel constat est
fait?
1.
Le Collège de l’ARPTC n’a jamais pris de décision conformément à l’article 17
alinéa 3 de la loi cadre. Par contre, STARTIMES se prévaut d’une simple
correspondance qu’il prétend émanant du Président du Collège de l’ARPTC
référencée ARPTC/PRES/DTT/0913/2012.
2.
Cette correspondance n’a jamais été ni communiquée, ni soumise à l’approbation
du Ministre ayant les Télécommunications en charge et comment cela aurait pu
être possible, cette missive, dans sa forme, comme dans son fond, allant outre
l’article 25 de la loi cadre.
3.
Cette correspondance - si jamais elle est authentifiée, ce que je doute -
autorise la cession (ou la vente) des fréquences des deux sociétés dont l’une
publique RTNC2, l’autre privée Télé7, à la société STARTIMES MEDIA (RDC) SPRL,
ce qui énerve l’article 42 alinéa 1er de la loi cadre qui dispose
que les licences de concession des services publics des télécommunications et
les autorisations délivrées en application de la présente loi ont un caractère
personnel et ne sont pas cessibles.
Il
y a très clairement violation délibérée de la Loi que mon Ministère, à la suite
du CSAC, a dénoncé, par ma lettre du 8 juillet 2014 priant l’ARPTC de retirer
sans autre procès la fréquence ou les fréquences que STARTIMES utilisait
hors-la-loi de la République.
Messieurs
et Mesdames de la presse, depuis mercredi matin, j’ai, par courrier séparé,
demandé à mes collègues Ministres ayant l’Intérieur et la Justice dans leurs
attributions de diligenter les services compétents de leurs ressorts respectifs
afin de faire respecter l’autorité de l’Etat.
Enfin
comment ne pas vous dire Mesdames et Messieurs de la presse que je me sens
soulagé à la suite de cette marque de solidarité gouvernementale que me
témoigne le Chef du Gouvernement, faisant la parfaite lecture de la Loi en
chargeant mon Ministère qui porte les Infrastructures des Télécommunications,
mission et attributions d’assurer la surveillance générale et la police du
Secteur en collaboration avec les ministères et services de l’Etat ayant la
Justice, l’Intérieur, la Défense nationale et la Sécurité de l’Etat dans leurs
attributions.
Faut-il
rappeler que la bonne gouvernance et le climat des affaires, auxquels tous
sommes tenus, passent par le respect scrupuleux des Lois de la République.
Je
vous remercie.
Tryphon Kin-Kiey Mulumba
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