Territoire de Beni : des enlèvements et
exécutions sommaires attribues aux Adf-Nalu
C’est depuis le début du mois de juillet que
nombreux cas d’enlèvements et d’exécutions sommaires de civils attribués aux
rebelles ougandais de l’Adf-Nalu sont reportés en Collectivité de Beni-Mbau. En
effet, en date du 3 et du 4 juillet courant, plus ou moins 25 cas de
disparition ont été documentés en Groupement de Bambuba-Kisiki, au nord
du Territoire de Beni. Une semaine après, c’est la découverte macabre par la
population locale de 8 corps sans vie :
- Le 10 juillet, à 10 heures à Mapobu, une
localité située à environs 14 km au nord-est d’Oicha, le Chef-lieu du
Territoire de Beni, des corps décapités ont été retrouvés dans un champ.
Ces corps sont identifiés comme étant de MM. Muhindo Kakoti (habitant
d’Oïcha/Tenambo), Kitsuku et Kahunga (habitant de la localité Kamakombu, à 2 km
de Mapobu), Papycho Kivongwere (du Quartier Nzanza d’Oïcha), Bekere Mungele et
Kambale Kaghoma (du Quartier Mambabeka/Oïcha), Tate Siku et Maneno (du village
de Kokkola, à 1 km-est de Mapobu, sur l’axe Oïcha-Eringeti). Ce qui est
curieux, les Fardc ne sont pas à mesure d’organiser une expédition pour ne
serait-ce que récupérer ces corps afin qu’ils soient enterrés avec honneur au
Chef-lieu du Groupement ;
- Le jeudi 19 juillet 2012, notre Structure a été
alertée par les membres de familles des victimes qui révèlent qu’au moins 17
autres personnes, à côté de celles dont les corps étaient découverts, sont
portés disparus depuis les journées du 3 et 4 juillet. Il
s’agit entre autres de : Papy Kangitsi, Kambale Mathe,
Muhindo Yamaha, Gaspard Mudoko, Vakatwelinga Mbale, Ndebo, Museketere
Vahwere, Paluku Kambula, Kizito Ndungo, Kasereka Kidoke, Paluku Kabwete,
Pius Mwigha Et Tsongo Mbale.
La population attend voir que des efforts soient
consentis par l’armée régulière pour retrouver les disparus. Les autorités
politico-administratives locales se limitent à déclarer la zone dangereuse,
sans annoncer la moindre disposition prise pour récupérer les morts, rechercher
les disparus et endiguer cette insécurité très grandissante afin de rassurer
leurs administrés.
Ce dont nous en attirons l’attention des autorités
du Gouvernement Central, c’est de voir que la virulence de ce qu’on appelle ici
Adf-Nalu alors que l’on fait état d’entrée des bataillons ougandais de
l’Updf en Rdc, des bataillons localisés en Territoire de Beni (nous l’avions
dit dans nos précédents Bulletins). Comme l’Updf a toujours justifié sa
présence par la poursuite des Adf-Nalu, il n’est pas exclue qu’il en fabrique
pour que le prétexte tienne debout. Comme le Rwanda, il dira que les Fadrc étant
incapables d’en finir avec les rebelles qui menacent sa sécurité, il a résolu
les poursuivre jusque dans leur dernier retranchement. Face à cette situation,
l’autorité devait être plutôt attentive et éviter de garder silence. Elle
devait réconforter la population, renforcer l’autorité de l’Etat et barrer la
route à l’agresseur. Il y a urgence.
Territoire de Walikale : les Fardc affrontent
les Raia-Mutomboki
La situation est de nouveau confuse depuis le début
de la hournée du 18 juillet 2012 à Walikale-Centre, Chef-lieu du Territoire de
Walikale. En effet, c’est depuis 9 heures locales (7 heures GMT) que les
affrontements opposent les Fardc aux Maimai/Raia-Mutomboki.
Les Raia-Mutomboki qui, rappelons-le, avaient pris
le contrôle du chef-lieu du Territoire lundi dernier, déclarent poursuivre les
Fdlr jusqu'à leur dernier retranchement. Ils soutiennent qu’ils n’ont rien à
voir avec les éléments de l’armée régulière qu’ils prétendent soutenir pendant
qu’eux s’occupent du M23. Ils se disent surpris de voir que les Fardc les
prennent pour ennemi.
Après des violents combats entre Fardc et
Raia-Mutomboki mercredi dernier à Nzingala, à environs 50 km de Walikale, sur
l’axe Kisangani, les affrontements se sont poursuivis ce matin. L’assaut de
l’armée régulière contre les positions de ces miliciens (dont la fétiche
rend invulnérables aux cartouches) parait de grande envergure ; déclenchés
depuis Mutoyo (à une dizaine de km sur l’axe Kisangani) et Kamianda (axe Goma),
les affrontements se sont poursuivis vers le Chef-lieu du Territoire. Des tirs
en armes lourdes toujours entendues seraient l’œuvre des Fardc qui tiennent
récupérer Walikale-Centre. Si les Raia-Mutomboki ont perdu le contrôle de Nzingala,
Mutoyo et Nyamianda le soir de mercredi dernier et ce matin, ils jurent qu’ils
ne lâcheront pas Walikale-Centre.
Dans cette confusion, la population première
victime de la guerre ne sait plus à quel Saint se vouer. Des milliers de
personnes affluent au camp de la Monusco pour tenter d’y trouver protection.
Comme pour le moment les affrontements se poursuivent, aucun bilan ne nous est
encore disponible. Le moins qu’on puisse dire, c’est la panique et la débandade
totale à Walikale-Centre.
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