Kinshasa, le 29
décembre 2014 - L’Association congolaise pour l’accès à la justice (ACAJ)
condamne les menaces et intimidations dont font l’objet actuellement
plusieurs personnes qui s’opposent à la révision constitutionnelle en RDC.
C’est le cas de M. Vano Kalembe Kibiko,
ancien député et président de l’association socio-culturelle Lwanzo Lwa Mikuba
qui, après qu’il ait été empêché le 28 décembre 2014 par la Direction Générale
de Migration (DGM) de voyager pour Paris avec son épouse et ses deux enfants, a
été arrêté ce 29 décembre 2014 dans le parking de la DGM par plusieurs
policiers avant d’être acheminé au Parquet Général de la République (PGR) où il
est en train d’être entendu pour avoir fait une déclaration, dans les médias de
Lubumbashi, par laquelle il s’est opposé à la révision constitutionnelle devant
permettre au Président Joseph Kabila de briguer un troisième mandat. Il lui est
aussi reproché le fait d’avoir dit soutenir la candidature du Gouverneur de
province du Katanga, Moïse Katumbi, à l’élection présidentielle de 2016.
Nous avons reçu
plusieurs doléances des membres des partis politiques tant de la majorité
présidentielle que de l’opposition politique ainsi que des organisations de la
société civile faisant l’objet des menaces et/ou des intimidations des services
de sécurité dont l’Agence Nationale de renseignement (ANR) à cause de leur
opposition à toute révision constitutionnelle notamment de l’article 220 qui
limite à deux le mandat du Président de la République, a déclaré Me Georges Kapiamba,
Président de l’ACAJ.
Nous condamnons
fermement ces actes et demandons au Président Joseph Kabila à les faire cesser,
car contraires aux articles 23 et 30 qui garantissent à tout citoyen la liberté
d’expression et d’opinion, et la liberté de circulation, a-t-il ajouté.
L’ACAJ dénonce l’arrestation et la
détention de M. Vano Kiboko par le Procureur Général de la République. Elle
exige sa libération sans condition et une enquête indépendante afin
d’identifier les auteurs et commanditaires de ces violations des droits de
l’homme.
L’ACAJ craint que ces menaces et
intimidations, dirigées contre des citoyens à cause de leurs opinions, fassent
partie d’une politique systématique visant l’instauration d’un un régime
dictatorial en RDC qui est pourtant contraire aux valeurs des droits de
l’homme !
L’arrestation et
l’audition de M. Vano Kalembe Kiboko sont fondamentalement illégales. La
justice ne doit pas être instrumentalisée dans une société démocratique pour
intimider ceux qui expriment librement légitimement leurs opinions sur la
conduite des affaires publiques, les échéances électorales ou contredisent les
points de vue du gouvernement, a déclaré Me Didier Kalemba, chargé de
protection à l’ACAJ.
L’ACAJ recommande vivement à tous les
partis politiques et aux membres des organisations de la société civile à
poursuivre avec fermeté, et par tous les moyens de droit, la protection des
valeurs des droits de l’homme et de démocratie garanties par la constitution et
principalement l’article 220 qui garantit l’indépendance de la justice et la
limite à deux du mandat du Président de la République.
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