La ministre suédoise
de la Coopération au Développement en séjour à Kinshasa, s’est entretenue mercredi 9 janvier 2013 avec les leaders
des principaux partis de l’opposition, Albert Moleka (UDPS), Directeur de
Cabinet du Président Etienne Tshisekedi, Jean-Lucien Bussa (MLC), Président du
groupe parlementaire MLC et alliés et Vital Kamerhe (UNC), Président National
de l’UNC.
Au
menu des échanges la guerre à l’est de la RDC et la crise de légitimité issue
des élections chaotiques de 2011. Albert Moleka a clairement indiqué que l’UDPS n’est pas opposé au
dialogue en vue dans la mesure où justement il faut trouver les voies et moyens
de mettre fin à la crise de légitimité et à la guerre à l’est, qui se
traduisent par l’absence de la cohésion nationale.
Pour
sa part, Jean-Lucien Bussa a mis à nu la mauvaise gouvernance du pays, l’absence
de la démocratie avec en prime des violations systématiques de la Constitution
et des Lois de la République.
Il
a en outre insisté sur le fait que le MLC est favorable à un dialogue inclusif
qui devra déboucher sur un nouvel ordre de la gouvernance démocratique du
pays : démocratie, transparence, lutte contre la corruption, respect des
droits humains, amélioration des conditions de vie des populations et des
soldats.
A
son tour, Vital Kamerhe n’a pas raté cette occasion pour rappeler à Mme la ministre que le chaos des élections de novembre 2011 était prévisible, car en
août 2011 à Stockholm, comme un prophète il lui avait dit que Kabila allait tricher les élections et qu’il s’en
suivrait une grave crise de légitimité et sécuritaire. Il
a terminé par la présentation de son plan de sortie de crise à 8 volets
(politique, diplomatique, économique, coopération régionale, justice,
développement, militaire et humanitaire).
Les
trois partis politiques disent qu’un dialogue à Kinshasa avec un médiateur
international est la solution pour mettre fin à la crise de légitimité et la
guerre, Joseph Kabila est le problème et non la solution, donc il est mal placé
pour l’arbitrage. Il ne sert à rien de se cacher chaque fois derrière Paul
Kagame et le Rwanda pour justifier le non paiement des militaires, les
massacres au Bas-Congo, le pillage de la Gécamines, les contrats léonins… Les
premiers responsables de la guerre et de la crise de légitimité, c’est Joseph
Kabila qui avait signé librement les accords qui endeuillent le pays aujourd’hui
et son gouvernement qui brade les richesses du pays. D’où la nécessité d’un
leadership responsable à la tête du pays.
Ils
ont ensemble déploré la corruption qui mine le système Kabila et l’absence d’un
Etat de droit. La ministre suédoise s’est dite satisfaite de leurs entretiens
et a promis de consulter d’autres acteurs et Etats pour une réelle implication
de son pays, elle a clôturé ces entretiens en demandant à la délégation quelles
étaient leurs attentes de la communauté internationale.
A
l’unisson, la délégation de l’opposition :
- formule le vœu de voir la communauté internationale exercer des pressions nécessaires sur les pays impliqués dans cette guerre, le M23 et Joseph Kabila ;
- constate et se félicite que la cohésion nationale souhaitée par Joseph Kabila ce jour, rejoint l’appel de l’opposition lancée au lendemain du scrutin de novembre 2011 de voir les Congolais débattre autour d’une table non seulement pour renforcer la cohésion nationale mais aussi pour résoudre la crise de légitimité issue de ces élections et mettre fin à ces guerres à répétition ;
- souhaite que ce dialogue se déroule sans interférences extérieures avec comme priorité la refondation d’un Etat de droit et l’éradication de la souffrance du peuple Congolais ;
- désire que la communauté internationale se porte en caution pour le succès de ce dialogue car le décollage de la RDC est salutaire non seulement pour son peuple mais également pour ses voisins et le monde entier.
Satisfaite
de la réponse de la délégation, la ministre a loué l’unité de l’opposition
affichée lors de cette rencontre, avec à l’appui des idées constructives et concrètes
pour résoudre la crise actuelle.
Au
demeurant, l’UDPS, le MLC et l’UNC se sont dits non concernés ni de loin ni de
près par les discussions de Kampala, qui ressemblent à un énième complot contre le pays et attirent ainsi l’attention du peuple congolais
sur la balkanisation en vue de la RDC.
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