Sous prétexte de la guerre, l’année 2012 a battu le record des atteintes à la presse
Dans un Rapport rendu public, à l’occasion de la célébration lundi 10 décembre 2012, de la journée mondiale de la Déclaration Universelles des Droits de l’Homme, Journaliste en danger (JED) tire, une fois de plus, une sonnette d’alarme sur la détérioration constante du climat de travail de la presse et du droit de l’information.
Une année après les élections chaotiques de novembre 2011, et sous prétexte d’une nouvelle guerre qui a éclaté à l’Est du pays, les attaques dirigées contre la presse se sont multipliées aussi bien en territoires rebelles que dans les parties du pays sous contrôle du gouvernement.
Dans un Rapport rendu public, à l’occasion de la célébration lundi 10 décembre 2012, de la journée mondiale de la Déclaration Universelles des Droits de l’Homme, Journaliste en danger (JED) tire, une fois de plus, une sonnette d’alarme sur la détérioration constante du climat de travail de la presse et du droit de l’information.
Une année après les élections chaotiques de novembre 2011, et sous prétexte d’une nouvelle guerre qui a éclaté à l’Est du pays, les attaques dirigées contre la presse se sont multipliées aussi bien en territoires rebelles que dans les parties du pays sous contrôle du gouvernement.
Tuver Wundi, le correspondant principal de Jed Nord-Kivu |
L’organisation, à Kinshasa en octobre 2012, du 14è Sommet de la Francophonie, n’a pas permis non plus à la République Démocratique du Congo d’améliorer son image démocratique en matière des droits de l’homme, concernant particulièrement les droits de l’information.
Seule note positive, pour la première fois depuis huit ans, aucun cas d’assassinat de journaliste n’a été enregistré en 2012. Par contre, les arrestations, menaces, agressions des journalistes, les censures contre les médias se sont considérablement accrues.
Au total, pour l’année 2012, Journaliste en danger (JED) a documenté au moins 184 cas d’atteintes diverses au droit d’informer et d’être informé, contre 160 cas en 2011. Soit une augmentation quantitative de 24 cas, qui indique une dégradation de la situation de l’ordre de 15 %. Ce chiffre constitue également un record jamais atteint depuis les premières élections organisées en 2006.
Les 184 cas d’attaques dirigées contre la presse et répertoriées par JED se répartissent de la manière suivante :
- 59 arrestations ou détentions des journalistes pour des plus ou moins longues périodes
- 6 agressions ou tortures des journalistes
- 25 menaces ou harcèlements des journalistes
- 16 pressions de tous ordres (administratifs, économiques ou judicaires) sur les journalistes ou les médias
- 78 cas de censures des médias ou d’émissions
Au moment où le monde commémore cette journée dédiée aux droits de l’homme, 3 journalistes se trouvent enfermés depuis des longs mois dans un cachot des services de sécurité (l’Agence nationale des renseignements, ANR). Ces journalistes accusés d’avoir été « en contact » avec un officier supérieur, déserteur des Forces armées congolaises, et recherché pour une tentative de rébellion, n’ont jamais été jugés, et n’ont droit à aucune visite, ni de leurs avocats, ni des membres de leurs familles.
Parmi les autres faits marquants d’atteinte à la liberté de la presse enregistrés en 2012, le Rapport de JED mentionne, notamment :
- La fermeture brusque et totalement arbitraire, depuis le mois de septembre 2012 jusqu’à ce jour, de la plus grande chaîne de Télévision proche de l’opposition, la Radio Lisanga Télévision (RLTV). Dans un arrêté ministériel rendu public près de dix jours après cette fermeture, le ministre des médias a accusé ce médias de diffuser « en temps de guerre des émissions relayant la campagne la médiatique des forces négatives (M23) de nature à démoraliser l’armée et la population ». Nulle part pourtant, le ministre n’a donné ni la date, ni l’heure, ni le nom de l’émission incriminée.
- L’interdiction de parution du quotidien « Le Journal » depuis le mois de juin 2012 jusqu’à ce jour, par le ministre des Médias pour « incitation de la population à la haine tribale et raciale». Ce journal avait publié un article ayant trait à la guerre qui sévit à l’Est de la RDC dans lequel on y trouvait certaines phrases qualifiées par le ministre des Médias de « xénophobes », telles que : « Les Rwandophones dérangent à l’Est », « Les Congolais de sang et de cœur », etc.
Seule note positive, pour la première fois depuis huit ans, aucun cas d’assassinat de journaliste n’a été enregistré en 2012. Par contre, les arrestations, menaces, agressions des journalistes, les censures contre les médias se sont considérablement accrues.
Au total, pour l’année 2012, Journaliste en danger (JED) a documenté au moins 184 cas d’atteintes diverses au droit d’informer et d’être informé, contre 160 cas en 2011. Soit une augmentation quantitative de 24 cas, qui indique une dégradation de la situation de l’ordre de 15 %. Ce chiffre constitue également un record jamais atteint depuis les premières élections organisées en 2006.
Les 184 cas d’attaques dirigées contre la presse et répertoriées par JED se répartissent de la manière suivante :
- 59 arrestations ou détentions des journalistes pour des plus ou moins longues périodes
- 6 agressions ou tortures des journalistes
- 25 menaces ou harcèlements des journalistes
- 16 pressions de tous ordres (administratifs, économiques ou judicaires) sur les journalistes ou les médias
- 78 cas de censures des médias ou d’émissions
Au moment où le monde commémore cette journée dédiée aux droits de l’homme, 3 journalistes se trouvent enfermés depuis des longs mois dans un cachot des services de sécurité (l’Agence nationale des renseignements, ANR). Ces journalistes accusés d’avoir été « en contact » avec un officier supérieur, déserteur des Forces armées congolaises, et recherché pour une tentative de rébellion, n’ont jamais été jugés, et n’ont droit à aucune visite, ni de leurs avocats, ni des membres de leurs familles.
Parmi les autres faits marquants d’atteinte à la liberté de la presse enregistrés en 2012, le Rapport de JED mentionne, notamment :
- La fermeture brusque et totalement arbitraire, depuis le mois de septembre 2012 jusqu’à ce jour, de la plus grande chaîne de Télévision proche de l’opposition, la Radio Lisanga Télévision (RLTV). Dans un arrêté ministériel rendu public près de dix jours après cette fermeture, le ministre des médias a accusé ce médias de diffuser « en temps de guerre des émissions relayant la campagne la médiatique des forces négatives (M23) de nature à démoraliser l’armée et la population ». Nulle part pourtant, le ministre n’a donné ni la date, ni l’heure, ni le nom de l’émission incriminée.
- L’interdiction de parution du quotidien « Le Journal » depuis le mois de juin 2012 jusqu’à ce jour, par le ministre des Médias pour « incitation de la population à la haine tribale et raciale». Ce journal avait publié un article ayant trait à la guerre qui sévit à l’Est de la RDC dans lequel on y trouvait certaines phrases qualifiées par le ministre des Médias de « xénophobes », telles que : « Les Rwandophones dérangent à l’Est », « Les Congolais de sang et de cœur », etc.
- La suspension par le Conseil Supérieur de la Communication et de l’Audiovisuel (CSAC) de quatre chaines de télévision du Katanga, dont la Radiotélévision nationale (Watanshi TV, Nyota TV et Jua TV , RTNC), et de certaines émissions produites par ces médias émettant à Lubumbashi (Katanga) pour « violation des règles d’éthique et des lois de la République
- L’expulsion du territoire congolais par le service d’immigration de la RDC du cinéaste belge Thierry Michel, auteur du film intitulé « L’affaire Chebeya, un crime d’Etat ? ». Son visa d’établissement permanent, en cours de validité jusqu’en février 2013, était annulé sous prétexte « qu’il ne détenait pas de visa sortie-retour ».
- L’interdiction par le M23 des chaînes de télévisions émettant à Kinshasa et captées à Goma lors de la prise de cette ville par les rebelles. Il s’agit de la RTNC, de Digital Congo et de la RTG@. Les signaux de ces médias ont été coupés pour priver la population d’accéder aux informations émanant du gouvernement de Kinshasa.
- Le brouillage par le CSAC du signal d’émission de Radio Okapi, accusée de n’avoir pas transmis son cahier des charges à l’instance de régulation des médias.
Concernant les responsables des violations portées contre la liberté de la presse, le rapport de JED constate qu’en dépit de la mise en place d’une instance publique de régulation des médias, le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel et de la Communication (CSAC), plusieurs autres services et des responsables du secteur public continuent à interférer négativement et en toute impunité dans le travail des médias, empêchant ainsi les professionnels de ce secteur de faire leur travail en toute liberté, en toute indépendance, et en toute sécurité. Depuis plusieurs années, l’ANR à Kinshasa et ses antennes en provinces se distinguent par des interpellations et détentions arbitraires des journalistes, en dehors de tout circuit judicaire. En provinces, surtout dans l’Est du pays, les autorités politico-administratives ont multiplié les interdictions et les fermetures des médias chaque fois que les émissions diffusées mettaient en cause leur gestion, où que la parole était accordée à des groupes armés.
Au regard de ce tableau sombre de la liberté de la presse, et en vue d’améliorer l’image démocratique de la RDC, JED demande au gouvernement congolais ce qui suit :
- de libérer sans délais les journalistes illégalement détenus sans jugement dans des cachots des services de sécurité ;
- de mettre fin à l’impunité de ceux qui s’en prennent aux journalistes à cause de leur travail ;
- d’ordonner le rétablissement des médias injustement coupés ou suspendus ;
- et d’entamer sans tarder des réformes nécessaires des textes qui régissent la pratique journalistique, principalement pour consacrer la dépénalisation des délits de presse, et doter le pays d’une loi d’accès à l’information publique.
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