Kinshasa, le 2 juillet
2012 FIDA/RDC- Plus de 100 millions de dollars USD
seront mobilisés d’ici la fin de cette année pour appuyer les pôles d’approvisionnement
de Kinshasa en produits maraichers et vivriers. Le gros du financement viendra
du fonds International du Développement Agricole. Un nouveau programme du gouvernement congolais est en cours de
formulation. Le document de conception de ce programme a été validé par le
Comité de pilotage, le lundi 2 juillet à Kinshasa. Ce comité est constitué des
secrétaires généraux des ministères impliqués dans le programme, des ministres
provinciaux de l’agriculture et du développement rural du Bas-Congo, Bandundu
et Kinshasa.
PAPAKIN,
Programme d’Appui aux Pôles d’Approvisionnement de Kinshasa en Produits
Vivriers et Maraichers a pour objectif global
de contribuer de manière durable à
l’amélioration de la sécurité alimentaire et des revenus des paysans
producteurs. L’objectif spécifique du Programme est d’améliorer les niveaux de
production et de participation dans les circuits de commercialisation des pôles
d’approvisionnement maraîchers et vivriers de la ville de Kinshasa.
La durée du Programme est de 10 ans, répartie en 2
phases. En 2012, seulement la première phase a été élaborée en détail. La revue
de mi-parcours et de conception détaillée de la deuxième phase interviendra en
année 5 et permettra d’évaluer la pertinence de l’approche et l’efficacité dans
l’atteinte des résultats et de justifier la poursuite du Programme et
l’injection de financements supplémentaires. Durant la première phase les capacités
des OP de base et de leurs unions seront renforcées en vue d’élargir leur base
et leur maîtrise graduelle des services à leurs membres. De plus, le Programme
investira dans : (i) les ‘quick wins’ dans la production vivrière et
maraîchère, les démonstrations et essais, et les Champs Ecoles Paysans (CEP) ;
(ii) les activités pilotes dans le domaine de la commercialisation,
transformation, accès aux services financiers et aux informations sur les
marchés et prix ; et (iii) la réhabilitation des infrastructures
hydro-agricoles maraîchères et de désenclavement. La deuxième phase poursuivra
l’appui à la structuration et l’autonomisation des OP et sera une consolidation
et une mise à échelle des interventions.
Le groupe cible du Programme est constitué par les
ménages agricoles dont les conditions d’existence sont assurées par : (i) la
production vivrière sur des surfaces moyennes de 0,5 à 1,0 ha par an (2
saisons) dans les galeries forestières et les savanes du Kwilu et dont les
tâches sont partagées entre les hommes et les femmes; (ii) le maraîchage
permanent sur des superficies de l’ordre de 5 à 10 ares par maraîcher(e)
pratiquant cette activité comme stratégie de survie; et (iii) les femmes et les
jeunes impliqués dans la production, la transformation et le commerce des
produits maraîchers et vivriers. Les bénéficiaires directs seront 15.000
ménages maraîchers à Kinshasa et dans le Bas-Congo, et 100.000 ménages
producteurs et transformateurs vivriers dans 14 secteurs du Kwilu.
La stratégie de ciblage du PAPAKIN, comprend trois
(3) étapes, à savoir (i) le choix des secteurs ayant un potentiel pour les
spéculations ciblées; (ii) le choix des unions et OP partenaires ; (iii) le
choix des sites (maraîchage) et des villages (vivrier). De plus, le Programme
utilisera plusieurs outils afin d’assurer un ciblage efficace: (a) un
auto-ciblage technique ; (b) le ciblage des femmes et des jeunes au travers des
quotas ; (c) un suivi permanent de l’efficience du ciblage sur le plan
socio-économique avec des mécanismes d’ajustement ; (d) des mesures de
facilitation, d’autonomisation et de renforcement des capacités économiques ;
et (e) un ciblage direct des jeunes pour les activités de réhabilitation et
d’entretien des routes.
Deux zones d’intervention ont été choisies: (i) à
l’ouest, le pôle maraîcher partant de la zone péri-urbaine de Kinshasa, passant
par les territoires de Madimba et Mbanza-Ngungu et aboutissant au territoire de
Songololo (districts de Lukaya et des Cataractes)
et ; (ii) à l’est, le pôle vivrier dans les territoires de Bulungu, d’Idiofa et
de Gungu du district du Kwilu (Bandundu).
Le Programme comporte 3 composantes, résumées
ci-dessous pour la Phase I.
Composante I :
Consolidation du pôle maraîcher
La professionnalisation des OP maraîchères (Résultat
1). Le PAPAKIN donnera un appui institutionnel ciblé, systématique et de longue
durée aux Unions partenaires pour qu’à leur tour celles-ci assurent un appui
institutionnel aux organisations de base. L’appui est composé principalement de
formations, de l’appui-conseil de proximité à la gestion, des diagnostics
institutionnels participatifs et des audits afin d’améliorer la gestion des OP
et l’accès des producteurs/rices membres aux services économiques d’encadrement
technique dans la production/ transformation/ commercialisation. Des activités
pilotes seront conduites avec les unions dans les domaines de l’accès aux
services financiers et aux systèmes d’information sur les marchés. L’INADES
assurera l’appui institutionnel aux unions et à l’émergence des unions dans les
territoires où elles n’existent pas.
L’intensification durable de la production
maraîchère (Résultat 2) s’articulera autour de: l’appui conseil
technico-économique par l’animation de Champs écoles paysans (CEP), la
formation technique, des démonstrations et essais et l’appui-conseil à la demande
; et la promotion des innovations techniques. A cette fin, le PAPAKIN appuiera
: (i) la formation d’un pool de techniciens spécialisés en horticulture ; (ii)
l’appui conseil technico-économique; et (iii) la mise en place et le
fonctionnement d’un point focal de recherche développement (R-D) maraîcher au
niveau de l’INERA à Mvuazi. L’Unité de gestion du Programme (UGP) par le biais
de son antenne située à Mbanza-Ngungu assurera l’appui aux unions dans le
domaine des services techniques et économiques (vulgarisation,
approvisionnement en intrants, transformation, commercialisation).
La réalisation et/ou la réhabilitation des
infrastructures hydro-agricoles (Résultat 3), comprendra les travaux et les
équipements, les formations, la mise en place de comités de gestion de l’eau et
l’appui technique spécialisé à la demande des OP, notamment pour la gestion et
l’entretien durable des ouvrages. L’aménagement de sites maraîchers au moyen
d’ouvrages permettra leur exploitation tout au long de l’année (irrigation et
drainage), notamment pour: (i) environ 500 ha au niveau de la ceinture
maraîchère de Kinshasa, y compris le Pool Malebo; et (ii) environ 1 000 ha dans
le Bas-Congo. Les pistes d’accès aux sites seront réhabilitées suivant les
besoins.
Composante II : Relance
du pôle vivrier
La professionnalisation des OP vivrières (Résultat
4). Les principales activités comprendront : (i) le renforcement institutionnel
des Unions existantes et des OP à la base et l’émergence de leurs faîtières, y
compris la formation et l’appui-conseil de proximité; et (ii) l’accès aux
services financiers, ainsi que le renforcement de systèmes d’information sur
les marchés.
L’intensification des systèmes de production
vivrière vise à augmenter de manière durable la productivité des systèmes de
production vivriers dans 14 secteurs ciblés (Résultat 5). La sous-composante
appuiera : (i) l’intensification des systèmes de production vivriers basés sur
le manioc (‘quick wins’), leur diversification (palmier à huile, couverture
sanitaire du petit élevage et valorisation des produits) et le pilotage de
systèmes de production agri-écologiques durables ; et (ii) les appuis à la
valorisation et à la commercialisation des productions vivrières, dont l’appui
au groupage et à l’organisation de la mise en vente, la facilitation de
partenariats publics-privés. A cette fin, le PAPAKIN financera : (i) la
promotion de systèmes semenciers durables (manioc, céréales, légumineuses,
etc.) ; (ii) l’appui conseil et la formation technico-économique, l’animation de
Champs écoles paysans
(CEP) et la formation technico-économique ; (iii)
la promotion d’innovations techniques par des activités R-D en milieu paysan,
des démonstrations à large échelle et l’appui-conseil à la demande ; et (iv)
l’appui institutionnel aux services publics concernés.
Désenclavement des zones de production (Résultat
6). Cette sous-composante comprend (i) la réhabilitation de 900 km de pistes
selon la méthode HIMO ; (ii) la réhabilitation de 160 km de pistes selon la
méthode mécanisée selon l’état de dégradation ; (iii) l’entretien des pistes à
travers la mise en place et le fonctionnement des Comités locaux d’entretien
des routes (CLER) ; et (iv) la mise en place des capacités nationales afin de
pérenniser les activités.
Composante III : Coordination
et gestion du Programme
La composante (Résultat 7) assurera la gestion et
le suivi-évaluation du Programme. Le PAPAKIN contribuera au renforcement de
l’harmonisation des interventions en appui au développement rural, et plus
spécialement à l’amélioration de la coordination sectorielle, à l’appui à la
relance de la vulgarisation décentralisée et multipartenaire, et à la promotion
de l’intégration transversale du genre et des plus vulnérables.
Le Programme est placé sous la tutelle du ministère
de l’Agriculture et du développement rural qui en est le maître d’ouvrage. Le
Programme sera piloté au niveau national par le Comité de Pilotage (COP) déjà
en place. Le ministère de l’Agriculture et du développement rural créera une Unité
de Gestion de Programme (UGP) autonome, qui sera basée à Kikwit, province de Bandundu,
avec une antenne à Mbanza-Ngungu, province du Bas-Congo.
Le
FIDA, une agence spécialisée des Nations unies, a été établi comme institution
financière en 1977. Il a pour mission d’éradiquer
la pauvreté et la faim dans les zones rurales des pays en développement. Il
aide les populations rurales pauvres à améliorer leur sécurité alimentaire et
nutritionnelle, accroitre leurs revenus et renforcer leur capacité de
résistance. Il défend également la cause
de femmes et des hommes ruraux pauvres ; grâce à son orientation
multilatérale, il offre une plate forme mondiale solide pour débattre des
questions de politique rurale et mieux faire comprendre combien,
l’investissement en faveur de l’agriculture et du développement rural est
important pour réduire la pauvreté et améliorer la sécurité alimentaire
mondiale.
C’est
depuis 1980 que FIDA a commencé son partenariat et ses interventions en
RDCONGO, mais suite aux différentes
situations et évènements politiques qu’a connu notre pays, il dû suspendre ses
interventions ; c’est seulement en 2004 qu’il relança sa présence en RDCONGO.
Et
depuis 2004, le FIDA finance trois programmes qui couvrent trois Provinces: le
Programme de Relance Agricole dans Province de l’Equateur ( PRAPE, 2005-2012,
avec un financement complémentaire du Fonds belge pour la sécurité alimentaire,
FBSA);le Programme de Réhabilitation de l’Agriculture dans le District de la
Tshopo en Province Orientale ( PRAPO, 2007-2013, avec un financement
complémentaire du FBSA), et le Programme Intégré de Réhabilitation de
l’Agriculture dans la Province du
Maniema ( PIRAM, 2010-2019, avec un cofinancement du Fonds de l’OPEP pour le
développement international). Un quatrième programme, Programme d’Appui aux
Pôles d’Approvisionnement de Kinshasa en Produits Vivriers et Maraichers
(PAPAKIN) est en cours d’élaboration.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire