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vendredi 20 juillet 2012

Bulletin d’information société civile Nord-Kivu, 15-16 juillet 12


Territoire de Beni : des enlèvements et exécutions sommaires attribues aux Adf-Nalu

C’est depuis le début du mois de juillet que nombreux cas d’enlèvements et d’exécutions sommaires de civils attribués aux rebelles ougandais de l’Adf-Nalu sont reportés en Collectivité de Beni-Mbau. En effet, en date du 3 et du 4 juillet courant, plus ou moins 25 cas de disparition ont été documentés  en Groupement de Bambuba-Kisiki, au nord du Territoire de Beni. Une semaine après, c’est la découverte macabre par la population locale de 8 corps sans vie :
- Le 10 juillet, à 10 heures à Mapobu, une localité située à environs 14 km au nord-est d’Oicha, le Chef-lieu du Territoire de Beni, des corps décapités ont été retrouvés dans un champ. Ces corps sont identifiés comme étant de MM. Muhindo Kakoti (habitant d’Oïcha/Tenambo), Kitsuku et Kahunga (habitant de la localité Kamakombu, à 2 km de Mapobu), Papycho Kivongwere (du Quartier Nzanza d’Oïcha), Bekere Mungele et Kambale Kaghoma (du Quartier Mambabeka/Oïcha), Tate Siku et Maneno (du village de Kokkola, à 1 km-est de Mapobu, sur l’axe Oïcha-Eringeti). Ce qui est curieux, les Fardc ne sont pas à mesure d’organiser une expédition pour ne serait-ce que récupérer ces corps afin qu’ils soient enterrés avec honneur au Chef-lieu du Groupement ;
- Le jeudi 19 juillet 2012, notre Structure a été alertée par les membres de familles des victimes qui révèlent qu’au moins 17 autres personnes, à côté de celles dont les corps étaient découverts, sont portés disparus depuis les journées du 3 et 4 juillet. Il s’agit   entre autres de : Papy Kangitsi, Kambale Mathe, Muhindo  Yamaha, Gaspard Mudoko, Vakatwelinga Mbale, Ndebo, Museketere Vahwere, Paluku Kambula, Kizito Ndungo,  Kasereka Kidoke, Paluku Kabwete, Pius Mwigha Et Tsongo Mbale.
La population attend voir que des efforts soient consentis par l’armée régulière pour retrouver les disparus. Les autorités politico-administratives locales se limitent à déclarer la zone dangereuse, sans annoncer la moindre disposition prise pour récupérer les morts, rechercher les disparus et endiguer cette insécurité très grandissante afin de rassurer leurs administrés.
Ce dont nous en attirons l’attention des autorités du Gouvernement Central, c’est de voir que la virulence de ce qu’on appelle ici Adf-Nalu alors  que l’on fait état d’entrée des bataillons ougandais de l’Updf en Rdc, des bataillons localisés en Territoire de Beni (nous l’avions dit dans nos précédents Bulletins). Comme l’Updf a toujours justifié sa présence par la poursuite des Adf-Nalu, il n’est pas exclue qu’il en fabrique pour que le prétexte tienne debout. Comme le Rwanda, il dira que les Fadrc étant incapables d’en finir avec les rebelles qui menacent sa sécurité, il a résolu les poursuivre jusque dans leur dernier retranchement. Face à cette situation, l’autorité devait être plutôt attentive et éviter de garder silence.  Elle devait réconforter la population, renforcer l’autorité de l’Etat et barrer la route à l’agresseur.  Il y a urgence.

Territoire de Walikale : les Fardc affrontent les Raia-Mutomboki
La situation est de nouveau confuse depuis le début de la hournée du 18 juillet 2012 à Walikale-Centre, Chef-lieu du Territoire de Walikale. En effet, c’est depuis 9 heures locales (7 heures GMT) que les affrontements opposent les Fardc aux Maimai/Raia-Mutomboki.
Les Raia-Mutomboki qui, rappelons-le, avaient pris le contrôle du chef-lieu du Territoire lundi dernier, déclarent poursuivre les Fdlr jusqu'à leur dernier retranchement. Ils soutiennent qu’ils n’ont rien à voir avec les éléments de l’armée régulière qu’ils prétendent soutenir pendant qu’eux s’occupent du M23. Ils se disent surpris de voir que les Fardc les prennent pour ennemi.
Après des violents combats entre Fardc et Raia-Mutomboki mercredi dernier à Nzingala, à environs 50 km de Walikale, sur l’axe Kisangani, les affrontements se sont poursuivis ce matin. L’assaut de l’armée régulière  contre les positions de ces miliciens (dont la fétiche rend invulnérables aux cartouches) parait de grande envergure ; déclenchés depuis Mutoyo (à une dizaine de km sur l’axe Kisangani) et Kamianda (axe Goma), les affrontements se sont poursuivis vers le Chef-lieu du Territoire. Des tirs en armes lourdes toujours entendues seraient l’œuvre des Fardc qui tiennent récupérer Walikale-Centre. Si les Raia-Mutomboki ont perdu le contrôle de Nzingala, Mutoyo et Nyamianda le soir de mercredi dernier et ce matin, ils jurent qu’ils ne lâcheront pas  Walikale-Centre.
Dans cette confusion, la population première victime de la guerre ne sait plus à quel Saint se vouer. Des milliers de personnes affluent au camp de la Monusco pour tenter d’y trouver protection. Comme pour le moment les affrontements se poursuivent, aucun bilan ne nous est encore disponible. Le moins qu’on puisse dire, c’est la panique et la débandade totale à Walikale-Centre.

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