En
Afrique sub-saharienne, sept femmes sur dix n’ont pas accès à des
toilettes salubres et sont donc exposées à des risques pour leur santé,
mais aussi à la honte, la peur et même des agressions. Par
conséquent, le 19 novembre – Journée Mondiale des toilettes – 297
millions de femmes et de filles africaines n’ont pas accès à un
assainissement salubre et sûr, et parmi elles 107 millions n’ont aucun
accès à des toilettes.
Une
enquête commandée par WaterAid sur les femmes dans cinq bidonvilles de
Lagos, au Nigeria, indique qu’une femme sur cinq a été – ou a
connaissance d’une femme qui a été – verbalement harcelée et intimidée,
ou a été menacée ou physiquement agressée au cours des douze derniers
mois, alors qu’elle allait aux toilettes. Dans d’autres pays africains,
des témoignages indiquent que ce problème pourrait avoir une importance
beaucoup plus grande qu’indiquée ici.
Barbara Frost, Directrice Générale, WaterAid : «
Lorsque les femmes n'ont pas accès à des toilettes salubres, sûres et
privées, elles sont exposées à des risques et deviennent vulnérables. Et
si elles vont se soulager dans la nature, elles risquent d'être
harcelées. Les femmes n'aiment pas en parler ou ont de la réticence à se
plaindre. Mais le monde ne peut pas continuer à ignorer leur situation. Un
assainissement approprié, avec un accès à l'eau potable, transforme la
vie quotidienne, améliore la santé, la sécurité et la productivité. Les
gouvernements doivent agir et investir pour que toute la population
puisse avoir des toilettes et l'eau potable ».
D’autres
études en Ouganda et au Kenya concluent que la peur, l’humiliation et
l’agression font partie de l’expérience courante des femmes africaines
qui n’ont pas accès à un assainissement approprié et sûr.
Au Mozambique, Sandimhia Renato, 18 ans, doit marcher 15 minutes pour aller aux toilettes dans les bosquets.
«
Parfois, je sors pour chercher un endroit, mais j'ai tellement honte
que je retourne chez moi sans être allée aux toilettes. Il m’arrive
d’attendre la nuit pour que personne ne me voit. Mais si je dois aller
loin, je suis très inquiète pour ma fille Diani. C'est très dangereux.
Des gens ont été assassinés. On a tué une femme et un garçon à coups de
couteau. Je connais une femme qui a été violée. »
Le
sondage des femmes dans les bidonvilles de Lagos révèle que la sécurité
est un problème récurrent. 67% des répondantes ont indiqué qu'elles ne
se sentent pas en sécurité lorsqu'elles utilisent des toilettes dans un
lieu public. Le
manque d’hygiène a de graves conséquences pour la santé. Chaque jour,
environ 1.000 mères perdent un enfant à cause de la diarrhée provoquée
par le manque d'accès à l’assainissement et à l'eau potable.
Le
manque d’assainissement nuit également à la productivité et à la vie
économique. En Afrique sub-saharienne, les femmes et les filles qui
n'ont pas accès à des toilettes passent chaque année 20 milliards
d'heures à chercher en endroit approprié dans la nature, d’après les
statistiques publiées dans une note d’information de WaterAid.
Barbara Frost explique :
« Pendant
cette Journée Mondiale des toilettes, WaterAid répond à l'appel de
centaines d'organisations dans le monde entier pour demander aux
gouvernements de tenir leurs promesses et de permettre aux populations
les plus défavorisées du monde d’accéder à l’assainissement et à l’eau
potable ».
Le sondage au Nigeria a été commandé par WaterAid et réalisé par GlobeScan,
une entreprise spécialiste des études et des enquêtes, entre le 18 et
le 22 octobre 2012. Il a permis d’interroger 500 femmes concernant leur
expérience quotidienne de l'assainissement dans cinq bidonvilles de
Lagos : Ajegunle, Ijora, Badia, Oko Agbon et Otto-Oyingbo.
D’autres résultats du sondage révèlent que :
· Le type de toilettes le plus fréquemment utilisé par les répondantes était un « Lieu improvisé en plein air » (40 %), des « Toilettes
chez moi » (33 %), des « Toilettes publiques proches de chez moi »
(19 %), ou des « Toilettes publiques sur mon lieu de travail » (6 %).
· 68 % des femmes indiquent que le prix des toilettes est un problème pour elles.
· 61 % ont déclaré que les toilettes qu'elles utilisent régulièrement sont insalubres.
· 98 %
des répondantes estiment que comparé à d’autres priorités comme
l'éducation ou les transports, il est très important (89 %) ou assez
important (9 %) que le gouvernement nigérian investisse en priorité dans
l'assainissement pour améliorer la santé, la sécurité et la vie
économique.
Vision de WaterAid
Un monde où chaque être humain a accès à l’eau potable et à l’assainissement.
WaterAid est
une organisation internationale qui opère dans 27 pays, dans les
régions d’Afrique et de l’Asie-Pacifique. Son objectif est de
transformer la vie des habitants en améliorant l’hygiène, l’accès à
l’eau potable et à l’assainissement pour les populations les plus
défavorisées du monde. Depuis 1981, WaterAid a aidé 17,5 millions de
personnes à accéder à l’eau potable et depuis 2004, 12.9 millions à
bénéficier d’un assainissement.
· Environ 2.000 enfants meurent chaque jour d’une maladie provoquée par l’eau insalubre et un assainissement insuffisant.
· 783 millions de personnes vivent sans accès à l’eau potable. Soit environ une personne sur huit au niveau mondial.
· 2,5 milliards d’êtres humains vivent sans assainissement, soit 39 % de la population mondiale.
· Chaque Livre sterling investie dans l’accès à l’eau potable et à l’assainissement génère un retour de 4 £ en productivité améliorée.
· Il suffit de 15 £ pour fournir à une personne un accès durable à l’eau potable, à l’assainissement et à l’hygiène.
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