Le Coordonnateur de l’action humanitaire en RDC, M.
Fidèle Sarassoro a terminé le 11 mai dernier une visite de cinq jours à l’est
de la République Démocratique du Congo, qui fait face à une aggravation de la
crise humanitaire. La reprise des hostilités à l’est, particulièrement dans les
deux provinces du Kivu, a poussé des milliers de personnes à se déplacer et a
mis en mal la capacité de la communauté humanitaire à pourvoir l’assistance
pour sauver des vies. Au cours de cette visite, M. Sarassoro s’est entretenu
avec des autorités provinciales, des acteurs humanitaires et quelques
représentants communautaires dans les Uele, et a visité des projets
humanitaires financés à travers le Fonds commun (Pooled Fund). Au regard de la
gravité de la crise et des difficultés qu’éprouvent les acteurs
humanitaires pour atteindre les personnes vulnérables à cause de
l’insécurité, le Coordonnateur humanitaire a lancé un appel à toutes les
parties impliquées dans le conflit pour garantir un accès illimité aux populations
vulnérables, pour qu’on réponde à leurs besoins fondamentaux.
Epidémies en RDC :
Plus de 125 cas de rougeole et plus de 100 nouveaux cas de choléra enregistrés
chaque jour en RDC
Depuis le début de l’année jusqu’à la première
semaine de mai 2012, 15 841 cas de rougeole dont 268 décès ont été enregistrés
dans 28 zones de santé en RDC, selon l’Organisation mondiale de la santé.
L’agence onusienne et des partenaires du secteur de la santé préparent actuellement
un plan de riposte en urgence dans les nouvelles zones de santé en épidémie et
appellent au renforcement de la prise en charge dans les structures sanitaires.
Ils plaident également pour la participation du Gouvernement congolais à 50 %
du financement des opérations. En 2011, la rougeole avait touché plus de 134.000
personnes et occasionné plus 1.650 décès dans toutes les provinces du pays.
Au 11 mai 2012, la RDC avait enregistré depuis le
début l’année 13.994 cas de choléra dont 313 décès, selon les statistiques
compilées par l’OMS et le Ministère de la santé. Ce nombre représente une
moyenne de 106 nouveaux cas chaque jour avec 2,3 décès. Ce chiffre correspond
aussi à 64,5 % de l’ensemble de cas notifiés en 2011. Le District de l’Ituri,
dans la Province Orientale, qui n’avait rapporté que 205 cas en 2011 est
aujourd’hui la zone la plus affectée avec 2 864 cas dont 90 décès depuis le
début de l’année. La Province du Sud-Kivu arrive en deuxième position avec 2.705
cas dont 16 décès.
La tendance du choléra est à la baisse dans les
zones où les interventions sont en cours mais de nouvelles zones de santé -
jusque-là non affectées – commencent à rapporter des cas. Ce qui rend
difficile la lutte contre la maladie.
Protection des
civils dans le Sud-Kivu : tueries, enlèvements, pillages et incendies des
maisons rapportés
Depuis le début du mois de mai, plus d’une
cinquantaine de personnes dont des déplacés ont été tuées par des présumées FDLR
dans le Territoire de Kalehe. Plusieurs maisons ont également été incendiées.
Les FDLR soupçonnent les habitants de collaborer avec le groupe armé Raïa
Mutomboki. Le Territoire de Kalehe abrite 35 % des 856.000 personnes déplacées
au Sud-Kivu. Dans le Territoire de Shabunda, une quarantaine de personnes ont
été enlevées à l’est de Shabunda par des Mayi-Mayi avant d’être relâchées
quatre jours plus tard tandis que, dans le Territoire de Fizi, une dizaine de
personnes ont été tuées par balle par des éléments armés. En raison de
l’insécurité, deux ONG internationales ont évacué leur personnel de Bunyakiri,
dans le Territoire de Kalehe, où un programme d’assistance était en cours en
faveur de 50.000 personnes vulnérables.
Le coordonnateur humanitaire visite l’est de la Rdc pendant que la crise humanitaire s’aggrave
(Kinshasa, 14 mai 2012): Le Coordonnateur de
l’action humanitaire Fidèle Sarassoro a terminé le 11 mai dernier une visite de
cinq jours à l’est de la RDC, qui fait face à une aggravation de la crise
humanitaire. La reprise des hostilités a poussé des milliers de personnes à se
déplacer et a mis en mal la capacité de la communauté humanitaire à pourvoir
l’assistance pour sauver des vies.
Le nombre de personnes déplacées internes (PDI) en
RDC a dépassé les 2 millions au 31 mars. De 1,7 million à la fin de l’année
dernière, les mouvements de populations pour des raisons de sûreté ou
d’assistance ont eu lieu principalement dans les provinces du Nord et Sud-Kivu.
Ces déplacements sont liés aux récentes opérations militaires contre les
groupes armés dans ces deux provinces, aux représailles des groupes armés
contre des civils, et aux violations des droits humains par toutes les parties
impliquées dans le conflit. Suite à l’insécurité croissante et à l’augmentation
des besoins en termes de nourriture, d’abris et besoins non alimentaires,
d’eau, d’assainissement et de soins de santé ; la communauté humanitaire a du
mal à faire face aux défis de cette dernière crise.
« Nous sommes confrontés à une situation de plus en
plus complexe et inquiétante dans laquelle plusieurs milliers de personnes sont
contraintes à fuir leurs maisons pour se cacher dans la forêt ou trouver un
abri dans des camps ou familles d’accueil. Malheureusement, à cause de
l’insécurité, les acteurs humanitaires sont confrontés à de plus en plus
des difficultés pour atteindre les PDI. J’en appelle à toutes les parties
de garantir aux humanitaires un accès illimité aux populations vulnérables,
pour qu’on réponde à leurs besoins fondamentaux. », a dit M. Sarassoro,
Coordonnateur Humanitaire en RDC.
La Province du Sud-Kivu a enregistré la plus grande
augmentation – 35 % – allant de 635.000 à plus de 856.000 PDI entre janvier et
mars 2012, pendant que d’autres 70.000 PDI ont fui dans la province voisine de
Maniema. Au Nord-Kivu, plus de 547.000 personnes étaient déplacées au 31 mars,
alors que plus de 6.000 autres se sont réfugiées au Rwanda. Au Nord-Kivu, les
organisations humanitaires ont dit au Coordonnateur humanitaire que le nombre
de PDI peut encore augmenter étant donné la situation sécuritaire volatile dans
la province.
En Province Orientale, 466.000 personnes sont
déplacées dont environ 350.000 à cause des attaques de la LRA et par peur
d’attaques dans les Districts du Bas et Haut Uélé. Tout en restant
reconnaissant pour l’assistance reçue pour leur survie, les leaders
communautaires qui se sont entretenus avec M. Sarassoro le 10 mai, estiment que
beaucoup de PDI ne retourneront pas chez eux aussi longtemps que la menace de
la LRA persistera. A Dungu, les PDI ont dit au Coordonnateur humanitaire qu’ils
veulent une présence plus marquée des forces nationales et internationales pour
les protéger contre la LRA. Ils ont également plaidé pour des projets
d’autosuffisance, particulièrement en termes de nourriture et sécurité, pour
leur permettre de s’auto-suffire en l’absence de l’assistance en moyen terme.
Ces derniers mois, le Programme de réponse rapide
aux mouvements de populations, cogéré par l’UNICEF et OCHA à travers des ONG
internationales partenaires, a multiplié ses interventions dans les deux Kivu
pour pourvoir une assistance critique en termes de nourriture, d’abris
d’urgence, d’eau, d’hygiène et assainissement, ainsi qu’en termes d’éducation
d’urgence. Le HCR et le PAM – à travers des ONG partenaires – ont également donné
aux PDI l’assistance de courte durée dont la protection, l’abri et la
nourriture. Cependant, au regard de la volatilité de la situation actuelle et
de sa détérioration éventuelle, on craint que des ressources additionnelles
soient nécessaires pour apporter l’assistance nécessaire.
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