Dans une lettre adressée, jeudi 12 juillet 2012, au Ministre de
l’Intérieur, Sécurité, Décentralisation et Affaires coutumières, Journaliste en
danger (JED) lui a demandé d’annuler les mesures prises à l’encontre de Thierry
Michel, journaliste et réalisateur belge, expulsé de la RDC, dimanche 8 juillet
2012, à son arrivée à l’aéroport de Kinshasa/N’Djili par les services de
l’Immigration, afin de lui permettre de retrouver tous ses droits pour
poursuivre son travail en RDC.
Dans cette correspondance dont copies ont été réservées notamment au
Ministre des Médias, chargé des relations avec le parlement et Initiation à la
nouvelle citoyenneté ainsi qu’à la Ministre de la Justice et Droits Humains,
JED a exprimé son profond regret suite à la mesure de refoulement dont a été
victime Thierry Michel qui a vu également son visa d’entrée et d’établissement
en RDC purement et simplement annulé par le Préposé d’Immigration, sous
prétexte de « Défaut de visa Sortie-Retour ».
Selon les témoignages recueillis par JED, Thierry Michel a été interpellé
au moment où il attendait ses bagages, après avoir obtenu le visa/tampon
d’entrée apposé sur son passeport, pour être conduit dans les bureaux de
l’immigration, et ensuite emmené de force dans l’avion sans aucune possibilité
de pouvoir communiquer avec l’extérieur.
Au regard des documents de voyage et des autorisations de séjour en
RDC de Thierry Michel, JED a exprimé son grand étonnement au ministre de
l’Intérieur dont dépend les Services de l’Immigration. JED lui a fait savoir
que le motif invoqué de « Défaut de visa sortie-retour »
mentionné sur le procès-verbal de refoulement du journaliste et réalisateur
belge est totalement faux, et en contradiction avec la mention reprise sur son
visa d’établissement qui stipule que « Son détenteur est dispensé de
visa de sortie et retour ». Pour JED, tous ces documents indiquent
aussi clairement que Thierry Michel dispose bien d’un visa d’établissement en
RDC de cinq ans obtenu le 11 février 2008 et qui est valable jusqu’au 10
février 2013.
JED a écrit que, par cette expulsion, Thierry Michel a été victime d’une
grosse méprise et d’un abus flagrant de la part des services de l’immigration.
JED a surtout exprimé au Ministre son regret sur le fait que ces actes
délibérés ont été posés en vue d’empêcher le journaliste de faire diffuser,
comme déjà annoncé, son film-documentaire sur l’assassinat de Floribert
Chebeya, et de poursuivre son travail de couverture du procès en appel de
militant et défenseur des droits de l’Homme.
Enfin, JED a indiqué au Ministre de l’Intérieur que ces actes de censure
qui nuisent gravement à l’image démocratique de la RDC, constituent de graves
entraves à la libre circulation de l’information, et sont par conséquent
attentatoire à la liberté de la presse pourtant garantie par la Constitution de
la RDC et par tous les instruments juridiques que la RDC a ratifiés.
« Compte tenu de la flagrance de cette violation de la
liberté de la presse qui nuit gravement à l’image démocratique de la RDC, et en
vertu des prérogatives qui vous sont reconnues, JED vous demande de bien
vouloir annuler les mesures prises à l’encontre de M. Thierry Michel, afin de
lui permettre de retrouver tous ses droits pour poursuivre son travail en
RDC », peut-on
lire en conclusion de cette lettre.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire