Kinshasa - Ce 29 décembre 2014, Médecins Sans Frontières (MSF) mettra
fin à deux ans de présence médicale au sein du site de déplacés de Bulengo, à
quelques kilomètres de Goma. Cette décision intervient alors que la phase
d’urgence aiguë est révolue et que les conditions sanitaires se sont améliorées
dans le site. Mais au-delà des besoins médicaux, les populations qui se sont
réfugiées à Bulengo et dans les autres camps autour de Goma restent extrêmement
vulnérables et les besoins d’assistance sont toujours immenses.
L’intervention
de Bulengo a débuté dans un contexte d’urgence grave, suite aux
affrontements dans différentes parties du Nord-Kivu, principalement dans le
Masisi et le Rutshuru. En deux ans de présence à Bulengo, l’équipe MSF aura
pris en charge plus de 64.000 patients, principalement pour des
infections respiratoires, du paludisme et des maladies diarrhéiques, 480
enfants ont également été pris en charge à travers le programme Nutrition.
Le centre de
santé de l’organisation a pris en charge plus de 230 patients victimes de
violences sexuelles, et plus de 2.800 accouchements ont également été
effectués dont 495 césariens. En octobre dernier, MSF a également mené une
vaccination de masse dans le camp pour 3 300 enfants âgés de 0 à 15 ans afin de
lutter contre une épidémie de rougeole.
Aujourd’hui, les
récentes évaluations montrent que l’état de santé de la population vivant sur
le site de Bulengo est relativement acceptable, et ne correspond plus à une
urgence médicale. « Nous
sommes une organisation médicale humanitaire d’urgence, et maintenant que la
situation sanitaire est stabilisée à Bulengo, il est grandement temps que
d’autres acteurs prennent le relais, pour que MSF puisse se concentrer sur des
zones où notre présence reste fondamentale », explique Bérangère Adamantidis Coordinatrice
MSF- Goma
Les conditions
de vie pour les habitants de Bulengo sont encore bien en-deçà du minimum pour
leur garantir une vie digne. « Aujourd’hui encore, ces personnes
doivent se battre pour leur survie. Un certain nombre d’entre elles travaillent
dans les champs pour un salaire de misère. Certaines femmes sont mêmes obligées
de se prostituer, et d’autres revendent du bois de chauffe ramassé aux
alentours du site où elles sont souvent victimes de violences sexuelles. Ce que
vivent ces populations est humainement inacceptable et il est urgent de les
aider à rebâtir leur vie», s’indigne Bérangère Adamantidis Coordinatrice
MSF- Goma
MSF fera une
passation de ses activités médicales à IMC, qui reprendra la totalité des
activités de MSF sur le site de Bulengo, excepté la nutrition qui elle sera
assurée par la 8ème CEPAC. Mais en ce qui concerne les besoins non-médicaux,
l’organisation insiste pour que les autorités et d’autres acteurs se mobilisent
afin de garantir une assistance adéquate à ces déplacés pour qui les conditions
du retour ne sont pas encore réunies.
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