Kinshasa,
le 14 janvier 2013 – L'Association Congolaise pour l'Accès à la Justice
(ACAJ), appelle le Gouvernement congolais à agir vite pour protéger la
population civile des territoires de Malemba-Nkulu, Manono, Mitwaba et
Pweto, situés au Nord et Centre de la province du Katanga, contre les
attaques répétées ainsi que les exactions de la milice Mai-Mai contre
les populations civiles, sous silence coupable.
La
population est la cible des attaques quasi quotidiennes de Mai-Mai
depuis l'évasion de Gédéon Kyungu Mutanga de la prison de Kasapa à
Lubumbashi le 20 octobre 2011. Parmi les récentes, il
y a, dans les territoires de Mitwaba, celles de localités de
Kasungeshi, le 18 août 2012; Kawama, le 21 août 2012; Sampwe, le 17 octobre 2012
et Kyubo, le 12 octobre 2012; et de Pweto, les localités de Aimala, le 9 octobre 2012; Kyankalamu, le 22 novembre 2012; Musenge, le 26 novembre 2012; Mutabi,
le 30 novembre 2013; Dubie, le 16 décembre 2013 et Lukonzolwa, le 4 janvier 2013. Le
16 décembre 2013, les miliciens Mai-Mai ont tué M. Mandrandele Atamato,
conservateur principal du parc upemba entre les villages Kyalwe et
Kyubo, au centre/Katanga.
Le 9 janvier 2013, trois militaires et trois civils ont été tués dans les
affrontements qui ont opposé Mai-Mai aux forces gouvernementales (FARDC)
dans le groupement Tondo, près de la route allant de Bunkeya à Mitwaba.
La population de ce groupement a dû fuir vers le centre de Bunkeya,
situé à 75 km de Likasi. Ces déplacés s'ajoutent à près d'un millier
d'autres déjà réfugiés dans la même cité sans assistance.
A
chaque attaque, ils pillent les biens, commettent des viols et
meurtres, mutilent les cadavres, détruisent et incendient des maisons de
particuliers et des bureaux administratifs. Ils enlèvent des enfants
mineurs, qu'ils entrainent et font participer plus tard à d'autres
attaques contre la population et les FARDC. Selon les
sources humanitaires, plus de 248.455 personnes, principalement des
territoires ci-haut cités, ont été contraintes au déplacement pour se
mettre à l'abri de ces atrocités. Certains déplacés ont trouvé refuge
dans des familles d’accueil à Bunkeya, Lwambo, Likasi et Lubumbashi;
mais sont sans assistance matérielle.
Selon
plusieurs experts militaires contactés par l'ACAJ, la stratégie mise en
place, à ce jour, par le Gouvernement pour combattre les miliciens
Mai-Mai au Nord et Centre/Katanga n'est pas efficace sur tous les plans.
Les
mesures prises actuellement par le Gouvernement congolais pour faire
face à cette situation sont insuffisantes. Des forces de sécurité mieux
équipées, motivées et renseignées sur la localisation de leaders
Mai-Mai, à savoir MM. Gédéon Kyungu Mutanga (basé au village Kabala) et Kazadi
Ntanda Imena de CORAK (basé au village Kyona) doivent être déployées,
en urgence, dans le Nord et Centre Katanga, pour les neutraliser ainsi
que leurs partisans, protéger la population civile et assurer le retour
des déplacés dans leurs milieux respectifs, à déclaré M. Romain Mindomba, Vice-Président de l'ACAJ.
L'ACAJ
dénonce le silence coupable des médias, principalement ceux de l'Etat
(Radio télévision nationale congolaise), sur ces attaques ainsi que le
drame humanitaire qui s'en est suivi. Les
médias ont l'obligation d'informer objectivement et en temps utile
l'opinion nationale et internationale sur la souffrance qu'endure la
population civile du Nord et Centre/Katanga, a déclaré Me Paul Bamopala,
chargé de protection de l'ACAJ.
Les
auteurs des exactions ainsi que leurs commendataires doivent être
recherchés, arrêtés et déférés devant les cours et tribunaux. A cet
effet, la justice congolaise doit agir très vite, car elle
a la responsabilité première de poursuivre les auteurs de crimes
internationaux sans attendre une quelconque injonction de la part du
Gouvernement, a ajouté Me Paul Bamopala.
Vu ce qui précède, l'ACAJ recommande :
- Au Gouvernement Rdcongolais,
de protéger efficacement la population du Nord et Centre/Katanga contre
les atrocités de Mai-Mai et leur apporter une assistance matérielle
nécessaire ;
- Au Procureur Général près la Cour d’Appel de Lubumbashi, d'engager des poursuites judiciaires contre les auteurs et commendataires des crimes commis au Nord et Centre/Katanga;
- Aux médias,
de s'intéresser à la situation dramatique qui prévaut au Nord et
Centre/Katanga et en informer l’opinion nationale et internationale.
Fait à Kinshasa, le 14 janvier 2013.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire